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19/03/2022

Guerres de religions à Paris et Amsterdam

La cité de larmes

Kate Mosse

éditions Sonatine

 

La "Cité de feu" racontait les guerres de religions à Carcassonne et Toulouse. Un protestant et une catholique s'aimaient d'amour tendre. Les voilà dix ans plus tard, toujours amoureux et chargés de famille. Ils sont invités au mariage du protestant Henri de Navarre avec la catholique Marguerite de Valois qui restera dans l'Histoire sous le nom de "Reine Margot".

Ils sont donc, à Paris,  la nuit de la Saint Barthélémy. Certains d'entre eux dans les rues. Ils parviennent à s'enfuir en bateau, changent de bateau à Rouen direction Amsterdam, seule ville de Hollande encore tenue par les catholiques. La guerre fait rage entre les troupes espagnoles d'occupation, catholiques et les révoltés menés par le prince d'Orange, protestants qui demandent leur indépendance.

Le couple venu de France se veut la preuve que la coexistence pacifique est possible. Dans le roman, si tous les catholiques ne sont pas des méchants, les principaux méchants sont catholiques, à commencer par Henri de Guise !

 

"Limoges faisait partie d'une des principautés gouvernées par Jeanne d'Albret, reine de Navarre et était contrôlée par les forces huguenotes."

"Le bruit court que la reine de Navarre a été empoisonnée par la reine mère, Catherine de Médicis."

"Les taxes avaient été augmentées pour financer le mariage royal malgré trois ans de mauvaises récoltes."

 

17:22 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman historique

06/03/2022

Quand la noblesse française se ridiculise

Azincourt par temps de pluie

Jean Teulé

éditions Flammarion / Mialet / Barrault

 

1515 ? Marignan ! Tout le monde connait ! Mais juste un siècle avant, 1415 ? Azincourt. Moins connu. Toute petite place dans nos livres d'histoire. Une défaite qui colle moins avec notre "roman national". Même mon correcteur orthographique ne connait pas !

Jean Teulé nous raconte l'affrontement avec sa verve habituelle. La bataille s'inscrit dans le feuilleton de la "guerre de 100 ans." Les Anglais ont débarqué à Harfleur et remontent vers Calais, donc vers le nord en longeant la côte. Ils mangent des moules pas fraîches, donc sont malades.

L'armée française, féodale, forte de 50.000 combattants devait bloquer les 15.000 soldats anglais qui voudraient rentrer chez eux, en rembarquant à Calais.

Pour se couvrir de gloire, les chevaliers français se disputent l'honneur d'être au premier rang. Cela importe plus que d'avoir un plan stratégique. Pas question d'accepter la moindre discipline.

Première erreur tactique, les Français se positionnent en bas d'un terrain en pente. Et comme le titre du livre de Jean Teulé l'indique : il pleut, et pas qu'un peu. Le terrain était labouré pour les semailles. La terre est saturée d'eau, et donc de boue. Comment être un preux chevalier, avec un armure de 30 kg , en moyenne, avec un casque "bassinet" de 5 kg ? Teulé parle des protections de chevaux, mais les livres d'histoire disent que les protections des chevaux de guerre avaient quasiment disparues en raison de leur poids qui ne permettaient pas de de mouvoir. Surtout les pattes dans la gadoue.

Ce que Teulé ne dit pas,  c'est que la noblesse française avait connu les mêmes déboires à Crécy et Poitiers, déjà en partie à cause des armures...et de leur arrogance face aux archers anglais, même pas des nobles !

Habituellement, à cette époque,  les batailles ne servent pas à tuer mais à faire des prisonniers pour faire payer des rançons. Les soldats anglais sont très déçus quand ils reçoivent l'ordre du Roi Henri V d'Angleterre de massacrer les prisonniers. Il en restera 1.500 "rentables", pour 10.000 morts.

Teulé ne signale pas que l'essentiel des nobles présents à Azincourt sont des "Armagnacs"puisque les "Bourguignons" penchent vers le prétendant anglais au trône de France.

Ce qu'Azincourt révèle, c'est l'inutilité de la noblesse "d'épée"qui va être remplacée progressivement par la noblesse de "robe". Car à quoi sert une noblesse qui s'accroche à ses privilèges mais est incapable de protéger les Français ?

 

17:16 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, littérature

25/02/2022

L'empire des Francs

Charles le Chauve

Laurent Theis

nrf Gallimard

 

Charles II est l'un des petits-fils de Charlemagne. Il était le plus jeune fils de Louis le Pieux. Il s'est allié avec Louis le Germanique contre leur frère aîné Lothaire. Il est un des acteurs, bénéficiaire du fameux Traité de Verdun (843) qui préfigure ce que sera, géographiquement,  la France.

Charles est roi de la Francie occidentale. Tout ce qui est à l'Ouest de l'Empire, sauf la Bretagne. "C'est pourquoi Charles le Chauve fut désigné rétrospectivement, après quelques siècles, comme le premier roi de France."

A la fin de sa vie il doit combattre contre ses neveux, les fils de Louis le Germanique, qu'il avait largement dépouillés.

Comme son grand-père Charlemagne, il se fait sacrer empereur par le Pape qui l'a consacré "Sauveur du Monde".

"Pourvu d'une haute culture aiguisée par sa curiosité d'esprit, à l'aise dans les plus graves questions théologiques et politiques, attentif à sa propre image, il est entouré de savants et d'artistes qui s'employaient à le célébrer." "Charles aimait les livres" "Parmi les destructions opérées par les Normands, celle des armoires à livres est l'une des plus durement ressenties." "La tentation est forte de voir dans le règne de Charles le Chauve celui de l'écriture, y compris dans le mode de gouvernement."

"Charles n'eut pas à combattre directement les musulmans d'Espagne, même si les Francs déploraient les agressions des Sarrazins et des Maures."

"Durant les trente-sept années de son règne, Charles le Chauve fut aux prises avec des groupes invasifs d'hommes du nord, instruments actifs du châtiment divin"

"Les attaques redoublaient sur la Loire et la Seine sans que, jugeait-on sur place, le roi réagît comme il convenait, préférant à la force la négociation et la transaction financière dont les biens des grands, en particulier les abbés, faisaient les frais par contributions forcées." Pour aller faire la guerre en Italie, l'empereur avait acheté la paix aux Normands à très haut prix, aux frais des paysans et des seigneurs et surtout des établissements ecclésiastiques, ce qui était péché."

"A maintes reprises, l'enchaînement devait se reproduire : attaque normande, impossibilité ou refus de résister, traité assorti d'une amende en métal précieux, parfois aussi en céréales, en bétail, en esclaves, en vin également dont les Vikings paraissent gourmands." "Ceux des vaincus déjà chrétiens ou qui acceptèrent le baptême furent autorisés à demeurer dans le royaume." "Sous son règne, les Normands commençaient à entrer dans un processus d'assimilation, voire d'intégration, que les deux parties semblent avoir conduit délibérément."

"A l'égal de celle des prêtres, la vie du roi des Francs est rythmée par les célébrations religieuses."

"Très tôt, Charles avait compris à quel point les manifestations de dévotion envers les saints et leurs églises étaient de nature à fortifier sa royauté en l'arrimant et en l'inscrivant dans l'imaginaire de la foi collective." "Ainsi les reliques étaient-elles un agent emblématique de la légitimité royale et du prestige mystérieux qui lui venait du Ciel par l'intermédiaire des saints."

"Le pouvoir royal dans son entier est établi de volonté divine pour servir la république." (Sedulius Scotus)

"A la différence de la plupart des rois francs, on ne connait à Charles Chauve aucun enfant illégitime ni aucune concubine."

"la chasse, constitutive de l'identité aristocratique,  est le propre du peuple franc"

 

14:48 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

12/02/2022

De la fumée et des cendres

Avec la permission de Gandhi

Abir Mukherjee

éditions Liana Levi

 

1921, Calcutta. Gandhi prône la désobéissance civile, demande aux fonctionnaires indiens de démissionner, y compris les policiers. Le prince de Galles, futur héritier de l'empire est en visite officielle en Inde. Il viendra donc à Calcutta. Les autorités locales voudraient qu'il ne voit rien de la contestation anticolonialiste.

C'est dans ce cadre que survient un assassinat, puis un autre, et un autre encore.

L'enquête est menée par le capitaine Wyndham et son second, le sergent Banerjee. Le premier, opiomane imbibé de wisky",  essaie de se désintoxiquer de l'opium, amené à Calcutta par des Chinois. Le second, même s'il n'a pas suivi l'injonction à la démission, a de fortes sympathies pour la cause indépandentiste, totalement appuyée par sa famille.

Gandhi a beau insister sur la non-violence, un attentat semble être en préparation qui pourrait tuer des dizaines d'innocents, avec "de la fumée et des cendres", titre original, anglais,  du livre.

Une aventure pleine d'actions qui nous transporte dans l'Inde qui va inexorablement vers son indépendance, et ne gardera de l'Angleterre que le cricket.

 

"Le véritable danger ce sont les millions d'opprimés muets qui constituent l'Inde réelle. Pour la première fois, ces masses pauvres, illetrées, sans voix, qui représentent neuf dixième de la population de ce pays sont en marche."

"On ne peut ignorer la provocation que jusqu'à un certain point. Au-delà l'absence de réaction vous fait paraître faible."

 

16:29 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar historique

09/02/2022

Histoire de la gauche en BD

A bâbord, toute !

Jean-Yves Le Naour (historien)

Marko (Marc Armspach) dessinateur

éditions Dunod

 

"Au commencement Dieu était de droite mais Jésus son fils était de gauche", "comme tous les révolutionnaires il a mal fini".

"En 1516, Thomas More est le premier à décrire une société idéale. On appellera ça l'utopie".

"Pour faciliter le comptage des voix, le président a une idée...révolutionnaire ! : les adversaires du veto à gauche, les partisans du veto à droite, et c'est ainsi que la droite et la gauche apparaissent physiquement dans notre histoire."

"Le 17 juillet 1791, la troupe, sur ordre de l'Assemblée, tire sur les manifestants. Ils ont arboré le drapeau rouge de la loi martiale ; de ce jour, le drapeau rouge, couleur du sang des républicains, est devenu celui du peuple révolutionnaire."

"1831 à Lyon, la révolte des canuts constitue la première insurrection sociale de l'ère industrielle"

"Le pape Grégoire XVI en 1932 est le premier à proposer la séparation de l'Eglise et de l'Etat."

"En 1834, Félicité de La Mennais propose que l'Eglise s'appuie sur les évangiles pour embrasser la cause des victimes de l'oppression sociale"

"En 1892, Léon XIII appelle les catholiques à se rallier à la République"

"Toute la première Internationale allait être paralysée par le duel entre Marx et Bakounine"

Demain, des républiques soeurs formeront les Etats-Unis d'Europe" (Jules Guesde)

"Blum appelle à défendre la République contre le fascisme, comme si la République ce n'était pas déjà le fascisme" (Paul Vaillant-Couturier, PCF)

"élections de 1951 : la SFIO tombe à 14%" ; "la SFIO dépérit, désertée par le vote ouvrier et peinant à collecter celui des employés"

"Tentant de reprendre les classes populaires au FN, Jean-Luc Mélanchon remplace le clivage gauche/droite par le clivage peuple/élite."

 

 

08:47 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire