Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/12/2017

Guide à l'usage des eurosceptiques

Les salauds de l'Europe

Jean Quatremer

éditions Calmann Levy

 

Jean Quatremer, journaliste à Libération où il tient la rubrique "Europe",  reprend tous les arguments des eurosceptiques...et rétablit quelques vérités.

Il défend l'idée européenne.  "L'Europe est la dernière utopie pacifiste du monde moderne."Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas un inconditionnel du fonctionnement actuel de l'Union.

Son livre a pour avantage de rappeler que la responsabilité essentielle des disfonctionnements revient aux Etats membres car ils sont à l'origine et à la conclusion de toutes les décisions. Y compris dans la nomination des Commissaires européens ainsi que des nomination des Présidents du Conseil et de la Commission. "Le pouvoir reste, pour l'essentiel, entre les mains des Etats qui décident de tout." "On ne peut renverser le Conseil".

Une Commission souvent présentée, en particulier au Royaume-Uni, comme un ramassis de fonctionnaires irresponsables, alors que les Commissaires sont de plus en plus choisis, par les Etats membres, parmi le vivier ministériel, y compris parmi les anciens premiers ministres. Ce que regrette Jean Quatremer.

Les citoyens européens ne savent généralement pas que les Commissaires, avant d'être en fonction doivent passer devant les commissions spécialisées du Parlement européen, qui ne les ménagent pas. A six occasions, les Etats concernés ont été obligés de retirer la candidature du Commissaire pressenti, et d'en désigner un(e) autre. Imagine-t-on les ministres français devant passer un "grand oral" devant les députés, un à un,  avant d'être effectivement nommés au gouvernement ? 

Jean Quatrmer souligne à juste raison, et à plusieurs reprises, que les dirigeants français ont été plus souvent le pied sur le frein de la démocratisation que des moteurs?

Il y a plusieurs points sur lesquels je suis en désaccord avec l'auteur :

- l'élargissement n'a pas été "imposé par Bruxelles". Qui est Bruxelles ? La vérité est que les pays les plus libre-échangistes, les Scandinaves, et surtout les Britanniques étaient acharnés pour obtenir cet élargissement. Je me souviens d'un ministre anglais m'expliquant que l'élargissement serait financé par les fonds récupérés de la PAC. Croyait-il lui même à ce qu'il racontait à ses électeurs ?

- "Le Conseil détient un pouvoir qu'aucun citoyen ne lui a confié" Quand nous avons voté lors de la présidentielle, ne savions nous pas quel serait l'attitude, au Conseil, de notre Président ?

- "La vacuité de la pensée européenne de François Hollande". Appréciation qui me semble tout à fait injuste. Comme les autres présidents il a été obligé de composer avec ses 27 collègues.

- "Le statut de fonctionnaire européen doit être abandonné". Quel serait alors leur indépendance à l'égard de leur pays d'origine ?

L'auteur a raison de rappeler que l'Union européenne concentre plus de la moitié des dépenses sociales de la planète, et qu'elle est la zone qui organise la régulation des marchés, comme nulle part ailleurs. Une zone parmi les plus réglementées en matière de normes sanitaires et  phytosanitaires destinées à protéger les consommateurs.

"La monnaie européenne a permis un baisse sans précédent des taux d'intérêt."

La règle du jeu est bien connu...de ceux qui veulent savoir : "La communautarisation des échecs nationaux et la nationalisation des succès."

 

09:52 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

21/08/2017

Caricatures sur l'Europe

Désunion européenne

Cartooning for Peace

60 dessins de presse

Préface de Daniel Cohn-Bendit

éditions Gallimard

 

L'Union européenne est souvent caricaturée...dans les discours des anti-européens.

Je préfère ces caricatures ironiques et talentueuses d'une trentaine de dessinateurs de presse, Européens ou non.

Mes préférés : les Suisses Chapatte et Mix&Remix, le Belge Kroll.

En raison de l'actualité, le Brexit et le problème des migrations tiennent un place de choix.

"Le populisme a réussi à faire croire aux gens que le bienfait de l'Europe était acquis pour toujours." (Daniel Cohn-Bendit)

 

 

26/03/2017

60 ans...

Il y a 60 ans naissait le "marché commun" entre six pays. Depuis, ce marché est devenu "unique". Pour que la concurrence au sein de ce marché ne soit pas faussée, des normes communes ont été adoptées. Souvent à la demande des producteurs français, de fromages par exemple.

Ces normes communes ont débouché, depuis 30 ans sur une politique commune de protection des consommateurs.

Malheureusement, la vérification que la concurrence n'était pas faussée a débouché principalement sur l'interdiction des subventions nationales ou locales, alors que les dumpings fiscaux et sociaux faussent bien plus cette concurrence. Il n'a pas été possible d'y mettre fin.

Il est certain que, 60 ans plus tard, l'Union européenne est arrivée bien au delà de l'union douanière de départ. Beaucoup d'autres pays l'ont rejoint. Parfois essentiellement pour bénéficier du grand marché et participer à la définition des normes communes.

Les pays qui veulent aller plus loin dans la mise en commun de leurs politiques doivent pouvoir le faire sans être bloqués par ceux qui ne veulent pas, comme cela a été le cas pour la monnaie commune.

En particulier il est urgent que les politiques de sécurité, et de défense,  soient mieux mises en commun et mieux intégrées.

 

11:45 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

15/03/2017

Un parlement de la zone Euro ?

L'idée d'un parlement de la zone euro refait surface. Bonne idée, mais pourquoi proposer qu'il soit composé de parlementaires des parlements nationaux.

Il y a un parlement,  européen,  composé de cette façon : l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Vous ne conaissez pas ? Vous n'êtes probablement pas seul(e) dans ce cas.

Jusqu'en 1979 le Parlement européen, celui de la Communauté, puis de l'Union européenne, était composé de membres des parlements nationaux. Résultat : peu d'activités à cause du cumul des mandats !

Il y a un parlement européen élu au suffrage universel direct. Pour en faire un parlement de la zone euro, il suffit de réunir, dans les locaux du parlement européen,  les parlementaires européens des seuls pays ayant l'Euro pour monnaie commune, aussi bien en commission qu'en séance plénière.

Resterait le problème du pouvoir du parlement face au Conseil composé des ministres des Etats membres. Quand on connait le pouvoir du parlement français face au gouvernement, il n'y a pas vraiment de leçon à recevoir de ce coté.

Ce qui semble évident, c'est que le maintien d'une monnaie commune suppose un minimum de convergence économique, en particulier les critères adoptés d'un commun accord. Par exemple ceux limitant les déficits.  Il faudrait faire plus, notamment adopter des règles empêchant le dumping fiscal...

 

18:35 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

26/06/2016

Ils ont voté...et puis après ?

Comme le chantait Léo Férré, il y a bien longtemps de ça...

Je suis ébahi devant le titre en Une du Monde "L'Union européenne peut-elle se relever ?"

Il me semblait que l'Union européenne existait avant d'être rejointe par le Royaume-Uni !

Il m'a semblé, au cours de toutes ces années, que le Royaume-Uni était plus un frein qu'un élément moteur, cherchant, depuis le premier jour, à changer les règles communes...ou à en être exempté.

Il me semble que les conséquences seront plus importantes pour le Royaume-Uni que pour l'Union européenne. C'est la Livre Sterling qui a chuté, pas l'Euro. De nombreuses entreprises envisagent de quitter le Royaume-Uni pour le "continent", pas l'inverse.

Conséquences concrètes pour cet Anglais retraité, installé dans le sud de la France: sa retraite, en sterling vient de perdre 15% de sa valeur, son passeport n'est plus européen, il devra demander un permis de séjour, etc.

Le reveil a d'autant plus une allure de "gueule de bois" que le leader du UKIP a reconnu qu'un de ses slogans phares de la campagne était vide de sens.

Ils l'étaient quasiment tous, et j'ai été atterré par les arguments que j'ai entendu de la part des partisans du BREXIT. Par exemple, que l'Union européenne allait ruiner la sécurité sociale britannique...

La presse britannique anti-européenne se déchaîne contre l'Europe depuis toujours avec les arguments les plus démagogiques, digne du Front National.

Combien de fois ai-je du expliquer que la "bureaucratie de Bruxelles", ne décide rien, que les décisions sont prises par les ministres et par le Parlement européen, et non par d'obscurs fonctionnaires, moitié moins nombreux que les fonctionnaires de la ville de Londres ! Et que la moitié d'entre ceux sont des traducteurs ou des interprêtes car l'anglais n'est pas l'unique langue de l'Union européenne, n'en déplaise aux Anglais. Combien de fois m'a-t-il fallu expliquer que la réglementation européenne était indispensable à ce "marché unique" qui était la seule raison pour les Britanniques de rejoindre la Communauté européenne ?

Comment ne pas être choqué par la campagne sur l'immigration des partisans de la sortie de l'UE, avec photos de colonnes de réfugiés à la clef ? Il n'y aura plus personne fuyant les guerres et la misère parce que la Grande- Bretagne a quitté l'UE ? Ils cesseront de s'entasser à Calais dans des abris de fortune ? Mensonges et démagogie, dignes du Front National et de Donal Trump.

Et maintenant ? Pour nous, les Européens ?

Je vois beaucoup d'appels à renforcer l'Europe des Nations. Voie sans issue qui renforcerait les égoïsmes nationaux. 

Je vois beaucoup d'appels à renforcer l'axe franco-allemand. Je pense qu'il ne faut pas négliger les autres. En particulier l'Italie, dont le Premier Ministre a fait des propositions concrètes de relance. Relance économique et institutionnelle.

Je vois beaucoup d'appels à renforcer la démocratie. Cela passe par plus de pouvoirs donnés au Parlement européen. Malheureusement, ce n'est jamais la France qui a été à la pointe des propositions dans ce domaine, mais le Chancelier Kohl...Il est vrai que notre Parlement national est bien faible face à l'exécutif, même sans 49.3 ! Et que nie des parlements nationaux ont beaucoup plus de pouvoir que le notre sur les décisions prises par les ministres dans les réunions européennes.

Les choses ne peuvent pas continuer à l'identique ? Certainement ! 

Il faudrait mettre fin au dumping fiscal et social, dont Londres était un des plus beaux exemples. Malheureusement pas le seul...

Il faudrait un vrai budget européen qui ne serait pas limité à 1% de la richesse des pays de l'Union, ne dépendant pas de la bonne volonté des Etats membres, et capable d'organiser une véritable solidarité au sein de l'Union.

Il faudrait la mise en place de véritables politiques européennes concrètes et visibles pour les Européens, comme ERASMUS.

Il faudrait une mise en commun de projets qui aboutiraient mieux s'ils étaient entrepris au-delà de l'échelle nationale, comme l'Agence Spatiale Européenne...

Il faudrait que les pays de la zone EURO revoient les règles du "pacte de stabilité" afin de permettre des politiques communes de relance, quand cela est nécessaire.

Il y a beaucoup de choses à faire, sans les Anglais, mais, peut-être dans quelques années avec les Ecossais !

 

14:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, brexit