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05/09/2012

Titeuf, album n°13

A la folie

 

ZEP

 

Editions Glénat

 

 

Titeuf a toujours tout pour être l'idole des préadolescents qui peuvent  retrouver dans les aventures de leur héros beaucoup de ce qu'ils ressentent.

 

La première aventure n'est pas la moins réussie : Titeuf est devenu Titeufette, et il voit la vie du "côté des filles". Parce qu'elles ne sont pas comme nous. Quoi que...

Les centres d'intérêt, les jeux peuvent être différents, ou semblables.

Comme l'Amour, "à la folie".

Comme pour les adultes, les rapports garçons/filles tiennent une large place.

 

Beaucoup d'histoires tournent autour de l'école, mais pas seulement.

Peut-être plus que d'habitude,  Zep ancre les aventures de Titeuf dans la réalité d'aujourd'hui, avec l'arrivée de Ramatou, réfugiée ayant fui les massacres dans son pays. Que veut dire, pour ces enfants,  le slogan "réfugiés = profiteurs" ?

Le classique "Monopoly" devient la règle du capitalisme, comme dans la réalité, mais sans les dés, et avec les licenciements en plus. Quelques dictateurs sont renversés, mais pas la maitresse.

 

 

08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

04/09/2012

Entre elles deux

Entre deux feux

 

Anna Cabana et Anne Rosencher

 

Editions Grasset

 

 

Vite lu, probablement vite écrit, par deux journalistes, l'une du "Point", l'autre de "Marianne", et déjà en tête des ventes.

 

Un homme, deux femmes : Feydeau ou Shakespeare ? Feydeau si l'homme n'était pas le Président de la République, nouvellement élu.

Lui qui déclarait : "La campagne, c'est une campagne personnelle, ça n'est pas une campagne de couple. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis. En France, on n'élit pas un couple".

Il déclare aujourd'hui : " Je considère que les affaires privées se règlent en privé et je l'ai dit à mes proches pour qu'ils acceptent scrupuleusement le respect de ces principes".

 

Tout ça pour un "tweet", un "gazouillis".

"Son dérapage à elle, c'est sa responsabilité politique à lui".

"Enième acte d'un drame dont les ressorts sont tendus depuis maintenant dix ans".

"Elles s'y sont mises à deux pour compliquer la vie de François Hollande".

"Il n'y a pas une gentille et une méchante. Il y a deux femmes capables du pire".

 

D'un côté, une femme jalouse qui harcèle son compagnon pour empêcher le moindre contact avec son ex.

"Alors qu'elle aurait dû être au faîte de son bonheur, d'un bonheur magnanime". "Elle a les pulsions de vengeance d'une écorchée vive". "Jamais elle ne pardonnera à Ségolène Royal ne lui avoir fait si peur". Et de l'avoir fait écarter, à Paris Match, de la responsabilité du suivi du PS.

"La jalousie est un tyran qui ne rend jamais les armes. Aucun trophée ne l'apaise. Aucune victoire ne l'adoucit. Aucun gage n'en vient à bout".

Jalouse, parce qu'il lui manque "la confiance en soi, ce bien précieux que nul amoureux ne peut vraiment vous offrir." "Une crainte entêtante de n'être pas reconnue". "Elle est dans l'affirmation de soi".

"ça" parle là où "ça" souffre (Lacan).

De quel droit se permet-elle de "dégager" de la fête de la victoire, rue de Solferino, un membre du Bureau National du PS, trop longtemps ami de l'ex couple ?

"Loin de faire oublier sa rivale, par son acharnement maladroit et obsessionnel, elle lui donne du relief et de l'importance". "Elle aura réussi à la rendre touchante et presque sympathique".

 

De l'autre coté, une femme politique importante, puisqu'elle a été candidate à la Présidence de la République, au second tour, et qui ne veut pas "être placée au même plan que l'"autre", l'"autre qu'elle ne "voulait pas avoir à saluer".

"Ségolène Royal n'a jamais manqué une occasion de faire enrager la femme qui lui a succédé dans la vie de Hollande".

"Ségolène Royal tient à tracer à l'encre indélébile la frontière qui sépare les femmes politiques dignes de ce nom des compagnes d'hommes politiques".

"La politique tient lieu aujourd'hui d'existence à cette femme".

 

Les deux se livrent à "un concours de préméditation". "Combat absolument silencieux de deux femmes blessées".

 

Au milieu un homme aux yeux de qui "rien n'est plus important que la politique" et qui "se vante de ne pas lire de romans - "il y a tout dans les journaux."

"Comment croire possible ce dont on est soi-même incapable ?"

"Lui, si tactile, lui qui se laisse toucher par tout le monde, s'est bien gardé d'effleurer la main de la mère de ses quatre enfants."

"Lui, affiche le sourire benêt de l'amoureux transi, du gars qui n'en revient toujours pas d'avoir séduit une femme aussi belle".

 

La scène la plus significative, à mon avis, se déroule place de la Bastille, le soir de la victoire. François embrasse Ségolène "sur les deux joues, l'attrape par les poignets, les serre avec chaleur, comme on dit merci quand on ne dit rien." "Il retourne chercher sa compagne, lui donne un baiser sur la joue. C'est alors qu'elle se tourne vers lui : "embrasse-moi sur la bouche". La chaleureuse bise à Ségolène n'est plus l'évènement affectif de la séquence".

"Ce ne sont que des bribes, mais c'est déjà trop, parce qu'elles prennent à témoin les Français."

 

08:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

02/09/2012

une enquête de M. De Mortagne, bourreau

En ce sang versé

 

Une enquête de M. De Mortagne, bourreau

 

Andrea H. Japp

 

Editions Flammarion

 

 

 

1305, environs de Nogent-le Rotrou, "enclave bretonne en Perche"

 

 

Pour celles et ceux qui ont lu "Monestarium", l'action se passe un an avant, en partie dans la même abbaye de femmes des Clairets.

 

Le Roi de France est alors Philippe le Bel, et nous ne pouvons donc échapper à quelques allusions à l'Ordre du Temple ainsi qu'aux relations entre le Roi et le Pape.

Beaucoup de références aux problèmes de vie quotidienne de l'époque : les habitudes alimentaires, la faim, la tuberculose, la mortalité infantile, et des femmes au moment de l'accouchement.

Quelques chapitres nous permettent de mieux connaître la vie du puissant conseiller du Roi, Guillaume de Nogaret, sans que cela ait une incidence sur le déroulement de l'intrigue.

 

Une moniale, d'origine noble,  a été assassinée, et l'enquête est menée par le bourreau de Nogent-le-Rotrou qui va au delà des apparences,  en se basant sur les conclusions d'un "aesculapius" déjà rencontré dans "Les mystères de Druon de Brévaux". Il constatera que les relations à l'intérieur des familles peuvent être marquées par la haine.

 

Réhabilitation du métier de bourreau, ayant plus que d'autres quelques notions anatomie,  bénéficiant à la fois de privilèges mais souffrant d'ostracisme.

 

Comme à son habitude, l'auteur nous offre en notes en bas de pages l'étymologie de mots et d'expressions venus du fond des âges.

 

 

"L'homme redoute ce qu'il ne comprend pas ou ce qui le remet face à sa faiblesse"

08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

01/09/2012

On the road

Sur la route

 

Jack Kerouac

 

Nrf et Livre de poche

 

 

Le film m’a donné envie de lire le livre.

L‘écriture, hachée, sans paragraphe, avec des phrases courtes, rend bien le rythme fou, celui du jazz que l’auteur écoutait en  écrivant, sur un seul rouleau, pour ne pas perdre le fil.

 

Comme son nom l’indique, l’essentiel se passe sur la route : par des traversées incessantes d’Est en Ouest, ou inversement,  et pour finir du nord au sud vers le Mexique, en voitures, en cars,  parfois en trains, clandestinement.

Dans ces années de l’immédiat après guerre, l’avion ne s’était pas démocratisé…

A moins de bien connaître les Etats-Unis, ce qui n’est pas mon cas, une carte, avec villes et Etats, est indispensable. Mais le livre constitue un formidable témoignage sur les USA de la fin des années 40.

 

« On s’attend toujours à trouver une forme de magie, au bout de la route ».

Le but est de découvrir soi même plutôt que les Etats traversés.

 

Comme chacun sait, c’est une histoire dans laquelle certains picolent pas mal, n’hésitent pas à prendre quelques substances licites, ou non (à l’époque il était possible d’acheter de la morphine en pharmacie sans ordonnance). Au passage, ils font tomber quelques tabous sexuels, y compris homosexuels.

 

Jack admire Neal, et sa vitalité, mais ne semble pas approuver sa propension à abandonner les enfants qu’il fait aux femmes qu’il séduit. « Libération » des hommes, pendant que les femmes font le ménage et préparent les repas,  en  attendant d’être abandonnées.

« Le monde ne trouvera pas la paix tant que les hommes ne se jetteront pas aux genoux de leur femme pour lui demander pardon ».

 

Les protagonistes semblent avoir du mal à répondre à la simple question : « qu’est-ce que tu veux de la vie ? » Après avoir « accompli leur unique et noble devoir du moment : bouger ».

« Ca ne peut pas durer toujours…ce délire, ces virées aux quatre coins du pays. Il faut qu’on se range, qu’on trouve notre place ».

 

Neil finira en clochard « mystique », et Jack sera sauvé par l’écriture.

 

 

 

08:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

30/08/2012

la Syrie sans Bachar el Assad ?

Le chemin de Damas (1)

 

Gérard De Villiers

 

SAS n°193

 

 

La thèse du romancier est surprenante : les Américains, ainsi que les Israéliens,  ne voudraient pas la chute du régime syrien, par peur des islamistes. Leur solution aurait donc été de remplacer l'actuel Président afin de mieux permettre la continuation du régime alaouite.

Comme chacun sait, SAS, commandité par la CIA,  n'est pas encore parvenu à ce résultat. Mais l'histoire n'est pas terminée...

 

"Les Américains veulent se débarrasser de Bachar el Assad pour former un gouvernement plus souple et mettre fin à la contestation. Ils ne veulent pas la chute du régime alaouite, mais un "ajustement" qui lui permettrait de durer, et d'éviter le chaos". "Qu'on lève l'état d'urgence et qu'il y ait quelques réformes".

"C'est le régime alaouite qu'il faut conserver. Sinon nous avons les Frères musulmans, et là, on ne sait pas où on va...". "Provoquer un Coup d'Etat intérieur qui permette de se débarrasser de Bachar pour que son successeur mette un peu d'eau dans son vin."

Quitte à s'appuyer sur ceux du pouvoir qui trouvent le président trop "mou"...par rapport à son père "qui avait exterminé en deux mois 20 000 islamistes, à Hama, en 1985, à l'arme lourde."

"Les Alaouites savent que, s'ils perdent, ils seront massacrés".

"Il faut éviter à tout prix une solution à la libyenne."

"Une victoire des islamistes aurait pour résultat la liquidation des chrétiens de Syrie."

La fin du régime pourrait entraîner également l'éclatement du pays. Les Alaouites se réfugiant dans leur région montagneuse adossée à la mer, les Kurdes demandant leur autonomie, comme en Irak.

 

"Israël s'accommodait parfaitement de la domination alaouite à Damas. Dans la pratique, il n'y avait jamais d'incidents de frontière. Israël considérait Bachar el Assad comme un partenaire peu sympathique, mais fiable, qui tenait son pays d'une main de fer. Les dictateurs avaient certains inconvénients, mais un véritable avantage : c'était un verrou solide. Quand ils sautent, cela peut avoir des conséquences fâcheuses".

 

De Villiers fait la confusion, probablement volontaire, entre les "Frères musulmans", les Salafistes (les musulmans qui veulent vivre comme au temps du Prophète - sauf la voiture, la télévision, le téléphone portable, l'ordinateur, etc.), et les terroristes d'Al-Qaïda, alors que les "Frères musulmans" sont combattus par Al-Qaïda. La voie terroriste contre la voie pacifiste, éventuellement électorale, comme en Egypte, au Maroc, en Tunisie... L'Arabie saoudite a cessé de financer Al-Qaïda quand les Russes ont quitté l'Afghanistan. Ben Laden a été déchu de sa nationalité saoudienne et tous ses avoirs gelés.  Réciproquement, Ben Laden n'a jamais pardonné à l'Arabie Saoudite et au Qatar d'accepter sur leur sol, terre d'Islam, des troupes occidentales composées d'"infidèles".

 

Il affirme que l'Arabie Saoudite et le Qatar financent et arment les terroristes. La vérité est que l'Arabie Saoudite finance les intégristes religieux et le Qatar les intégristes du PSG, mais en aucun cas les terroristes car ils en sont une des cibles privilégiées.

 

L'Arabie Saoudite aide les rebelles syriens par opposition à l'Iran, soutien du régime actuel.

 

Autre inexactitude quand l'auteur affirme que Chypre est "partagée entre les Turcs au Nord, et les Grecs au Sud". Les Chypriotes parlent grec dans le sud de l'île, mais ne sont pas Grecs. Le nord de l'île, où habitent traditionnellement des Chypriotes parlant majoritairement turc,   est occupé par l'armée turque qui a fait venir des colons d'Anatolie. La Turquie est le seul pays à reconnaître le nord de Chypre comme pays indépendant. Aux yeux de la communauté internationale, Chypre est donc un pays bilingue, partiellement occupé par une armée étrangère.

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, syrie