27/01/2012
Honte ?
Shame
De Steve Mc Queen
Avec Michaël Fassbender, Carey Mulligan, Nicole Beharie
En ce moment, dans les salles de cinéma, Michaël Fassbender est à la fois le Dr Jung, le Rochester de Jane Eyre et ce personnage complexe, "mâle dans sa peau", qui lui a valu le prix du meilleur acteur à la fois à la Mostra de Venise et au "British Film Award".
Cette multiplicité montre l'étendue de son talent.
"Addiction sexuelle" ? Ses ordinateurs, y compris au bureau, sont plein de sites pornographiques, ses placards pleins de revues du même genre. Mais il n'agresse pas les femmes. Il ne les drague même pas. Incapable de jouer le jeu de la séduction, même avec la jolie et charmante Nicole Beharie. Eventuellement, il les paie. Sa sexualité est essentiellement masturbatoire. Honteuse ? C'est le titre du film.
Est-ce mieux ou pire que son chef et copain qui drague toutes les serveuses ?
Lui a un problème de communication.
Au début du film son regard croise, dans le métro, celui d'une jeune femme. La caméra nous montre, en gros plan, sa bague de fiançailles. Une complicité semble pourtant naître. Il la suit. Elle disparait.
A la fin du film, même rencontre. Il reste sagement assis. Il est guéri... Happy end ?
J'avoue être un peu agacé par ces films, ou ces romans, qui montrent des scènes sexuellement explicites, impudiques et crues, tout en faisant la morale. J'y vois beaucoup de racolage et d'hypocrisie.
Au delà de cette dérive moralisatrice, j'ai aimé ce personnage d'homme d'aujourd'hui, perdu dans la grande ville, incapable d'affection, à commencer pour lui même, ou sa sœur (craquante Carey Cullingan), à qui il reproche d'avoir couché avec un homme marié, crime suprême aux Etats-Unis. Solitudes impossibles à partager.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
20/01/2012
romantique et féministe
Jane Eyre
De Cary Fukunaga
Avec Mia Wasikowska, Michaël Fassbender, Judi Dench
« Amor vincit omnia », l’Amour est vainqueur de toutes les épreuves. Le roman de Charlotte Brontë est un message d’espoir intemporel. Il est possible de réussir sa vie en étant orpheline, pauvre, pas particulièrement jolie, mais en ayant du caractère.
Le message actuel, de ce livre de femme, transposé pour la vingtième fois au cinéma, est féministe : soif de dignité, d’égalité, d’émancipation dans le respect. Mia Wasikowska, qui était l’Alice de Tim Burton, rend parfaitement cet aspect de lutte féminine, au-delà du romantisme.
18:28 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
13/01/2012
parole et guérison
A dangerous method
De David Cronenberg
Avec Keira Knightley, Michael Fassbender, Viggo Mortensen, Vincent Cassel
D'après la pièce "Parole et guérison"
Naissance de la psychanalyse, ou psycho-analyse. Les admirations, puis les désaccords entre Freud et celui qui a été, un moment, son dauphin désigné, Jung. Sur le thème de la guérison grâce à la parole.
Au départ, il y avait une pièce de théâtre. Il y a donc plus de dialogues que d'actions.
Des dialogues parfois un peu difficiles pour les profanes. Parfois même très cérébraux à force d'être intellectuels.
Mais le spectateur comprend bien, parce que nous l'avons déjà lu ou entendu par ailleurs, qu'il y a un lien entre sexualité et névrose, que nos rêves peuvent être interprétés, que notre enfance pèse sur notre présent, que la religion peut jouer un rôle sur notre psychisme, etc.
J'aime beaucoup l'actrice Keira Knightley, mais je fais partie de ceux qui trouvent qu'elle en fait un peu trop dans les grimaces pour extérioriser l'hystérie de son personnage, premier exemple de "transfert" lors d'une cure psychanalytique.
A la fin, elle devient elle même psy, ce qui prouve que c'est probablement la meilleure thérapie.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
06/01/2012
Autant en emporte le racisme
La couleur des sentiments (The Help)
De Tate Taylor, d’après le roman de Kathryn Stockett
Avec Emma Stone, Viola Davis, Octavia Spencer, Sissy Spacek
Sud des Etats-Unis dans les années 60. Cela pourrait se dérouler dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. Ce régime du « développement séparé », même dans les toilettes.
Une histoire de femmes. Des blanches, plus ou moins bourgeoises, plus ou moins racistes, plus ou moins méchantes, avec ou sans mauvaise conscience.
L’une d’entre elles, apprentie journaliste, traumatisée par le départ de sa « nounou » noire, comme dans « Autant en emporte le vent », décide d’écrire un livre pour relater les expériences de toutes ces nounous noires qui travaillent au service des femmes blanches, délaissant leurs propres enfants.
Le thème est porteur puisqu’au même moment se développe la lutte pour les droits civiques, avec Martin Luther King et l’aide des frères Kennedy. Ce n’est pas un film militant, mais c’est un film plein de bon sentiments qui vont dans le bon sens : celui de l’égalité et de la fraternité.
C’est un film qui reste d’actualité : en le voyant il est plus facile de comprendre les « tea parties » des réactionnaires américain(e)s, et les primaires au sein du parti républicain, avec cette surenchère pour savoir qui sera le plus réactionnaire.
16:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
05/01/2012
un film plein de délicatesse
La délicatesse
De Stéphane et David Foenkinos
Avec Audrey Tautou et François Damiens
Il faut faire attention en traversant la rue. Après les « adoptés » de Mélanie Laurent, « La délicatesse » en apporte une nouvelle preuve, dans cette adaptation du roman éponyme, dont la version, en livre de poche, est un succès de librairie.
La jeune veuve, mais pas enceinte, va avoir du mal à renaître à la vie.
Pourquoi avec cet homme qui n’a rien d’un séducteur ? Parce que c’est le grand mystère de l’amour ! Parce que, s’il n’est pas un mâle dominant, il a de la « délicatesse » ?
Comme d’autres (par exemple, "Mon pire cauchemar" avec Isabelle Huppert et Benoit Poelvoorde, sur le mode comique) , ce film est basé sur le décalage au sein d’un couple improbable auquel l’acteur belge (encore un !), François Damiens, donne toute sa saveur.
08:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma