18/12/2013
Des Indiens en Camargue
Michel Faure
D'après le conte de Jean Vilane, d'après une histoire vraie.
Éditions Glénat
Une très belle histoire. Avec, en plus, une histoire d'amour impossible.
Au début du XXe siècle, le fameux "Buffalo Bill" organise un grand "show" racontant la conquête de l'Ouest. "Conquête toute jeune, trente ans à peine, et déjà une légende. Sans doute pour laisser dans l'ombre toutes les injustices, tout le sang et les horreurs commises par ces conquérants".
Pour être réaliste, il parvient à convaincre des indiens de la tribu de Sitting Bull et Crazy Horse, morts à "Wounded Knee", de sortir des réserves qui leur ont été attribuées pour "faire le spectacle" en Europe, en particulier en France, en traversant "l'eau qui pue" (l'Océan).
Se retrouvant à Marseille, en l'attente d'un bateau, ils sont invités en Camargue, "la terre des chevaux blancs et des taureaux noirs", par le fameux marquis de Baroncelli, l'inventeur du folklore Guardian, avec le poète Fréderic Mistral. Guardians et indiens auront l'occasion de rivaliser dans leur habilité équestre, en particulier à l'occasion de l'"abrivado" de Gallargues le Monteux.
Difficile d'être en Camargue sans faire un détour par les "Saintes Maries de la mer", surtout au moment de la Sainte Sara, et le pèlerinage du peuple gitan.
Fraternisation entre trois peuples, entre trois cultures, à une époque où la Camargue ne votait pas pour un parti xénophobe.
"Les gitans sont aux Français ce que les Indiens sont aux Américains".
"Ce n'est pas tant de savoir parler qui compte mais plutôt de savoir écouter".
07:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : bd
14/12/2013
une autre nuance de Grey
Sasha Grey
Éditions Le Libre de poche
Libération a consacré une de ses dernières pages, celles dédiées aux portraits, à cette jeune femme, "l'une des plus grandes stars de l'industrie du porno à Hollywood", qui a "pris sa retraite" à 21 ans, pour tourner dans des séries, et avec Soderbergh.
"Juliette Society est son premier roman.
Elle a une incontestable culture cinématographique.
Le livre et dédié " tous les hommes et les femmes qui, à un moment de leur vie, n'ont eu que la littérature et le cinéma comme exutoire pour être à l'aise avec leur sexualité."
Poussé par la curiosité, je l'ai donc lu, sans points de comparaison, et à petite dose, non que la lecture en soit difficile, mais je ne l'ai pas trouvé exaltante ni, pour être franc, excitante.
La "Juliette Society", référence à la Juliette de Sade, serait donc un club de partouzes pour les plus puissants (financièrement). "Les puissants sont comme les célébrités. Ils aiment être entre eux."
"Les quelques riches les plus en vue auxquels leur pouvoir et leurs privilèges donnent toute liberté de vivre selon leur propre code moral, social et sexuel, un code qui ne s'applique simplement pas au reste d'entre nous."
"Pour être politicien, aucun talent particulier n'est nécessaire, juste une psychopathologie particulière."
Il est surtout question des fantasmes et des rêves érotiques de l'héroïne. "La moitié du sexe, c'est ce qu'on rêve".
Une autre nuance de "grey" !
"L'intrigue est subordonnée aux personnages".
07:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
11/12/2013
Belles couleurs pour la biographie de Stevenson en BD
Stevenson, le pirate intérieur
Scénario : Rodolphe, Dessins et couleurs : René Follet
Editions "Aire libre", Dupuis
Une très belle biographie de Robert Louis Stevenson, l'auteur de "L'ïle au trésor" ainsi que "Docteur Jekyll et Mr. Hyde".
L'histoire commence et se termine, comme la vie de Stevenson, aux Samoa, dans le Pacifique.
J'en avais parlé à l'occasion de mon voyage là-bas, et de ma visite de la très belle maison que Stevenson s'était fait construire avec ses considérables droits d'auteur.
"Tusitala" : "celui qui raconte des histoires", avec une imagination débordante. Toujours malade, mais avec toujours au moins deux romans en cours d'écriture.
Romans qui parlent d'aventures, de combats, d'amour, avec "une virginité d'émotion".
"Mes histoires proviennent de mes rêves et plus encore de mes cauchemars".
Avant de se retirer sur cette île du Pacifique, où ses relations avec les colons blancs ne sont pas des meilleures, Stevenson ne reste pas dans son Ecosse natale, Angleterre, of course, la France, le Barbizon des peintres avant le célèbre voyage de deux semaines dans les Cévennes, avec l'ânesse Modestine.
Puis Hyères, puis New-York.
"Je ne voyage pas pour aller quelque part mais pour marcher. L'important est de bouger".
Ses dernières volontés : "Sous le vaste ciel étoilé, creusez ma tombe et laissez moi dormir".
16:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
08/12/2013
Darrieussecq, prix Médicis 2013
Il faut beaucoup aimer les hommes
Marie Darrieussecq
Prix Médicis 2013
Éditions P.O.L.
Une histoire d'amour, avec un coup de foudre, une passion, puis une séparation.
Le fait que la femme soit blanche et l'homme noir ne change rien, sauf que la femme découvre l'Afrique, "la grosse goutte de terre étrangère qui pend au bas de l'Europe".
Ils sont tous les deux acteurs, seconds rôles mais très employés. Nous voici donc dans le milieu du cinéma hollywoodien. L'homme veut tourner, en Afrique, une version du livre de Conrad "Au cœur des ténèbres".
Le fait qu'ils ne soient plus, l'un et l'autre, dans leur première jeunesse change-t-il quelque chose ?
"En France, quand un homme explique longuement quelque chose à une femme, c'est d'abord pour coucher avec elle."
"Seuls les gens sans vision s'échappent dans le réel"
08:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature
04/12/2013
Travail saisonnier
Les cueilleurs d’abricots
Erwan et Gwenaël Manac’h
Extrait de « Grands reporters », éditions Les Arènes XXI
Le monde des travailleurs saisonniers. Parfois étudiants, parfois étudiants en rupture d’études, parfois saisonnier permanent, allant d’un « petit » boulot à l’autre, au fil des travaux agricoles, souvent immigrés. Généralement logés dans des conditions peu confortables (euphémisme), liant entre eux des relations de camaraderie, et plus si affinités.
Les « patrons » sont souvent à la limite de la rentabilité (ça eût payé, mais ça ne paie plus) et partagent leurs longues journées de travail.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd