09/03/2022
Polar d'anticipation géopolitique
Ces guerres qui nous attendent
2030 / 2060
Red Team
Université Paris Sciences et Lettres (PSL)
édition des équateurs
Pour la première fois, le ministère des armées et l'université Paris Sciences et Lettres ont lancé conjointement un projet de prospection.
Analystes et chercheurs ont partagé leurs réflexions avec des auteurs de romans de sciences- fiction pour dégager les conflits possibles à l'horizon 2030, donc presque demain : création d'une nation pirate née des conséquences des changements climatiques, hacking d'implants neuronaux, fragmentation du réel, crises environnementales, bioterrorisme, désinformation de masse, hyper forteresses et hyper clouds, etc.
L'invasion de l'Ukraine par les chars et les avions russes ne fait pas partie des prospectives.
Un livre pour les amateurs de science-fiction.
"Depuis que la guerre existe la "surprise stratégique" a souvent été la clé de la victoire ou d'une domination durable".
"survivre aux bouleversements géopolitiques induits par le réchauffement climatique"
"La Turquie veut retrouver la grandeur ottomane calquée sur celle de Moscou en Ukraine"
"La grande angoisse du voisin israélien qui vend néanmoins ses technologies de défense et ses drones à plusieurs Etats de la zone, et aux Russes."
"l'art de la guerre redevient un art du contournement, de la fragilisation de l'adversaire, plus que du choc frontal."
"Hyper-ciblée, menée par des spécialistes surentraînés , coûteuse et très fortement technologique, la guerre de 2060 nécessite pour l'ensemble des acteurs impliqués des investissements économiques de premier plan dans l'innovation technologique."
08:15 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, science-fiction
29/06/2021
OPEX
Les opérations extérieures de la France
sous la direction de Julian Fernandez et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer
CNRS éditions, collection Biblis
L'opération Barkhane, dans l'Ouest africain, et les morts des soldats français qui ont eu lieu dans le cadre de la présence des forces françaises dans le Sahel, ont attiré l'attention du "grand public" sur les "opérations extérieures" de l'armée française.
Depuis 1963, la France a conduit 120 OPEX. 44% en Afrique subsaharienne. Le budget actuel des OPEX est d'un milliard d'euros par an.
Ce livre est pluriel, puisqu'il regroupe les interventions d'une vingtaine de spécialistes, avec deux partie très différentes : d'une part le cadre d'intervention, présenté par les juristes : le Droit, en particulier le Droit international, avant l'intervention, pendant l'intervention, puis après le conflit par des opérations de maintien de la paix. Sans aucun réel contrôle du Parlement sur le Gouvernement...et l'armée
Je ne suis pas juriste, j'ai donc lu avec plus de facilité les "retours d'expérience" des responsables militaires de retour d'Afghanistan, Mali, Libye, Irak, Centrafrique...En gardant à l'esprit que ces hauts gradés n'étaient, par nature, pas très critiques de leurs propres actions. La conclusion est que "l'action militaire seule est vouée à l'échec".
18:57 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : défense
29/05/2021
2 espions face à face
KGB / DGSE
Serguei Jirnov et François Waroux
Mareuil éditions
Pour la première fois, un espion russe et un officier français confrontent leurs expériences, leurs analyses et les méthodes utilisées. Ce livre est la suite naturelle de leurs échanges pour la télévision française (France 2 et Arte)
Loin des clichés des films hollywoodiens, et de la série française "le Bureau des Légendes", ce livre brise les mythes.
Ils ont tous les deux opérés pendant la "guerre froide" et sont d'accord pour souligner la menace que le terrorisme fait peser sur les démocraties.
"En France, le renseignement a toujours souffert du mépris des autorités politiques comme des élites intellectuelles."
"La France se concentrait essentiellement sur le renseignement économique" "Il s'agissait de voler des techniques et des savoir-faire, pour atteindre l'excellence et conquérir des marchés"(FW)
"Le KGB cherchait à obtenir du renseignement politique, industriel, scientifique ou militaire" (SJ)
"Nous n'étions pas des espions mais des Officiers traitants. Ce n'était pas notre rôle d'espionner, mais celui de nos sources." (FW)
"Notre métier consistait à obtenir des informations, rien de plus" (SJ)
"Si l'on a des problèmes de moralité, mieux vaut ne pas entrer dans le service. Il faut changer de métier" (FW)
"Poutine est un tel menteur qu'il croit que tous les autres chefs d'Etat travestissent la vérité." (SJ)
La formation du KGB, d'une durée de trois ans est à comparer avec l'instruction des officiers traitants en France : moins d'un an"
"Le contre-espionnage français n'a jamais démasqué aucun illégal du KGB" (SJ)
"Notre activité extérieure était surtout concentrée dans les pays qui comptaient, comme les Etats-Unis. Nous avions aussi beaucoup d'agents dans des villes qui accueillaient les principales organisations internationales, comme Genève et Bruxelles."
"Nous n'avions pas besoin de placer des hommes du KGB partout car dans tous les pays qui avaient un Parti communiste nous disposions d'une cinquième colonne." (SJ)
"Dès les années 70, les élites de l'URSS ne croyaient déjà plus à la révolution communiste, les cadres et l'élite perdant la foi dans le régime."(SJ)
"Le service actuel de renseignement russe est quatre fois plus actif que celui de l'URSS" (SJ)
18:11 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage
13/12/2020
Le monde des espions
Conversations secrètes
Pierre Gastineau et Pierre Vasset
éditions Fayard et France Culture
D'entrée, je dois prévenir que le contenu du livre, très intéressant, ne correspond absolument pas au titre.
Les deux auteurs sont des spécialistes du monde du renseignement. Leur ouvrage est essentiellement une comparaison des services "secrets" dans huit pays, dont le notre. Pour faire cette comparaison ils ont interrogé des anciens membres et responsables de ces services.
"Au Royaume-Uni, tous, sans aucune exception, sont issus des plus prestigieuses université du pays."
Aux Etats-Unis, "concilier le pouvoir de surveillance avec la démocratie reste un défi."
En Russie "aujourd'hui tous les leviers de l'exécutif sont accaparés par des anciens du KGB". "Le paradoxe de la Russie contemporaine est que ses maîtres-espions ont aujourd'hui plus de pouvoir que n'en ont jamais eu leurs prédécesseurs au sein du KGB." "80% des hauts fonctionnaires et des principaux hommes d'affaires en Russie sont passés par les services de renseignement ou bien ont des liens avec eux. Et ce sont eux qui prennent les principales décisions en Russie."
"Si au Royaume-Uni le renseignement est une affaire d'universitaires et en France de militaires, en Allemagne l'espionnage est un métier de juristes. Cela fait de l'espionnage un domaine ancré dans le droit."
"Aujourd'hui encore, débusquer les secrets d'alcôve des diplomates occidentaux restent une tactique privilégiée par les espions chinois."
En Israël, "le renseignement est vu comme un secteur d'excellence au sein de l'appareil militaire." "Le cyber est l'autre atout majeur du pays pour intimider ses ennemis." "Nombre de pays qui, officiellement, n'entretiennent aucune relation avec l'Etat hébreu, s'équipent en douce de logiciels fabriqués par les sociétés des anciens cyberespions israéliens."
"En Algérie, les services font bien plus que du renseignement : ils sont le garant du pouvoir, si ce n'est le pouvoir lui même." "Dans l'ensemble des pays arabes, les services de renseignements sont d'abord là pour protéger le régime."
"Loin de traiter d'égal à égal avec le politique, comme c'est le cas au Royaume-Uni, ou de se confondre avec lui, comme en Russie ou en Algérie, le renseignement en France a longtemps été tenu à bout de gaffe par les gouvernants." "On a conféré des pouvoirs immenses aux services ces dernières années, donc il faut absolument qu'il y ait son corollaire : le contrôle parlementaire."
18:50 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage
07/06/2020
Loin des mythes
Les espionnes racontent
Chloé Aeberhardt
éditions Robert Laffont
Chloé Aeberhardt est journaliste à "M", le magazine supplément du Monde. Pendant cinq années elle a enquêté sur la trace de professionnellles des principaux services de renseignements, de l'Est et de l'Ouest, et du Sud.
Son livre raconte autant son long travail de patience pour convaincre ces femmes à parler que ce que les huit qui ont finalement, après bien des efforts, raconté, loin des mythes qu'elles récusent totalement. "Personne ne cumule les casquettes d'officier traitant, d'agent infiltré, de cible sexuelle, de tireur d'élite et de pilote d'avion."
"C'était un monde de machos". "Chacune des huit a subi le sexisme à un moment ou à un autre." "Le KGB a tenu ses personnels féminins à l'écart des missions de terrain du milieu des années 50 à 1985."
"Si le contact n'apparaissait pas sur zone entre deux minutes avant et trois minutes après l'heure convenue, l'entrevue était reportée."
"26% des fonctionnaires de la DGSE étaient des femmes. Une seule Directrice, pour dix-sept Directeurs."
"Pouvoir pleurer, c'est ça le bonheur, pour une femme."
"De l'espion ou du contre-espion, c'est le plus tenace qui l'emporte."
"Dieu a créé les hommes pour que les uns puissent exercer du pouvoir sur les autres" (Yola, agent du Mossad retraitée)
20:45 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0)