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23/06/2012

Yiddishland en Alaska

Le club des policiers yiddish

 

Michael Chabon

 

10/18 n°4363

 

 

Toute une colonie juive, originaire d'Europe centrale,  réfugiée en Alaska, profitant d'un "décret de peuplement de l'Alaska", car "tous les quotas  de l'immigration juive aux Etats-Unis demeuraient en vigueur".

Le héros est policier, et juif. "Ma patrie est dans mon chapeau".

Il s'accroche à l'enquête concernant le meurtre d'un drogué. Il découvre qu'il s'agit d'un ancien génie des échecs. "Les échecs sont autorisés au Juif pratiquant même - seul entre les jeux - le jour du shabbat".

Rencontre d'autres juifs, y compris ultra-orthodoxes.

Retrouve même son ex-femme,  devenue sa cheffe.

Ce qui n'arrange pas ses problèmes d'alcoolisme.

C'est fou le nombre de policiers de romans et de films qui ont des problèmes avec l'alcool... "Le besoin de boire, c'est comme une dent manquante. Il y a quelque chose de jouissif à sonder le trou."

 

 

"Un espoir comblé est déjà une demi déception"

 

 Une intrigue prenante, mais un peu fastidieuse à lire si, comme moi, vous avez besoin de consulter le glossaire yiddish en fin d'ouvrage.

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

21/06/2012

Al Quaida contre l'Islam...et réciproquement !

Les neuf vies d'Al-Quaida

 

Jean-Pierre Filiu

 

Editions Fayard

 

 

Jean-Pierre Filiu est un spécialiste incontesté du Moyen-Orient. J'ai déjà parlé de ses "dix leçons sur le soulèvement démocratique" et de "Mitterrand et la Palestine".

 

Selon Filiu, Al Quaida est,  depuis sa naissance,  dans une impasse idéologique car l'organisation terroriste se bat contre les valeurs de l'Islam. C'est une des raisons pour lesquelles elle n'a jamais pu s'implanter auprès des populations des zones où elle s'était réfugiée. "L'organisation ne cherche pas à s'attirer l'adhésion des populations".  "Rejet massif du jihad global par la population musulmane". "L'ampleur du rejet de cette organisation par les guérillas locales qui la considèrent comme un corps étranger et intrus." "C'est une résistance musulmane acharnée qui a expulsé Al-Quaida de tous les territoires où elle a tenté de s'implanter."

 

"Seule une relance brutale de la "guerre totale contre la terreur" de l'administration Bush était en mesure de sortir Ben Laden et son organisation de leur impasse stratégique."" L'administration Bush s'emploie, au mépris de l'évidence, à démontrer la collusion entre Saddam Hussein et Al-Quaida. Une aubaine pour le "jihad global". "L'organisation de Ben Laden est trop accaparée par le terrain saoudien pour en distraire des forces vers l'Irak." "Les factions sunnites refusent absolument la manipulation de leur territoire et de leur cause par Al-Quaida, au profit d'objectifs extérieurs à l'Irak."

 

Avant même la mort de Ben Laden, Al Quaida est réduit à "une fuite en avant". "Le développement de l'aventure maghrébine est un piètre lot de consolation, malgré son sérieux potentiel d'internationalisation de la terreur, car il relève plus du brigandage saharien".

"Les terroristes ne sont ni des "princes des ténèbres", ni des chefs de guerre, mais des criminels."

 

Al-Quaida reste la preuve de la "capacité de nuisance d'un groupuscule" ("un musulman sur un million"),  qui a "tiré le plus grand profit de la mondialisation" ("le jihad global est partout, puisque chacun peut le retrouver sur son écran"), "à la pointe des techniques les plus modernes de communication et de propagande". "En l'absence d'une base physique, qu'elle soit géographique, sociale, ethnique, tribale ou confessionnelle, il se rabat sur la "base" virtuelle de l'Internet."

 

 "La dynamique sectaire conduit à exacerber l'arbitraire d'une avant garde autoproclamée". "Le jihad global se transforme en machine de guerre contre l'Islam". "C'est en perdant la guerre contre l'Islam qu'Al-Quaida a toutes les chances de se perdre."

 

"Le débat d'idées est une chose, l'appel au meurtre, même enrobé dans un verbiage supposé pieux, est intolérable."

"Même si les oubliettes de l'Histoire ne sont qu'un mythe, l'arrogance engendre ses propre gouffres."

08:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : terrorisme

20/06/2012

L'un dans l'autre

Libido blues

 

L'un dans l'autre, on s'en sort !

 

Marc Chalvin

 

Editions de la Musardine

 

 

La vie de couple, après quelques années. Restent les fantasmes. Tout est dans l'imagination.

Les dessins de Chalvin sont  plus dans l'évocation que dans le cru, et soulignent l'humour des dialogues.

Un album de mec,  qui n'a pas peur de l'autodérision.

 

 

08:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

19/06/2012

De l'usage des femmes par les hommes de pouvoir

Ces messieurs d'en haut

 

De l'usage des femmes par les hommes de pouvoir

 

Christine Deviers-Joncour

 

Editions Jean-Claude Gawsewitch

 

 

15 ans après, celle qui s'était dénommée, dans un livre à succès, "la putain de la république", n'en finit pas de remâcher sa rancœur.

Elle en veut à Eva Joly, et à son "inhumanité".

Elle en veut à la "justice" qui n'a pas voulu voir que son compte en banque n'était qu'une boîte à chèques de transit pour rétro commissions cachées par une paire de bottines de luxe.

Elle en veut aux hommes d'argent et de pouvoir, ces prédateurs qui utilisent les femmes sans véritable amour.

Elles appellent les femmes à ne pas tomber dans leurs pièges.

Ils sont vieux, généralement bedonnants, souvent chauves, "ventrus, libidineux, adipeux", et "se croient irrésistibles". Ils ne pensent qu'à passer un bon moment et à se rengorger d'être accompagnés de jeunes et jolies femmes. "On n'a pas encore inventé le collier étrangleur pour contenir ces chiens renifleurs en andropause".

Ne faîtes pas comme moi, dit-elle,  refusez les week-ends dans des palaces,  à Deauville ou Venise, les voyages autour du monde, les Caraïbes.

Elles conseillent aux épouses de ne pas tout accepter pour garder leur mari. Par exemple de ne pas accepter de les accompagner dans les boîtes échangistes ("elles avalent encore plus de sperme que de couleuvres")

"Ces hommes prennent tout, vous vampirisent et vous renierons sans vergogne".

Elle ne va pas jusqu'à leur conseiller de se contenter du "Flunch", car elle ne semble penser qu'aux femmes et aux hommes d'un certain milieu. Celui qu'elle fréquentait avec Roland Dumas. La "caste" qu'elle dénonce. "Il y a une guerre de classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la guerre, et nous sommes en train de la gagner" (Warren Buffet, première fortune américaine).

En épilogue, Christine Deviers-Joncour nous livre le secret de sa fêlure : un père volage à qui elle n'a jamais pardonné de faire pleurer sa mère. Une mère à qui elle reproche de ne pas avoir claqué la porte. "La femme percée de  la flèche ne meurt pas sans assurer le bonheur de l'"archer". "Aimer, c'est donner le pouvoir à l'autre de nous faire souffrir"

Son père était instituteur, il ne faisait pas partie de "ces messieurs d'en haut". Quel pouvoir avait-il sur les femmes ?

 

 

"Je puis tout pardonner aux hommes, excepté l'injustice, l'ingratitude et l'inhumanité" (Denis Diderot)

 

"Le virus de la politique est une drogue dont il n'existe aucun sevrage, aucune thérapie"

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

16/06/2012

En Suède et en Zambie

L'œil du léopard

 

Hennig Mankell

 

Editions du Seuil

 

 

Mankell partage sa vie entre la Suède et l'Afrique, "ce continent meurtri et blessé". Ses romans également. "L'esprit du voyage avait pris possession de lui".

"De nos jours, les voyages n'existent plus. Nous sommes catapultés à travers le monde comme des pierres munies de passeports."

 

Nous voyageons par la lecture,  " au plus profond de la mélancolie du nord de la Suède", et ses "maisons aux poutres qui hurlaient la misère tout au long des hivers interminables",  et en Zambie, peu de temps après son indépendance. En particulier dans la "copperbelt", "la région qui abrite d'importants gisements de cuivre", aujourd'hui exploités par une entreprise chinoise.

 

Entre les patrons blancs et les employés noirs, la peur et le racisme. Et donc des drames. "Le comportement barbare de l'être humain a toujours un visage humain. C'est ce qui rend la barbarie si inhumaine."

 

Les coopérants de l'aide au développement n'y ont pas le beau rôle non plus.

 

 

"Les politiques qui règnent aujourd'hui veillent attentivement sur notre pays, comme sur une proie". "Etre un homme politique africain constitue une possibilité légitime de s'enrichir".

"- Quel est le pays qui reçoit la plus grande aide européenne au développement ?

- C'est la Suisse. L'argent ne fait que transiter par l'Afrique"

Terrible de lire cela, quand on apprend simultanément que les dirigeants du tout nouveau Sud Soudan, l'un des pays les plus pauvres du monde, on détournés vers leurs comptes suisses quatre milliards d'aide...

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature