16/08/2012
Un photographe raconte quelques aspects de sa vie
Les pompes de Ricardo Jésus
Patrick Chauvel
Editions Kero
Patrick Chauvel est photographe, grand reporter, pendant trente ans il a photographié les guerres et les hommes qui les font. Au plus près. Au risque des blessures, dont il n’a pas été épargné. « Une façon de vivre plus qu’un métier ».
Ce livre est un récit de quelques aventures vécues, dans les années 80, dans le cadre de son travail : Jamaïque (où il a photographié Marguerite Yourcenar et Bob Marley, mais pas ensemble…), Salvador, Nicaragua, Cuba, les émeutes de Miami, le Cambodge, et même le Surinam, pour suivre une guérilla financée par la CIA, et la cocaïne, et où je dois me rendre en Novembre.
Le journaliste s’est souvent fait voler ses chaussures par des guérilleros va-nu-pieds, Ricardo Jésus est un nom d’emprunt, sur un faux passeport, acheté après le vol du sien.
Bien entendu quelques photos illustrent le récit.
« C’est curieux de croire que les conflits cessent parce qu’on en parle plus ».
« Une frontière, ça vit de trafic ».
08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
15/08/2012
Bilan des politiques libérales menées en France au tournant du XXIe siècle
DOL
Philippe Squarzoni
Editions Delcourt
Un « album de bande dessinée d’intervention politique ». Avec ses qualités et ses défauts.
Qualités : le rappel de quelques vérités sur un système qui ne tourne pas rond.
Défauts : un discours accusateur, contre la gauche, et l’extrême gauche, presque autant que contre la droite, à la mise en scène trop souvent minimale. Le mouvement zapatiste donné comme exemple de l’action politique…
Le sujet est triste, et l’auteur ne cherche pas à le rendre gai : la pauvreté, et même la famine, l’accaparement des richesses, à la fois par certains pays, et à l’intérieur des pays par une minorité.
Un chapitre pour démontrer que le but de la réforme des retraites est d’éviter de verser des retraites à taux plein, et d’orienter une partie de l’épargne vers des fonds de pensions composés de titres financiers.
Un chapitre pour rappeler que depuis au moins vingt ans les capitaux ont été favorisés et la part des salariés diminuée.
Un chapitre pour démontrer que la gauche a abandonné la lutte de classes au profit de la modernité culturelle et la transgression sexuelle, « une reconversion menée par des anticonformistes bourgeois » (j’ai eu l’impression de relire Jeannette V., l’épouse de Maurice T. !)
Un chapitre sur la politique sécuritaire de Sarkozy, et le rôle des médias. « La lutte médiatique contre l’insécurité ». Sans qu’il ne soit jamais rien dit sur l’insécurité sur les lieux de travail : plus de morts par accidents du travail que par homicides !
Plus un chapitre sur les médias, et en particulier la façon dont ils ont porté Sarkozy au pouvoir.
« Le capitalisme a besoin d’être contrôlé, sinon il se livre à ses tendances autodestructrices »
« On est passé d’un patronat qui cherchait des profits à travers l’industrie, à un patronat qui cherche des profits à travers la finance ».
« Pour la première fois dans l’histoire du capitalisme contemporain la situation et les perspectives des jeunes sont dégradées par rapport aux générations antérieures »
« Les journaux télévisés se réduisent à la chronique des faits divers ».
Devinette : qui a dit : « ma France est celle des travailleurs qui ont cru à la gauche de Jaurès et de Blum » ?
10:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique
12/08/2012
Quand François 1er faisait venir en France Leonardo da Vinci
Le sang de l’hermine
Michèle Barrière
Editions JC Lattès
1516 , France et Italie
L’historienne de l’alimentation Michèle Barrière, qui s’est fait connaître pour ses intrigues policières liées à la nourriture, nous emmène sur les traces de François 1er, et surtout de Leonard de Vinci, que Quentin du Mesnil, maître d’hôtel à la cour du Roi, et son ami d’enfance, est chargé de ramener en France. Ce qu’il parviendra à faire, non sans péripéties.
Il en profitera pour ramener l’art italien de la table, le raffinement de la renaissance, symbolisé par la fourchette.
L’hermine est celle qui accompagne la dame d’un fameux portrait du maître (La dame à l’hermine).
Quelques vérités sont rappelées, concernant Marignan (1515) bataille qui n’aurait pas été gagnée sans l’intervention de l’armée vénitienne, « menée par les redoutables cavaliers albanais », en conclusion d’une « expédition hasardeuse ». « 16.000 hommes avaient perdus la vie en quelques heures ».
François 1er, « un colosse qui passait plus de temps à la chasse et à courir les filles qu’à étudier les dépêches des ambassadeurs. Mais une volonté farouche de puissance, un sens aigu des opportunités ».
Sur Léonard de Vinci, j’ai préféré le livre de Sophie Chauveau.
La Renaissance, « grâce à la redécouverte des penseurs et scientifiques de l’Antiquité, il est possible d’exercer son sens critique et battre en brèche les enseignements de Thomas d’Aquin, liant science et foi », c’est également le début de l’imprimerie
« L’amour aveugle nait d’un regard »
12:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
11/08/2012
Indridason sans Erlendur
La muraille de lave
Arnaldur Indridason
Mérailié Noir
Ce livre, publié cette année en France, est sorti en Islande en 2009, probablement écrit en 2008. L’année du grand krach boursier islandais. L’année où des millions d’économies, d’épargnants islandais ou étrangers, en particulier britanniques, se sont envolés.
Cette précision est importante, pour bien comprendre que derrière une enquête policière assez classique, qui entremêle plusieurs intrigues, se trouve la dénonciation d’un système spéculatif qui ne pouvait conduire qu’à la catastrophe, y compris morale : paradis fiscaux, sociétés écrans, spéculation sur le cours des changes des monnaies, promesses de rendements financiers intenables, financés par le surendettement…
« Les dettes des banques sont douze fois supérieures au Produit National Brut ».
« La muraille de lave », est le surnom donné à la Banque centrale islandaise. La muraille de lave, sur la cote islandaise, est l’endroit de tous les périls.
Le thème de la pédophilie est également évoqué.
Celui de l’échangisme ne l’est qu’à titre anecdotique.
« Il ne supportait pas la prétention des films européens. Les films d’art et d’essai dénués de toute intrigue ».
« Moins ils en ont dans le pantalon, plus la bagnole est chère »
15:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
08/08/2012
Portugal
Pedrosa
Portugal
Editions « Aire libre »
Prix Angoulême
Un dessinateur de BD vit une crise existentielle.
Problèmes avec sa petite amie : pas la même vision d’un avenir qui pourrait être commun, ou non.
Panne d’inspiration.
Il part au Portugal, pays dont il est originaire, mais dont il ne sait rien, et dont il ne parle pas la langue.
Mais il n’est pas trop difficile de trouver des Portugais parlant le français, y compris dans sa famille.
Pourquoi son grand-père a-t-il quitté le Portugal ? La misère ou la politique ? Pourquoi est-il resté en France alors que son frère repartait s’installer au pays natal ?
Ce roman graphique nous parle, avec sensibilité et humour, de l’identité, mieux que les discours de Sarkozy, Guéant, Besson et Hortefeux réunis.
Po
12:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd