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25/02/2012

le grand classique de la littérature mexicaine

Juan Rulfo

Pedro Paramo

Folio n°4872

 

“Dans la violence de Pedro Paramo, l’on perçoit le mouvement circulaire du temps, la cruelle harmonie du chaos, l’ironie des plus anciens rêves de l’homme », écrit J.M.G. Le Clézio dans son essai « Le rêve mexicain ».

« Pedro Paramo », unique roman de Juan Rulfo,  est considéré comme le grand classique de la littérature mexicaine. Le lecteur y retrouve l’illustration des mythes ancestraux mexicains : les vivants vivent avec les morts et leur parlent. Et réciproquement. Les morts se parlent aussi entre eux. Il y en a même qui parlent tout seul, comme chez les vivants.

L’histoire se passe il y a un siècle, dans un Mexique rural, où la lutte pour la terre est omniprésente, où l’exode vers la ville a déjà commencé, où les propriétaires ont tous les droits, malgré le passage de partisans de Pancho Villa, que fuyaient les parents de l’auteur.

Juan part à la recherche de son père, Pedro Paramo, dont il découvrira la vie, la mort, et qu’il n’est pas son seul bâtard.

 

« Toi, Tu ne t’occupes que des âmes. Et ce que je veux de lui, c’est son corps. Nu et brûlant d’amour, bouillant de désirs. »

« Mais pourquoi faut-il toujours que les femmes aient un doute ? »

« Pourquoi crois-tu te mêler de la révolution ? Si c’est pour demander la charité, tu es complètement dépassé ? »

« Je ne me lassais pas de regarder cette apparition, qui était toi. Douce, lustrée de lune ; ta bouche bouillonnée, mouillée, irisée d’étoiles ; ton corps se diluant dans l’eau de la nuit ».

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

22/02/2012

entre guerre civile et guerre des frontières

L'oreille cassée

 

Hergé

 

Editions Casterman

 

 

Une petite relecture de "l'Oreille cassée", parue en feuilleton en 1937,  avant un voyage en Amérique latine.

Afin d'éprouver la sensation d'une supériorité de "notre" civilisation ?

 

Rappel, non pas des élucubrations de Guéant mais de l'histoire : une statuette, à l'oreille cassée,  des "Arumbayas", peuple amazonien,  a été volée au musée. Tintin part à sa recherche. Il se retrouve au "San Theodoros", en proie à la guerre civile entre les généraux "Tapioca" et "Alcazar", et en pleine préparation d'une guerre contre le "Nuevo Rico", pour un tracé de frontières dans une zone pétrolière. Bien entendu les compagnies pétrolières américaines sont directement impliquées, suivies de près par les marchands d'armes.

 

Un rappel de la guerre du "Chaco" entre la Bolivie et le Paraguay (1932 / 1935)

Une anticipation de la guerre qui fera des milliers de victimes au Biafra.

 

Les conspirations et les "fidélités successives" mettent de l'animation.

Morale de l'histoire, même s'il n'y a plus de dictature militaire en Amérique latine : il faut aller au delà des apparences, et creuser un peu.

Merci Platon et La Fontaine !

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

21/02/2012

la violence, symbolique, en politique

Tous les coups sont permis

 

De Mitterrand à Sarkozy, la violence en politique

 

Renaud Dély et Henri Vernet

 

Editions Calmann-Lévy

 

Renaud Dély est directeur de la rédaction du Nouvel Observateur et Henri Vernet est rédacteur en chef adjoint du "Parisien".

 

Ils placent leur livre dans la perspective de la compétition électorale de cette année.

"Bien plus que ses prédécesseurs, le président sortant a contribué à hystériser la politique"

"Nicolas Sarkozy a piétiné les règles de la bienséance et repoussé les limites de la provocation".

"Ce président là ne rassemble pas, n'apaise pas, ne cajole pas ; il scinde, il divise, il oppose".

 

A tout "saigneur", tout honneur, ils commencent avec "le président qui humilie les siens".

"La fidélité, c'est pour les sentiments" (N.S.)

"Il gouverne par la crainte, par la menace et l'autorité, plutôt que par la confiance et la motivation".

"Le limogeage appris à la télévision, c'est un classique pour les ministres virés"

"La politique est violente par essence. Cela en fait même un extraordinaire observatoire de l'humanité, de sa beauté et de sa laideur" (Christine Boutin)

 

Ils continuent avec "les vraies haines des faux jumeaux de la gauche", les compétiteurs de la "primaire" socialiste.

 

Un chapitre rappelle les duels passés : Mitterrand et Rocard, Chirac et Giscard, puis Balladur, Jospin et Fabius...

"Au fond, je n'ai jamais eu envie de tuer" (M.R.)

"Les guerres civiles, celles où l'on se déchire à belles dents au sein de son propre camp, sont les plus sanglantes"

 

Chez les Le Pen, la violence se transmet de père en fille(s).

"La politique est un combat. C'est même l'apprentissage de la misanthropie" (J.M. Le Pen)

 

Deux chapitres sont consacrés à ceux qui sont "tombés au champ d'horreur", et ceux qui sont "passés par la case justice", et ne s'en sont pas toujours relevés. Ou qui auront du mal à s'en remettre, même sans condamnation autre que médiatique.

"Passer de ministre à promeneur de son chien demande un énorme travail sur soi"

 

Le dernier chapitre, peut-être le plus intéressant, montre à quel point la politique se fait au détriment de la vie de famille, en particulier de la vie de couple, même si "la famille fait désormais partie intégrante du plan com' du responsable politique".

"On ne soupçonne pas les sacrifices qu'implique la vie aux côtés d'un conjoint engagé en politique". "Par définition, l'homme politique est dans un perpétuel numéro de charme". "Parce que les électeurs le regardent, parce que les médias le scrutent en permanence, observent ses faits et gestes, l'homme politique doit apprendre la retenue."

 

 

 

 "Agis avec tes mis comme s'ils devaient devenir un jour tes ennemis" (Mazarin)

 

"La politique est le dernier des métiers" (Déroulède)

 

"Ce n'est plus autour des idées, mais autour d'un clan, d'une équipe, d'un homme qu'on part au combat"

 

"En politique vous ne pouvez être amis qu'avec ceux qui ne sont pas sur le même challenge que vous, ceux qui ne visent pas le même poste que vous"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

18/02/2012

coeur de pierre

Corruption

 

C.J. Sansom

 

Editions de Noyelles et "Pocket"

 

 

1545 : Angleterre

 

Pour celles et ceux qui ont vu à la télévision la dernière saison des "Tudor", nous sommes dans les derniers épisodes. Henri VIII a passé une alliance avec Charles Quint pour attaquer François Ier. Il assiège Boulogne, qui va finir par tomber. Son armée ravage la campagne entre Calais et Boulogne. Mais Charles Quint signe une paix séparée avec la France qui peut alors concentrer ses forces contre l'Angleterre. La flotte française menace Portsmouth. La guerre est ruineuse. Henri est obligé de vendre une grande partie des terres monastiques prises à l'Eglise dans les années 1530 (voir ma note sur "Dissolution" du même auteur). La mobilisation est générale. La monnaie est dévaluée.

L'armée française ne parvient pas à envahir l'Angleterre, et les troupes anglaises ne maîtrisent pas la situation autour de Boulogne. Le traité de paix entre l'Angleterre et la France est signé en 1546, et Henri VIII meurt six mois plus tard.

Boulogne fut rendu à la France en 1550, et Calais, dernière possession anglaise en France, en 1558.

 

Matthew Shardlake, l'avocat bossu de "Dissolution", "Sang royal", etc. est chargé par la Reine (l'avisée Catherine Parr) d'enquêter sur un étrange suicide. Il profite de son déplacement dans le sud du pays pour enquêter également, comme d'habitude au péril de sa vie, sur une autre affaire qui met en cause de puissants personnages.

Les mêmes magistrats corrompus sont en cause (d'où le titre du livre, dont la traduction du titre anglais est "Cœur de pierre").

Explications dans les cent dernières des sept cent pages de ce roman qui nous plonge dans les affres de la guerre et de la noirceur de certaines âmes prétendument nobles.

 

 

"C'est une mauvaise idée de faire des lois trop impopulaires pour être respectées"

 

"Y a que le travail des pauvres qui est bon marché"

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

16/02/2012

monstruopole

Mexico

 

Antonine Ribardière et Bernanrd Tallet

 

Editions "Autrement", collection "Atlas"

 

 

 

Dans l'excellente collection "Atlas" des éditions "Autrement" ce petit livre consacré à la deuxième ville du monde, derrière Tokyo, "macrocéphalie" du Mexique, la "monstruopole" de 20 millions d'habitants de Mexico, vers laquelle je dois m'envoler à la fin de la semaine.

 

Ville d'immenses fortunes et de grandes misères, donc de villas luxueuses et d'enfants des rues,  et d'"autoconstruction" sur des "aires protégées non respectées",  en attendant que le clientélisme électoral légalise ces constructions sauvages d'"une population qui n'a pas d'autres moyens que l'illégalité pour accéder au marché immobilier".

Une ségrégation sociale et spatiale exacerbée,  qui se creuse encore, et  qui débouche sur une obsession sécuritaire justifiée.

"Il existe une inégalité incroyable dans la répartition de la richesse et dans l'accès à la culture".

 

"Les interventions publiques manquent de coordination et illustrent une des faiblesses des modes de gouvernance"

 

Comme toujours dans cette collection, plein de photos, de schémas, de cartes et de plans.

 

Avec quelques citations historiques : "Nous restâmes saisis d'admiration" (1568) ; "L'entrée de Mexico n'est que celle d'un bouge" (1858) : une "civilisation" supérieure à l'autre ?

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voyages