17/01/2019
De Charles X à Louis-Philippe
L'été des quatre rois
Camille Pascal
Grand Prix du Roman de l'Académie Française 2018
éditions Plon
Quatre rois : Charles X, Louis XIX, Henri V et Louis-Philippe. Difficile de maintenir le suspens puisque l'on connait la fin. Restent toutes les péripéties pour y parvenir.
Juillet 1830 : Charles X, poussé par les ultras, "plus royalistes que le roi", publie des "Ordonnances" mettant en cause, entre autres, la liberté de la presse, le corps électoral...Contrairement aux assurances de son premier ministre, Polignac, le peuple de Paris se révolte.
Hugo, Stendhal, Dumas, sont témoins. Lafayette, Thiers, Chateaubriand, Talleyrand, Guizot sont acteurs.
Quand Charles X se résigne à abdiquer, il nomme pour lui succéder, non pas le Dauphin, son fils, qu'il considère comme incapable, mais son petit-fils, le Duc de Bordeaux, fils posthume de son fils ainé, le Duc de Berry. Il est exagéré d'écrire qu'ils succéderont sur le trône à Charles X. Le Dauphin, restera Duc d'Angoulême, sans jamais devenir Louis XIX, sauf le temps d'abdiquer en faveur de son neveu. Et le petit Duc de Bordeaux, malgré tous les efforts de sa mère, Duchesse de Berry, devra se contenter d'être le dernier prétendant au trône de la branche aînée des Bourbons. Pour Louis-Philippe, l'Histoire se terminera dix-huit ans plus tard.
"L'homme avait été un si piètre préfet de police sous l'Empire que de tels états de service méritaient, à eux seuls, la confiance des Bourbons qui la plaçaient toujours mal."
"Le roi régnait par la volonté de dieu."
"Le Duc d'Orléans offrait un compromis possible pour une France éprise de liberté mais fatiguée des convulsion historiques."
"La Chaussée d'Antin ne voulait pas davantage de la République que le Faubourg Saint-Germain"
"La popularité est à la politique ce que l'encens est au culte des dieux."
"Les rues misérables qui lapaient depuis des siècles les murs du vieux Louvre."
"Ces privations qui assombrissent une vieillesse et déplaisent souverainement aux femmes jeunes."
08:01 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, histoire
15/12/2018
Bohême-Moravie
Munich
Robert Harris
éditions Plon
Septembre 1938. Mussolini a servi d'intermédiaire entre Chamberlain et Hitler afin de trouver un accord sur les Sudètes, cette partie de la Tchécoslovaquie majoritairement peuplée de citoyens d'origine allemande, mais attribuée à la toute nouvelle Tchécoslovaquie, après la Première Guerre mondiale.
Daladier, Président du Conseil des ministres, est également invité. Il parlera rapidement de "traquenard". Robert Harris lui attribue un rôle très effacé.
Le chantage d'Hitler est simple : soit les Tchèques quittent les Sudètes, soit c'est la guerre. Seulement vingt ans après la fin de la grande tuerie. La France et le Royaume-Uni avaient promis, par Traités, de défendre la Tchécoslovaquie contre d'éventuels agresseurs. La diplomatie française, passant des accords de défense multiples, est en complète contradiction avec la stratégie de l'Etat-Major, entièrement défensive.
Les opinions publiques française et britannique ne veulent pas "mourir pour les Sudètes." Les foules acclament Chamberlain et Daladier à leur retour dans leur capitale respective. Chamberlain semble penser sérieusement avoir sauvé la paix. Daladier, plus lucide, déclare en petit comité "Ah les cons, s'ils savaient". Il était persuadé qu'il se ferait conspuer à son retour en France. L'Assemblée nationale approuve massivement l'accord de Munich.
Churchill, adversaire de Chamberlain au sein du parti conservateur déclare : "Ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre."
Dommage que Robert Harris ne reprennent pas ces citations de Daladier et Churchill.
Moins de six mois plus tard, Hitler raye de la carte d'Europe la Tchécoslovaquie en instaurant un protectorat allemand sur la Bohème-Moravie, et en donnant son indépendance à la Slovaquie, dirigée par un gouvernement pro-nazi.
D., de Robert Harris sur l'affaire Dreyfus, est un de mes livres préférés. J'ai été un peu déçu par Munich qui n'est pas mauvais quand même.
"Chamberlain était aussi égocentrique que Hitler : le Premier ministre amalgamait toujours l'intérêt national et lui-même."
08:49 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, littérature
13/12/2018
Derrière les Murs rouges
Mao, sa cour et ses complots
Jean-Luc Domenach
éditions Fayard
Jean-Luc Domenach raconte les luttes de factions au sein de la caste au pouvoir en Chine. Mao n'était pas tout puissant. Il était surtout habile à utiliser les uns contre les autres.
Après le "Grand Bond en avant", la "Révolution culturelle" avaient d'abord pour but d'affirmer son pouvoir, au prix d'une terrible famine, les deux fois.
"Mao a presque toujours vu faux et conduit son pays aux désastres du Grand Bond et de la Révolution culturelle mais il a mis en oeuvre un remarquable talent politique pour conserver le pouvoir et battre tous ses opposants hypothétiques ou réels."
"36 millions de morts du Grand Bond, la guerre menée par Mao contre l'élite des Murs rouges a engendré la Révolution culturelle."
C'est la caste des pragmatiques qui s'imposera après sa mort, permettant une relance de l'économie, mais toujours sous le joug d'une répression féroce.
"La modernisation capitaliste fournirait ce que la révolution n'avait pas donné".
"Les épouses, conscientes de l'importance des avantages matériels, ont efficacement contribué à la constitution en caste de l'élite politique chinoise."
08:48 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, chine
05/12/2018
Nîmes, ville romaine
Musée de la Romanité
Nîmes
Ouvert au printemps, à deux pas des arènes, avec une belle vue sur celles-ci dans les étages supérieurs, le musée de la Romanité de Nîmes est vaste, aéré, agréable, sauf peut-être pour la signalétique qui ne garantit pas de ne pas se perdre. Ce qui est dommage car l'idée est de nous faire suivre le processus de romanisation.
VII siècle avant JC, les Volques, peuple gaulois sont installés autour de la fontaine sacrée qui deviendra la tour Magne. Leur alliance avec Rome s'affirmera bien avant qu'ils ne combattent aux côtés de Jules César contre Vercingétorix.
44 ans avant notre ère Nîmes devient une colonie romaine sous le nom de Colonia Augusta Nemausus. C'est le coeur du musée.
L'Histoire ne s'arrête pas avec la chute de l'Empire romain. Le musée possède un département consacré à "l'Antiquité tardive".
La visite se termine par l'exposition du "legs de l'Antiquité".
Une visite à ne pas manquer si vous passer dans la région.
08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
25/10/2018
De la chute de Rome à Pépin le Bref
Les temps barbares
Bruno Dumézil (historien)
Hugues Micol (BDiste)
Histoire dessinée de la France
éditions "La revue dessinée" et "La Découverte"
Ce quatrième volume de l'Histoire de France est aussi bien réussi que les trois premiers, et tout aussi iconoclaste.
Les Français doivent savoir que Clovis et ses guerriers francs ("les Francs ça veut dire "les vaillants") venaient de l'Est, en passant par l'actuelle Belgique, que la capitale des Mérovingiens était Tournai, et que leur langue ressemblait plus au flamand, et à l'allemand qu'au français actuel.
"Il n'y a aucune rupture culturelle entre l'Antiquité et l'Empire germanique de Charlemagne."
"C'est l'Empire perse qui a infligé une série de défaites aux légions romaines" ; "dans ce contexte, l'Empire romain a eu tendance à dégarnir la frontière du Rhin et du Danube"; "l'Empire importe du Barbare pour repeupler ses provinces et reconstituer ses armées."
"Dès 418, les Goths refont un accord avec l'Empire. Ils reçoivent l'Aquitaine à défendre contre les autres barbares" ; " en échange de leur fidélité à Honorius" ; "Ils installent une capitale à Toulouse. Tout doucement, c'est devenu le royaume wisigoth." En 507, Clovis, avec le soutien des Burgondes parvient à abattre le royaume de Toulouse. Les Wisigoths survivants sont contraints de se replier sur la région de Narbonne (la Septimanie). "Le royaume des Francs, celui de Clovis, est une entité politique fictive."
En 751, Pépin III "le Bref" dépose Childéric III, dernier roi de la lignée de Clovis ("Clovis est un personnage secondaire quand il prend le pouvoir vers 481. Il est simplement le fils de Childéric."). "Pépin III se fait couronner Roi des Francs. "Il va falloir réécrire un chouïa l'Histoire...expliquer que les Mérovingiens étaient des incapables, des paresseux, des êtres cruels, débauchés, dégénérés."
"Le Pape devient le maître de la chrétienté occidentale ! Le Moyen-âge commence vraiment."
09:10 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire