16/02/2012
monstruopole
Mexico
Antonine Ribardière et Bernanrd Tallet
Editions "Autrement", collection "Atlas"
Dans l'excellente collection "Atlas" des éditions "Autrement" ce petit livre consacré à la deuxième ville du monde, derrière Tokyo, "macrocéphalie" du Mexique, la "monstruopole" de 20 millions d'habitants de Mexico, vers laquelle je dois m'envoler à la fin de la semaine.
Ville d'immenses fortunes et de grandes misères, donc de villas luxueuses et d'enfants des rues, et d'"autoconstruction" sur des "aires protégées non respectées", en attendant que le clientélisme électoral légalise ces constructions sauvages d'"une population qui n'a pas d'autres moyens que l'illégalité pour accéder au marché immobilier".
Une ségrégation sociale et spatiale exacerbée, qui se creuse encore, et qui débouche sur une obsession sécuritaire justifiée.
"Il existe une inégalité incroyable dans la répartition de la richesse et dans l'accès à la culture".
"Les interventions publiques manquent de coordination et illustrent une des faiblesses des modes de gouvernance"
Comme toujours dans cette collection, plein de photos, de schémas, de cartes et de plans.
Avec quelques citations historiques : "Nous restâmes saisis d'admiration" (1568) ; "L'entrée de Mexico n'est que celle d'un bouge" (1858) : une "civilisation" supérieure à l'autre ?
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voyages
15/02/2012
la première adaptation BD du Grand Meaulnes
Le grand Meaulnes
De Bernard Capo d’après le roman d’Alain-Fournier
Editions Casterman
Un roman de sortie de l’adolescence, quand l’esprit d’enfance reste présent, largement autobiographique. Un roman d’amours, largement platoniques, impossibles, comme s’ils l’étaient par définition. « Un homme qui a fait un bond dans le paradis, comment pourrait-il s’accommoder ensuite de la vie de tout le monde ? »
Un roman ancré dans le Berry de l’auteur, juste avant la première guerre mondiale. Un monde aujourd’hui largement disparu, même dans le Berry !
Le seul roman d’un homme jeune, ami de Péguy et tué à la guerre, dont il demeure la nostalgie des temps anciens, et l’universalité des sentiments et des émotions.
Un peu déçu d’avoir manqué de peu le prix Goncourt, Alain-Fournier déclara : « Je voudrais que Le grand Meaulnes fût lu ». Aucun doute que cette adaptation va y contribuer.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
11/02/2012
Deux Amériques, un Apollon et sept putes
Apollon et les putains
Carlos Fuentes
Folio à 2 euros n°3928
Un acteur californien, "l'Apollon maudit des séries B", la cinquantaine bien entamée, réduit au chômage pour avoir reçu l'Oscar du meilleur acteur, dans un film intellectuel italien, rêve de la relance de sa carrière en traînant son ennui à Acapulco, au bord de la mer, en boîte de nuit, où il "ramasse" sept danseuses très déshabillées pour une promenade en mer, en voilier.
"Deux Amériques, un Apollon et sept putes ? En voilà un drôle de cocktail !"
Le voyage, raconté à la première personne, commence dans la débauche, mais se poursuit de façon inattendue.
"Si nous ne nous abandonnons pas au soleil et à la mer, nous ne méritons pas de vivre"
"Tu ne sais pas jouir, si tu ne t'imagines pas plongé dans le péché".
"Le pire des péchés : avoir été, un "has been". "Je ne suis pas née pour vivre avec un homme qui a été. Je veux un homme qui sera".
"Pour les Latino-Américains, le succès va de pair avec le malheur".
"Cette détresse mexicaine m'effraie".
"L'aveuglement des riches qui font semblant de croire qu'ici il n'y a pas de pauvres".
"A Mexico aussi bien qu'à Los Angeles, villes sœurs, le langage sert plus à se défendre qu'à communiquer, à dissimuler plutôt qu'à révéler".
"Lorsque Ronald Reagan était notre gouverneur (Californie), il supprima l'aide aux malades mentaux, lesquels se retrouvèrent de nouveau dans les prisons, comme au Moyen-âge".
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
09/02/2012
l'état du monde 2012
Nouveaux acteurs, Nouvelle donne
Sous la direction de Bertrand Badie et Dominique Vidal
Editions "La découverte"
La formule de "l'Etat du Monde" continue à évoluer.
Il y a cinq ans, prenant en compte les changements technologiques, la formule, née il y a trente ans, avait radicalement changée, de format, de présentation, d'esprit. Les archives étaient mises sur un CD-Rom. Depuis 2009 elles sont sur un site internet. En achetant le livre nous avions un code d'accès.
Cette année le livre et le site sont séparés. Le livre coûte 3 euros moins cher, mais il faut payer 10 euros pour avoir un code d'accès aux archives. J'espère surtout que l'accès sera plus fiable, car l'année dernière j'ai souvent pesté de ne pouvoir accéder au site malgré mon code d'accès.
Autre changement : ces dernières années "l'état du monde" était analysé en cinquante "idées forces" regroupées en cinq chapitres. Cette année, les analyses sont un peu plus longues, mais elles sont moins de trente, en trois chapitres. D'une année sur l'autre le livre a perdu une centaine de pages.
La première partie est centrée sur "les ruptures. Le vieux monde bousculé". Il est vrai que l'année 2011 a été riche de ce point de vue.
La seconde partie est l'antithèse : "Inertie et résistances des institutions".
Le livre se termine, comme les années précédentes, par les "conflits et enjeux régionaux" : de l'Iran et l'Irak à l'Europe centrale en passant par le Congo, le Mexique, le Pakistan et l'Afghanistan, sans oublier la Mer Jaune.
Au total un livre comme d'habitude indispensable à celles et ceux qui s'intéressent à "l'état du monde".
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08/02/2012
initiation à la vigne, au vin, et à la BD
Les ignorants
Récit d’une initiation croisée
Etienne Davodeau
Editions Futuropolis
Etienne Davodeau est auteur de bandes dessinées. Son copain Richard est vigneron. Il lui demande de l’initier au travail de la vigne et du vin. Parallèlement, il l’initie au monde de la bande dessinée. Le lecteur est deux fois gagnant, assistant au travail du vigneron, qui commence sur la terre, « le vin comme un lien puissant et mystérieux entre la terre et l’homme ». Tout comme nous assistons à la fabrication d’un livre, « objet autonome, permanent et pour tout dire un peu magique, incarné par les mains d’un lecteur ».
Un livre gouleyant, qui mérite les éloges de la presse, et de celles et ceux qui l’ont lu, et qui souligne qu’il y a bien des façons de produire un vin et de réaliser un livre.
Comme Richard, le vigneron, je préfère boire de l’eau qu’un vin qui ne me plait pas. Et peu trouvent grâce à mon palais. J’ai été fasciné par ce travail d’élaboration, face aux contraintes, aussi bien pour le vin que pour la BD. Avec, en prime, la rencontre avec quelques vignerons et quelques auteurs de BD.
J’espère que le succès de cet album incitera les lecteurs qui ne l’ont pas encore lu à découvrir « Lulu, femme nue », l’album précédant d’Etienne Davodeau, dont j’ai déjà parlé, en bien, sur ce blog.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd