30/10/2009
Farewell
L'affaire Farewell
De Christian Carion
Avec Guillaume Canet et Emir Kusturica
1981 : fin de Brejnev, début de Mitterrand. Reagan est à la Maison blanche.
Un colonel du KGB communique à un ingénieur français en poste à Moscou, et qui n'a rien de James Bond, des documents qui prouvent l'importance des réseaux soviétiques en Occident, puis la liste de ces ceux qui transmettent au KGB tous ces éléments qui permettent le pillage des connaissances scientifiques occidentales, et leurs systèmes de sécurité.
Ceux qui affirment que cela a provoqué la chute de l'URSS exagèrent : le système a disparu parce qu'il était à bout de souffle, endetté et incapable de satisfaire la population, de mieux en mieux informée de la vie de l'autre côté du "rideau de fer".
Il est plutôt un symptôme qu'une cause : même au KGB, certains n'en pouvaient plus du système, comme le montrait également l'excellent film allemand "La vie des autres".
L'espionnage industriel n'a certainement disparu avec l'URSS, et est même probablement devenu l'occupation principale des "espions".
Flatteur pour la France que ce colonel du KGB ait choisi notre pays, où il avait été en poste, plutôt que les USA, pour faire ses révélations. François Mitterrand, voulant montrer que, malgré les ministres communistes, la France restait un allié exemplaire, communiqua les informations à Reagan. Il parait même que notre Président redoutait, dans cette opération, presque trop "belle" pour être vraie, une manœuvre de la CIA pour le "tester".
Quand l'Histoire nous offre des histoires telles que celles-ci, pas besoin de fiction.
Les deux acteurs principaux sont excellents, et nous font bien comprendre toutes les interrogations de leurs personnages.
08:13 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
23/10/2009
Le petit Nicolas
Le petit Nicolas
De Laurent Tirard
Avec Valérie Lemercier, Sandrine Kimberlain et Kad Merad
Et les enfants...
Un film idéal pour un grand-père ayant fréquenté l'école primaire à l'époque reconstituée dans le film (la fin des années 50), accompagnant (à moins qu'il n'ait été accompagné de ?) l'un de ses petits fils ayant l'âge du "petit Nicolas".
Je ne me souviens pas d'une institutrice ressemblant à Sandrine Kimberlain, ni même à sa remplaçante, l'étonnante Anémone.
En fait, de mon école communale de garçons, je n'ai de souvenirs que d'instituteurs.
Les "bêtises" n'ont pas d'âge, pas plus que les interrogations essentielles : le fait que papa sorte la poubelle sans protester, est-ce la preuve, indiscutable, de la prochaine arrivée d'un petit frère ? Le risque d'être abandonné (comme le "petit Poucet"), ou d'être moins aimé, est-il réel ?
Il n'est jamais facile de transposer à l'écran des bandes dessinées. Il est encore plus difficile de transposer avec des personnages réels.
Beaucoup s'y sont "cassé les dents", "plus vite que leur ombre".
Il n'était pas évident de traduire l'atmosphère poétique de Sempé.
C'est assez réussi, et le petit fils affirme, à qui veut l'entendre, qu'il n'avait jamais vu son grand-père rire autant.
11:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/10/2009
Neuilly sa mère
Neuilly sa mère
De Gabriel Julien
Avec Rachida Brackri et Denys Podalydes
Le choc des civilisations entre la "cité" de très grande banlieue (Chalons "en Champagne", autrefois "sur Marne") et le "ghetto" de Neuilly/ Auteuil/ Passy.
Le racisme est d'abord social, comme le montre la scène avec le fils de l'ambassadeur d'un pays africain.
L'éternel débat entre l'inné et l'acquis, avec "bain socioculturel" à l'appui.
Tout cela dans une aimable comédie qui multiplie les allusions perfides aux déclarations de l'ancien maire de Neuilly qui, pour être élu, est allé si loin que parfois on se demande si c'est de lui ou du "Front national". Comme je l'ai vu à la télévision, déclaré avec sérieux par une habitante caricaturale de cette charmante cité (pas celle de Chalons) : "mais comment le Président de la République peut-il tolérer que l'on dise des choses pareilles ?"
Un succès mérité.
08:11 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
09/10/2009
le dernier Woody Allen
Whatever works
(Du moment que ça marche...)
De Woody Allen
Avec Larry David et Evan Rachel Wood
Woody Allen ne joue pas dans ce film, dernier en date du maestro, mais Larry David est son double parfait dans le rôle de ce misanthrope grincheux ("comment faire confiance à l'espèce humaine pour qui il a été nécessaire d'inventer les chasses d'eau automatiques..."), confronté à une petite jeune débarquant du sud profond.
Woody Allen très présent dans les thèmes et les façons de les traiter : il ne manque que le psy !
Il y a le sexe, mais sans scène de sexe, la mort, mais sans mort, il y a donc la vie, avec tous ces hasards, impossibles à maîtriser, ni même à rationnaliser. Il y a New-York, dont on ne parle pas mais que l'on voit.
Les répliques sont cinglantes, les dialogues d'autant plus savoureux que l'auteur se défoule sur les néoconservateurs, dans une Amérique "où un noir peut se faire élire Président, mais n'a aucune chance de se faire prendre en taxi".
Un film "Woody Allen pur jus", qui donne le sourire et met de bonne humeur.
08:54 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
02/10/2009
petite vertu
Un mariage de rêve
(Titre original : ""easy virtue" : "petite vertu")
De Stephen Elliott
Avec Kristin Scott Thomas, Jessica Biel, Colin Firth
En Angleterre, dans la "bonne" société, juste après la première guerre mondiale : le fils de famille se marie, sans rien dire à ses parents, avec une Américaine championne de courses automobile, et la ramène dans le manoir familial = choc des cultures !
Kristin Scott Thomas est très drôle dans le rôle de la forte femme, habituée à tout régenter, coincée dans ses principes victoriens, qu'elle pousse jusqu'aux clichés ("Fais semblant, tu es anglaise !" ; "Vous venez d'un pays plus récent que le fauteuil sur lequel vous êtes assise").
L'Anglaise se moque de l'Américaine qui le lui rend bien, à travers des dialogues qui ne peuvent que nous faire sourire, car les spectateurs sentent bien que derrière l'animosité personnelle, se trouvent les différences culturelles à l'intérieur du monde anglo-saxon, et la satire sociale d'un monde insupportable et qui disparait.
11:32 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma