29/05/2012
comment le candidat sortant a perdu
Les dessous de la campagne
Laurent Neumann
Editions Fayard
Le directeur de l''hebdomadaire "Marianne" se concentre sur les derniers mois de la campagne électorale.
Pas de grandes révélations mais un verdict pire que celui des urnes : non seulement Sarko a perdu, mais il a perdu dans le déshonneur en faisant une campagne non pas à droite mais à l'extrême droite, sur les valeurs de celles-ci : "cogner sur les chômeurs, les immigrés, les assistés, les syndicats", tout en cherchant à "balancer" sur le camp adverse le maximum de "boules puantes", n'hésitant pas à mentir de façon éhontée. "Nicolas Sarkozy a fait ses classes dans l'ombre de Charles Pasqua"...
C'est "l'énergie du dépotoir'" (Nicolas Bedos).
Appréciation de Neumann : l'outrance des critiques, leur exagération, ont servi Hollande. "Le camp Sarkozy parle sans filtre. L'outrance verbale est la seule règle qui vaille".
"Personne à droite n'a retenu la leçon essentielle de la primaire socialiste : c'est justement la violence des attaques contre François Hollande qui lui a sans doute fait gagner". "Il n'est jamais bon de passer pour le méchant". "Hollande, c'est le candidat Téflon".
Appréciation complémentaire : comme beaucoup Sarko a sous estimé son rival.
Il était persuadé que son rival serait DSK. La police avait, dès février 2011, tout un dossier sur les mœurs du Directeur du FMI. Tout était bloqué pour n'éclater qu'en mars 2012, à un moment où il aurait été trop tard pour les socialistes de se choisir un autre candidat. Ce devait être la plus forte des "boules puantes". Merci Nafissatou qui a tout fait éclater en voulant gagner quelques milliers de $ !
Les "snipers" de l'UMP, candidat sortant en tête, ne parviendront pas, malgré tous leurs efforts, à faire porter à Hollande le "chapeau" des turpitudes, ou simplement des mœurs trop libres de DSK.
"François Hollande ne traîne derrière lui aucune affaire de sexe, aucune affaire de fric". En face "sont inscrites à l'encre indélébile dans l'inconscient collectif : affaires Bettencourt, affaire Karachi, affaire Gaubertet Takieddine". Pas besoin pour le candidat socialiste d'en parler...
Les chapitres sont basés sur différents préceptes de "L'art de la guerre" de Sun Tzu, dont mon préféré est "Qui connait son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait". Nicolas croyait connaître François. Mais qui connaissait vraiment François Hollande ?
"Le pouvoir ne fatigue pas, c'est l'opposition qui épuise"
"Nicolas Sarkozy a épuisé la France et les Français. Il nous a fatigués."
"La honte d'entendre un fils et petit-fils d'immigré fouler aux pieds toutes les valeurs de la France".
"L'homme est ainsi fait que tout est organisé pour qu'il oublie qu'il va mourir" (Blaise Pascal)
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
26/05/2012
Hoover : écoutes téléphoniques depuis 1924
La malédiction d'Edgar
Marc Dugain
Folio n°4417
Un livre complémentaire du film.
Un roman supposé être l'autobiographie de l'adjoint, et amant, de l'inamovible patron du FBI, Edgar Hoover, et sa malédiction : une homosexualité non assumée.
Mais surtout sa haine de tout ce qui était progressiste, et son goût de l'espionnage de la vie privée, en particulier par la mise en place systématique d'écoutes téléphoniques, en commençant par l'épouse du Président Roosevelt.
Le livre insiste sur la façon dont Hoover a traqué la vie privée de la famille Kennedy qu'il méprise mais dont il se méfie.
L'assassinat du Président Kennedy était inéluctable. La thèse d'un tireur isolé ne tient pas, mais elle était voulue par Johnson et par Robert. L'assassinat de John n'était qu'un avertissement pour Robert qui n'a pas voulu en tenir compte, et dont le véritable assassin n'a jamais été retrouvé.
Hoover refuse de traquer la mafia. "Notre neutralité lui était acquise". Il considère qu'il a assez à faire avec les progressistes et les "déviances" sexuelles des puissants : "Je préfère que nous consacrions nos moyens à lutter contre la gauche américaine". "Quatre cent agents sont affectés à la lutte contre le "communisme" et seulement dix à la lutte contre la pègre".
"C'était le temps comme l'écrivait William Styron de la passerelle chancelante entre le puritanisme de nos ancêtres et l'avènement de la pornographie de masse"
"Le désir supplante les croyances"
"Les braqueurs de banque avaient usurpé leur popularité en profitant de leurs exactions pour détruire des fichiers d'hypothèques et libérer des petits paysans du Middle West d'une insolvabilité qui les conduisait souvent au suicide"
"La bataille du temps, on la gagne par la postérité. En se mettant au service des idées qui ont le plus de chances de triompher"
"Qu'importe ce qu'on est, ce qui compte c'est l'image qu'on donne"
"C'est un des privilèges de l'alcool que de savoir briser la glace qui enserre les personnalités les plus imbues de leur rang dans la société."
"Les femmes aiment l'argent et les hommes aiment les femmes, c'est assez pour comprendre le monde"
Nous avons l'écrasante responsabilité d'une existence qui nous est donnée sans signification"
"Il n'y a vraiment que la politique qui puisse vous faire coucher dans le même lit que votre pire ennemi" Président Lyndon Johnson
"Quand je mourrai, puissé-je être détruit en plein action" Ovide
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
23/05/2012
La philo avec le sourire
La planète des sages
Encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies
Jul. et Charles Pépin
Editions Dargaud
De Descartes à Sartre, mais dans un ordre que j'ai renoncé à comprendre. Ils y sont tous, de l'antiquité à nos jours.
A gauche, une page dessinée par Jul., auteur, entre autres, de "Silex and the city", dont j'ai déjà parlé.
A droite, une page pédagogique de Charles Pépin, auteur de "Ceci n'est pas un manuel de philosophie", dont je parlerai.
Pendant deux mois, à raison d'une double page par jour, je me suis régalé, amusé, en ayant la sensation de réfléchir et de m'instruire.
Un album qui mérite de devenir un classique.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
22/05/2012
un président normal ?
L'homme qui ne devait pas être Président
Antonin André et Karim Rissouli
Editions Albin Michel
9 décembre 2010, Alger, François Hollande déclare : "Le temps d'un Président normal est venu !". Quand ce concept est-il né ? Dès décembre 2004, Paris Match posait la question : "Les Français peuvent-ils élire quelqu'un de normal ?", à propos de François Hollande. Pas difficile de deviner l'auteur(e) de l'article...
Quand François Hollande reprend le concept, il avait pour but, d'après les auteurs, de se distinguer, non pas du candidat sortant, mais de DSK, lors des "primaires". D'où le flottement, en mai de l'année dernière, quand DSK a glissé en sortant de la douche de la suite du Sofitel.
Rapidement, "il intègre que le ressentiment à l'égard du sortant sera un élément clé.", "après avoir travaillé sur sa stature présidentielle".
Le principe est aussi vieux que les candidatures électorales "réussir à transformer ses faiblesses personnelles en atout politique".
Il veut donner un "image de gauche crédible et sérieuse".
François Hollande doit beaucoup à la Corrèze. Ce sont "les épousailles d'un territoire".
L'humour "corrézien" de Jacques Chirac, répétant à trois reprises qu'il votera Hollande lui donne une nouvelle légitimité.
"Il y a une sorte de mimétisme avec Mitterrand à la tribune, mais dès qu'il descend dans la foule, c'est Chirac !"
"Je pense que Hollande est l'inverse d'un homme normal. C'est quelqu'un de beaucoup plus fort que ce que l'on croit, beaucoup plus fermé aussi. Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi difficile à cerner" François Rebsamen, Sénateur-maire de Dijon.
François Hollande :
"Quand on gagne et qu'on veut remporter l'étape suivante, il faut n'avoir aucune mémoire"
"Je suis très bavard, mais sur l'essentiel, sur moi, je ne dis rien. Même à mes proches."
09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hollande, politique
20/05/2012
Droit du sol
Mystère rue des Saints-Pères
Claude Izner
10/18 « Grands détectives » n°3505
Paris 1889 : Victor Legris est libraire, rue des Saints-Pères. A la grande irritation de son associé et de son employé, il n’est pas souvent dans sa librairie, tant il se trouve mêlé à des morts suspectes.
Au-delà de l’énigme (tueur en série ?), le roman est une bonne occasion de nous plonger dans l’ambiance de l’exposition universelle parisienne de la fin du XIXe siècle, destinée à commémorer avec éclat le centenaire de la Révolution.
S’achève la tour Eiffel qui veut dépasser en hauteur l’obélisque de Washington, alors le plus élevé du monde. L’exposition est également l’occasion de faire découvrir, sommairement, les territoires que la France vient de coloniser. Il y a également la bien pratique invention du préfet Poubelle, les premiers appareils photographiques à pellicules souples, et les premières cabines téléphoniques.
C’est également en 1889 qu’une loi fait prévaloir « le droit du sol » qui permet à ceux, nés en France, de parents étrangers, d’acquérir la nationalité française.
10:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature