Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/07/2012

Wolinsky : le catalogue de l'expo de la BNF

 

50 ans de dessins

 

Wolinsky

 

Bibliothèque nationale de France

 

 

 

Wolinski, bientôt 80 ans. L’âge des hommages, et donc d’une exposition à la Bibliothèque François Mitterrand, pour exposer quelques uns de 10.000 dessins qu’il a légué à cette institution.

 

J’aimerais retrouver l’illustration, en bandes dessinées, qu’il a faite du roman de Chester Himes, « La reine des pommes », dont j’ai parlé voilà peu.

 

Coquin,  provocateur, jusque dans ses publicités. « Halo de romantisme joyeux qui ne saurait faire oublier que la pulsion sexuelle renvoie l’être humain à l’angoisse de sa mort » (Elisabeth Roudinesco).

 

En couleurs, ou noir et blanc, en image unique, comme ses affiches (plus de 600), ou en BD, Wolinsky nous ravit. J’avoue préférer quand il n’y a pas trop de textes : ces images sont alors plus percutantes.

 

 

 

« Faire partie du paysage, voilà la seule vraie, noble et grande ambition des hommes politiques », dit un personnage de Wolinsky. Ce n’était probablement pas son ambition, mais Wolinsky fait partie de notre paysage…

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

17/07/2012

un couple hors du commun

Les Strauss-Kahn

 

Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin

 

Editions Albin Michel

 

 

Quel romancier aurait pu imaginer une pareille histoire ?

Deux journalistes expérimentées nous raconte, sans complaisance mais sans acharnement non plus,  l'histoire extraordinaire de ce couple hors du commun : une star de la télévision et un homme politique tellement brillant que la majorité des Français ont pu l'imaginer devenir Président de la République.

"Le scénario hypnotique qu'aucun film, aucun roman n'aurait jamais osé imaginer".

 

"Sa première épouse avait arrêté ses études pour subvenir aux besoins du foyer, quand Dominique passait son agrégation d'économie."

"Le contrat de mariage qui l'unit à Anne a établi la séparation de biens".

"Pour faire face à deux pensions alimentaires, un salaire de professeur d'université ne lui suffit pas".

"On achète autant le brio de l'économiste et de l'avocat que le prestige de cet ancien ministre qui vit avec un star."

 

"Seul l'intelligence est, à ses yeux, un critère de distinction"

"Au FMI, il a le sentiment réconfortant d'appartenir à cette internationale des puissants"

"Une vie comme il les aime, pleine de voyages, d'hôtels et d'avions".

 

"Personne dans ce milieu politique,  où tout se sait, n'ignore qu'il poursuit les femmes et qu'il leur plaît". "Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, personne n'est choqué".

"Il y a, dans le milieu politique, tout un petit personnel aimanté par le pouvoir et le charisme de ceux qui l'exercent".

"Il a fini par se persuader qu'il laisse aux femmes la liberté de l'éconduire".

"Au fond, il n'a rien changé à son obsession de la conquête".

"Lorsqu'il s'agit de femmes, même la politique n'a plus d'importance pour Dominique"

"Il rangeait ses conquêtes dans trois cases différentes : "en cours", "en stock", "archives".

"Tant qu'elle le séduit et qu'il la séduit, cela lui suffit"

"Dany est un libéral libertaire, DSK est un libéral libertin" (France-Soir)

"Le seul vrai problème de DSK est son rapport aux femmes" (Jean Quatremer, Libération)

"C'est un jouisseur sans destin" (François Mitterrand)

 

"Dominique, toi et moi, on ne nous aime pas. On est pareils...On est des métèques, on aime le fric et les femmes" (Nicolas Sarkozy)

"Sarkozy n'envisage pas que l'ancien ministre de l'économie commettra la folie de se lancer dans la course, qu'il aura l'imprudence, l'inconscience d'être candidat". "Tu sais bien que Dominique ne PEUT pas être Président..."

"A côté de lui, j'aurais l'air d'un pasteur méthodiste"

 

"Maître dans l'art des conciliations sans renoncements". "Il lui manque le feu sacré".

"En politique, la famille est souvent un recours pour ceux qui ne savent pas choisir".

"François Hollande fait comme si DSK n'existait pas. Il sait bien qu'il n'y aura pas de place pour deux crocodiles dans le marigot". "Les styles feront aussi la différence".

 

08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

15/07/2012

la vie romancée de Diderot

Diderot, le génie débraillé

Sophie Chauveau

Folio n°5216

 

De Sophie Chauveau, j’avais beaucoup aimé sa trilogie sur « Le siècle de Florence » : Lippi, Botticelli et Da Vinci. Depuis, je ne regarde plus leurs œuvres du même œil.

J’ai parlé, en bien, de ces trois livres sur ce blog.

La vie romancée de Diderot nous est proposé. Au-delà de la biographie, c’est tout le siècle qui est retracé. Diderot meurt cinq ans avant la Révolution, et son influence est incontestable.

Comment devient-on Diderot ? Quelles furent ses années d’éducation, d’apprentissage, d’éducation ? Etudiant brillant, car « l’étude guérit de tout »,  mais au long cours, au frais de son père. Souvent « la bohême », et même le vol de quelques livres. « Débraillé » donc, même si ce qualificatif n’est pas le premier qui vient à l’esprit le livre refermé. Méconnu eut été plus approprié. Décalé dans un « système où paraître compte plus qu’être ». « Mélange de sensualité et d’intellectualité », « sensuel et débordant de désir ». Son rêve ? Etre payé à écrire ! Il commence par des traductions, puisqu’il parle anglais.

Et puis le formidable roman de l’Encyclopédie. Son amour pour Sophie Volland, « passion de la maturité »,  connue par leur correspondance, Sophie « la philosophe », dans un monde misogyne, même parmi les philosophes, Sophie, « immense culture »,  dont la vie a été racontée dans un livre dont j’ai déjà parlé et dont le titre a curieusement été traduit par « Sophie la libertine ».

« Diderot devient le symbole de la persécution  que subissent tous les penseurs ». Malgré l’aide de Malesherbes, de Lenoir, de Sartine (« penchant partagé pour les mauvais lieux de Paris »). La protection discrète de la Pompadour. Coupable de « crime de lèse société ».

Catherine II lui donne l’indépendance matérielle. Il peut écrire, mais ne pas publier ce qui le jetterait en prison. Voyage de six mois à Saint-Pétersbourg.

Après la mort de plusieurs de ses enfants, la mort de sa petite fille, la mort de Voltaire et Rousseau, la mort de Sophie, il voit venir la sienne. « Une vie occupée est une vie innocente. On pense moins à la mort, quand on a pas le temps d’avoir peur ». « Dieu, le seul être qui n’a pas besoin d’exister pour faire le malheur sur la terre ».

« Il a incité les esclaves noirs à la révolte, et tous les peuples à se libérer de leur joug, alors qu’esclaves et peuples opprimés ne pouvaient ni le lire ni l’entendre ».

« Marx et Engels font du Neveu de Rameau, traduit en allemand par Goethe, leur livre de chevet ».

« Diderot, précurseur de Virginia Woolf, de James Joyce et des temps modernes ».

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

14/07/2012

L'attentat contre Heydrich

H H h H

 

Laurent Binet

 

Prix Goncourt du premier roman

 

Livre de poche n°32178

 

 

Himmlers Hirn heißt Heydrich.  Le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich.

 

Quand un auteur écrit un roman historique, ce que j'adorerais faire si j'avais de l'imagination et du talent, où commence la fiction, ou s'arrête l'Histoire ? L'auteur a-t-il le droit d'imaginer les zones d'ombre ?

"L'Histoire est la seule véritable fatalité : on peut la relire dans tous les sens mais on ne peut pas la réécrire".

 

Le sujet a pour thème, "l'opération Anthropoïde",  la tentative d'assassinat,  par deux résistants, l'un Tchèque, l'autre Slovaque, de Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo, chef des services secrets de la SS, bras droit d'Himmler,  et "protecteur" de "Bohême-Moravie", après le démantèlement de la Tchécoslovaquie.

 

L'auteur retrace bien le cadre historique.

"Des boucs émissaires, coûte que coûte, telle aurait pu être la devise du Reich"

 

H comme Holocauste. C'est à la conférence de Wannsee, en 1942, qu'Heydrich "fixa en quelques heures les modalités d'application de la Solution finale".

"Hitler respecte Heydrich parce qu'il marie férocité et efficacité"

 

Bien qu'Heydrich soit "la cible et non l'acteur de l'opération", il est, au moins autant question de lui que des héros qui veulent l'abattre.

 

"Il est sans doute hasardeux de vouloir déterminer les moments dans la vie où une existence bascule".

"Nous valons plus par nos aspirations que par nos œuvres" (Flaubert).

 

Alors que les faits historiques sont connus, et que l'auteur ne se permet pas d'en changer le cours, il parvient tout de même à créer le "suspens".

 

 

"Remettre les Français au travail était un fantasme éternel de la droite française. Les élites réactionnaires, prenant si peu la mesure de la situation, ne songent qu'à utiliser la crise des Sudètes pour régler leurs comptes avec le Front Populaire".

"Pauvres, laborieux ou infirmes, c'est toujours votre lutte contre ceux qui disent encore : "travaillez beaucoup pour vivre très mal" (George Sand)

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

11/07/2012

banlieues ghettos

Bonne année

 

Baru

 

Editions Casterman

 

 

 

A défaut de pouvoir  "karchériser" les banlieues à problèmes,  le Président, "l'autre taré", ancien "ministre des flics, ou quelque chose comme ça",  a décidé de les boucler, les "cités", pas les flics. Avec miradors et tirs à vue.

 

Dans le ghetto les pénuries se font sentir. Indispensable et introuvable : la capote. Sans elle pas de relations sexuelles possibles, puisque le SIDA est pandémique.

"Cela fait combien de temps que ça dure,  que les garçons ne comprennent rien aux filles ?"

 

Il faut donc tenter de sortir, en cette nuit du Nouvel An. Mais de l'autre côté du mur, si les dangers sont différents, ils n'en sont pas moins réels.

 

Les "à plats" noirs de Baru, les dialogues brefs, les "cases" parfois sans un mot,  soulignent le cauchemar de cette société clivée.

Un espoir ? Bonne année ?

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd