16/12/2024
De la Commune à la Belle époque
Place de la République
Arnaud-Dominique Houte (texte)
Kim Consigny (dessin)
éditions La Découverte
Seizième volume de "Histoire dessinée de la France", cet album imagine le vol des statues qui ornent la place de la République et de la Nation.
Une journaliste mène l'enquête bientôt aidée par des personnages célèbres du XIXe siècle : Victor Hugo, Louise Michel, Léon Gambetta, la militante féministe Hubertine Auclert, la journaliste Séverine, Jean Jaurès, Charles Péguy.
La défaite de Napoléon III pose la question de l'instauration de la République. Mais quelle République ?
Celle d'Hubertine Auclert qui demande le droit de vote pour les femmes ?
Celle de Thiers ou de Mac Mahon pour qui "il n'est pas question de laisser le pouvoir à ces gredins de républicains" ?
1878 : la première statue officielle de la République. Les républicains les plus déterminés voudraient "une République révolutionnaire, débout, coiffée d'un bonnet phrygien, le torse nu".
La République s'installe : liberté de la presse, liberté de réunion, liberté syndicale, maire élu, enseignement gratuit et laïque, des écoles, des trains et des gares partout, des instituteurs, des facteurs, des gendarmes...
On exploite de plus en plus le charbon : c'est la seconde révolution industrielle. On construit la Tour Eiffel, le métro.
Le début des luttes sociales, durement réprimées le 1er mai 1891 à Fourmies. 1891 : lois réglementant le travail, création des inspecteurs du travail, développement de la mutualité, prise en charge des accidents du travail, payés par les patrons, vote des retraites. "Onvivait mieux en 1910 qu'en 1880.
L'affaire Dreyfus et l'antisémitisme de l'extrême droite.
"Il y a deux conceptions de la République qui s'affrontent. Pour la Droite, c'est un régime qui doit défendre les institutions et l'autorité de l'Etat. Pour la Gauche, c'est un projet qui doit protéger les droits de l'Homme, même si l'autorité de l'Etat doit en souffrir."
On laisse toute liberté aux religions et aux croyants mais"La République ne reconnait ni ne salarie, ni ne subventionne aucun culte."
La colonisation et ses horreurs. "C'est au nom de la République qu'on a pu contester la colonisation."
et la montée de la guerre, malgré les efforts de Jaurès...
08:20 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, bd
13/12/2024
des derniers rois à Marianne
Printemps du peuple
Claire Fredj (texte)
Fabrice Erre (dessin)
Histoire dessinée de la France (tome 15)
éditions La Découverte
Pour raconter cette période qui couvre la quasi totalité du XIXe siècle, les auteurs ont fait le pari, réussi, d'une présentation originale : reprendre les codes des chaines actuelles d'informations en continu : reporters sur place pour faire vivre "le direct", spécialistes journalistes, historiens et écrivains, "en plateau" pour livrer leurs analyses, débats entre intellectuels (George Sand, Victor Hugo). Cela rend l'Histoire vivante et compréhensible.
Trois révolutions (1830, 1848, 1970 + une manquée (la Commune de Paris) + un Coup d'Etat !
L'industrialisation, à pleine vapeur, avec des industriels qui trouvent désastreux tout traité de libre-échange, la colonisation, la guerre de Crimée contre la Russie, Nice et la Savoie qui deviennent françaises...
"Honoré de Balzac, peut-être le plus grand homme d'Etat de nos temps, un grand homme d'Etat social, le seul qui ait plongé au fond de notre malaise, le seul qui ait vu par le haut le dérèglement de la France, les moeurs sous les lois, le fait sous les mots, l'anarchie des intérêts sous l'ordre apparent, les abus remplacés par les influences, les privilèges par d'autres" (les frère Goncourt)
"Ceux qui souffrent sont des travailleurs, cette misère n'est pas la sanction de la paresse, mais témoigne de l'injustice sociale et des dysfonctionnements de la société capitaliste"
Face à la misère : "le déploiement massif des oeuvres philanthropiques" ; "aucune grande loi de prévoyance et d'assistance n'est votée sous la République."
08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
31/10/2024
Sur les traces des criminels de guerre
La traque est mon métier
Colonel Eric Emeraux
éditions Plon ("L'Abeille" - poche)
Le colonel Emeraux a été à la tête du peu connu "Office Central de Lutte Contre les Crimes contre l'Humanité" de notre gendarmerie nationale.
La lecture de son travail est parfois difficile tant les descriptions d'horreurs y sont monnaie courante : Bosnie, Rwanda, Liberia, Syrie.
Plus facile à lire le récit des heures de recoupements, de planques, de filatures, d'arrestations, pour que justice soit faite. "Le temps passe mais la justice demeure".
Mais qui fera passer devant la Cour Pénale Internationale le dictateur syrien soutenu par la Russie et l'Iran? Qui jugera un jour le dictateur rwandais, traité comme s'il n'avait aucune responsabilité dans le génocide des Tutsis ?
"C'est une fiction banale et récurrente qui se construit au fil du temps de génération en génération avec comme fil conducteur la peur de l'autre qui devient une menace permanente et sourde."
"Religion et nationalisme...Les meilleurs ingrédients qui composent avec l'obéissance et la peur comme liants, la soupe bien nauséabonde du nettoyage ethnique et du génocide."
"à un meurtre, tu interpelles l'auteur pour le mettre en taule; à partir de dix tu l'arrêtes pour le mettre dans un hôpital psychiatrique : à 10 000 , tu l'invites à la table des négociations..."
08:16 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
28/10/2024
L'affaire du colier "de la reine"
Le reine du labyrinthe
Camille Pascal
édition Robert Laffont
1782 : le budget de la France est en déficit vertigineux. Les plus riches, noblesse et clergé , refusent une augmentation de leurs contributions et continuent à réclamer au roi toujours plus de privilèges, toujours plus de rentes.
La reine a la réputation, quelque peu justifiée, d'être dépensière. Elle a gagné le surnom de "madame déficit".
Il est question d'un collier somptueux de diamants. La vérité est que la reine n'a jamais voulu de ce collier qui avait été fait pour la du Barry, la maîtresse du feu roi Louis le XV ème.
Les joaillers cherchent preneur, sous peine de faillite.
Jeanne de la Motte, descendante sans scrupule d'un batard d'Henri II, fait croire au cardinal de Rohan qu'il a là l'occasion de se faire bien voir de la souveraine en lui trouvant l'argent pour payer le collier.
Jeanne sera condamné pour avoir détourné l'argent. Le cardinal sera la risée de tous car il s'est comporté comme un parfait imbécile mais "le ridicule ne tue pas". Et on condamne rarement les gens pour sottise aggravée.
Une seule chose peut être reprochée à la reine : avoir voulu faire "porter le chapeau", c'est le cas de la dire, au cardinal, qui perdra , quand même, son titre de "grand aumonier" à cette occasion. Pour sa défense, il faut dire que le Baron de Breteuil, ministre du roi, poussait dans le même sens.
Un point commun à tous ces personnages : croire plus à l'inné, la "naissance", "le sang", qu'à l'acquis. Ils se sont donné "la peine de naître" !
08:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, littérature
14/10/2024
Quand la Russie agresse son voisin
Les guerriers de l'hiver
Olivier Norek
éditions Michel Lafon
Hiver 39 : Staline décide d'une "opération militaire spéciale" et lance un ultimatum à la Finlande, "pour se protéger" ! Mais la petite Finlande résiste ! Le combat durera tout l'hiver, par des températures allant jusqu'à - 50°.
Ceci n'est pas un roman mais un récit poignant qui n'est pas sans écho dans la situation actuelle. Pas un roman policier habituel d'Olivier Norek. Pour la première fois, un auteur de polars est sur la liste pour le prix Goncourt...
La Russie étant dans le camp des vainqueurs de la seconde guerre mondiale, personne ne l'a obligée à restituer à la Finlande l'intégralité des territoires annexés.
"Les conflits passés racontent qu'il faut cinq soldats entraînés pour affronter un homme seul qui se bat pour sa terre, sa patrie et les siens."
"l'Ukraine aussi voulait son indépendance. Et il l'a affamée. J'ignore comment Staline s'y prendra, mais s'il veut marcher sur la Finlande, Staline trouver bien une raison..."
07:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire