18/11/2019
Decaux, prénom Laurent
Le roi fol
Laurent Decaux
éditions XO
Laurent Decaux a hérité de son père Alain le goût de l'histoire, des histoires bien racontées. Contrairement à son père Laurent a choisi la forme romancée. Cela lui permet de rajouter une histoire d'amour entre personnages fictifs.
Le "roi fol", c'est Charles VI qui supporte si mal la pression pesant sur ses épaules qu'il perd la tête, épisodiquement. Ses oncles en profitent pour regagner du pouvoir et éloigner les sages conseillers du roi, les "Marmousets". Son épouse, Isabeau de Bavière, est une catastrophe. Elle dirige le conseil de régence, s'allie aux Bourguignons eux mêmes alliés aux Anglais. Le roman s'arrête avant qu'elle ne déshérite le dauphin en expliquant qu'il est un bâtard, qu'il n'est donc pas du sang du roi. Et donc qu'elle est adultère, ce dont personne ne doute ! Heureusement "le petit roi de Bourges" sera aidé par Jeanne d'Arc et Jacques Coeur. Mais ceci est une autre histoire...
18:45 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
14/10/2019
1515
François 1er
Scénario : Dobbs
Historienne : Florence Alazard
dessin et couleur : Chaiko
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde / Glénat / Fayard
Tout le monde connait 1515, Marignan, date facile à mémoriser. 1525, Pavie est une date essentielle mais moins présente dans la mémoire nationale car Pavie est une bataille perdue, comme Marignan aurait pu l'être. Tellement perdue que le roi est fait prisonnier. Une défaite qui coûtera à la France une forte rançon et la mise en gage à Madrid des fils du roi, dont le futur Henri II qui en gardera un très mauvais souvenir. Et pour la France la perte de la Bourgogne et la fin des ambitions sur le Milanais et Naples.
L'album souligne la confrontation entre le roi et la noblesse qui cultive une culture du "mécontentement". Conflit permanent également avec le "parlement".
Les auteurs ont décidé d'arrêter le récit en 1534, alors que François 1er a régné jusqu'en 1547, afin de mieux décrire les scènes depuis l'enfance jusqu'au départ de Jacques Cartier vers les Amériques. Laissant ainsi de côté la naissance de la controverse religieuse. "Les membres du Parlement s'opposent à la clémence toute particulière manifestée envers les hérétiques." "Il est grand temps que le parlement comprenne qu'il n'est en rien autorisé à se mêler d'affaires d'Etat et qu'il doit s'en tenir à son rôle judiciaire." Querelle que l'on retrouvera sous Louis XV et Louis XVI.
L'album montre bien l'opposition entre François et Charles Quint, tous deux tentant d'amener Henri VIII dans leur camp.
Il montre également les trois femmes de grande influence : sa mère, Louise de Savoie, régente du royaume quand son fils est à la guerre, ou prisonnier. Elle négociera la paix, "la paix des dames " avec les Habsbourg. Sa soeur Marguerite devenue Marguerite de Navarre par son mariage avec le Roi de Navarre. Elle est restée dans l'histoire sous ce nom. Et enfin Anne de Pisseleu, devenue favorite après le décès de la reine Claude.
11:47 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
11/09/2019
"père la victoire" ou "perd la victoire ?"
Clemenceau
Scénario : Renaud Dély
Historien : Jean Garrigues
Dessin : Stefano Carloni
Storyboard : Chris Regnault
Couleurs : Gabriela S. Hamilton - Arancia Studio
Les grands personnages de l'histoire en Bandes Dessinées
le Monde / Glénat / Fayard
Le "tigre", le "premier flic de France", Clemenceau est incontestablement un des "grands personnages" de l'histoire.
Médecin, à la tête du dispensaire de Montmartre, mais opposé à Pasteur parce que celui-ci était bonapartiste et catholique.
Elu député de Montmartre avec un vrai programme radical : suppression du Sénat (il abandonnera cette revendication plus tard, et deviendra sénateur du Var : "le temps de la réflexion, c'est le Sénat"), instauration d'un impôt sur le revenu, et d'une pension de retraite pour les vieux travailleurs. Anticolonialiste, et donc opposé à Jules Ferry. Militant pour l'abolition de la peine de mort.
Il devient ministre, de l'intérieur, à 64 ans, et "Président du Conseil" la même année. "Premier des flics", il réprime fermement les grèves ouvrières, en particulier dans le Pas-de-Calais. Il suscite la création de la police scientifique et de brigades spécialisées dans la lutte contre le gangstérisme (les "Brigades du Tigre").
Persuadé que l'Allemagne prépare la guerre, il s'oppose à Jaurès.
Après une éclipse de 18 ans, il redevient Président du Conseil à 76 ans. Il multiplie les visites au front, consacrant un tiers de son temps à la visite des tranchées.
Ses adversaires feront campagne contre lui, lui reprochant d'avoir trop cédé lors des négociations du Traité de Versailles, le surnommant "le perd la victoire".
Il terminera sa carrière politique par l'échec de sa candidature à la Présidence de la République, alors élu par les seuls parlementaires qui ne voulaient pas à ce poste d'un homme trop fort.
"Toute existence ne prend sens que si elle est, jusqu'au bout, révolte contre l'ordre des choses" (Clemenceau père)
"Délivrer l'homme des chaînes de l'ignorance, l'affranchir du despotisme religieux, politique, économique."
"Depuis la Révolution nous sommes à la recherche d'un régime stable. Il y a un principe sur lequel nous ne pouvons pas transiger : c'est celui qui implique qu'un candidat ayant obtenu moins de voix que son concurrent soit élu." (mais si, ça existe, Trump élu président avec deux millions de suffrages de moins que sa concurrente)
08:28 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
28/08/2019
De la Macédoine à l'Indus
Alexandre le Grand
scénario : David Goy et Luca Blengino
historien : Paulin Ismard
dessin : Antonio Palma
couleurs : Flavio Dispenza-Arancia Studio
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde, Glénat, Fayard
Les Macédoniens étaient-ils Grecs ? Ils le sont devenus sous le règne de Philippe, père d'Alexandre.
Les ambitions d'Alexandre III de Macédoine étaient plus élevées : non seulement conquérir l'empire perse, mais unifier les deux civilisations, en imposant les mariages mixtes, et en intégrant les élites locales.
L'album parle très peu de la suite, de l'éclatement de l'empire dès la mort d'Alexandre, le partage entre ses généraux, le plus célèbre étant Ptolémée, créateur d'une nouvelle lignée de pharaons, ancêtre de la fameuse Cléopâtre.
Alexandre "le grand" était petit et ne reculait pas devant les massacres de population.
L'histoire est racontée, dans cet album, par deux anciens de l'armée d'Alexandre : un admirateur, et l'autre beaucoup plus critique. Ce qui donne une vision plus équilibrée.
08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
13/08/2019
Au nom du peuple
Robespierre
Scénario : Mathieu Gabella
Historien : Hervé Leuwers
Dessin : Roberto "Dakar" Meli
Couleurs : Chiara Zeppegno - Arancia Studio
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde - Glénat - Fayard
Hervé Lewers, professeur d'histoire moderne à l'université de Lille, directeur des "Annales historiques de la Révolution française", s'est attaché à replacer Robespierre dans le contexte d'une époque hors du commun, en rappelant les principales prises de position qui marquent le cheminement politique de l'"incorruptible".
Robespierre est probablement un des personnages de l'histoire de France parmi les plus controversés. Ange ou démon ?
"Il défend l'accès des protestants et des juifs à la citoyenneté, s'indigne de l'esclavage, s'oppose, en vain, à ce que le droit de vote soit accordé sous condition d'impôt. Il échoue également à faire abolir la peine de mort."
Hervé Lewers souligne que Robespierre n'était pas seul au Comité de Salut Public, et pas le plus intransigeant.
Au début de Thermidor an II, trop de députés se sentent menacés. La majorité considère que le péril extérieur s'étant éloigné, la "grande terreur" doit cesser".
En 89, il est élu dans son département du Pas-de-Calais, en 92 il se fait élire à Paris, en s'appuyant sur "le peuple" prêt à manifester, et même à s'insurger.
"Il n'y a plus que deux partis en France, le peuple et ses ennemis" (Robespierre). La question qui reste ouverte aujourd'hui est "qui peut prétendre être le peuple ?, ou son seul représentant ?"
15:16 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire