04/10/2018
le libertinage contre la Terreur
Ils ont fait la Révolution sans le savoir
Jean-Pierre Jouyet
éditions Albin Michel
J'ai connu Jean-Pierre Jouyet quand il était directeur-adjoint du Cabinet de Prodi, président de la Commission européenne, puis au cabinet de Jospin quand celui-ci était Premier Ministre. Et donc bien avant qu'il ne devienne ministre (des affaires européennes) de Sarkozy.
Brillant énarque, de la même promotion que François Hollande et Dominique de Villepin ! Il ne se revendique pas historien, mail il est clair qu'il a le goût de l'Histoire. Il fait donc des parallèles entre l'Histoire et notre temps.
"Tous ces auteurs, romanciers, libertins, critiques, dramaturges ont par leur ironie, leur étude minutieuse des moeurs nobiliaires ou parlementaires par un athéisme certain, contribué, au moins autant que les grands philosophes des Lumières, à la chute de la monarchie absolue et de la société d'ordres."
"Les femmes régnaient ! Alors, la Révolution les détrôna." (Elizabeth Vigée-Lebrun, portraitiste de Marie-Antoinette)
"La princesse Palatine, la première femme moderne de ce siècle."
"A cette époque (celle du Régent), toute femme a le coeur libertin."
"Le Régent est peu porté sur le sentiment humain. En cela il annonce bien les politiques actuels quelle que soit la tendance."
"La Régence eut ce grand mérite de libérer les corps et les âmes. Le plaisir, encensé au XVIIIe siècle constitue la principale révolte sociale contre l'ordre établi. Le libertinage est davantage en phase avec la dégénérescence de la noblesse qu'avec la montée de la morale bourgeoise."
"Comme aujourd'hui, le principal défi de Turgot est de sortir de la spirale infernale de la dette.
"Être conquérant à l'étranger pour être reconnu en France faute de réformes, éternel adage de notre histoire."
"La guerre d'indépendance des Etats-Unis génère et la ruine financière et le triomphe de l'idée de République."
"La moralité a-t-elle quelque chose à voir avec l'Histoire ?"
08:36 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
28/09/2018
Nîmes et ses alentours à l'époque des Romains
Chroniques romaines
Eric Teyssier
éditions Alcide
Les Gaulois de la région de Nîmes, les Volques, étaient des immigrés, venus de la vallée du Danube, vers le IIIe siècle avant JC.
Bien avant les Romains, les Grecs ont apporté dans la région la viticulture, la culture des oliviers, la monnaie et l'écriture. A la fin du IIe siècle avant JC, ces Gaulois héllénisés frappent leurs premières pièces.
Lors de la guerre des Gaules, les Volques étaient du côté de César contre Vercingétorix. "L'as de Nîmes", monnaie locale, symbolise clairement la victoire d'Auguste contre Marc-Antoine et Cléopâtre.
Nîmes est prise par les Wisigoths en 471.
Un petit livre très clair et richement illustré.
Eric Teyssier, enseignant à l'université de Nîmes, est le spécialiste incontesté de l'époque romaine dans la région.
08:55 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
04/09/2018
Guerre, amours et trahisons
Les chemins de la fraternité
Jean-François Nahmias
éditions Albin Michel
La guerre de 1870, la défaite, la chute de l'Empire, le refus de la défaite, la République, l'élection d'une assemblée qui veut la paix, la Commune ("une ville entière de rêveurs").
Puisqu'il s'agit d'un roman, ce cadre historique est complété d'histoires d'amours et de trahisons.
"Ma vengeance, c'est la fraternité" (Victor Hugo à l'Assemblée Nationale, 1er mars 1871)
"Il ne manque pas un bouton de guêtre" (Maréchal Le Boeuf, ministre de la guerre)
"C'était un désastre sans précédent au XIXe siècle. La responsabilité en incombait au haut commandement, mais plus encore au gouvernement et, en premier lieu, à l'impératrice : de bout en bout, tant sur le plan politique que militaire, elle avait pris toutes les mauvaises décisions."
"A l'unanimité moins six voix, l'Assemblée vote la déchéance de Napoléon III et celle de sa dynastie."
"En 1848, à Vienne, a eu lieu un soulèvement libéral. Le général Windischgrätz, chargé de la réprimer, a choisi de quitter totalement la ville et de laisser se développer l'émeute, pour revenir en force. Tous les insurgés ont été exterminés."
09:02 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
31/08/2018
immigrés de force
Les Linh Tho
immigrés de force
Mémoires de Viet Kieu
Pierre Daum et Clément Baloup
éditions "La boite à bulles"
Adapté de l'ouvrage de Pierre Daum "immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939/1952)
Une page peu connue de l'histoire du colonialisme français. En 1939, plus de 20 000 jeunes Indochinois ont été réquisitionnés, arrachés à leur famille, pour participer à "l'effort de guerre". Traités plus comme des esclaves que comme des auxiliaires.
En 1941, 5 000 ont été rapatriés. Les 15 000 autres ont été parqués dans des camps, et affectés à divers travaux, essentiellement agricoles. Beaucoup d'entre eux, avec l'accord du Maréchal Pétain, furent affectés à la relance de la riziculture en Camargue. Avec un certain succès car ils employaient des procédés que les Camarguais ne connaissaient pas.
En 1952, ces Indochinois furent rapatriés, mais un peu plus de 2 000 d'entre eux (10% de ceux venus en 39) restèrent en France et y ont créé des familles. En général ils parlèrent très peu de leurs vies à leurs enfants et petits enfants
"Pour mémoire, il y avait déjà eu 100 000 Indochinois requis pour les besoins de la guerre en 1914/1918. Personne ne s'en souvient aujourd'hui."
09:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire, indochine
29/08/2018
Ravaillac et Henri IV
Ils ont tué Ravaillac
Thierry Bourcy et François-Henri Soulié
10/18 "grands détectives" n°5307
Ravaillac a tué Henri IV, rue de la Ferronnerie, à proximité de l'auberge du "Coeur couronné". La question n'est pas là. La question est de savoir si l'assassin a agi seul. Les historiens se sont beaucoup interrogés sur l'éventuelle responsabilité de la Reine, couronnée la veille. Nommée Régente par son époux qui devait partir à la guerre contre l'Espagne. Guerre immédiatement annulée par la très catholique Marie de Médicis.
Pour les deux romanciers, la réponse est claire : il y a eu complot, organisé par le Duc d'Epernon, qui était dans le carrosse royal au moment du drame. Non seulement il n'aurait rien fait pour détourner la main du meurtrier, mais il aurait même donné le signal à Ravaillac. Concini, le favori de la Régente, aurait pris les dispositions pratiques.
Ces comploteurs pouvaient-ils prévoir que le carrosse serait bloqué par un embouteillage à cet endroit ?
Quelles sont les preuves historiques ?
Ravaillac a été rapidement exécuté. Sans révéler les noms de ses éventuels donneurs d'ordre.
L'enquête est parsemée des cadavres de celles et ceux qui pourraient témoigner à charge.
Les auteurs insistent sur le clivage entre catholiques et protestants. Souvenirs de la Saint-Barthélémy et de l'Edit de Nantes.
09:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire