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26/03/2019

Jeanne fantasmée

Jeanne d'Arc

Scénario : Jérôme Le Gris

Historienne : Murielle Gaude-Ferragu

Dessin et Couleurs : Ignacio Noé

éditions Le Monde, Glénat et Fayard

"Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées"

 

"Toutes les femmes médiévales que nous connaissons sont des saintes ou des reines". Comme l'écrit l'historienne Murielle Gaude-Ferragu :" le mythe de la Pucelle finit par recouvrir la réalité du personnage."

La BD a du mal à s'extraire de la légende, donc des légendes miraculeuses.

Comme l'écrivit l'historien Jules Michelet : " Jeanne d'Arc est l'incarnation du peuple devenu soudain l'acteur de l'histoire de France." Jeanne voulait continuer la guerre, Charles VII voulait s'entendre avec le Duc de Bourgogne, pour le détacher de son allié anglais. Ce qu'il fera en 1435, quatre ans après la mort de Jeanne. Jeanne n'était plus dans la ligne. Le roi ne fera aucune proposition pour payer une rançon, pratique pourtant courante à l'époque. L'album présente Charles VII repentant, et demandant pour cela un procès en réhabilitation. Mais n'était-ce pas pour qu'il ne soit pas dit qu'il tenait sa couronne d'une hérétique ?

L'historien Gérard Noiriel nous rappelle que "huit ans après la mort de Jeanne fut instaurée la "taille" comme impôt permanent prélevé dans chaque famille du royaume, à l'exception des nobles et des clercs, afin de financer l'armée royale. Une armée permanente, composée de mercenaires. C'est à ce moment là que l'Etat royal s'est vraiment imposé. Le double monopole de l'impôt et de la force publique" (Une histoire populaire de la France)

La BD évoque "l'infâme traité de Troyes", sanctionnant la défaite d'Azincourt, qui déshérite le dauphin. L'historien Yann Potin demande :"à moins que ce ne soit, plus banalement l'une de ces tentatives, courantes en Europe, de construire la paix perpétuelle par l'union des couronnes." Comme Pologne et Lituanie, Castille et Aragon, France et Navarre...(dans "Histoire mondiale de la France", dirigée par Patrick Boucheron)

Comme l'écrit François Reynaert ("Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises") : "Durant trois siècles la mémoire de Jeanne disparaît." "Il faut attendre le XIXe siècle pour assister à son grand retour." "La droite catholique est folle de la vierge inspirée qui, au nom de Dieu, a sauvé la France et son roi." Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920...et aujourd'hui utilisée par l'extrême droite !

 

 

08:44 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, bd

10/03/2019

le Néolithique

La seconde naissance de l'homme

Jean Guilaine

éditions de Noyelles

 

Il y a environ 10 000 ans, l'homme "invente" l'agriculture et l'élevage et modifie radicalement sa façon de vivre et fonde les premiers villages.

"La grande césure ce n'est pas avant et après la chute de Rome mais avant et après l'agriculture et l'écriture."  "Le Néolithique est une révolution au ralenti." (F. Braudel)

10 000 ans, c'est avant hier puisque la plus vieille humanité remonte à trois millions d'années.

La capacité de l'homme à produire, enfin, son alimentation aurait pu permettre de bâtir une humanité solidaire. Malheureusement il bâtit, très vite,  des sociétés inégalitaires.

"L'évolution au fil du temps vers une complexité sociale renforcée a nettement accentué les causes de conflits. Des affrontements endémiques ou épisodiques caractérisaient les ultimes sociétés de chasseurs-collecteurs."

"Avec le néolithique, l'acquisition et le stockage de denrées, les surplus, le stress démographiques ont certainement renforcé les motifs de conflits."

 

"Au IIIe millénaire, un quart des sujets décédait avant l'âge d'un an, un autre quart avant dix ans. Puis de fortes pointes de décès entre 20 et 30 ans"

08:01 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

04/03/2019

Richard et Aliénor

La révolte

Clara Dupont-Monod

éditions Stock

 

Les biographies d' Aliénor d'Aquitaine ne manquent pas. Isaure de Saint-Pierre avait intitulé son roman "Aliénor l'insoumise."  Clara Dupont-Monod s'inscrit dans cette veine.

Aliénor n'était pas une épouse soumise pour Louis VII, roi de France qui l'a répudiée parce qu'elle ne lui "donnait" pas d'héritier mâle. Mais  c'est contre son second mari, Henri Plantagenêt, roi d'Angleterre qu'elle organise la révolte avec ses fils. Révolte que le Plantagenêt a écrasé sans pitié.

L'originalité du livre de Clara Dupont-Monod est qu'elle imagine Richard "Coeur de Lion" parlant de sa mère.

Au delà de la relation fils/mère, le portrait d'une femme belle, intelligente, cultivée,  libre, même quand elle est enfermée par son mari.

 

"Elle aimait la littérature, lui (Louis) les Evangiles ; elle demandait des fêtes et des guerres, il voulait la paix et le dialogue. Elle croit au pouvoir, lui à Dieu"

"N'aime jamais. Admire, dévore, enchante, mais n'aime jamais, ou tu seras dépouillé".

"Le monde déçoit ceux qui le voudrait meilleur"

 

 

 

13:47 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

24/01/2019

Cathares à Montaillou

Montaillou, village occitan

de 1294 à 1324

Emmanuel Le Roy Ladurie

Folio Histoire

 

J'avoue que je n'avais jamais lu ce célèbre livre, publié en 1975, du non moins célèbre Emmanuel Le Roy Ladurie, remettant toujours à plus tard ce que je redoutait comme un pensum.

Il y a actuellement une controverse parmi les historiens occitans sur l'existence des Cathares. Une médiéviste universitaire à Montpellier affirme même qu'ils ne sont qu'une invention d'un moine du Moyen-âge.

Le livre de Leroy est tiré d'un document de l'évêque et inquisiteur de Pamiers, Jacques Fournier qui poursuit les hérétiques de sa région. Il nous fait revivre la vie de ces paysans occitans du XIVe siècle.

Montaillou est un petit village de la haute Ariège, à 1300 mètres d'altitude. Les bergers montent l'été dans les pâturages d'altitude, et passent sans problème sur le versant espagnol, où quelques "parfaits" trouvent refuge dans leur fuite de l'inquisition.

Le curé, catholique qui joue double-jeu, est "gourmand comme un psychanalyste en mal d'honoraires."et "a moins de coeur que de gésier."

"L'écart des fortunes peut aller de un à cinquante..."

 

 

 

08:18 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

19/01/2019

Espagne, juillet 36

La guerre civile espagnole

Paul Preston

Adaptation et illustrations : José Pablo Garcia

édition Belin

 

Paul Preston, historien britannique, docteur en Histoire d'Oxford, enseignant à la London School of Economics, spécialiste de l'histoire de l'Espagne contemporaine. Je trouve que le titre d'un de ses autres ouvrages "Une guerre d'extermination" s'applique mieux aux évènements survenus en Espagne lors de cette période. Il ne s'agissait pas d'une "guerre civile", mais d'une guerre de militaires rebelles, avec des troupes marocaines comme fer de lance, soutenus par Hitler et Mussolini,  contre d'autres militaires ("70% des généraux et un peu plus de la moitié des colonels restèrent fidèles à la République"), et surtout contre une population civile mal armée pour se défendre.

"On estime que le nombre des assassinats en zone franquiste est trois à quatre fois supérieur à celui des assassinats en zone républicaine." "Franco qualifiait de "rédemption morale" les tueries qui suivaient la prise de nombreuses villes."

Pour expliquer, Preston remonte au début du XIXe siècle avec l'antagonisme entre une bourgeoisie progressiste d'un côté et de l'autre la noblesse terrienne et l'Eglise. J'ai déjà eu l'occasion de parler de la Constitution libérale, la Pepa adoptée à Cadix en 1812,  annulée par Ferdinand VII.

 

"La dépendance vis-à-vis d'un marxisme français rigide et simpliste que promouvait l'inflexible leader Pablo Iglesias porta préjudice au parti socialiste."

"En 1939, 70% de l'opinion britannique était favorable à la République, alors que le gouvernement conservateur était partisan de Franco."

"En refusant à la République le droit d'acheter des armes, les Britanniques se dispensaient d'aider les forces révolutionnaires."

"Franco concéda aux Allemands d'importantes richesses minières et des droits d'exploitation."

"Fin octobre 36, un peloton franquiste exécuta 14 prêtres basques.Ni le Vatican, ni les hiérarques de l'Eglise espagnole ne condamnèrent les exécutions."

"L'Eglise vit ses efforts au service de la cause rebelle récompensés par le contrôle exclusif de l'éducation."

 

08:37 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire, espagne