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15/04/2009

Un monde sans armes nucléaires

Le Président Obama en a tracé la perspective, à long terme.

En plus de sa conviction et de sa sincérité, il s'agit d'un intérêt économique bien compris pour les Américains : la moitié de leur imposant budget de la défense est consacré à la surveillance et à l'entretien d'armes nucléaires inutillementnombreuses et pour beaucoup vieillissantes.

La Conférence pour le renouvellement du Traité de Non Prolifération des armes nucléaires aura lieu l'année prochaine. Pour qu'elle soit un succès, il est essentiel de na pas se limiter à la seule prolifération, mais d'avancer d'un même pas sur les trois piliers du Traité :

1) la maîtrise de la production nucléaire civile, avec un renforcement du rôle de l'AIEA

2) La diminution des stocks existants pour les pays dotés d'armes nucléaires : d'où l'importance de la reprise des négociations entre les USA et la Russie, principaux concernés, le Traité START exispant à la fin de l'année

3) Des mesures réelles pour éviter la prolifération, ce qui n'a été fait ni pour le Pakistan, ni pourl'Inde, sans parler d'Israël !


06/04/2009

OTAN : un nouveau Secrétaire général qui pose problème

Le Sommet de l'OTAN a désigné le nouveau Secrétaire général.

Comme d'habitude, c'est un Européen.

Mais ce n'est pas un Européen comme les aurtres : il vient du seul pays de l'Union européenne qui ait obtenu un "opting out" sur la Politique Européenne de Sécurité et de Défense.

Cet ex Premier Ministre danois est donc le plus mal placé :

_ pour constituer un pôle européen pour équilibrer les USA au sein de l'organisation

- pour améliorer l'indispensable et lacunaire coordination entre l'OTAN et la PESD

La Turquie, pays supposé laïc,  est le seul à avoir objecté, parce que le Danemark a autorisé la publication de dessins mettant en cause supposé être "Très Miséricordieux" !

 


09/03/2009

Les relations transatlantiques dans le domaine de la sécurité

Les relations transatlantiques dans le domaine de la sécurité

 

Défis et opportunités : un point de vue américain

Dr Dan Hamilton, Directeur du "Centre pour les relations transatlantiques", Washington DC

 

Tout comme il y a un "acquis communautaire" il y a un "acquis atlantique".

L'alliance entre les Etats-Unis et l'Union européenne est indispensable mais non suffisante pour former une "coalition" mondiale".

Les nouveaux défis sont la lutte contre le terrorisme et les cyber-attaques.

Ces menaces ne visent pas des gains de territoires mais à perturber les sociétés.

Nos institutions ne sont pas adaptées pour y faire face.

Sur son territoire l'OTAN conserve sa responsabilité traditionnelle de défense collective et de solidarité (article 5). Cette garantie doit être donnée aux nouveaux membres.

Les opérations extérieures doivent être décidées par consensus.

Les structures de commandement doivent être modifiées, avec une implication européenne plus grande.

Partir des Accords d'Helsinki pour mettre en place une nouvelle architecture européenne de sécurité, avec la Russie, assurant la stabilité de la partie de l'Europe qui se trouve entre l'UE et la Russie.

La question du désarmement pose la question du contrôle des armes. Pourquoi ne pas aller vers un monde sans armes nucléaires ?

La présence des armes américaines en Europe est d'abord un débat européen. Si l'Europe n'a pas besoin de la dissuasion américaine, rien n'est imposé.

Les Etats-Unis souhaitent une intensification de l'effort européen en Afghanistan.

 

 

Défis et opportunités : un point de vue européen

Dr Marcin Zaborowski, Institut européen pour les études de sécurité

 

Il faut trouver des dispositifs pragmatiques pour les opérations PESD et OTAN se trouvant sur des territoires communs.

Concernant le nucléaire, la Conférence de 2010 sur le TNP sera décisive.

L'objectif d'une réduction à 1.000 têtes nucléaires est envisageable.

S'il n'y a pas d'unité de l'UE, les Etats-Unis auront des accords bilatéraux avec les Etats membres.

Afghanistan : la mission de formation de la police est un échec complet. Il ne faut pas s'impliquer dans la politique intérieure afghane.

Même si la Russie n'est pas démocratique, un accord avec elle est indispensable pour assurer la sécurité de l'Europe orientale.

La décision de la France de réintégrer toutes les instances militaires aura des conséquences pratiques, mais elle est surtout symbolique,  car la France a toujours contribué aux opérations extérieures et aux commandements.

 

 

Une étude de cas : Les forces et les armes nucléaires de l'OTAN

Dr. Ian Anthony, "Revoir la politique nucléaire de l'OTAN", SIPRI, Stockholm

 

Depuis quinze ans il y a un processus de "rationalisation", donc de réduction et de changement de la répartition, des forces nucléaires américaines,  à courte et moyenne portées,  en Europe.

Ces missiles sont estimés à environ 400 + une centaine embarqués sur des sous-marins, en face d'environ 2.000 missiles russes.

Les avions susceptibles de transporter ces charges devront être rapidement remplacés.

La réintégration de la France dans les structures militaires de l'OTAN ne concerne pas l'arme nucléaire.

De nouveaux pays ont accédé aux forces nucléaires, avec des capacités de lancement.

Mais l'exemple du Pakistan montre que la force nucléaire n'a aucun rôle dans la politique menée.

 

 

Conclusion générale

 

Les "nouveaux concepts stratégiques" de l'OTAN sont attendus avec intérêt, pour voir comment une OTAN renouvelée pourra faire face aux nouveaux défis et contribuer à une dénucléarisation du monde.

08:00 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan

24/02/2009

Défense : dépenser plus ou mieux ?

Défense : investir plus ou commencer par  mieux coordonner les dépenses ?

 

 

"Que les Etats membres investissent davantage dans leur défense, dans l'intérêt de la sécurité européenne" ont voté 274 parlementaires européens, presque exclusivement de droite.

 

Il est vrai que si l'Europe ne veut pas être complètement dépendante des Etats-Unis, il faudrait qu'elle s'en donne les moyens.

Quelques pays européens, dont la France, font un véritable effort financier dans ce domaine, alors que d'autres trouvent plus commode de ne rien payer et de s'en remettre à ceux qui acceptent de prendre en charge l'effort de défense.

 

Avant d'investir davantage, il faudrait que les Etats membres "assurent une coordination plus poussée et plus efficace des investissements, et ainsi une plus grande synergie", le principe même de l'Union européenne.

Avec 302 voix, cette option, proposée par le groupe socialiste européen,  l'a emporté, avec l'aide des Verts, du MODEM et de quelques démocrates chrétiens.

 

Les communistes et le Front National se sont abstenus.

 

 

17/02/2009

Réintégrer les structures militaires de l'OTAN

Réintégrer les structures militaires de l'OTAN ?

 

 

Ce qui est choquant,  pour les adeptes de la démocratie parlementaire, et étonnant, surtout pour des étrangers, c'est qu'une décision aussi importante soit annoncée sans aucun débat parlementaire. Et quand le débat parlementaire aura lieu, le gouvernement n'a pas encore décidé s'il se terminera  par un vote,  pour bien montrer que ce n'est pas le Parlement qui décide.

 

La décision de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN est essentiellement symbolique, mais chacun sait que la politique est d'abord une affaire de symboles.

 

La seule question,  essentielle,  n'est pas posée : quel est le rôle  de l'OTAN maintenant que la "guerre froide est terminée" ?

 

La stratégie de Sarkozy est claire, et affirmée : il s'agit de constituer un "pilier européen", partenaire des Etats-Unis,  au sein de l'OTAN. Et pour cela la France doit cesser de se singulariser.

Cette stratégie se heurte à, au moins, deux obstacles importants :

- 1) Il n'y a pas de concertation des Européens au sein de l'OTAN.

Le projet de bouclier anti-missile était basé sur deux accords bilatéraux des USA d'une part avec la République thèque, d'autre part avec la Pologne. Et ce sont les USA qui décident d'implanter, ou non, de nouveaux missiles en Europe. Comme ils décideront de les utiliser, ou non.

- 2) Qui payent ? Les USA ne seraient pas contre une prise en charge financière par les pays européens de leur propre sécurité. Mais la plupart d'entre eux  trouvent confortable de se sentir protéger sans avoir à payer pour cela.

 

La sécurité de l'Europe est d'abord non militaire et basée sur des accords de coopération, en particulier avec la Russie, par exemple dans le cadre de l'OSCE.

 

La sécurité de l'Europe est fondée également sur la "dissuasion", pléthorique aujourd'hui, basée sur des forces nucléaires dont la décision d'utilisation ne peut être partagée.

 

La sécurité de l'Europe est également basée sur la sécurité de son voisinage, au sens large, c'est à dire y compris l'Afrique.

Ce n'est pas un hasard si la "Politique Européenne de Sécurité et de Défense" est née au moment de la dernière guerre du XXe siècle, lors de l'éclatement de la Fédération yougoslave.

 

L'Union européenne dispose de moyens civils. Son influence dépendra de sa capacité à mobiliser également des moyens militaires. Son autonomie de décision dépendra de ses capacités autonomes de renseignement, de conduite des opérations, de transports, d'action, donc de projection des forces.

Toutes les missions de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense se déroulent hors du territoire de l'Union européenne. Mais il est possible d'en dire autant des missions de l'OTAN. L'Afghanistan ne se trouve pas dans "l'Atlantique Nord".

La question se pose donc inévitablement du "drapeau", toujours avec un mandat de l'ONU,  sous lequel des opérations de sécurité,  dans le voisinage européen,  doivent se dérouler : sous le drapeau de l'ONU (casques bleus, comme au Liban), sous le drapeau de l'OTAN (Kosovo),  de l'Union européenne (Tchad), ou  sous des drapeaux nationaux (Licorne en Côte d'ivoire) ?

Ce système "à la carte" a l'avantage de la souplesse, mais risque de faire complètement oublier ce que prévoit le Traité sur l'Union européenne : "la définition  d'une politique de défense commune, qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune".