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29/07/2016

Entre Bourges et Montpellier, entre hier et aujourd'hui

Les lettres de sang

Yves Desmazes

éditions TDO

Collection "polar du Sud"

 

Un cadavre au pied de la statue de Jacques Coeur, à Montpellier. Car Jacques Coeur a une statue à Montpellier, ville où il avait développé ses affaires vers la Méditerranée. Quand l'homme d'affaires a déplacé ses activités à Marseille, les Montpeliérains lui en ont voulu et plusieurs d'entre eux ont témoigné à charge à son procès.

L'enquêteur, héros récurrent de l'auteur, fait le lien et va enquêter à Bourges, ville natale de l'ancien argentier de Charles VII (le "petit roi de Bourges", celui-là même que Jeanne d'Arc a poussé à se faire sacrer à Reims). Charles VII n'était pas d'un tempérament reconnaissant. Il l'a prouvé à Jeanne d'Arc...et à Jacques Coeur.

Le roman se partage entre le récit de la fuite de Jacques Coeur et l'enquête.

On y apprend, au passage, que le Vatican a supprimé l'obligation de tonsure en 1972.

 

Il s'agit du neuvième roman policier d'Yves Desmazes, ancien officier de police du SRPJ de Montpellier.

J'ai déjà signalé dans ce blog "Le grand coeur" de Jean-Christophe Rufin qui raconte la vie aventureuse de Jacques Coeur.

 

 

16:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, histoire

03/07/2016

De Sète à la Grande Motte

Bâtisseurs de l'oubli

Nathalie Démoulin

Actes Sud

 

Plusieurs personnes se croisent : un pied-noir ayant fait fortune, puis faillite, dans la construction du littoral, l'ancienne compagne d'un braqueur tué en action, la guitariste d'un improbable groupe de rock. Mais les véritables personnages sont Sète et son port, et la ville nouvelle de La Grande-Motte.

De la Grande-Motte impossible de ne pas voir le Mont Saint-Clair, "l'île singulière". Et, réciproquement, en haut du Mont Saint-Clair, la vue est belle sur tout le littoral.

Avec des rappels historiques sur l'histoire de cette région, qui remonte à l'Antiquité.

 

La Grande-Motte :

"Une zone urbaine fabriquée de toutes pièces à la fin des années 1960 pour arrêter les estivants en route vers l'Espagne. Les concepteurs de cette ville futuriste l'imaginant peuplée de piétons à rebours d'une décennie qui sacrifiait ses cités à la circulation automobile. 5 millions de m3 de sable furent extraits de l'étang du Ponant afin de rehausser le site des deux mètres qui le placeraient au-dessus du niveau de la mer. Cette ville n'est pas médiocre. Nos villes ont fait naître un peuple qui n'existait pas, un peuple de retraités, d'arthritiques, d'arthrosés qui viennent se chauffer les os."

 

08:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

29/06/2016

Islande 1979

Le lagon noir

Arnaldur Indridason

Métaillé Noir

 

Il fait froid en Islande. Les paysages sont à couper le souffle. Le vent aussi !

On y mange du boeuf à la confiture de groseilles, ce qui est probablement moins savoureux que la raie faisandée à la graisse de mouton...

Pas de grandes épopées sur la lande dans ce roman, mais Indridason n'oublie pas le thème cher à son coeur : l'énigme d'une personne disparue que le jeune policier Erlendur, futur commissaire à la brigade criminelle, résout 25 ans plus tard, en parallèle avec l'enquête sur la mort d'un Islandais travaillant à la base américaine de Keflavik, dont le corps est retrouvé dans un lagon d'eau chaude.

Autre thème déjà présent dans les romans d'Indridason, cette importante base militaire américaine où vivaient cinq à six mille militaires américains et leurs familles, près de la capitale islandaise, mais en se mélangeant très peu. "A une certaine époque, les autorités islandaises avaient interdit que cette base militaire accueille des soldats de couleurs."

La base de Kevkafik servait de relais sur la route de Thulé, à l'extrême nord du Groënland, base avancée de surveillance de l'URSS. Des bombardiers armés de bombes atomiques survolaient la zone quasiment en permanence.

 

"Comme toutes les petites Nations, nous sommes toujours en mal de reconnaissance."

"Les opposants à la présence américaine, en général politiquement à gauche, voulaient non seulement que l'armée lève le camp, mais exigeaient en outre que l'Islande quitte l'OTAN et déclare sa neutralité ."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

09:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

17/06/2016

Contre les coups de blues

Tout déprimé est un bien portant qui s'ignore

Pr Michel Lejoyeux

éditions Jean-Claude Lattès

 

Je ne suis pas déprimé. Je n'ignore pas que je suis plutôt bien portant. J'essaie de ne pas trop remâcher mes échecs. Mais la curiosité m'a poussé à lire ce livre dont l'auteur porte un nom qui incite à ne pas être triste.

J'ai ainsi découvert que les cornichons sont favorables à la bonne humeur, ainsi que certaines plantes, certains aliments et certaines couleurs.

Sourire, et même rire, même sans raison,  semblent être les méthodes les plus efficaces contre la morosité.

 

"Le doute sur sa santé est un signe de bonne santé"

"On ne sait pas s'émouvoir et réfléchir au même moment"

"L'exercice physique est autant un fortifiant du cerveau que de la bonne humeur"

"Il faut suivre sa pente...en montant" (André Gide)

"Les adultes sont cérébralement organisés pour insister dans leurs erreurs."

"Nous avons besoin de souvenirs pour vivre, et d'oubli pour survivre"

"J'ai des problèmes pour toutes vos solutions" (Woody Allen)

 

 

08:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : psy

13/06/2016

Souvenirs du plan Condor

Condor

Caryl Férey

éditions Gallimard

 

Le "plan Condor", dans les années 70,  consistait à lutter contre toutes les forces de gauche en Amérique Latine. Financé et organisé par la CIA, ses plus belles réussites furent les dictatures au Chili, en Argentine, Brésil, Bolivie, Paraguay et en Uruguay.

Après l'Argentine, avec "Mapuche",  qui avait valu à Caryl Férey le prix du meilleur polar de "Lire", en 2012, l'auteur nous emmène au Chili, de Santiago, ses bidonvilles et ses beaux quartiers ("les riches y vivent entre eux, mais pas ensemble"),  au désert de l'Atacama ("c'est dans ce désert que la dictature avait installé ses camps de concentration"), en passant par le port de Valparaiso,  dans une histoire qui trouve ses racines dans le coup d'Etat de Pinochet et la dictature sanglante qui s'en suivi. Même si beaucoup préfère l'amnésie.

L'héroïne est une jeune Mapuche, ce peuple vivant à cheval sur l'Argentine et le Chili, dans le cône sud. "Les Mapuches ("les gens de la terre") avaient refoulé les Incas".

Caryl Férey avait obtenu six prix en 2009 pour "Zulu", roman policier se déroulant à Capetown, dans l'Afrique du Sud post-apartheid.

Vous pouvez retrouver mes notes sur ses livres précédents sur mon blog.

 

"L'éducation était considérée comme un bien marchand. Chaque mensualité d'université équivalait au salaire d'un ouvrier." ; "Quand on fait des études, on a plus de chances d'avoir des dettes qu'un travail"

"A soixante-sept ans, un coup d'oeil dans la glace suffit à vous rappeler que ce n'est pas avec des crèmes de jour qu'on refait surface."

"Faute de femmes, le métissage était de mise, ce qui n'avait pas altéré un racisme latent."

"Il n'y a que les aristocrates pour se moquer de l'avenir"

 

 

11:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar