04/10/2012
Syrie : combien de temps encore ?
Le chemin de Damas 2
SAS n° 194
Comme parfois avec SAS, nous savons dès le début que la mission va échouer.
L'objectif est le même que dans le tome 1 : il a été expliqué il y a peu, dans le Monde, par Marine Le Pen : renverser le Président syrien, mettre à sa place quelqu'un de plus présentable, pour sauver le régime alaouite, afin d'éviter l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, ou d'islamistes pires encore, financés par le Qatar, ce qui pourrait provoquer des massacres de chrétiens et, éventuellement, la partition de la Syrie, avec la constitution d'un "réduit" alaouite, adossé à la mer, et à la base navale russe de Lataquié.
Le livre nous raconte que le Hezbollah libanais, comme le Hamas de Gaza, s'ils doivent beaucoup au régime syrien, puisque leur financement iranien passe par là, ne veulent pas insulter l'avenir et gardent une réserve prudente.
Selon l'auteur, la Turquie aurait été calmée par les menaces d'aide militaire au PKK. Ce calme supposé du gouvernement turc est, pour le moins, relatif.
Le livre a été écrit après la bataille d'Homs et alors que celle d'Alep commençait à peine, et le grand absent est le peuple révolté et martyr. Tout est dit sur les batailles internes au pouvoir, rien sur les opposants.
Il faut donc attendre pour savoir si cette guerre, dont sont victimes les civils, se terminera un jour, et comment.
08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
29/09/2012
Corruption et extrême droite
Var
Claude Ardid
Editions "Toucan noir" (poche)
Var, département du sud de la France, avec un chômage à 20% et un Front National plus haut encore.
L'auteur, Claude Ardid est "grand reporter". Il a déjà écrit un livre sur l'assassinat de Yann Piat, députée ayant quitté le Front National.
Plusieurs références y sont faites dans ce livre.
La trame est simple (simpliste ?) : tous les marchés publics du département sont truqués, répartis à l'avance, des rétro commissions sont versées aux politiques puissants (président du conseil général, président de la communauté urbaine) et à leurs hommes de main. Un entrepreneur ne veut plus jouer le jeu : il est assassiné, parce que l'on ne fait pas dans les détails.
Les politiques, comme les mauvais garçons, s'entredéchirent pour défendre ou agrandir leurs territoires.
En face, une jeune juge d'instruction et un vieux commissaire de police sont les "chevaliers blancs". Ils doivent se méfier car leurs institutions sont infiltrées par la pègre.
De l'action en permanence. Des phrases courtes. Tout pour faire un bon film.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique
26/09/2012
Alix au pays du Gardon
Nîmes
Le Pont du Gard
Les voyages d'Alix
Textes d'Eric Teyssier
Dessins et couleurs de Jacques Denoël
Editions Casterman
Dernier voyage en date d'Alix, jeune Romain créé par le dessinateur belge Jacques Martin.
Les "Volques arécomiques", peuple celte, se sont alliés au Romains contre les Gaulois de Vercingétorix et deviennent un symbole de l'intégration gallo-romaine.
Ils obtiennent le droit de battre leur propre monnaie, "l'as de Nîmes", où l'on voit un crocodile enchaîné à un palmier, allégorie de la victoire d'Octave et Agrippa sur Cléopâtre et Marc-Antoine. Cet emblème est encore aujourd'hui le blason de la ville.
Nîmes, ville romaine, a son forum où s'élève la "Maison carrée" destinée au culte de la famille impériale (elle vient d'être restaurée : le résultat est splendide), et son amphithéâtre, que nous appelons aujourd'hui "les arènes".
Plusieurs pages sont consacrées aux jeux dont le moment le plus important n'est pas la mise à mort des condamnés, éventuellement chrétiens, mais la lutte entre gladiateurs professionnels. Les dessins nous montrent, en action, les différents types de gladiateurs.
Dans une région aride, Nîmes est abondamment pourvue en eau. Elle doit sa naissance à la source sacrée consacrée à Némausus, qui a donné son nom à la ville. La nappe phréatique est importante. Les Romains vont améliorer encore la situation par un aqueduc de 50kms, dont le "Pont du Gard", qui passe en fait au dessus du Gardon, construit en cinq ans par un millier d'esclaves, est le plus beau témoignage de prospérité. Plusieurs planches nous expliquent les techniques de construction.
Un seul regret : que tout cela n'ait pas été scénarisé afin d'en faire une vraie bande dessinée.
08:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
23/09/2012
Recueil de chroniques deNicolas Bedos
Journal d’un mythomane
VOL.1
Nicolas Bedos
Editions Robert Laffont
Ceci n’est pas un livre, mais un recueil de chroniques, à la télévision, à la radio et dans « L’officiel de la mode ». Comme je n’en avais jamais vu, entendu ni lu aucune, il s’agissait donc pour moi d’une séance de rattrapage. Avec ses « billets » que je lis les quelques fois où mon épouse achète « Marianne ». Et la pièce de théâtre écrite par lui et jouée par son père, dont j’ai vu tous les spectacles depuis le temps de Sophie Daumier. Spectacles dont je regarde encore, avec nostalgie, les « revues de presse » réunies en DVD.
La photo de couverture ne permet aucune confusion : il s’agit bien « du fils de ». Comme Marine est la fille de Jean-Marie et Patrice le fils de Fréderic. Mais n’est pas San Antonio qui veut…
Probable besoin de se faire un prénom, les chroniques sont très autocentrées. Moi et le monde ! Le monde est cruel. L’humoriste est vachard. La mythomanie permet à l’imagination de se débrider. Comme à son père, il faut lui reconnaître le sens de la formule.
« François-Marie Banier est à Oscar Wilde ce que Mimi Mathy est à Romy Schneider »
« L’abbé Philippe Val est à l’humour français ce que Catherine Breillat est à la partie de jambes en l’air : toujours en train de parler de ce qu’ils ne savent pas faire »
« Le seul procès qui mérite d’être fait est celui de notre propre avidité »
« Le désir provient d’un paradoxe neuro-bio-chimique entre la découverte d’un corps nouveau et la frayeur d’une perte imminente. »
« La connerie est l’antidépresseur du pauvre »
« L’alcool est rassembleur mais trop prometteur : il crée de beaux emplois mais licencie au petit jour ».
11:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour
22/09/2012
Voltaire mène l'enquête
La baronne meurt à cinq heures
Voltaire mène l'enquête
Frédéric Lenormand
Prix Historia du roman policier historique
Prix Arsène Lupin
Editions du Masque (poche) n°196
Paris, 1733
La Comtesse de Fontaine-Martel, veuve du Seigneur de Brétigny, est assassinée.
Voltaire, auteur triomphant, logeait chez elle. Avec l'aide d'Emilie du Châtelet, qui devient son amie, il recherche le meurtrier.
Pour savoir "à qui profite le crime", il faut d'abord retrouver le testament, disparu de l'office notarial.
"En personne de bon ton, ils avaient coutume de se présenter partout sans y avoir été invités, persuadés qu'on serait content de les y recevoir".
Bien entendu, les Jésuites et les Jansénistes, alors à leur apogée, tout concurrents et adversaires qu'ils soient, ont Voltaire pour ennemi commun et font tout pour l'entraver dans ses recherches.
Si ses qualités intellectuelles ne sont pas remises en cause, le grand homme, qui a alors 38 ans, n'est pas dépeint sous un jour très flatteur, vivant à la fois en parasite et en usurier. Mais le livre ne parle pas de son argent gagné dans la traite des esclaves, le fameux "commerce triangulaire".
"Les seuls défaut insupportables sont ceux d'autrui".
"Il n'y a pas de plus grande richesse que celle que l'on vous suppose".
René Hérault est le "lieutenant général de police". Le "prévôt des marchands" fait office de maire. "Les améliorations n'intéressaient que dans la mesure où elles facilitaient la vie des nantis".
"Nos maris nous épousent pour leur plaisir. Si nous voulons en avoir nous aussi, nous devons prendre des amants."
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature