28/01/2014
Quand l'Histoire éclaire le présent
L'actualité au regard de l'Histoire
Sous la direction de Jean-Noël Jeanneney
Éditions Autrement / Le Monde
A l'occasion des "Rendez-vous de l'Histoire" de Blois, Jean-Noël Jeanneney demande à douze historiens de placer des évènements marquants de l'année écoulée dans une perspective historique, ce qui permet une meilleure compréhension. "Quelles sont les conditions historiques qui permettraient de comprendre ?" Impossible de comprendre Chavez sans rien savoir de Bolivar !
De l'affaire Merah à l'élection du Pape François, en passant par les impôts, les élections américaines, la Syrie, le mariage pour tous, les violences à Marseille, le Mali, le dopage, etc., chaque évènement est relié à l'Histoire en une quinzaine de pages, car, "il n'y a jamais dans l'Histoire de recommencement absolu" (Jean Jaurès).
"L'espoir pour l'avenir s'enracine dans le passé" (René Capitant)
"La puissance et la crédibilité d'un Etat se mesurent aussi à sa capacité à prélever l'impôt de manière juste et efficace"
14:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
26/01/2014
Prix du quai des Orfèvres 2014
Le sang de la trahison
Hervé Jourdain
Fayard
Le « prix du quai des Orfèvres » est décerné à un manuscrit anonyme. Cette année il récompense un policier féru d’histoire.
L’action se déroule le plus souvent dans le Palais de Justice de Paris, et au fameux « 36 » du quai des Orfèvres, à deux pas du palais de la justice, mais qui doit déménager dans des locaux plus modernes et plus appropriés dans le quartier des Batignolles, effectivement en pleine transformation, comme j’ai pu le constater il y a peu lors d’une promenade.
L’héroïne est une jeune policière dynamique, en binôme avec un gradé expérimenté qui se soucie de son fils adolescent depuis que la mère/épouse a disparu sans explication.
Le suspens pour savoir qui est le coupable des meurtres commis, en série, dans l’enceinte du palais de justice dure jusqu’à la fin.
« Le vice, la vertu, la colère et la souffrance, les points cardinaux de toute cour d’assises. »
« Les juges avaient tous en moyenne cent cinquante à deux cents dossiers en portefeuille »
14:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
23/01/2014
La première année de la retraite
Danièle Laufer
Éditions "Les liens qui libèrent"
L'année du phénix. L'année de la "renaissance", après le départ à la retraite.
Appréhension devant la dernière étape de la vie. Heureusement, l'allongement de l'espérance de vie laisse quelque espoir d'en profiter un peu.
Perte de l'identité sociale. "Retraité" n'est pas une profession". "Je travaille donc j'existe". "On existe par rapport à sa fonction". "Partir à la retraite, c'est perdre cette reconnaissance sociale". "L'image de soi se confond avec l'image sociale".
"Certains avaient trouvé un rôle à la mesure de leur idéal et, coup de bol, c'était aussi un travail."
Il faut "trouver d'autres sources d'investissement narcissique".
"Personne n'est indifférent à son propre reflet dans l'œil d'autrui".
"Retraité, pour certains, c'est synonyme de vieux, et ils n'ont pas envie d'être vieux".
"Le retraite signe la vieillesse sociale". "Il faut donc "inventer une autre façon de ne plus être jeunes".
Passer de cinquante mails par jour à cinq, ou zéro.
"La liberté de pouvoir disposer à sa guise de son temps provoque des angoisses. Névrose de la liberté".
Réinventer une vie de couple.
Les frère Larrieu avaient fait un film sur ce thème du départ à la retraite : "Peindre ou faire l'amour". Je ne serai jamais peintre, je n'ai pas de scooter et ne connais pas de jeune actrice.
Ce livre est une synthèse de témoignages de retraités récents, qui parlent de leur première année de leur nouveau statut, et aussi beaucoup de leur dernière année d'activité professionnelle. Besoin de comparaisons, comme autant de points d'ancrage. "Rêves de deuil, sur ce qu'ils n'ont pas pu vivre." "Plus jamais, ce n'est pas facile à avaler". "Le travail est une drogue dure dont il n'est pas facile de se désintoxiquer". "Accepter que le temps passé ou perdu ne reviendra jamais et chercher ailleurs que dans la reconnaissance sociale le sentiment de sa propre existence."
"Toutes les crises sont des chances car elles portent en elles la possibilité d'une renaissance. D'où le titre : l'année du phénix"
"À l'instar du phénix, il leur faut mourir symboliquement pour renaître de leurs cendres."
"Couper avec la vie d'avant pour revivre ailleurs et autrement, quitter le décor témoin des années de labeur, rompre avec les témoins d'une vie dans laquelle ils n'ont plus leur place."
Mais, "l'hiver est rude dans les lieux de vacances !"
"Le privilège de la retraite, c'est qu'ils n'ont plus besoin de se forcer à fréquenter des gens avec lesquels ils n'ont pas de véritables affinités."
Conclusion : "On ne devient pas ce que l'on a jamais été"
08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
22/01/2014
Victor Hugo enquête sur la mort de sa fille
Victor Hugo, aux frontières de l’exil
Gil &Paturaud
Editions DM
1851 : Coup d’Etat de « Napoléon le petit ». Des milliers d’opposants sont déportés, en particulier en Algérie. Plusieurs dizaines de députés sont proscrits, parmi eux, Victor Hugo, en exil à Jersey. Il est rongé par la mort de sa fille ainée, Léopoldine, périe noyée lors du naufrage d’une petite embarcation, en traversant l’estuaire de la Seine, sa robe trop pesante l’entraînant irrémédiablement vers le fond.
La mode est au spiritisme.
Les auteurs imaginent que Victor Hugo est persuadé que Léopoldine lui demande de faire la vérité sur ce naufrage. Est-il vraiment accidentel ?
Là commence l’enquête, malaisée puisque sa tête est mise à prix en France, et que la police politique impériale, chargée de « renforcer la surveillance de la population », traque les éventuels opposants
Là commence également l’interrogation morale : si coupable il y a, doit-il le livrer à la justice, lui l’ardent défenseur de l’abolition de la peine de mort ?
Au cours de l’enquête Victor Hugo rencontre des personnages qui lui inspireront « Les Misérables ».
« Si les femmes ont sur moi quelque influence, elle ne dépasse jamais la boucle de ma ceinture » (attribué à Napoléon III)
Ce n’est que trois ans après la mort de sa fille que Victor Hugo trouvera la force de se rendre sur sa tombe :
« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
……
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs. »
Extrait des « Contemplations »
07:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
19/01/2014
Davodeau nous fait visiter le Louvre
Le chien qui louche
Etienne Davodeau
Editions Futuropolis et « Louvre éditions »
J’ai déjà parlé de deux très bons albums d’Etienne Davodeau : « Lulu, femme nue », qui vient d’être adapté au cinéma, et « Les ignorants ».
Ce « chien qui louche » ne marquera probablement pas autant que les deux albums cités, mais il ne manque pas d’intérêt.
Fabien est « agent d’accueil et de surveillance » au musée du Louvre. Quand son amie le présente à sa famille, celle-ci ressort du grenier une « croute » de l’arrière grand-père en lui demandant de la faire « entrer au Louvre ».
S’en suivent des aventures assez plaisantes, si pas toujours crédibles.
Derrière la comédie la question : « pour qu’une œuvre prétende au Louvre, il faut bien qu’elle soit un cas particulier ? »
Pendant la visite du Louvre, avec les futurs beaux-frères, particulièrement épique, comme pendant le service de Fabien, les salles réservées aux sculptures sont privilégiées, et la Joconde délaissée…
08:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd