26/01/2021
1984 en BD
1984
George Orwell
Adaptation BD Fido Nesti
éditions Grasset
Le livre est écrit par Orwell en 1949, quelques mois avant sa mort. 1949, juste après la guerre mondiale et au début de la "guerre froide". Orwell, homme de gauche, qui a combattu en Espagne dans les rangs républicains, imagine un monde totalitaire, manifestement inspiré du nazisme et du stalinisme, s'appuyant sur l'effort de guerre. Il imagine ce que sera ce monde en 1984, donc trente cinq ans plus tard.
Sommes-nous aujourd'hui dans un monde similaire, au nom de la lutte contre le terrorisme, ou contre la COVID ? La question est posée, la menace est brandie. Mais pas comparable, même s'il y a des excès de la police. La liberté d'expression demeure, les élections restent libres. La liberté de circulation est restreinte. Mais ceux qui refusent cette restriction sont-ils prêts à refuser d'aller encombrer les hôpitaux ? Egoïsme absolu puisque les personnes âgées sont les plus vulnérables.
Bien sûr, il faut être vigilants et attentifs aux atteintes aux libertés, mais la relecture de 1984 montre que notre monde est loin de celui d'Orwell, heureusement.
"Le mensonge sélectionné deviendra vérité. Si tous acceptent le mensonge, il passe dans l'Histoire et devient vérité."
"Des purges monstres où les pères de la Révolution ont été balayés une fois pour toutes, exécutés à l'issue de procès publics spectaculaires."
"La nécessité d'une société hiérarchisée était la doctrine propre à la classe supérieure, adoucie par des promesses de compensations dans un monde imaginaire par-delà le tombeau."
"Une classe dominante ne demeure dominante que tant qu'elle est en mesure de désigner ses successeurs."
"Qui contrôle le passé contrôle l'avenir, qui contrôle le présent contrôle le passé."
16:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature
24/01/2021
Cold case : trois petits enfants disparus
Surface
Olivier Norek
éditions Michel Lafon et "Pocket"
Quand sur une couverture, le nom de l'auteur est écrit plus gros que le titre du livre, c'est que la notoriété est certaine.
J'ai beaucoup aimé le livre d'Olivier Norek de 2020, "Impact", donc j'ai parlé dans ce blog, j'ai donc pris celui de 2019, Surface, dans un genre très différent mais à l'écriture tout aussi efficace pour nous faire tourner les pages afin d'arriver au dénouement.
Une capitaine de police, défigurée lors de l'arrestation d'un dealer, est envoyée "au vert", à Decazeville, Aveyron, 5.000 habitants. Un des enfants disparus 25 ans auparavant refait surface (d'où le titre du livre) du fond du lac. La capitaine recherche les deux autres.
Olivier Norek est lui même un ancien capitaine capitaine de police. Il connait les mécanismes de l'enquête. Il n'est pas le seul ancien policier qui écrit des romans policiers, mais il le fait avec plus de talent que beaucoup d'autres...
"Absolument toutes les branches de l'arbre des hypothèses sont inspectées, jusqu'à leurs feuilles les plus chétives."
16:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar
20/01/2021
1962
Palavas la blanche
Christophe Léon
éditions du Rouergue
1962, année douloureuse pour les Français vivant en Algérie. J'en ai connu qui ne supportaient pas la commémoration du 19 mars, date des Accords d'Evian, et donc de la fin de la guerre d'Algérie.
Ce roman raconte le transfert d'une femme et de ses trois enfants d'Alger "la blanche" à Palavas-les-flots. Le père est passé dans la clandestinité afin de lutter, avec l'OAS, pour l'Algérie "française".
Il raconte le mauvais accueil dont aurait été victimes les "rapatriés".
Je n'ai pas ce souvenir. Mais je me souviens d'une femme de médecin, responsable de l'association des parents d'élèves de mon lycée, m'affirmant : "là bas, nous ne fréquentions pas "ces gens là" ! Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre que "ces gens là" était la communauté française d'Algérie de confession juive.
"Il y a des ordres, les cartes d'identité ne suffisent pas, il faut des extraites de naissance, des livrets de famille, des tampons, des signatures, des références, des points de chute. "
"Ce sont nos premiers morts, des instituteurs, en 1954, dans le car qui les conduisait vers leur école dans le bled, une rafale de pistolet mitrailleur, ils n'avaient pas vingt-cinq ans."
17:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : litérature
16/01/2021
Cadavre à demi carbonisé
Nous ne négligerons aucune piste
Lucien Nouis
éditions du Masque
Je viens de lire dans Midi Libre de ce matin qu'un cadavre à demi carbonisé venait d'être découvert dans le Gard.
Le même point de départ, dans le même département, que ce roman policier.
L'auteur enseigne la philosophie et la littérature du siècle des Lumières à l'université de New-York. Soit il a des attaches dans le Gard, soit il y passe parfois ses vacances, même si son village cévenol est un peu trop caricatural à mon goût.
Peut-être trop caricatural également ce commissaire de police très sympathique mais trop porté sur la bouteille et qui n'en fait qu'à sa tête. Mille fois vu le policier qui a laissé partir sa femme et perdu le contact avec sa fille unique parce qu'il était trop accaparé par ses enquêtes.
Même s'il veut rassurer le juge d'instruction en lui répétant :"nous ne négligerons aucune piste." (titre du livre). Juge à qui il ne demande pas l'autorisation pour aller enquêter à Rome et à Brest. Avec quel argent ?
"Sa femme était sans doute en train de lire un polar. Elle en avait accumulé des centaines au fil des années. Des piles qui jaunissaient , prenaient la poussière et l'humidité, servaient de dessous-de-plat, de cale porte, d'éventail les jours de chaleur, parfois même de combustible pour allumer le barbecue."
"Il ne faut pas prendre les bouddhistes pour des enfants de choeur ou des pigeons."
08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar
14/01/2021
50 oeuvres du musée d'Orsay revues par Catherine Meurisse
Moderne Olympia
Catherine Meurisse
éditions Futuropolis
Les musées sont fermés mais Catherine Meurisse, ancienne de la bande à Charlie, nous promène, sur un rythme "french cancan", devant cinquante d'oeuvres des collections d'Orsay, à commencer par l'Olympia de Manet qui donne son titre à l'ouvrage.
Dans un découpage cinématographique, l'auteur l'oppose à la Vénus d'Alexandre Cabanel. Opposition entre les "officiels" et les "refusés" qui ouvriront leur propre salon, avant de le rebaptiser "Salon des indépendants".
Monet est en bonne place avec "Le déjeuner sur l'herbe" et "Les coquelicots".
Livre drôle et plein d'érudition en peinture (si certaines scènes vous échappent un petit guide, à la fin, vous présente le tableau avec ses références), mais aussi en littérature (Catherine Meurisse a également dessiné un excellent "Mes hommes de lettres") et en cinéma.
22:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, peinture, orsay


