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11/10/2019

Un des pouvoirs du Parlement européen

Les Français viennent de découvrir un des pouvoirs du Parlement européen : accepter, ou non, chacun-e des Commissaires choisi-e-s par les Etats membres.

Imaginons, en France, chaque membre du gouvernement passant devant la commission parlementaire responsable des compétences du futur ministre. Avec la possibilité de dire :" pourquoi pas ministre, de l'éducation par exemple, mais pas ministre de l'agriculture...ou inversement.

Cela existe au niveau européen depuis plusieurs législatures, et, à chaque fois, l'Etat membre avait la possibilité, soit de nommer une autre personne, soit de proposer la nomination à un autre poste.

Cela ne gênait pas les gouvernement français, puisque jamais un candidat choisi par le Président français de l'époque n'avait été refusé.

Tant qu'il s'agissait d'un Roumain, d'un Bulgare, d'un Hongrois, même d'un Italien, les médias français en parlait peu, ou même pas du tout.

Il a été peu question de ce pouvoir pendant les élections au Parlement européen. Il est vrai que l'Europe n'était pas le point principal des différents partis. Le Parlement européen encore moins.

Et si maintenant le Parlement français revendiquait le même pouvoir à l'égard des membres du gouvernement de notre pays ?

 

20:28 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

08/03/2019

meurtres au parlement européen

Les compromis

Maxime Galligaro et Eric Cardère

éditions Rivages / noir

 

Dans moins de trois mois, les élections au Parlement européen. Mais comment fonctionne cette institution ? Pour le savoir, rien de mieux que ce roman policier !

Deux meurtres au Parlement européen. Et comme celui-ci se partage entre Bruxelles et Strasbourg, il y en a un dans chacune de ces villes. "Les lieux deviennent vivants" écrit Daniel Cohn-Bendit dans sa préface.

Les auteurs ont travaillé quelques années dans la "maison", comme assistants parlementaires. Ils ont manifestement le sens de l'observation. Leurs quelques erreurs sont secondaires.

Les "compromis" sont ceux que passent les groupes politiques pour arriver à une majorité.

 

"Les conseillers (des groupes politiques) sont le chaînons manquant entre l'assistant et l'élu. Ils travaillent directement pour un groupe parlementaire. Quand j'étais arrivé au Parlement, j'avais été intimidé par leur aisance, par leur manière très directe de parler aux députés- ce que les assistants parlementaires aimeraient, mais ne peuvent pas faire. Politiques, mais pas élus, ils ont un pouvoir considérable." J'ai fait ce métier pendant plus de trente ans, je ne savais pas que nous donnions cette image...

"La Commission européenne, c'est fait pour taper dessus."

"Dans un Parlement, s'il y a des assistants, c'est bien qu'il y a des assistés."

"Ceux qui pensent que la flatterie ne mène à rien n'ont jamais côtoyé de politiques."

"Pour un assistant, la journée se termine quand le patron passe la porte du bureau". Ce n'est même pas vrai, surtout depuis l'invention des téléphones portables !

"Le prix d'éloquence sera donné au laconisme." (Saint-Just)

15:55 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, europe

27/02/2019

Bruxelles, la belle

La capitale

Robert Menasse

éditions Verdier

 

L'action se passe à Bruxelles, sous les lampions de la place Sainte-Catherine, ou dans les locaux de la Commission européenne et du Conseil. Le Parlement européen étant quelque peu oublié...

Mais "la capitale" n'est pas Bruxelles mais Auschwitz.

"L'Union européenne doit construire une capitale, et elle doit s'offrir une capitale idéale."

"Le nationalisme et le racisme avaient donné le jour à Auschwitz et ne devaient plus jamais se répéter. Ce "jamais plus" était la base de tout le reste." "Plus jamais Auschwitz", voilà le socle sur lequel l'oeuvre d'unification européenne a été unifié."

"Pour tout membre de la Commission désireux de faire avancer un projet, constater que personne ne s'y intéressait était un grand soulagement."

"Tout le monde commençait par approuver l'idée, puis la soumettait à un tel bombardement d'objections de détail et de proposition de changements qu'il n'en restait plus rien."

 

"On élaborait tant de compromis infiniment laborieux que personne ne comprenait que ceux-ci préservaient ses intérêts."

 

"Le maladroit, rien d'étonnant, il passe son temps à lire"

"Le XXe siècle aurait dû être la transformation de l'économie nationale du XIXe siècle en économie de l'humanité du XXIe" Une petite élite politique a oublié l'énergie criminelle du nationalisme et les conséquences que l'on avait déjà tirées de cette expérience."

"Les gens sont comme ça, ils veulent se définir par leur appartenance à une nation, ils veulent décider qui en fait partie et qui n'en fait pas partie, ils veulent se sentir mieux que les autres et ils veulent, quand ils ont peur des autres, leur fracasser le crane."

"Des Etats-Nations concurrents au sein d'une union, cela bloque à la fois la politique européenne et la politique des Etats."

 

Sous couvert d'un roman policier l'auteur donne une vision assez pessimiste du fonctionnement des institutions européennes.

 

 

08:14 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, europe

23/01/2018

Meurtre à Bruxelles

Brexit oblige

Christian Jacq

XO éditions

 

Un haut fonctionnaire anglais farouchement opposé au Brexit est assassiné. Voilà qui est du plus grand intérêt !

Dès la deuxième page l'assassiné se révèle, sous la plume de l'auteur, non pas un membre de "la caste des hauts fonctionnaires européens, la plus privilégiée du monde dit civilisé", mais un lobbyiste. Hélas Christian Jacq mélange tout, les lobbyistes, la Commission européenne, le Conseil, le Parlement européen et se contente de reprendre des clichés dignes des journaux britanniques lors de la campagne en faveur du Brexit. Et ce n'est même pas au deuxième degré, comme je l'espérais tellement c'est énorme.

Les pays de l'Union européenne se laissent "tondre par l'implacable couple franco-allemand."

"Les médias évitaient d'envenimer la situation. Il fallait encourager les proeuropéens à façonner l'opinion."

"Cette Europe des planqués et des corrompus qui impose ses diktats aux pays naguère libres et engraisse une bureaucratie digne de l'Union soviétique." "Une bande de pourris, achetés par les multinationales". Bénéficiant d'"immenses appartements de fonction".

"Le bâtiment de l'UE, la forteresse des magouilleurs."

"Les fonctionnaires sont la plupart du temps en recyclage, en vacances ou en arrêt maladie."

"Les épouses de plusieurs députés européens exigeaient de nouvelles robes, en raison de festivités imminentes." "amants, maîtresses, amis et lobbyistes se taillent la part du lion."

"Le bâtiment Europa, à l'abri des agitations des Etats membres, est le siège du Conseil européen et du Conseil de l'Union européenne, un seul n'ayant pas suffi, et les deux permettant d'employer davantage de hauts fonctionnaires."

S'y ajoutent tous les clichés concernant les différentes nationalités: l'Allemand est autoritaire, le Grec malhonnête, etc. Il ne manque qu'une Italienne volubile pour compléter le tableau. Le haut fonctionnaire français est "le Français type : arrogant, sûr de lui, filou, persuadé qu'il représente la première puissance mondiale." Et il rêve d'être promu Commissaire européen. Mais ce que savent les fonctionnaires européens, mais que semble ignorer l'auteur, c'est que les Commissaires, nommés par les Etats membres et qui doivent passer un "grand oral" périlleux devant le Parlement européen, ne sont jamais des fonctionnaires européens. De même, seuls les Commissaires, l'équivalent de nos ministres, disposent à Bruxelles d'un logement de fonction, le temps de leur mandat,  ce qui n'est pas le cas des fonctionnaires, même de haut niveau. De même, aucun ne dispose d'aucune sorte d'impunité.

Il faut rappeler que rien n'est imposé aux Etats membres, ni par le "couple" franco-allemand, et encore moins par la Commission. Le Conseil est le secrétariat des Etats membres qui ne sauraient être tenus à l'écart de l'immeuble Europa, car c'est là qu'ils se réunissent dans les différentes compositions du Conseil : ministres des affaires étrangères, des finances, de l'agriculture, de la pêche, etc. Le Conseil européen est la réunion des Chefs d'Etats et de gouvernements, et non pas une organisation séparée.

Enfin , les épouses des parlementaires, ou leurs maris, car il y a également des parlementaires femmes, ne demandent aucune nouvelles toilettes pour des réceptions, car ces festivités n'existent que dans l'imagination du romancier.

Une occasion d'une plongée dans les méandres bruxellois vient d'être manquée, et prouve qu'il faudra beaucoup de pédagogie avant les élections européennes de l'année prochaine.

Je suis d'autant plus déçu que j'avais beaucoup aimé les cinq volumes de Christian Jacq sur Ramsès, et inquiet. J'espère qu'il s'est mieux documenté sur l'Egypte qu'il ne l'a fait sur les institutions européennes !

 

 

 

 

 

08:32 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, littérature

28/12/2017

Guide à l'usage des eurosceptiques

Les salauds de l'Europe

Jean Quatremer

éditions Calmann Levy

 

Jean Quatremer, journaliste à Libération où il tient la rubrique "Europe",  reprend tous les arguments des eurosceptiques...et rétablit quelques vérités.

Il défend l'idée européenne.  "L'Europe est la dernière utopie pacifiste du monde moderne."Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas un inconditionnel du fonctionnement actuel de l'Union.

Son livre a pour avantage de rappeler que la responsabilité essentielle des disfonctionnements revient aux Etats membres car ils sont à l'origine et à la conclusion de toutes les décisions. Y compris dans la nomination des Commissaires européens ainsi que des nomination des Présidents du Conseil et de la Commission. "Le pouvoir reste, pour l'essentiel, entre les mains des Etats qui décident de tout." "On ne peut renverser le Conseil".

Une Commission souvent présentée, en particulier au Royaume-Uni, comme un ramassis de fonctionnaires irresponsables, alors que les Commissaires sont de plus en plus choisis, par les Etats membres, parmi le vivier ministériel, y compris parmi les anciens premiers ministres. Ce que regrette Jean Quatremer.

Les citoyens européens ne savent généralement pas que les Commissaires, avant d'être en fonction doivent passer devant les commissions spécialisées du Parlement européen, qui ne les ménagent pas. A six occasions, les Etats concernés ont été obligés de retirer la candidature du Commissaire pressenti, et d'en désigner un(e) autre. Imagine-t-on les ministres français devant passer un "grand oral" devant les députés, un à un,  avant d'être effectivement nommés au gouvernement ? 

Jean Quatrmer souligne à juste raison, et à plusieurs reprises, que les dirigeants français ont été plus souvent le pied sur le frein de la démocratisation que des moteurs?

Il y a plusieurs points sur lesquels je suis en désaccord avec l'auteur :

- l'élargissement n'a pas été "imposé par Bruxelles". Qui est Bruxelles ? La vérité est que les pays les plus libre-échangistes, les Scandinaves, et surtout les Britanniques étaient acharnés pour obtenir cet élargissement. Je me souviens d'un ministre anglais m'expliquant que l'élargissement serait financé par les fonds récupérés de la PAC. Croyait-il lui même à ce qu'il racontait à ses électeurs ?

- "Le Conseil détient un pouvoir qu'aucun citoyen ne lui a confié" Quand nous avons voté lors de la présidentielle, ne savions nous pas quel serait l'attitude, au Conseil, de notre Président ?

- "La vacuité de la pensée européenne de François Hollande". Appréciation qui me semble tout à fait injuste. Comme les autres présidents il a été obligé de composer avec ses 27 collègues.

- "Le statut de fonctionnaire européen doit être abandonné". Quel serait alors leur indépendance à l'égard de leur pays d'origine ?

L'auteur a raison de rappeler que l'Union européenne concentre plus de la moitié des dépenses sociales de la planète, et qu'elle est la zone qui organise la régulation des marchés, comme nulle part ailleurs. Une zone parmi les plus réglementées en matière de normes sanitaires et  phytosanitaires destinées à protéger les consommateurs.

"La monnaie européenne a permis un baisse sans précédent des taux d'intérêt."

La règle du jeu est bien connu...de ceux qui veulent savoir : "La communautarisation des échecs nationaux et la nationalisation des succès."

 

09:52 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe