22/09/2006
l'occident à la conquête du moyen-orient
"La grande guerre pour la civilisation"
L'Occident à la conquête du Moyen-Orient (1979-2005)
Robert Fisk
Editions "La découverte"
Robert Fisk est "grand reporter" au journal anglais "The Independant" (certains de ses articles sont régulièrement traduits dans "Courrier international"), après avoir été le correspondant au Moyen-Orient du "Times" pendant 25 ans.
Il a donc "couvert", en tant que journaliste, la guerre de libération des Afghans contre l'URSS, puis la guerre contre les Talibans, la révolution islamique en Iran, puis la guerre Iran/ Irak, la première et la seconde "guerre du Golfe" en Irak, les guerres civiles libanaises et le conflit israélo-palestinien, et donc les deux "intifada".
Son "pavé" fait presque 1.000 pages, ce qui fait beaucoup pour quelqu'un comme moi qui préfère les petits livres. Mais il faut reconnaître que celui-ci est éclairant à force d'être concret, sans oublier les rappels historiques (en particulier les évènements de la région pendant la première guerre mondiale), qui permettent de mieux comprendre les origines des conflits, pourquoi la "libération" de l'Irak est vécue comme une occupation, pourquoi la politique asymétrique des Américains, et leur soutien aux gouvernements non démocratiques de la région, en particulier de la part des gouvernements de Droite (Reagan et les deux Bush), ne fait qu'attiser la haine et tuer tous les espoirs de paix dans la région.
Lire ce livre, cet été, au moment où les populations libanaises vivaient le martyr et les populations du Nord d'Israël l'inquiétude, permettait de comprendre...et conduisait au pessimisme.
"Quand Bush affirme qu'Israël peut conserver les colonies dans les Territoires palestiniens, il contribue aux assassinats d'Israéliens aussi bien que de Palestiniens, car la guerre coloniale se poursuivra." (Robert Fisk)
16:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
04/08/2006
avant d'y aller en vacances...
7 clés pour comprendre
Le monde arabe
Jean-Jacques Schmidt
Editions "Dauphin"
Manifestement totalement imprégné des cultures française et arabe, Jean-Jacques Schmidt est l'auteur de "l'arabe sans peine" de la fameuse méthode Assimil, et dans la même collection du "français pour les arabophones".
Partant du principe que "les gens sont les ennemis de ce qu'ils ignorent", l'auteur fait œuvre pédagogique en nous donnant 7 clés pour comprendre le monde arabe.
Notons, tout d'abord, que les clés sont de tailles inégales : 10 pages pour le mode de vie, 20 pour les comportements et les rapports humains, 25 pour la culture, 30 pour la géopolitique, 40 pour la langue, 50 pour l'Histoire et 80 pour la religion.
Qui est arabe ? Ceux qui se considèrent comme tels ! C'est la dimension linguistique qui a forgé l'univers "arabe" comme elle l'avait fait du monde latin. La dimension religieuse est importante mais il y a des Arabes chrétiens, en particulier en Palestine, et même des Arabes de religion hébraïque, peu nombreux il est vrai, et les Arabes sont largement minoritaires dans le monde musulman.
Abraham fut le premier homme "soumis à Dieu" ("mouslim" en langue arabe) et vénéré comme tel par les musulmans.
Mais Abraham a eu deux fils, Ismaël, fils d'Hagar, l'Egyptienne, et Isaac, fils de Sara, la juive.
Un des épisodes les plus connus de la Bible est le "sacrifice d'Abraham" prêt à immoler à Dieu, comme il l'avait promis, son fils aîné.
Mais qui était l'aîné ? Ismaël comme l'affirment les musulmans ou Isaac comme le prétendent juifs et chrétiens ?
La querelle n'est pas à la veille de s'éteindre !
Un siècle après la mort du Prophète (632), ("sur Lui soit le Salut", mention obligatoire) les Arabes dominaient un Empire allant de la Chine à l'Espagne, faisant même une incursion jusqu'à Poitiers.
Et pourtant la lutte interne fut meurtrière pour savoir qui succèderait au Prophète à la tête de la communauté des croyants, entre ceux qui voulaient pouvoir choisir le Calife (les "sunnites) et les partisans du Califat héréditaire, qui devait donc revenir à Ali, mari de Fatima, fille du Prophète. La défaite à Karbala, en 680, d'Hussein, petit-fils du Prophète est une des plus importantes commémorations religieuses chiites, pendant laquelle les flagellations rappellent certaines scènes de la Semaine pascale en Espagne ou aux Philippines.
L'auteur a la bonne idée de montrer les ressemblances entre l'islam et le christianisme, tous deux issus du même Livre, ainsi que de rappeler les mots, y compris argotiques, et les mets hérités du monde arabe.
Puisse ce livre contribuer à la compréhension entre les peuples et donc à la paix...
Il sera, dans tous les cas, utile pour ceux qui voyagent dans la région, même en vacances.
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30/07/2006
nostalgie du pompidolisme
La fête des fous
Qui a tué la Ve république ?
Marie-France Garaud
Editions Plon
Marie-France Garaud est aujourd'hui députée au Parlement européen, tendance "souverainiste" (Pasqua/ de Villiers) qui considère que "l'Internationale socialiste et la technocratie ont pollué l'authenticité française".
Elle nous apprend que c'était pour contrebalancer le fédéralisme allemand que Pompidou avait fini par accepter l'entrée du Royaume-Uni, partisan de l'Europe des Nations.
Seuls les plus anciens se souviennent qu'elle a été une influente conseillère politique du Président Pompidou puis, toujours faisant "tandem" avec Pierre Juillet, celle du jeune Jacques Chirac, Premier ministre ("le Premier ministre n'était pas un mauvais Premier ministre, il n'était pas Premier ministre du tout") de Valéry Giscard d'Estaing ("il n'était pas Président, il se regardait être Président").
Le propos de son livre est de dénoncer "l'assassinat" de la Constitution de 1958.
Premier coupable, à ses yeux : Chaban, qui premier ministre de Pompidou a tenté, par inconscience, de revenir aux mœurs de la IVe république.
On sait qu'elle fera tout pour saboter la candidature de celui-ci à la Présidence de la
République (seul moyen, selon elle, d'éviter la victoire de François Mitterrand).
Coupable principal, bien entendu François Mitterrand qui a osé s'opposer à De Gaulle et pour qui elle partage la haine qu'en avait Pompidou.
Coupable final : Chirac, son ancien poulain qu'elle a renoncé à "driver", devenu l'exécuteur testamentaire du dernier "vrai Président" de la Ve, trop fasciné par son prédécesseur.
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23/07/2006
une vie militante
Les lumières de l'espoir
L'étoile, le triangle et la rose
Jean-Michel Rosenfeld
Editions La Bruyère
J'ai connu Jean-Michel il y a bientôt 30 ans chez Pierre Mauroy qui n'était pas encore Premier ministre.
Je l'ai donc d'abord connu comme militant socialiste (la rose), connaissant, en 1983, comme moi, en banlieue parisienne anciennement communiste la fraude organisée par ce parti qui participait au gouvernement de notre "patron" politique. Ancien ouvrier et sans diplôme il a prouvé que cela n'empêchait pas l'intelligence et favorisait le dévouement et la fidélité.
Il en a forgé un conseil aux aspirants élus, que je ne manque pas de méditer : "travaillez dur, allez au contact des gens, acceptez les insultes, l'indifférence vous protégera des sifflets".
Je l'ai croisé en Israël (l'étoile-de David, qu'il lui a fallu porter pendant la guerre), en particulier au Congrès fondateur du Meretz, tout comme Abbou Mazen (Mahmoud Abbas, futur Raïs palestinien).
Si j'étais juif, je dirais probablement comme lui :" je ne mange casher que chez les antisémites". Peut-être justement parce que je suis goy, j'aimerais exiger de manger casher (ou hallal) si je me trouvais à manger avec des racistes.
Je l'ai croisé au "temple" du Grand Orient, rue Cadet (le triangle), à l'occasion de la tenue funèbre de notre ami commun Roger Fajardie.
J'admire chez Jean-Michel sa capacité militante à la fois pour l'étoile, le triangle et la rose.
Malheureusement, sa vie familiale et affective en a souffert, et il cite Kipling : "il y a deux sortes d'hommes : ceux qui restent chez eux, et les autres".
Comme le dit Thierry Pfister, lui aussi rencontré chez Pierre Mauroy, dans sa préface : "il n'y a pas de vie banale", et celle de Jean-Marie Rosenfeld ne l'a certainement jamais été.
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19/07/2006
Pour mieux comprendre
Les 100 clés du Proche-Orient
Alain Gresh et Dominique Vidal
Editions Hachette
Malheureusement le Proche-Orient reste d'actualité et l'on peut se demander si un jour cette région vivra en paix.
Alain Gresh et Dominique Vidal sont journalistes au Monde diplomatique et spécialistes de la région.
Leur livre ressemble plus à un dictionnaire qu'à un roman.
Il y a de l'Histoire, très ancienne ou plus récente, de la géographie (bien au delà d'Israël et la Palestine), de l'économie, des drames humains, bref des données bien utiles pour mieux comprendre la complexité du problème.
10:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)