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10/07/2012

l'album photos quasi officiel

400 jours dans les coulisses d'une victoire

 

Photographies de Stéphane Ruet

Textes de Valérie Trierweiler

 

Editions du Cherche Midi

 

 

400 jours, de l'annonce de la candidature, via les primaires du PS, jusqu'à la victoire.

 

Stéphane Ruet, photographe de "Paris-Match" est devenu depuis le photographe officiel du Président, à défaut d'en avoir fait le portrait officiel qui va s'accrocher dans les mairies. Le portrait qui orne la couverture, en gros plan, présente un homme "normal", plus qu'un Président. Et c'est peut-être mieux comme cela.

 

Stéphane Ruet a été admis dans les coulisses. Le futur Président y a souvent le téléphone vissé à l'oreille. Les photos nous montrent des rencontres diverses, des moments de solitude, de tensions, de joie, de déception lors du premier tour de la primaire, puis du premier tour de l'élection.

Le "premier cercle" est très présent. J'y reconnais quelques ami(e)s et connaissances de longue date. Certain(e)s deviendront ministres, d'autres pas.

Très présente sur les photos : Valérie T. Peut-être trop ?

 

Elle a écrit les textes, et  suscite un certain malaise. Elle parle d'elle, de son admiration, de leur couple, au moins autant que du candidat. Quasiment pas de politique. Sauf la politique vue par Paris Match !

 

Soit elle n''a pas encore trouvé la bonne distance, ("compliqué ce passage de l'ombre à la lumière, la dépossession de soi"- à propos de Mazarine), soit nous ne sommes pas encore habitué...

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, photos, hollande

08/07/2012

Décrypter Inquisitio

L'inquisition

 

Enquête historique

France, XIIIe-XVe siècle

 

Didier Le Fur

 

Editions Tallandier

 

Inventée dans la première moitié du XIIIe siècle,  pour combattre les dissidences religieuses, en particulier celles des Cathares, l'Inquisition décline avec l'éradication de celle-ci.

Elle trouve un second souffle en se concentrant sur la lutte contre les sorciers, et les sorcières,  incarnation des maléfices diaboliques.

A l'apparition de la réforme protestante, au XVIe siècle,  ce fut le parlement de Paris qui prit la direction de la répression, soutenue par la Sorbonne.

L'inquisition papale est alors marginalisée, même si elle ne disparait du royaume de France qu'au XVIIe siècle.

Elle est "réinventée", incarnée par le fameux Torquemada,  à la fin du XVe siècle,  en Espagne et dans le Nouveau Monde, où elle n'est abolie définitivement qu'en 1843.

 

L'ouvrage de Didier Le Fur se concentre sur l'Inquisition en France, et cherche à se dégager des clichés de cruauté,  fanatisme et érotisme des romans et du cinéma en revenant aux faits historiques. 

 

L'Inquisition apparaît dans un climat de crise de l'Eglise, dont le clergé perd la confiance d'une population qui vit hantée par la peur du péché.

"La chrétienté latine, telle une citadelle assiégée vivait alors dans l'obsession de l'unité".

Les dissidents vaudois, disciples de Pierre Valdès (ou Valdo), nombreux dans le Lyonnais, "en brisant le monopole clérical de la parole, ruinaient le pouvoir sacerdotal, et menaçait l'institution ecclésiastique".

La dissidence cathare est bien plus radicale encore.

Dans les deux cas, les dissidents montraient des "vertus qui contrastaient avec l'exemple qu'offrait le clergé".

La lutte idéologique fut donc confiée à des hommes nouveaux, membres des ordres mendiants,  Dominicains et Franciscains, les premiers étant dotés de sérieuses études théologiques.

La lutte antihérétique est la prérogative exclusive de l'Eglise. "Ce n'est qu'une fois jugés et condamnés par l'Eglise que les coupables sont  livrés au bras séculier".

"D'abord envisagés comme auxiliaires des évêques, les inquisiteurs finirent par devenir leurs supérieurs, puisque délégués directs du Saint Siège".

Différentes bulles pontificales autorisèrent les inquisiteurs à déroger à toutes les formes du droit.

"La délation était un devoir pour tous les fidèles".

"Le droit d'asile ne s'appliquait pas aux hérétiques".

"L'incarcération préventive n'avait pas de limites". Avec "privation de sommeil, d'eau, de nourriture".

"Le prévenu n'avait pas d'avocat."

L'usage de la torture devint "la méthode la plus rapide pour obtenir la confession et les abjurations des hérétiques dans le Languedoc".

Peine invariable pour l'hérétique qui refusait de se rétracter : la mort par le feu.

"C'est sur l'accomplissement d'un rituel magique d'invocation que se fondait juridiquement une accusation d'hérésie" contre les sorciers et sorcières.

Les "chasses aux sorcières" ne prirent fin qu'à la fin du XVIIe siècle.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inquisitio, histoire

07/07/2012

Michel-Ange à Constantinople

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

 

Mathias Enard

 

Prix Goncourt des lycéens 2010

 

Editions Actes Sud

 

 

 

1506 : Michel-Ange, "Michelagnolo",  qui a besoin d'argent, mais ne parvient pas à se faire payer par le Pape Jules II, débarque en secret à Constantinople, à l'invitation du sultan Bajazet qui veut faire construire un pont sur la "Corne d'or". Il repartira tout aussi discrètement.

 

Il avait déjà sculpté son "David", mais pas encore réalisé la chapelle Sixtine, dont la coupole s'inspire de Sainte Sophie.

 

A partir de ce fait historique,  peu connu, le roman commence.

 

Il n'y est pas question de batailles, ni d'éléphants. Tout juste d'un Pape et d'un Sultan,  en arrière plan. Mais l'auteur n'omet pas de nous "parler d'amour et de choses semblables". Comme la trahison.

 

 

"La brûlure de l'alcool te précipite dans la faiblesse, dans l'irrésistible besoin de retrouver des caresses, une tendresse disparue, le monde perdu de l'enfance."

 

 "La soif inextinguible d'argent et de gloire est le plus puissant des moteurs"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

04/07/2012

peinture et littérature

Le pont des arts

 

Catherine Meurisse

 

Editions Sarbacane

 

 

Catherine Meurisse s'est d'abord fait connaitre comme dessinatrice à "Charlie Hebdo". Une des rares femmes.

Son album "Mes hommes de lettres", dont j'ai parlé dans ce blog,  a rencontré un succès mérité.

Ce nouvel album en est le prolongement, un peu spécialisé, centré sur les relations entre hommes de lettres, dont George Sand,  et peinture. "Sur une rive la littérature, sur l'autre, la peinture".

 

Cela commence avec Diderot (je reparlerai un jour de ce "génie débraillé") : "Je mesure la beauté d'une œuvre à l'intensité de mon émotion" ; "Je suis heureux quand j'admire".

Puis vient George Sand, et son ami Eugène Delacroix.

Théophile Gautier aurait voulu être peintre, s'il n'avait été si myope. Handicap qui ne l'empêchera pas d'écrire "Mademoiselle de Maupin", "qui se moque de l'esprit moralisateur de l'époque". "Pour la première fois il est dit que l'art est indépendant de la morale".

Baudelaire était également critique d'art. "Cherchez à vous approcher du beau, et vous aurez la promesse du bonheur". Lui aussi admirateur de Delacroix : "Delacroix est un passionné amoureux de la passion" ; "Celui dont les œuvres rappellent à la mémoire des sentiments et des pensées poétiques qu'on croyait enfouis pour toujours dans la nuit du passé".

Zola, ami de jeunesse de Cézanne,  était un défenseur des "Impressionnistes". "Il faut trouver un homme dans chaque œuvre". Son roman "L'œuvre",  l'histoire d'un peintre raté, raconte "l'invention de la peinture moderne". "L'art a ses raisons que la raison, heureusement, ne connaît point".

Proust se passionne pour la peinture, et affirme s'être inspiré de Watteau. Le personnage d'Elstir, "serait la somme des impressionnistes contemporains de Proust".

Dans "Monsieur de Phocas", Jean Lorrain, largement oublié aujourd'hui, raconte sa passion pour les visages des statues du Louvre et les toiles de Gustave Moreau. "L'amour n'est ni dans la chair ni dans l'âme : il est dans les yeux qui frôlent, qui caressent et ressentent toutes les nuances de l'extase."

Le surréalisme se retrouve aussi bien dans la littérature que dans la peinture. "La beauté sera convulsive ou ne sera pas". (André Breton, Nadja).

Picasso illustre "Le chef d'œuvre inconnu" de Balzac. "La peinture ce n'est pas copier la nature, c'est travailler avec elle".  

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

03/07/2012

Claude Estier raconte la campagne de François Hollande

Journal d'une victoire

 

Claude Estier

 

Editions du Cherche Midi

 

 

Parmi la quantité de livres sortis sur la campagne électorale victorieuse de François Hollande, pourquoi avoir choisi celui de Claude Estier ?

Peut-être parce que j'ai connu Claude au Parlement européen quand j'y suis arrivé, avant qu'il ne retrouve son siège de député du 18ème arrondissement.

Parce qu'il a vécu de près les campagnes présidentielles de François Mitterrand et de Lionel Jospin.

Parce qu'en tant qu'ancien du PS, en ayant écrit l'histoire,  la porte du QG de campagne lui était ouverte.

Les deux éléments faisant de lui un bon analyste politique.

Parce qu'en tant qu'ancien président du groupe socialiste du Sénat, certains parlementaires UMP se laissaient aller, avec lui, à quelques confidences. Probablement les passages les plus originaux du livre.

 

J'ai bien compris ce qu'il voulait dire quand il rapporte que "plusieurs responsables de pôles thématiques recevaient une avalanche de notes, dont fort peu étaient suivies d'effet". Mais, au delà des frustrations,  cela nous donnait l'impression de participer à la campagne...

 

Citations de François Hollande :

"Dans une campagne, il faut toujours insister sur les points forts, susciter une espérance, mais une espérance lucide"

 

"Une élection est une rencontre entre une espérance et un homme, ou une femme, pour l'incarner"

 

"Evitons de nous disperser vers ceux qui nous disent qu'ils ne sont ni de droite, ni de gauche. Si vous voulez gagner, votez pour un candidat de gauche"

 

"Celui qui fait campagne ne doit jamais croire que quelque chose est acquis"

 

"Lorsqu'on se demande ce que c'est qu'être de gauche, toute la question est de savoir si l'on croit au pouvoir de l'éducation, à l'idée que l'homme est capable de s'émanciper, que personne n'est condamné à un destin mais que chacun peut faire quelque chose de sa vie, et que la politique a pour mission de créer les conditions propices à une existence réussie"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, hollande