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28/09/2022

l'Histoire est un roman vrai

Le passé imposé

Henry Laurens

Titulaire de la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe au collège de France

éditions Fayard

 

"L'histoire est un roman vrai"

"les subaltern studies privilégient l'étude des couches sociales dites "inférieures". C'est une histoire par le bas qui traduit la revalorisation des dominés."

"On pourrait presque dire que la monarchie d'Ancien Régime est morte de n'avoir pas su maîtriser les famines"

"les hommes ressemblent plus à leur temps qu'à leurs pères"

"En Chine comme dans l'empire  ottoman, il n'existe pas d'hérédité des fonctions d'autorité, ce qui choque les noblesses  de robe et d'épée européennes."

"La rupture de 1914 est constituée par l'abandon de la fiction d'une guerre qui n'opposerait que des armées entre elles, les non-combattants étant en quelque sorte des spectateurs des évènements en cours"

"Les "armes psychologiques" sont avant tout destinées à terroriser les populations civiles afin de les pousser à exiger de leurs gouvernements un armistice et une paix, même défavorables"

"La Seconde guerre mondiale est avant tout une guerre contre les civils (66% des morts contre 5% pour la Première)";  "La priorité est donnée aux victimes et à la souffrance, non plus aux combattants."

"Dans sa propagande à destination de l'extérieur, le jihadisme veut jouer sur l'effroi et la cruauté en adoptant les codes du cinéma gore et des jeux vidéo."

"Au début des années 70, il doit y avoir plus de français expatriés dans l'ancien empire qu'à l'époque coloniale"

"la présence en nombre de musulmans en France a déjà un siècle"

"les grands mouvements migratoires sont postérieurs aux indépendances"

 

 

16:41 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

20/09/2022

Peindre des merveilles

Préhistoires

Jean Rouaud

folio

 

Réédition augmentée,  en folio, de l'ouvrage de Jean Rouaud consacré aux splendeurs des peintures découvertes dans certaines grottes.

"Alors, on était pas regardant avec le temps : un ou deux millions d'années pour affûter à peu près correctement le tranchant d'un silex, mais cette fois on y était."

"Les mêmes inventèrent délicatement le chagrin. nous le déduisons, non de larmes fossiles mais du fait avéré qu'ils furent les premiers à enterrer leurs morts."

"Ils avaient vu au printemps émerger des entrailles de la terre la force prodigieuse de la nature entamée en rien par cette traversée des ténèbres. Il suffirait de confier les corps à la terre comme on les rendrait à leurs mères pour qu'elles le rechargent en flux vital." "Comment ne pas chercher à se glisser dans ses entrailles jusqu'à sa matrice bienveillante ? Mais bien sûr qu'ils ne vivaient pas au fond des grottes."

"Toutes ces heures passées à scruter, guetter, observer, à tenter de prévenir le danger, de repérer la nourriture, un abri, il en sortait forcément quelque chose."

"L'homme est mal dans sa peau. Il est le seul être de la création à qui sa peau se suffit pas. Il est le seul à ne pouvoir vivre sans le secours de l'autre."

 

17:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

20/08/2022

Histoire de la Chine en BD

La marche en avant

de la première République à la République populaire (1912/1949)

Jing Liu

éditions Sully

 

Le passage de Nancy Pelosi à Taiwan, pour une rencontre interparlementaire, a attiré notre attention sur cette île...et sur son puissant voisin. Un peu d'histoire permet de mieux comprendre.

"Au début du XXe siècle, la Chine était encore une société agraire pauvre, gouvernée par une dynastie au pouvoir depuis 1644." "L'affrontement entre forces de l'unité et forces du chaos a dominé la Chine pendant cinq mille ans.

Seulement 10% de la population remplissait les critères pour participer à la première élection nationale d'un Parlement.

1916/1928 est "l'époque des seigneurs de la guerre".

1919 : "le Traité de Versailles accorda le Shandong au Japon".

1941 : juillet : le Japon s'empare de la totalité de l'Indochine française, menaçant les autres colonies occidentales en Asie du Sud-Est." "Pour occuper l'Asie du Sud-Est, le Japon doit d'abord détruire la flotte américaine dans le Pacifique". 7 décembre : Pearl Harbor.

"En cinq mois, le Japon conquit les Philippines, la Thaïlande, les Indes orientales néerlandaises et plusieurs colonies britanniques, incluant Singapour et Hong Kong".

"Plus les Japonais repoussent les nationalistes chinois, plus les communistes se renforcent."

1945 : à la Conférence de Yalta "Staline signera un Traité d'amitié et d'alliance avec Tchang Kaï-chek et poussera les communistes chinois à accepter le leadership de Tchang."

8 mai : 3 millions de soldats allemands face à 10 millions de soldats alliés : l'Allemagne capitule

6 août : Hiroshima : le Japon capitule

"75 millions de personnes, dont 20 millions de Chinois,  sont mortes dans la guerre"

1947 : le plan Marshall :  "Les Etats-Unis ont un très fort désir d'aider la Chine. Cependant la Chine ne possède pas les matières premières et les ressources industrielles qui lui permettraient de devenir une puissance militaire de premier rang dans un avenir proche. L'Europe occidentale, au contraire, est une région industrielle essentielle. Si elle sombre dans la dictature, la sécurité nationale américaine sera sérieusement menacée. Les Etats-Unis devraient se concentrer sur le redressement de l'économie européenne, afin que nous puissions bénéficier de la sécurité et de la paix demain."

Armée nationalistes : 4,3 millions de soldats, 80% du territoire

Armée communiste : 1,2 millions et 15% du territoire

Septembre 1947 : "alors que les nationalistes étaient submergés par la crise économique et sociale, les communistes passèrent à l'offensive."

"Des millions de soldats nationalistes finirent par changer de camp, formant environ 70% des 4 millions d'hommes de l'armée communiste".

"mai 1949 : Tchang Kaï-chek se réfugia à Taïwan"

 

 

 

08:04 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : taiwan, chine, histoire

14/08/2022

la Joconde pendant la guerre

La gardienne de Mona Lisa

Peter May

éditions du Rouergue

 

Découverte des ossements d'un soldat allemand, tué d'une balle dans la tête en 1944. Dans le même village, dans la maison qui surplombe l'endroit où les ossements viennent  d'être retrouvés, le meurtre sanglant d'un célèbre critique d'art parisien.

Les deux affaires sont elles liées ? A 70 ans d'intervalle ?  Oui, bien sûr !

Deux affaires, donc : au début de la guerre, avant l'arrivée des Allemands, le déménagement des chefs-d'oeuvre du Louvre, dont la célèbre Mona Lisa. D'abord vers les châteaux de la Loire, puis plus au Sud-Ouest. Georgette est chargée de veiller sur le tableau et reçoit pour cela une formation militaire dans une île des Hébrides (rappel : l'auteur,  Peter May, est Ecossais).

Deux spécialistes allemands des beaux-arts sont chargés de récupérer le tableau, l'un pour le compte d'Hitler, l'autre pour la collection personnelle de  Göring, donc en concurrence.

Après l'arrivée des troupes allemandes, le musée du Jeu de Paume est choisi pour regrouper les oeuvres volées à leurs propriétaires juifs. La conservatrice, Rose Valland, prend tous les risques pour noter les destinations des tableaux spoliés. Ce qui permettra de nombreuses restitutions après guerre.

L'auteur en profite, comme de nombreux romanciers avant lui, pour rappeler que la "Gestapo" française de la rue Lauriston, était encore pire que l'allemande.

L'affaire contemporaine : un marchand d'art parisien et un galliériste berlinois sont sur la piste d'une copie parfaite de Mona Lisa effectuée par un faussaire génial afin de tromper les Allemands en cas de saisie du tableau de Leonardo da Vinci.

Ce qui est inhabituel dans l'affaire criminelle contemporaine, c'est que l'auteur situe l'action dans le cadre de la pandémie donc des masques et des confinements.

En postface, il démêle l'historique du romanesque.

 

07:56 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire, mona lisa

05/08/2022

Au service d'Hitler

La goûteuse d'Hitler

Rosella Postorino

le livre de poche n°35821

 

Rosella, l'auteure,  devient, pour les besoins du livre écrit à la première personne, Rosa, jeune berlinoise qui se retrouve en Prusse orientale, dans la famille de son mari parti à la guerre.

Comme d'autres femmes vivant à proximité du "repère du loup", elle est recrutée pour tester la nourriture qui sera proposée au Führer.

Avantage : elle mange à sa fin , ce qui n'est pas un moindre privilège en cette année 1943 qui voit l'Allemagne s'effondrer inexorablement. Même sans viande puisqu' Hitler est végétarien.

Inconvénient : elle risque sa vie à chaque bouchée.

Inspirée d'une histoire vraie, le livre décrit les relations entre femmes, et entre ces femmes privées d'hommes puisque ceux-ci font la guerre, même si la défaite est inéluctable et les hommes qui possèdent les pouvoirs.

 

"manger, c'est lutter contre la mort"

"la punition avait fini par tomber : ce n'était pas le poison, ce n'était pas la mort. C'était la vie."

"tout ce que j'ai appris dans la vie, c'est à survivre"

"je prends le chemin que m'indique la providence avec l'assurance d'un somnambule, avait déclaré Hitler en occupant la Rhénanie"

"je n'avais jamais vu pleurer un homme, un vieux. C'étaient des pleurs muets, qui faisaient grincer ses articulations, quelque chose qui avait à voir avec l'ostéoporose, la claudication, la perte de contrôle musculaire. Un désespoir sénile."

"Plus l'homme est grand, plus la femme doit être insignifiante, même Hitler le dit."

"Soit Dieu est pervers, soit il n'existe pas."

"il n'y a aucune raison pour qu'un amour s'interrompe, un amour comme celui-là, sans passé, sans promesses, sans devoirs. Il s'éteint par indolence, le corps devient paresseux, il préfère l'inertie à la tension du désir."

 

 

08:28 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire