06/11/2009
le ruban blanc
Le ruban blanc
De Michael Haneke
Palme d'or, Cannes 2009
Le blanc, c'est la couleur immaculée, symbole de pureté.
Le ruban blanc, c'est le symbole que noue le pasteur du village, dans les cheveux ou au bras de ses grands enfants, pré adolescents, pour leur rappeler qu'ils doivent rester purs.
Le portrait, en noir et blanc, ce qui accentue le malaise, d'un village allemand à la veille de la première guerre mondiale, avec tous ses refoulements, toutes ses oppressions machistes et puritaines, ses révoltes réprimées, ses gestes de cruauté dont, la plupart du temps, on ne connaîtra pas les coupables.
Une allégorie dans laquelle le spectateur est censé voir la montée du fascisme.
J'ai rarement vu autant de spectateurs partir avant la fin du film, autant de signes d'incompréhension quand la lumière s'est rallumée.
Assurément un film pour intellectuels...
08:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma
01/11/2009
mères et filles
Mères et filles
De Julie Lopes-Curval
Avec Marina Hands, Catherine Deneuve et Marie-Josée Croze
Un film de femmes, réalisé par une femme, interprétée par trois actrices remarquables.
Il y a la mère, Catherine Deneuve, médecin, dure avec sa fille et avec elle même, première génération de femme indépendante qui a du se battre pour cela, abandonnée par sa mère juste avant sa puberté.
Il y a la fille, Marina Hands, partie au Canada pour ne pas être étouffée par une mère trop directive, qui revient dans la petite ville de son enfance, pour voir ses parents, mais qui s'échappe très vite dans la maison des grands parents, et qui y découvre un mystérieux carnet tenu par sa grand-mère, avec une importante somme d'argent.
Et il y a donc la grand-mère que l'on ne verra, par "flashbacks" que sous les traits de jeune femme de Marie-Josée Croze, et qui vit très mal sa condition de "femme au foyer" des années cinquante, complètement dépendante de son mari, scandaleuse puisqu'elle part en abandonnant foyer et enfants.
Malgré le refus de la mère, le passé refait surface et avec lui les secrets de famille...
Au delà de cette histoire particulière, une étude psychologique sur les relations mères/filles.
08:16 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
30/10/2009
Farewell
L'affaire Farewell
De Christian Carion
Avec Guillaume Canet et Emir Kusturica
1981 : fin de Brejnev, début de Mitterrand. Reagan est à la Maison blanche.
Un colonel du KGB communique à un ingénieur français en poste à Moscou, et qui n'a rien de James Bond, des documents qui prouvent l'importance des réseaux soviétiques en Occident, puis la liste de ces ceux qui transmettent au KGB tous ces éléments qui permettent le pillage des connaissances scientifiques occidentales, et leurs systèmes de sécurité.
Ceux qui affirment que cela a provoqué la chute de l'URSS exagèrent : le système a disparu parce qu'il était à bout de souffle, endetté et incapable de satisfaire la population, de mieux en mieux informée de la vie de l'autre côté du "rideau de fer".
Il est plutôt un symptôme qu'une cause : même au KGB, certains n'en pouvaient plus du système, comme le montrait également l'excellent film allemand "La vie des autres".
L'espionnage industriel n'a certainement disparu avec l'URSS, et est même probablement devenu l'occupation principale des "espions".
Flatteur pour la France que ce colonel du KGB ait choisi notre pays, où il avait été en poste, plutôt que les USA, pour faire ses révélations. François Mitterrand, voulant montrer que, malgré les ministres communistes, la France restait un allié exemplaire, communiqua les informations à Reagan. Il parait même que notre Président redoutait, dans cette opération, presque trop "belle" pour être vraie, une manœuvre de la CIA pour le "tester".
Quand l'Histoire nous offre des histoires telles que celles-ci, pas besoin de fiction.
Les deux acteurs principaux sont excellents, et nous font bien comprendre toutes les interrogations de leurs personnages.
08:13 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
23/10/2009
Le petit Nicolas
Le petit Nicolas
De Laurent Tirard
Avec Valérie Lemercier, Sandrine Kimberlain et Kad Merad
Et les enfants...
Un film idéal pour un grand-père ayant fréquenté l'école primaire à l'époque reconstituée dans le film (la fin des années 50), accompagnant (à moins qu'il n'ait été accompagné de ?) l'un de ses petits fils ayant l'âge du "petit Nicolas".
Je ne me souviens pas d'une institutrice ressemblant à Sandrine Kimberlain, ni même à sa remplaçante, l'étonnante Anémone.
En fait, de mon école communale de garçons, je n'ai de souvenirs que d'instituteurs.
Les "bêtises" n'ont pas d'âge, pas plus que les interrogations essentielles : le fait que papa sorte la poubelle sans protester, est-ce la preuve, indiscutable, de la prochaine arrivée d'un petit frère ? Le risque d'être abandonné (comme le "petit Poucet"), ou d'être moins aimé, est-il réel ?
Il n'est jamais facile de transposer à l'écran des bandes dessinées. Il est encore plus difficile de transposer avec des personnages réels.
Beaucoup s'y sont "cassé les dents", "plus vite que leur ombre".
Il n'était pas évident de traduire l'atmosphère poétique de Sempé.
C'est assez réussi, et le petit fils affirme, à qui veut l'entendre, qu'il n'avait jamais vu son grand-père rire autant.
11:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/10/2009
Neuilly sa mère
Neuilly sa mère
De Gabriel Julien
Avec Rachida Brackri et Denys Podalydes
Le choc des civilisations entre la "cité" de très grande banlieue (Chalons "en Champagne", autrefois "sur Marne") et le "ghetto" de Neuilly/ Auteuil/ Passy.
Le racisme est d'abord social, comme le montre la scène avec le fils de l'ambassadeur d'un pays africain.
L'éternel débat entre l'inné et l'acquis, avec "bain socioculturel" à l'appui.
Tout cela dans une aimable comédie qui multiplie les allusions perfides aux déclarations de l'ancien maire de Neuilly qui, pour être élu, est allé si loin que parfois on se demande si c'est de lui ou du "Front national". Comme je l'ai vu à la télévision, déclaré avec sérieux par une habitante caricaturale de cette charmante cité (pas celle de Chalons) : "mais comment le Président de la République peut-il tolérer que l'on dise des choses pareilles ?"
Un succès mérité.
08:11 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma