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15/05/2012

Le paradis de Zahra

Zahra's Paradise

 

Amir& Khalil

 

Editions Casterman

 

 

Le "paradis de Zahra" est un gigantesque cimetière en périphérie de Téhéran, qui doit son nom à la fille unique du Prophète, Fatima Zahra, épouse d'Ali, mère d'Hussein et Hassan. "On raconte qu'enterrer les défunts dans cette terre sacrée leur assure de renaître au paradis".

 

Ce roman graphique, d'abord publié sur internet, en farsi, en arabe et en anglais,  raconte la recherche, d'hôpitaux en prisons,  d'un fils, d'un frère, étudiant, prénommé Mehdi, comme l'imam caché, disparu pendant les manifestations qui ont suivi les dernières élections présidentielles iraniennes.

"Nos anciens rois nous arrachaient les yeux, les nouveaux veulent débrancher Internet pour faire disparaître notre reflet."

 

Un témoignage de la détresse d'un peuple confronté à la dictature, mais aussi de l'amour, l'humanité, la dignité des Iraniens. "L'histoire comme preuve d'amour".

"Ils retiennent l'Iran en otage comme si l'ombre de Dieu sur terre n'était qu'un linceul de mort." "Ils ont fait de l'islam un bagne où le temps est une unité de mesure de la douleur".

"Nos gardiens de la moralité sont obsédés par le sexe. Ils ont fait du corps un objet criminel." "Qu'est-ce que ces gens ont tellement à craindre de l'amour ?"

 

"Il n'y a rien de plus encourageant, en détention, que d'apprendre que des gens, dehors, soutiennent la cause pour laquelle vous êtes à l'intérieur" Nelson Mandela. "Nous ne prenons vraiment vie que dans le cœur des autres". "A notre mort, ne cherchez pas notre tombe sous terre mais dans le cœur des hommes".

 

Pour des raisons de sécurité,  évidentes, Amir et Khalil sont des pseudonymes.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

12/05/2012

De la Suède à la Chine, de la Chine à l'Afrique

Le chinois

 

Henning Mankell

 

Editions  du Seuil

 

 

Dans le nord de la Suède, toute la population d'un hameau est massacrée.

L'enquête n'est pas menée par le célèbre "commissaire Wallander", héros habituel de Mankell, mais par une juge, même pas chargée de l'affaire, même pas juge d'instruction,  et qui se retrouve mêlée à la lutte, au sein de la direction du Parti communiste chinois, entre les capitalistes et les partisans d'une politique plus égalitaire, héritée de l'idéal communiste.

 

Grande question de géopolitique : comment vont se comporter les millions de paysans pauvres, las d'attendre leur tour devant le spectacle de la richesse des villes ? "Existe-t-il une autre solution que la répression aveugle ?" En attendant la réponse, le régime augmente sensiblement ses dépenses militaires, alors qu'il n'y a pas de menace extérieure. Pour faire face à une importante menace intérieure ?

L'Afrique, ses richesses, en matières premières, en terres fertiles sous exploitées, est une piste pour permettre à la Chine de redevenir l'Empire du "Milieu", une grande puissance mondiale.

 

Un roman qui fait voyager, non seulement dans l'espace (les Etats-Unis, le Zimbabwe et Londres,  en plus de la Suède et de la Chine), mais également dans le temps, à l'époque de la construction du chemin de fer américain.

 

A la fin du roman, les méchants sont les perdants. Dans la réalité chinoise ?

"La question de l'avenir n'est jamais réglée une fois pour toute !"

 

 

"Le flic rationnel et complètement dénué d'imagination, c'est un mythe"

 

"Ils parlaient sans cesse de ce qui attendait l'homme après sa mort, jamais de la façon de changer le cours de sa vie"

 

"Pour lui, les affaires ou la politique étaient comme la guerre : hors du calcul froid et rationnel, pas de salut."

"On ne pouvait avancer qu'en identifiant clairement où se trouvait le pouvoir à un moment donné".

 

"Ce que nous avions en tête dans notre jeunesse. Ne pas seulement comprendre la réalité, mais la transformer"

 

"Vieillir exige de se méfier du sentimentalisme" ; "vieillir, c'est battre en retraite ; on ne va plus de l'avant. On revient lentement sur ses pas"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

08/05/2012

séduire en politique : une longue histoire

Une histoire de la séduction politique

 

Christian Delporte

 

Editions "champs Histoire"

 

 

"Qui veut régner doit plaire" Frédéric Mistral

"Quand on veut passionner les foules, il faut d'abord parler à leurs yeux" Lincoln.

"Je ne refuse jamais ; je ne contredis jamais ; j'oublie quelquefois" Disraeli

"La gauche n'a même pas de goût pour les femmes" Silvio Berlusconi

"Rien de si aimable qu'un homme séduisant, mais rien de plus odieux qu'un séducteur" Ninon de Lenclos

"La séduction ne serait-elle pas finalement la marque d'un appétit jamais assouvi ?"

 

"Tout homme politique qui veut convaincre doit jouer sur les apparences, autrement dit séduire"

"La politique est un art du paraître"

"Pour gagner, celui qui prétend être élu à une magistrature doit obligatoirement changer et adapter son "visage" à l'interlocuteur du moment"

"Les apparences ne sont pas accessoires mais centrales"

"L'influence sur l'autre passe à plus de 80% par le visage et par la voix, et moins de 10% par le discours"

"La télévision, c'est d'abord de l'image, et l'image met en évidence le paraître"

"La télévision s'écoute avec les yeux" : Nicolas Sarkozy.

"Raisonner exige un haut degré de discipline et de concentration ; faire impression est plus facile"

"Que faut-il entendre par style, sinon les apparences qui fixent la personnalité du candidat dans l'imaginaire commun, et nourrissent le lien affectif avec l'opinion"

"Les gens superficiels, et c'est la majorité, ne jugent les hommes que sur leur apparence extérieure" (Silvain Roudès, 1907)

"La construction d'une image est une course de fond. Elle demande du temps et de la persévérance"

 

"Le pouvoir rend beau. Le pouvoir attire". "Le roi est beau simplement parce qu'il est le roi".

"Le pouvoir, c'est l'aphrodisiaque absolu" : Henry Kissinger

 

"Quand on veut être élu, il faut toujours commencer par séduire les journalistes"

 

"Quand on aspire au pouvoir, les meilleurs partisans, ce sont les besogneux"

 

"Le peuple romain, écrivait Montesquieu, vénérait Néron car "il aimait avec fureur ce que le peuple aimait"

"Les opinions veulent des dirigeants qui leur ressemblent et qui les flattent"

"Je voulais être un président le plus près possible des hommes et le plus semblable à tous les Français" Georges Pompidou.

"Dis moi où tu passes tes vacances et je te dirai qui tu es"

"Exposer de manière trop ostentatoire sa sensibilité intellectuelle peut jouer en votre défaveur. Penser et être proche des préoccupations quotidiennes, paraît, aux yeux de beaucoup, contradictoire" (Note personnelle : un jour un député, qui ne m'aimait guère, m'a reproché, sans aucun fondement, de n'écouter que "France Culture", en soulignant que ce n'était pas son cas. Ce dont je ne doute pas.)

 

"L'orateur populaire ne vise pas l'intelligence, "mais cette région inconsciente où germent les émotions".

 

"La foule, par nature manipulable, se coupe de l'univers du raisonnable, du libre arbitre, de l'esprit critique"

 

 De César à Obama, premier chef d'Etat à inspirer un sex-toy à son effigie, en passant par Napoléon et Kennedy, et bien d'autres, y compris des femmes, une petite histoire de la séduction en politique.

 

J'ai particulièrement aimé les extraits d'un ouvrage de 1846, anonyme, "L'art de devenir député".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

05/05/2012

été 2008

Le printemps de Tbilissi

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 176

 

 

Août 2008 : le président géorgien, Sakachvili, tombant dans le piège d'une provocation russe, se lance dans une tentative de reconquête de la  province séparatiste d'Ossétie du Sud.

Les Américains, "chez eux en Géorgie", et qui soutiennent Sakachvili, l'avaient prévenu que cela ne serait que folie, même si un milliard de $,  le quart du budget de ce pays pauvre,  est consacré à la défense nationale.

La suite est connue : l'armée géorgienne bombarde Tskhinvali, "capitale" ossète, et l'armée russe balaie l'armée géorgienne qui n'a pas d'aviation. Une pression diplomatique intense des Américains auprès des Russes évitent que ceux-ci ne s'emparent de Tbilissi, la capitale géorgienne.

"La guerre éclaire n'avait duré que quatre jours. Débordée par l'aviation russe et ses blindés, la fragile et toute neuve armée géorgienne s'était dissoute, fuyant en désordre".

"Pendant quarante-cinq ans, on avait attendu en vain le déferlement des blindés de l'Armée rouge sur l'Europe, et voilà que cela se produisait dix-huit ans après la fin de l'URSS."

 

La France exerce la présidence tournante de l'Union européenne. Sans concertation avec ses partenaires européens, refusant la présence de Javier Solana, responsable européen de la politique étrangère et de la politique de sécurité, le président français fonce à Moscou et, véritable nouveau Traité de Munich, reconnait aux Russes leur droit à occuper l'Ossétie du Sud, province officiellement géorgienne.

"La Russie avait atteint un de ses buts : la récupération définitive de l'Ossétie du Sud, tout en laissant le rôle de l'agresseur à la Géorgie". Récupération accompagnée d'une "épuration ethnique" chassant tous les Géorgiens non ossète.

Seule la presse française présente cette agitation comme une victoire de notre remuant président.

L'autoroute reliant l'aéroport au centre ville est baptisé "G.W. Bush" et non "Nicolas Sarkozy", allez savoir pourquoi ?

Gérard De Villiers, pourquoi classé bien à droite, ne mentionne même pas le rôle de l'agité président. Injustice ? Il parle seulement de l'Europe, "hésitant entre s'aplatir et se coucher". Celui qui exerçait la présidence tournante de l'Union européenne s'est couché et aplati devant les Russes.

 

Il est question également dans ce roman de l'Azerbaïdjan, pays voisin de la Géorgie, où je me trouvais il y a peu, et où l'Eurovision est prévu à la fin du mois, "minuscule mais richissime république". "Ivres de dollars, les Azéris investissaient comme des fous dans toute la région". Avec un système bancaire "totalement opaque". "Aucune banque étrangère indépendante. Toutes les banques du pays étaient tenues par la famille du président". Cela permet "le blanchiment d'argent, source de financement du trafic d'armes par le terrorisme".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

03/05/2012

Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan

Caucase du Sud, la nouvelle guerre froide

 

Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie

 

Gaïdz Minassian

 

Editions "autrement", collection "frontières"

 

 

"Autrement", un éditeur indispensable pour avoir une meilleure vision des enjeux géostratégiques.

Ce volume est consacré à l'espace entre la Mer Noire et la Mer Caspienne, au carrefour entre l'Europe et l'Asie centrale, entre les Empires russe, ottoman et perse, avec des empreintes romaines, parthes, arabes, mongoles, byzantines.

Aujourd'hui, couloir de passage du pétrole et du gaz.

 

Les conflits y sont nombreux. Pour l'instant "gelés", comme il se doit dans une guerre "froide". Haut-Karabagh, Ossétie, Abkhazie...et autres !

Les régimes peu démocratiques jouent sur la corde nationaliste pour assoir leur pouvoir. "En l'absence de perspective de paix, les régimes se replient dans l'autoritarisme et la course aux armements". "Les indicateurs de tension diplomatique sont au rouge". "La région détient la densité la plus élevée de conflits réels et potentiels au monde". "La croissance à deux chiffres est la seule garantie effective de paix régionale".

 

Absence d'unité politique, de langue, de religion. "L'absence de circulation est frappante, les échanges culturels économiques et financiers restent bloqués, les interconnexions stratégiques sont inexistantes."

 

Alors que jusqu'à leur indépendance, 90% des relations économiques étaient tournées vers l'URSS, l'Union européenne est devenue le principal client des trois Etats,  qui rêvent d'une intégration dans l'Union, qui leur propose un "partenariat".

"Labyrinthe de l'Histoire", le Caucase du Sud, deviendra-t-il le "laboratoire" de la future "Grande Europe, libre, démocratique et en paix qui s'étendrait de l'Atlantique au Caucase ?"

 

L'auteur analyse également chacun des trois pays : "la Géorgie profite de son littoral, l'Arménie compte sur sa diaspora, l'Azerbaïdjan sur son pétrole".

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