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31/08/2016

Enquête, à Kaboul, sur un assassin en série de petites filles

BAAD

Cédric Bannel

éditions Robert Laffont

collection "la bête noire"

 

Il y a deux ans, je disais tout le bien que je pensais de "L'homme de Kaboul", le roman précédant de Cédric Bannel. 

"Baad", mot afghan qui ressemble tant, y compris dans sa signification, au "bad" anglais confirme le talent de conteur de l'auteur.

On retrouve ses critiques contre Karzaï et sa famille, et les "ministres qui se mettaient des millions dans les poches", "La rapacité des dirigeants n'avaient plus de limite." Reste l'espoir en une sortie de crise permise par une alliance entre les talibans modérés et les laïcs, en particulier  les partisans du commandant Massoud, "traqués à la fois par les talibans extrémistes et par les durs d'un régime décidé à empêcher toute émergence d'une solution politique extérieure à ses clans."

Le héros, le commandant Kandar, est la poursuite du tueur en série de petites filles. A Kaboul, et même hors de Kaboul. Bannel montre un pays assez loin des clichés habituels. "La croissance économique aidant, de nouveaux quartiers apparaissaient en continu autour de la ville. Kaboul entrait dans le XXIe siècle, se modernisait à toute vitesse."

A Paris, Nicole, ex agent des services secrets, mène l'enquête sur un "chimiste" ayant inventé une nouvelle drogue destinée à inondée le marché européen. Et l'Afghanistan, "narco-Etat",  "produisait 90% de l'opium et de l'héroïne fabriqués dans le monde." "La zone de la planète au climat le plus adapté à la culture du pavot.""Le triple du rendement laotien."

Bien entendu, les deux enquêtes finiront par se rejoindre !

Un excellent roman policier dans le cadre de l'Afghanistan.

 

"Sous la pression de la coalition, les lois changeaient sans cesse. La procédure pénale était de moins en moins compréhensible, renforçait d'autant la tentation de la population de recourir à la justice tribale ou religieuse."

"Les talibans refusaient les rasoirs et le papier toilette car le Coran n'en faisait pas mention, mais ils utilisaient sans vergogne explosifs, fusils d'assaut et missiles modernes." "Les talibans faisaient une véritable fixation sur les serviettes hygiéniques, considérées comme harams."

"Comme personne ne devait l'ignorer, la médecine moderne était un complot des Juifs et des Nazaréens pour asservir les vrais croyants."

 

 

08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

29/08/2016

Philosophie de la prostitution

Métaphysique de la putain

Laurent De Sutter

éditions Léo Scheer

 

"Passer un moment avec une putain, c'est passer un moment avec soi-même". "La putain était un révélateur. Ce qui était invisible devenait visible."

Essai très cultivé de Laurent De Sutter, professeur de philosophie à Bruxelles. Bukowski, Godard, Goya, Genet, James Joyce...

"Dans le cinéma de Godard, les putains étaient le visage de la vérité."" Le sexe n'est qu'une forme supplémentaire de cinéma."

"Ulysse était la mise en scène d'une véritable pensée du vrai - une pensée qu'il était permis d'appeler métaphysique."

"La vérité d'un sujet se donnait dans la rencontre affolante avec une putain." "La putain est la maîtresse du théâtre ritualisé par lequel toute vérité devient possible."

"La pornographie naissait au même moment que la philosophie : elle naissait en même temps que le commencement du dialogue entre vérité et image."

"Il n'est rien que l'humanité déteste davantage que la vérité, lorsque l'image qu'elle lui renvoie d'elle même est une image qui ne correspond pas aux idéaux qu'elle se donne pour mieux les trahir."

"Au même titre que ce qui se produit en psychanalyse, il est important de payer une putain. L'argent est l'instrument de la possession impossible." "La passe est le moment où la vérité se paie. Faut-il en déduite que tout psychanalyste est une putain ? Sans doute."

à chacun sa vérité ....

15:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philo

20/08/2016

Attraper dans le seigle

L'attrape-coeurs

J.D. Salinger

Pocket 4230

 

Roman publié juste après la guerre, toujours étudié dans les lycées américains, malgré son langage cru, et souvent blasphématoire,  et quelques thèmes peu moraux comme l'alcool et la prostitution.

Roman d'un adolescent mal dans sa peau, renvoyé de son lycée trois jours avant les vacances de Noël, et qui erre dans New-York.

Pourquoi "The Catcher in the Rye", le titre original, traduit par "l'Attrape-coeurs" ?

"Si un coeur attrape un coeur qui vient à travers les seigles..."

- "C'est :  "si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles". C'est un poème de Robert Burns."

"Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle ; des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire pas de grandes personnes- rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils approchent trop près du bord. S'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. Je serais juste l'attrape-coeur. C'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça."

"Lorsque tu auras une idée claire de là où tu veux aller, ton premier soin sera de t'appliquer en classe". Est-ce pour cette morale que le livre est toujours étudié dans les lycées américains ?

 

16:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

14/08/2016

La difficulté du deuxième roman

Le livre des Baltimore

Joël Dicker

éditions de Fallois

 

En 20012, le Genevois Joël Dicker avait connu un succès mérité (j'en avais parlé sur ce blog) avec "La Vérité sur l'affaire Harry Quebert". Succès en librairies, Grand Prix de l'Académie française, Prix Goncourt des lycéens. Entre autres thèmes, le roman abordait celui de la difficulté d'écrire un nouveau roman après un grand succès. Prémonitoire...

Ce "Livre des Baltimore" n'a pas le côté envoutant de son prédécesseur. Ce n'est pas une enquête policière. Mais c'est un bon livre qui se lit avec plaisir. Lui aussi écrit à la première personne, avec le même "héros" écrivain plongé dans l'univers américain, entre New-York et Miami, en passant par...Baltimore !

Dans la tribu Goldman, ceux de Baltimore sont le symbole de la réussite : grandes maisons, principale et secondaires dans les Hamptons pour l'été, en Floride pour l'hiver. Mais, derrière ce tableau idyllique, la vérité de la réussite de ce "rêve américain" est toute autre, jusqu'à la chute, jusqu'au drame, sur fond de jalousie.

 

10:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

31/07/2016

Une introduction à la philosophie

Le plaisir de penser

André Comte-Sponville

éditions Vuibert

 

Compilation des "Carnets de philosophie" d'André Comte-Sponville, longtemps maître de conférences à la Sorbonne.

Pas une histoire de la philosophie, mais six cent citations de philosophes regroupées en douze thématiques : la politique, la mort, Dieu, le temps, la sagesse, etc.

Chaque thématique est présentée avant de livrer les citations.

Je n'ai pas tout compris, mais, par petites doses, un petit peu chaque soir, cela m'a conduit à quelques réflexions...

 

"Entre l'angélisme et la barbarie, il y a la politique"

 

17:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie