28/05/2018
Autre temps, autres moeurs
L'amour au Moyen-Âge
Tour Jean Sans Peur
L'ouverture se fait par une image du XVe siècle représentant une dame dévêtue entre deux messieurs. Mai 68 n'a donc pas inventé le triolisme !
Au Moyen-Âge, l'Eglise est toute puissante et l'étique sexuelle est fondée sur le refus du plaisir. Seule la procréation peut excuser le plaisir sexuel. La masturbation n'est donc pas admise, car la précieuse semence masculine ne saurait être perdue. Pour cette raison le coït interrompu est interdit. Tout acte sexuel doit aller à son terme en vue d'une procréation.
Le seul moyen de régulation des naissances est l'abstinence pendant les deux tiers de l'année : dimanche, fêtes de certains Saints, et, bien entendu pendant le Carême et la Semaine Sainte.
Il faut des fesses blanches et grosses. L'arrière train féminin n'est pas seulement un objet de désir, mais aussi une promesse de puissance de travail.
Parmi les 24 positions recensées par un traité médical du XIVe siècle, la seule autorisée par l'Eglise est le face à face, l'homme au dessus. Pas question de mettre en valeur les fesses !
Le mariage des prêtres est interdit depuis le XIIe siècle. Mais ils ont droit de rendre visite aux prostituées : "Jouir en payant, c'est jouir sans péché" . Elles se repèrent à leurs cheveux non dissimulés.
On apprend également à cette exposition que le droit de cuissage n'existait pas.
08:33 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, expo
16/05/2018
Quand la Droite amène l'extrême droite au pouvoir
L'Allemagne de Weimar
1914/1933
Christian Baechler
éditions Fayard
"On" est persuadé que les responsabilités du pouvoir démontreront que les nazis n'ont pas de solution miracle à la crise, et que l'électorat du parti nazi se dégonflera." "Participation du parti nazi au pouvoir, quitte à donner la chancellerie à Hitler, afin de "l'apprivoiser."
"Hitler est appelé au pouvoir alors que la conjoncture s'améliore lentement, que la progression du parti nazi s'essouffle."
"Hindenburg, le Président de la République aux pouvoirs étendus, est hostile au régime parlementaire, favorable à un pouvoir exécutif fort."
Les chefs de l'armée allemande, qui sont parvenus, avec l'aide des partis politiques, à convaincre les Allemands que l'armée n'avait pas été vaincue, et que l'Allemagne n'était pas responsable du déclenchement de la guerre, veut mener son ambitieux programme d'armement, souhaitent écarter le SPD et les syndicats.
"Le régime de Weimar est disqualifié dès l'origine, car il est le symbole de l'humiliation de l'Allemagne."
"Vous rentrez dans vos foyers sans avoir été vaincus" (Friedrich Ebert, social-démocrate, Président de la République)
"Chaque participation du SPD au gouvernement est sanctionnée par un recul électoral sévère." "Il en résulte, une "montée au sein du SPD du courant hostile à l'exercice des responsabilités gouvernementales."
"Le SPD est le principal objet des attaques du parti communiste."
"La République de Weimar trouve peu de soutien dans les milieux intellectuels et la bourgeoisie de culture, aussi bien à droite qu'à gauche."
28 février 1933 : un décret présidentiel suspend les droits fondamentaux, "base fondamentale du régime nazi jusqu'en 1945."
8 mars : l'élection des députés communistes est annulée. "Destruction de la démocratie par le chantage à la guerre civile."
23 mars : le SPD est seul, au Parlement, à rejeter le vote des pleins pouvoirs.
"Le vote des pleins pouvoirs pouvoirs à Hitler le 23 mars, pleins pouvoirs renouvelés jusqu'en 1945, met la Constitution de Weimar hors service, sans qu'elle soit jamais formellement supprimée."
"Un poste ministériel est le couronnement d'une carrière administrative, et non pas d'une carrière parlementaire" (ça ressemble au gouvernement actuel...)
"Dans le domaine social, l'arbitrage et l'intervention de l'Etat permettent aux partenaires sociaux de se décharger d'une grande part de leurs responsabilités."
08:59 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
14/05/2018
Jeanne était-elle folle ?
L'insoumise
Yann Kerlau
éditions Albin Michel
Il y a quelques temps je parlais dans ce blog d'un livre sur Charles Quint, "l'indomptable".
Jeanne de Castille, mère de Charles Quint, est surnommée par Yann Kerlau "'l'insoumise", afin d'effacer un peu le surnom qu'elle a gardé dans l'histoire : Jeanne "la folle".
Tenue enfermée pendant un demi siècle d'abord par son père (Ferdinand d'Aragon) puis par son fils, elle avait quelques raisons à la perdre.
Le mariage de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille a unifié l'Espagne. Mais dans son testament Isabelle a explicitement mentionné que son trône devait revenir à leur fille Jeanne, et non pas à son époux Ferdinand. La réaction de Ferdinand est sans pitié : il fait enfermer Jeanne et prend la gérance de la Castille, aidé par le haut clergé et l'Inquisition. Même après la mort de Ferdinand on fera croire à Jeanne qu'elle est retenue prisonnière par la volonté de son père.
Charles trouve commode de maintenir la situation. Le futur empereur, élevé aux Pays-Bas espagnols, ne parle pas un mot de castillan quand il arrive dans la péninsule ibérique. Il ne connait pas sa mère. Il a été élevé par les Habsbourg d'Autriche. Officiellement Jeanne est plus que jamais reine de Castille...sur le papier. Charles, qui a bien du mal à se faire accepter par la noblesse castillane, ne laisse aucune chance à Jeanne.
"Gouverner, c'est d'abord se méfier"
08:27 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
29/04/2018
XIXe siècle
L'histoire de France pour les nuls, en BD
9. le XIXe siècle
Jean-Joseph Julaud
Adaptation : Laurent Queyssi
Dessin&couleur : Gabriele Parma
Lettrage : Novy
éditions First
Avant-dernier tome de l'histoire de France pour les nuls en BD.
Ce XIXe va de 1815 (la Restauration) à 1914.
"Partout, la misère est immense. L'espérance de vie ne dépasse pas trente ans"
Les révoltes sont nombreuses : pour chasser Charles X qui n'avait rien compris aux évolutions du temps, la révolte des canuts à Lyon sous le règne de Louis-Philippe, les obsèques du général Lamarque, républicain, février 48, Louis-Philippe abdique, les révoltes de juin qui feront des milliers de morts, désespérant les républicains et permettant à Louis-Napoléon Bonaparte de se faire élire président de la République, puis de faire un coup d'Etat pour conserver le pouvoir, la Commune de Paris après la défaite de l'empereur.
Ne sont pas oubliés le général Boulanger, la construction de la tour Eiffel, les attentats anarchistes, la bande à Bonnot et surtout l'affaire Dreyfus.
08:59 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, bd
27/02/2018
La fin d'un Empire
L'agonie d'une monarchie
Autriche-Hongrie 1914/1920
Jean-Paul Bled
éditions Tallender
La première guerre mondiale marque la disparition de quatre Empires sur le sol européen : le Reich allemand, l'Empire russe avec la révolution bolchévique, l'Empire ottoman, déjà largement retiré d'Europe après les guerres balkaniques, et l'Empire austro-hongrois dont il est question dans ce livre.
Il s'agit donc de l'agonie d'un Empire reposant sur une double monarchie, l'autrichienne et la hongroise à laquelle s'ajoute une partie de la Pologne (la région de Cracovie), la Bohême et la Moravie (la Tchécoslovaquie), et une partie des peuples slaves du sud, Croatie et Bosnie.
La démonstration de Jean-Paul Bled est qu'avant même la fin de la guerre cet Empire était condamné.
Soit l'Allemagne gagnait la guerre, et l'Autriche-Hongrie devenait une nouvelle Bavière, tellement elle était devenue dépendante du Reich allemand, en particulier après ses revers militaires.
Soit la guerre était perdue et les différentes nationalités, y compris la Hongrie, s'émancipaient, avant même les Traités : Saint-Germain en Laye avec l'Autriche, Trianon avec la Hongrie, et "petit" Traité de Versailles pour la renaissance de la Pologne qui sont fondamentalement des constats de situation "de facto" qui tentent de régler les différends concernant leurs frontières.
Les germanophones étaient devenus tellement prépondérants au sein de la monarchie que les autres ne pouvaient qu'aspirer à l'indépendance.
"L'anscluss", l'union de ce qui restait de l'Autriche avec l'Allemagne, demandée par les gouvernements sociaux-démocrates allemand et autrichien, fut clairement interdite dans le Traité de Versailles. On sait comment Hitler ne respecta pas ce Traité, et ce point en particulier. Voir "l'Ordre du jour", l'excellent Prix Goncourt de cette année.
16:09 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire