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17/07/2007

Dictionnaire égoïste de la littérature française (citations)

Dictionnaire égoïste de la littérature française

 

 

Charles Dantzig

 

 

Citations de l'auteur

 

 

 

Sur la littérature

 

 

"Le dictionnaire est le seul livre qu'on trouve dans les familles qui ne lisent pas ou dans les familles françaises les plus pauvres, quand, dans les autres pays occidentaux, c'est la Bible"

 

 

"Les critiques et le public n'attendent que des motifs de ne pas aimer les livres : il y en a tant !"

 

 

"La crainte de l'adjectif est le commencement du style" (Claudel)

 

"Le français est une langue de verbes" (Charles Dantzig)

 

 

"La lecture révèle le lecteur"

 

 

"Si on lit, c'est par égoïsme"

 

 

"Les écrivains sont toujours plus connus que lus"

 

 

"Nous avons tellement horreur du talent que nous ne pouvons l'excuser que douloureux"

 

 

"Qu'est-ce qu'une réputation sinon une croyance en ce que serait une personne ?"

 

 

"Les femmes deviennent amoureuses espérant introduire du romanesque dans leur vie. Ayant constaté que cela a surtout introduit des emmerdements, elles lisent des romans"

 

 

"Les romans cherchent à expliquer l'amour par la raison, alors que, tout au plus, l'amour se cherche des raisons"

 

 

"On écrit, on écrit et la fleur surgit de la fin de la phrase. Possible définition de la littérature"

 

 

"On ne se cultive pas pour devenir plus savant mais parce qu'on veut être aimé"

 

 

"On a des moments de génie, comme on a des moments d'amour, d'intelligence"

 

 

"Les causes de l'échec sont toujours claires, celles de la réussite restent obscures"

 

 

"Corneille nous montre les hommes tels qu'ils n'ont jamais été, et Racine les hommes tels que les femmes voudraient qu'ils fussent"

 

 

"La littérature est l'ennemie de tout ce qui voudrait limiter la liberté de l'homme"

 

 

" L'érudition sait, la littérature veut découvrir"

 

 

"L'écrivain réactionnaire ne réfléchit pas, il se gratte"

09:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (20)

13/07/2007

Dictionnaire égoïste de la littérature française

Dictionnaire égoïste de la littérature française

 

 

Charles Dantzig

 

 

Prix "Décembre" (2005)

 

 

Grasset

 

 

 

Vous trouvez peut-être curieux que je parle en juillet 2007 d'un livre qui a eu le prix "décembre" en 2005, mais je ne parle que des livres que j'ai lu, et c'est bien la première fois que je lis un dictionnaire de bout en bout (un millier de pages quand même !), mais il est vrai que ce n'est pas un dictionnaire comme les autres.

 

Charles Dantzig tient une chronique littéraire radiophonique le samedi matin, et il n'hésite pas à dire du mal des écrivains les plus célèbres.

 

Dantzig est romancier mais, à l'origine, il est traducteur. On sent à travers les rubriques qu'il connaît bien la littérature étrangère mais dans ce dictionnaire il ne parle, presque, que des auteurs français. Des auteurs français morts, plus précisément car il ne veut pas exercer son talent iconoclaste au détriment de ses contemporains.

 

Complément ou remplaçant indispensable des Lagarde et Michard de nos années lycéennes, il vous permettra de briller dans les dîners en ville pour parler d'auteurs à jamais oubliés ou d'exprimer une pensée critique à l'égard des "monstres sacrés" de la littérature.

 

Si le titre n'avait déjà été pris ce "dictionnaire" aurait pu s'intituler "qu'est-ce que la littérature ?", avec cette conclusion fulgurante : "un livre, au fond, ça ne veut rien dire de plus que : aimez moi" !

 

 

09:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4)

12/07/2007

Ségolène Royal, les coulisses d'une défaite

Les coulisses d'une défaite

 

 

Ségolène Royal, son parcours, sa campagne, sa stratégie pour 2012

 

 

Christine Courcol et Thierry Masure

 

 

Editions l'Archipel

 

 

C'est le livre qui nous a appris que Ségolène et François, c'était fini (information reprise par un site internet, puis une radio, puis par toute la presse) : "J'ai demandé à François Hollande de quitter le domicile, de vivre son histoire sentimentale de son côté et je lui ai souhaite d'être heureux".

 

 

Les auteurs sont journalistes à l'AFP, chargés de suivre la campagne de Ségolène,  et leur livre est comme les dépêches de l'AFP : informatif, précis,  sans fioritures et avec peu de commentaires personnels.

 

 

Le livre, dont la couverture représente Ségolène saluant ses partisans depuis le balcon du siège du PS, le soir de ce qu'elle refuse de nommer une "défaite",  commence par le dimanche 17 juin, deuxième tour des élections législatives, avec quelques raisons de l'échec (non reconquête des classes populaires, rejet des + de 65 ans, "campagne voulue réactive, mais déroutante", "la candidate ne parviendra jamais à combler son déficit de crédibilité", "Ségolène Royal a aussi perdu parce qu'elle aimait trop la solitude des grandes hauteurs") et une stratégie pour l'avenir ("On votera sur le projet de rénovation et, s'il est majoritaire, je serai candidate au poste de Premier Secrétaire").

 

 

Après cette introduction, la première partie retrace le parcours de Ségolène Royal, bonne élève ("c'est en réussissant à l'école que je réussirai à conquérir ma liberté") depuis son enfance, de Dakar aux Vosges en passant par les Antilles ("Cette alliance entre le mondial et le local est une richesse extraordinaire dans la tête" SR),  jusqu'à sa désignation par les militants socialistes, son entrée en politique pour "changer sinon la vie, du moins le cours des choses" (SR). Elle aime les rites, les symboles, "les lieux qui contiennent une force symbolique ou émotionnelle" (SR), mais dont certains se demandent si elle est vraiment "de gauche".

 

"Ses détracteurs la disent cassante, autoritaire, ne supportant pas la contradiction", mais, pendant la campagne pour la désignation "chaque prise de position iconoclaste renforce sa domination dans les sondages et les médias".

 

 

La deuxième partie est constituée de leurs carnets de campagne présidentielle.

 

François Hollande assure : "il n'y a pas de victoire possible sans la force collective du PS", "le socle de la campagne, c'est le PS". Elle affirme "je gagnerai seule" et à un autre moment : "j'ai été moins libre parce que je suis appuyé par une organisation politique",  et promet : "si vous faites bien ce que je vous propose, je vous mènerai à la victoire". L'harmonie ne règne pas entre l'équipe de la candidate et le parti dont le Premier secrétaire voudrait "imposer les thèmes de la confrontation en axant l'essentiel de la campagne sur les points forts de la gauche : le social, l'éducation, le service public, la laïcité", tandis que Fabius renchérit : "si la différence des projets n'est pas ressentie, la confusion menace". "A un mois du premier tour, Serge Janquin n'a toujours pas compris ce que Ségolène attendait de lui : "quand je saurai, je pourrai faire". Daniel Vaillant glisse : "faisons une campagne solidaire, plutôt qu'une campagne solitaire".

 

"Elle déplore que les socialistes n'aient pas organisé la riposte lorsque Eric Besson l'a mise en cause. "Personne n'a frappé" (SR).

 

Comme d'autres, les auteurs rappellent que c'est le 17 janvier que, pour la première fois, un sondage a donné le candidat UMP gagnant.

 

Son porte parole ayant critiqué François Hollande, elle est obligée de le "suspendre" temporairement et de rappeler que "les attaques personnelles n'ont pas leur place dans le débat public".

 

 

La troisième partie est constituée par les carnets de campagne législative, qui "sera menée autour de quatre ou cinq grands axes : un changement de stratégie par rapport au pacte présidentiel dispersé avec ses 100 propositions".

 

 

(Sauf indication contraire -SR pour les citations de Ségolène Royal - les "guillemets" sont  extraits du livre)

 

09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (18)

11/07/2007

Petit traité de manipulation (techniques)

Petit traité de manipulation

 

à l'usage des honnêtes gens

 

(Suite)

 

 

Les principales techniques de manipulation

 

 

 

L'amorçage :

 

 

C'est une technique qui consiste à amener une personne à prendre une décision en lui faisant miroiter des avantages fictifs, en l'appâtant par des propositions affriolantes, un ou plusieurs leurres, et en lui cachant certains inconvénients.

 

Par exemple : amener quelqu'un(e) sur une liste en lui affirmant qu'elle est parrainée par l'actuel et l'ancien Président du Conseil général, qu'un important entrepreneur local sera n°2 de la liste, et en cachant le fait qu'être candidat(e) sur une liste dissidente entraîne immédiatement l'exclusion du parti.

 

Cette technique a un avantage pour le manipulateur : toutes les expériences montrent, malheureusement, que la décision n'est quasiment jamais remise en question par la personne manipulée même quand elle prend connaissance de la tromperie.

 

Elle présente l'inconvénient d'impliquer un, ou plusieurs mensonges, et/ou de dissimuler une partie de la vérité.

 

 

Le "pied dans la porte"

 

 

C'est la technique préférée des manipulateurs. Elle consiste à obtenir du manipulé un comportement préparatoire non problématique et peu coûteux pour, dans une deuxième phase, après l'avoir gratifié,  l'amener à des actes de plus en plus difficiles et engageants, par exemple à être sur une liste aux élections.

 

 

La "porte-au-nez"

 

 

Cette technique consiste à formuler une requête trop importante pour qu'elle soit acceptée (demander l'impossible) avant de formuler la requête qui porte sur le comportement attendu. Elle repose donc sur un refus initial. Tous ceux qui ont marchandé dans un souk connaissent bien cette méthode qui consiste à formuler une première proposition exorbitante, puis à faire passer le manipulé d'une position initiale de refus à une position d'acceptation par un jeu de concessions réciproques.

 

Exemple : "tu veux être adjoint au maire ?" "Sur la liste en position non éligible, alors..."

 

 

Crainte puis soulagement

 

 

On fait peur, puis on réduit le danger.

 

Par exemple : "On fait une liste aux municipales, mais il n'y a pas de place pour toi", puis : "il y a une place, mais pas dans les 10 premiers".

 

Moi je m'en fous, je n'ai pas peur de ne pas être sur une liste...

 

 

L'étiquetage

 

 

Technique bien connu depuis la fable du corbeau et du renard ("tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute"). On donne une belle réputation à mériter. Technique de base dans l'éducation des enfants. Ne pas abuser avec les adultes. Tout le monde (sauf ma femme) adore les flatteries, mais il ne faut pas forcer sur la "brosse à reluire", pour rester crédible.

 

 

Plusieurs techniques de manipulation peuvent être combinées ("pied dans la porte" + "étiquetage"), mais l'essentiel est que la personne manipulée ait toujours le sentiment de rester libre de sa décision.

 

 

 

Il existe d'autres techniques, mais je les garde pour moi, afin de mieux vous manipuler...

 

 

09:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)

07/07/2007

Le Baillage

Le Baillage

 

 

Corps de garde

 

Aire-sur-la-Lys

 

 

Gérard Aubert et Jean Fournier

 

 

Atelier galerie éditions

 

 

En vente à l'excellente librairie du Baillage

 

 

 

Le baillage est, incontestablement, un des plus beaux édifices, non seulement d'Aire-sur-la-Lys mais de la région.

 

Qu'il ait été un corps de garde importe peu : il a abrité le Bailli et son tribunal, il gardera donc le nom de "baillage" et mérite ce superbe livre, magnifiquement illustré,  100% airois par ses auteurs, son éditeur, son imprimeur.

 

 

Le livre commence par la visite de la Duchesse de Berry en 1825.

 

Les auteurs, historiens, auraient pu insister sur l'importance du personnage en cette année là. Marie-Caroline de Bourbon-Sicile n'est pas seulement la fille du Roi de Sicile, la veuve de Charles-Ferdinand de Bourbon, duc de Berry, fils de Charles X.

 

En 1825 Charles X vient d'accéder au trône, après ses deux frères Louis XVI et Louis XVIII. Le seul héritier légitime de la couronne de France est le fils de la Duchesse de Berry, un enfant de quatre ans. Elle serait devenue, en cas de disparition du vieux Charles X, la Régente du Royaume...

 

Pour bien comprendre l'évènement, au risque de heurter les puristes, il faudrait imaginer la visite, à Aire-sur-la-Lys, de la Princesse Diana, au moins !

 

 

La conclusion est intéressante : elle souligne que l'édifice est le reflet de la gloire communale airoise au temps de la Renaissance, qu'il est la preuve de l'influence italienne sur les artistes flamands de l'époque (ne jamais oublier qu'à ce moment là Aire fait partie de la Flandre méridionale et est administrée par Bruxelles pour le compte  d'Isabelle, infante d'Espagne, fille de Philippe II,  petite fille de Charles Quint).

 

Les auteurs, remettant la construction de l'ouvrage dans le contexte religieux de l'époque, se demandent, très justement, si les sculptures allégoriques qui ornent le baillage ne s'inscrivent pas dans le programme de reconquête spirituelle et politique de la "Contre-réforme" catholique, menée par les Espagnols (qui viennent de créer les Jésuites pour cela), face à l'extension de la "Religion prétendue réformée", en reprenant l'enseignement traditionnel de l'Eglise de Rome sur les vertus cardinales et théologales. Gérard Auber et Jean Fournier posent la question : "si les vertus théologales et cardinales sont les bannières de la Contre-réforme, leur association avec les quatre éléments n'illustre-t-elle pas une ébauche de réponse sur le rôle et la place de l'Homme dans sa recherche cohérente des finalités du monde naturel, surnaturel et social ?".

 

Entre l'introduction et la conclusion, se trouve une savante description du baillage. Trop savante sans doute pour les lecteurs qui ne sont pas plus que moi des spécialistes des armes de l'époque, ni d'architecture de la renaissance.

 

C'est le seul bémol : le glossaire qui se trouve à la fin est tout à fait insuffisant et il m'a fallu plus de trente fois faire appel aux dictionnaires (mon petit Larousse ne pouvant  pas faire face à chaque fois).

 

Ce livre valant la peine de l'effort, pour aider les lecteurs, j'ai fait mon propre glossaire, certains mots revenant à plusieurs reprises :

 

arcature : suite de petites arcades

 

arcs doubleaux : sorte d'arcade qui soutient une voute

 

arcs formerets : arcs recevant la retombée d'une voute

 

armillaire : se dit d'une sphère composée d'un assemblage de cercles qui représente le ciel et les astres

 

armet : casque

 

attique : partie supérieure du bâtiment

 

batardeau : digue

 

Bellone : déesse romaine de la guerre

 

bossage : saillie en pierre

 

bourguignotte : casque

 

bretèche : créneaux en haut d'une fortification

 

cariatide : statue soutenant une corniche

 

écheu : rigole qui recueille l'eau

 

hermès : statue d'un buste coupé par des plans verticaux

 

lancéolé : en forme de lance

 

métope : intervalle entre deux groupes de trois cannelures

 

mézail : élément mobile d'un casque (visière)

 

palmettes : ornement d'architecture en forme de feuilles de palmier

 

pertuisane : sorte de hallebarde

 

pilastre : pilier dans un mur

 

quillon : éléments de la garde d'une épée

 

rinceaux : ornements en forme de feuillages enroulés

 

roncone : arme offensive ressemblant à la pertuisane, donc à une hallebarde ; sa caractéristique est que les "oreillons" de chaque côté de la pointe sont fortement recourbés, vers le bas ; la roncone était surtout utilisée en Italie (preuve tangible de l'influence italienne dans la Renaissance)

 

rondache : bouclier circulaire

 

rudenture : ornement à l'intérieur d'une cannelure

 

tailloir : partie supérieure d'une colonne

 

triglyphe : ornement de la frise 

 

tympan (d'une fenêtre) : panneau entre les moulures

 

vertus théologales (consacrées à Dieu) : la foi, l'espérance, la charité

 

vertus cardinales : justice, prudence,  tempérance, force

 

voussoir : pierre taillée en forme de coin, dans une voute

 

voûtain : élément d'une voûte ; si j'ai bien compris, c'est la partie de la voûte qui permet son adhérence au mur.

 

 

09:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (14)