29/05/2017
L'affaire Dreyfus écrite comme un roman policier
D.
Robert Harris
éditions Plon
Sans hésiter mon livre préféré de ces derniers mois.
L'affaire Dreyfus racontée selon les techniques du roman, par un maître du genre, Robert Harris, auteur, entre autres, de "The Ghost Writer", adapté au cinéma par Roman Polanski, et "Imperium", dont j'ai parlé dans ce blog.
L'affaire Dreyfus comme si elle était racontée par Georges Picquart, nommé à la tête du service de renseignements de l'armée. Le plus jeune colonel de l'armée française. Homme intègre qui fera taire son ambition pour faire triompher la vérité. Très tôt, il a les preuves de l'innocence de Dreyfus, et bientôt les preuves de la culpabilité d'Esterhazy. Niée encore aujourd'hui par certains historiens...Sans oublier la responsabilité dans l'injustice commise à l'égard de Dreyfus par le colonel du Paty de Clam, officier chargé de l'enquête contre Dreyfus, son fils deviendra par la suite Commissaire général aux questions juives du régime de Vichy, le général Mercier, ministre de la guerre, le commandant, puis Colonel Henry, qui se suicidera quand les preuves des forfaitures ne pourront plus être cachées. Picquart, mis à l'écart de son propre service puis envoyé dans le désert, au sens propre comme figuré avant d'être chassé de l'armée.
Même si tout le monde connaît la fin (Dreyfus et Picquart réintégrés et réhabilités, promus, Picquart nommé général puis ministre de la guerre par Clemenceau), j'ai lu ce livre et suivi les rebondissements comme un excellent roman à suspens.
Condamné en 1895, Dreyfus ne sera totalement innocenté par la Cour de Cassation qu'en 1906.
"Le désir humain d'assister à l'humiliation de l'autre."
"Quand une société en est là, elle tombe en décomposition." ("J'accuse" d'Emile Zola)
07:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, histoire
27/05/2017
Berlin 1939
Zoo station
David Downing
éditions du "cherche midi"
Impossible de ne pas penser à Philip Kerr et son héros récurrent Bernie Gunther.
John Russell n'est pas Allemand, ni policier, mais journaliste anglo-saxon, correspondant à Berlin, père d'un enfant allemand. Il voit venir la guerre.
Quand un de ses confrères, qui enquêtait sur l'eugénisme organisé par le régime nazi, est poussé sous une rame de métro à la station Zoo, John n'enquête pas, mais poursuit le travail d'investigation journalistique.
"Les sujets d'actualité mentionnés sont d'une tragique authenticité."
"Hitler n'a jamais tenu secret son projet de purifier la race en stérilisant les handicapés mentaux et tous les autres malades soi-disant incurables."
"Même si un Juif couchait avec une Aryenne une seule fois, les membranes de son vagin seraient tellement imprégnées de semence étrangère que la femme ne pourrait plus porter d'Aryens de race pure."
"Les seuls criminels violents que l'on pouvait voir dans les rues de Berlin étaient les autorités."
"Il y a plus de larmes en ce monde que tu ne peux le comprendre" (Yeats)
08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire, littérature
25/05/2017
Heureux qui comme Ulysse
L'Odyssée
Homère
Adaptation : Christophe Lemoine
Dessins/ couleurs : Miguel Lalor Imbiriba
éditions Le Monde et Glénat
Un roman d'aventures datant du VIIIe siècle...avant J.C.
Il y a des Dieux et des Déesses qui interviennent fréquemment dans la vie des humains, d'Ulysse en particulier. De la magie, de l'imaginaire, des aventures et des mésaventures, de l'amour. Pénélope reste fidèle, Ulysse un peu moins...Il a bien du mal à quitter Circé puis Calypso ("son amour m'était une prison") et il doit se faire attacher pour ne pas céder aux chants des sirènes.
Une bonne adaptation BD.
"Notre peuple se doit de porter secours aux malheureux errants." (Nausicaa)
16:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature
18/05/2017
1832
Les Misérables- 2
Victor Hugo
Adaptation : Daniel Bardet
Dessins : Bernard Capo
Couleurs : Arnaud Boutle
éditions Glénat
1832 : le choléra sévit à Paris pendant tout le printemps. En juin, l'étincelle fut la mort du général Lamarque, homme de renommée et d'action. il siégeait entre la gauche et l'extrême gauche. Des barricades sont érigées dans les quartiers populaires. La répression est sanglante . Gavroche en est resté la figure emblématique. "On assassine le peuple". Ce peuple qui avait permis à Louis Philippe de devenir roi des Français deux ans plus tôt.
Jean Valjean sauve l'amoureux de sa fille adoptive, Cosette, en passant par les égouts et meurt heureux. "Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.
"Le jour où une femme qui passe devant vous dégage de la lumière en marchant, vous êtes perdu, vous aimez, vous n'avez plus qu'une chose à faire, penser à elle si fixement qu'elle soit contrainte de penser à vous."
17:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature
17/05/2017
Dans l'ombre d'un candidat à l'élection présidentielle
Dans l'ombre
Edouard Philippe et Gilles Boyer
Editions JC Lattès
J'ai hésité à acheter ce livre de presque 600 pages, écrit par deux militants de droite, l'un élu, l'autre "conseiller". Je n'ai pas regretté : il est excellent et plein d'humour.
C'est un roman policier, avec des mystères, et même des meurtres, avec de l'action et des questions. Ce roman policier a la particularité de se dérouler dans le monde politique, à l'occasion d'une élection présidentielle.
L'action est supposée se passer au sein du grand parti de droite, mais cela parle de fraude à l'occasion du vote des militants pour la "primaire". Une primaire au sein du grand parti de la droite ? Une fraude à l'occasion du vote des militants serait-elle imaginable au PS ?
Les relations entre l'équipe de campagne et le candidat, ainsi qu'au sein de l'équipe du candidat, les relations avec les journalistes, ces relations humaines intenses, véritables objets du roman, sont probablement transposables de droite à gauche...
"La politique, c'est souvent savoir faire naître un espoir. Et après d'être prêt à gérer les déceptions"
"Un politique, c'est une aptitude à sentir et à toucher les gens, à leur faire comprendre que l'on est à la fois comme eux et différent."
"Les saltimbanques de la politique qui savent mimer l'intérêt pour les autres, la grandeur d'âme et la simplicité des manières"
"Je n'en connais pas qui se pense inutile. Ou qui conçoive que quelqu'un d'autre ferait mieux"
"Pourquoi solliciter le suffrage des électeurs si on ne pense pas sincèrement qu'on va faire mieux ?"
"Fondamentalement, pour faire de la politique, il faut avoir un ego."
"Un bon déjeuner politique, c'est celui où l'autre parle de son sujet favori : lui-même"
"En politique, on devient rarement riche, mais il est difficile de ne pas finir gros"
"Il faut toujours rire avec ses adversaires en politique. Si vous ne riez pas avec eux, c'est que vous êtes sectaire, ou inquiet, ou chiant. Dans tous les cas, c'est mauvais signe".
"Un monde où les gens sont plus méchants et plus retors que la moyenne"
"Dans la vie, on a peur de ce qu'on ne comprend pas"
"La paranoïa, c'est la maladie professionnelle de l'homme politique et des apparatchiks"
"Même les paranoïaques peuvent avoir des ennemis"
"Un type qui travaille en politique depuis vingt ans et qui n'a pas d'ennemis ne fait pas bien son boulot"
"Qui peut passer plus de temps à lutter contre les gens du même bord qu'avec des gens du bord opposé ? Un homme politique !"
"Rien de tel que le spectacle d'une guerre fratricide pour exciter la presse politique"
"Les combats acharnés au sein de la même famille laissent forcément des traces"
"Il ne disait rien, puisqu'il n'avait rien à dire, ce qui démontrait une grande intelligence et une forme d'originalité radicale dans le milieu politique"
"C'est fou comme quand quelqu'un pense comme vous, vous avez tendance à le trouver intelligent"
"Dans le monde politique, on finit toujours par trouver convaincant ce qu'on a envie d'entendre"
"Dans ce métier, il est essentiel de savoir attendre"
"En politique, beaucoup de choses ne servent à rien, mais il faut les faire correctement"
"Etre un perdant, c'est un problème. Mais être un mauvais perdant, c'est un péché mortel"
21:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique