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13/07/2019

Roman noir et gastronomique

Souper mortel aux étuves

Michèle Barrière

Le livre de poche policier n°3143

 

L'action se passe lors du règne du malheureux roi Charles VI victime de crises de folie de plus en plus longues, laissant , de fait, la régence du royaume à son épouse, Isabeau de Bavière qui n'a pas laissé un bon souvenir dans l'histoire de France, marquée en cette période par la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, portée à son maximum par les assassinats de Louis d'Orléans, frère du roi, et de son cousin Jean sans Peur, Duc de Bourgogne.

Un bourgeois de Paris a la gorge tranchée dans des étuves, haut lieu de prostitution. Son épouse veut venger son mari. Elle enquête et découvre que les études, comme aujourd'hui les saunas, peuvent être parfois autre chose que des lieux d'hygiène. Elle découvre également que son mari était en ces lieux sur la piste d'un trafic de fausses monnaies.

Son enquête la mènera jusqu'à Bruges, important lieu du commerce international à l'époque, et Lille "l'une des trois capitales, avec Dijon et Bruxelles, du duc de Bourgogne."

Michèle Barrière est incontestablement la spécialiste du livre policier et gastronomique.

 

 

14:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, littérature, histoire

05/07/2019

Qui sont les Khazars ?

La mort du Khazar rouge

Shlomo Sand

éditions du Seuil

 

L'histoire des Khazars débute au IVe siècle avec la fondation d'un vaste empire sur les steppes de la Volga et du Nord-Caucase, et touche à sa fin au XIIIe siècle avec les invasions mongoles. De Kiev à la Crimée et à la Géorgie, de la mer Noire à la Caspienne. Les Kahazars utilisaient l'hébreu comme langue sacrée car ils s'étaient convertis à la religion des Juifs.

Shlomo Sand, formidable historien,  auteur , il y a dix ans, de "Comment le peuple juif fut inventé", revient sur son thème de prédilection à travers un roman policier.

Qui a tué l'éminent professeur d'histoire de l'université de Tel-Aviv, auteur d'une thèse sur l'empire juif des Khazars , et sur le processus de conversion des Khazars au judaïsme ? Il osait vouloir démontrer "qu'une grande partie des habitants juifs d'Europe orientale a pour origine vraisemblable le royaume khazar converti."

"En Israël, on a jamais tué un Israélien juif à cause de ce qu'il pense ou de ce qu'il écrit." Et si l'assassinat de cet historien était une première ?

"Ni les élèves de l'enseignement secondaire, ni les étudiants n'avaient jamais entendu parler de royaumes juifs qui n'avaient pas pour centre Jérusalem "capitale éternelle du peuple juif."

"Si nous sommes principalement des descendants des populations et de tribus d'Europe centrale, et npn pas fils héritiers des troupes du roi David, quel droit aurions nous à coloniser ce pays ?" "Une brèche significative dans le mythe national fondé sur un récit totalement imaginaire selon lequel un peuple, prétendument déraciné de sa patrie, y était revenu deux mille ans après." "Il est ridicule d'essayer d'organiser le monde selon ce qu'il était au début de l'ère chrétienne." "En France on a cessé de penser que les Gaulois sont nos ancêtres alors qu'en Israël on croit encore que les anciens Hébreux sont vos ancêtres." "Si tel n'était pas le cas, quel droit historique le sionisme aurait-il de revendiquer, après deux mille ans, l'héritage de la terre promise ?"

Dans les années 80, les archéologues de l'université de Tel-Aviv avaient conclu qu'il n'y a jamais eu d'exode d'Israël hors d'Egypte. "Les Romains n'ont jamais forcé à l'exil les habitants de Judée. Il ne leur est jamais venu à l'idée d'exiler les habitants du pays. La majorité des habitants de Judée a simplement adopté une croyance monothéiste passant du judaïsme au christianisme puis à l'islam."

"Un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre."

"Les historiographies nationales sont des mythes avec des notes en bas de page."

Je me souviens de la polémique au moment de la sortie de "Comment le peuple juif fut inventé." Les adversaire de Shlomo Sand n'apportaient aucun argument basé sur l'archéologie ou les textes. Ils reconnaissaient implicitement  qu'il s'agissait d'un mythe, en vantant "l'efficacité historique de la mythologie."

Un bon polar qui permet de mieux comprendre le Moyen-Orient.

 

 

21:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire

26/06/2019

Prolégomènes de la Naissance d'un Etat

Nouvelle histoire des Capétiens

987:1214

Dominique Barthélemy

éditions du Seuil

 

L'auteur est professeur d'histoire du Moyen-Âge à l'université de Paris Sorbonne et directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Son livre n'est pas un manuel, ni une histoire linéaire des Capétiens mais un essai dans lequel il remet en cause "la mutation de l'an mil". Il y a eu mutation, mais à son avis plus tardive, d'au moins un siècle, avec des changements dans l'interaction féodale.

Comme les images sont souvent plus parlantes que les mots, les deux cartes de la France, en l'an mil et en l'an 1200 sont explicites.

Sur la carte de l'an mil, deux choses ont particulièrement retenu mon attention : j'avais complètement oublié que Bordeaux ne se trouvait alors pas dans le Duché d'Aquitaine mais en Gascogne. Et j'ignorais totalement que de Toulouse à Arles, en passant par Narbonne, Béziers et Montpellier, existait "le marquisat de Gothie".

Ce qui frappe dans la carte de 1200 est l'étendue du domaine des Plantagenêts. Le domaine royal capétien, bien qu'agrandit en deux siècles,  semble bien petit en comparaison. "Les Capétiens Louis VI et Louis VII sont surclassés en bataille comme en richesse."

"La dynastie fondée par Hugues Capet, Duc des Francs,  a commencé lentement mais sûrement de faire la France comme nation, avec une brutale accélération autour de l'an 1200, due à Philippe Auguste.

"Presque toute la haute noblesse d'Europe descend de Charlemagne, y compris Hugues Capet."

"On peut n'être visiblement serf que le jour de l'année où l'on apporte à son maître le tribut servile." "On appelle "travail servile" le travail des mains."

"En l'an 1100 se développe une économie d'échange, avec des villes actives et prospères. La monnaie devient un instrument très courant." "En ville, l'élite bourgeoise a plus de richesse que de statut."

"La draperie flamande connait au XIIe siècle un immense développement, avec l'innovation décisive du métier à tisser." On trouve la trace d'un marchand de Saint-Omer à Barcelone.

"Tous les récits sur des croisés anoblis par un exploit ne sont que légende ultérieure."

"Le titre de "roi de France" ne s'impose dans la chancellerie de Philippe Auguste en l'an 1200, et "France" désigne souvent encore la région royale." "Le titre de "roi très chrétien" est une acquisition de Louis VII". "En tant que "roi très chrétien", Philippe Auguste a été plus à son affaire dans la spoliation des juifs que dans la bataille frontale avec les Sarrasins." "Philippe est un roi sans frivolité. Une sobriété à mettre au compte de l'avarice et de la recherche obsessionnelle de puissance politique." "Il n'est pas un roi très lettré. Il laisse à l'empereur les querelles de prépondérance avec le pape."

"L'hégémonie royale est acquise en quelques années (1204/1214)" "Philippe Auguste est l'un des rois qui ont fait la France."

 

 

17:31 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

20/06/2019

l'après guerre

L'Europe barbare

1945-1950

Keith Lowe

éditions Perrin

 

"La vision traditionnelle selon laquelle la guerre s'est terminée quand l'Allemagne a capitulé en mai 45 est complètement erronée."

"Dans les Etats baltes, des partisans nationalistes luttaient encore contre les troupes soviétiques très tard dans les années 50." "C'est le départ du dernier char soviétique de leur territoire qui y a mis fin en 1989."

"Des millions d'Allemandes, de Hongroises et d'Autrichiennes ont été violées." "Il se commit davantage de viols au cours de ce conflit, en particulier à son stade final,  que durant toutes les autres guerres de l'histoire."

"Entre 1945 et 1947, des dizaines de millions d'hommes, de femmes et d'enfants ont été expulsés de leur pays, dans le cadre d'une des plus vastes entreprises de nettoyage ethnique." "Il n'y eut aucune consultation des souhaits librement exprimés des peuples concernés." "Polonais et Ukrainiens se massacrèrent mutuellement et incendièrent leurs villages respectifs.""Les Yougoslaves ne furent pas moins désireux de s'entre-tuer."

"L'idée même de moralité semblait avoir perdu toute pertinence" "Le plus insoutenable, c'est la répétition de l'horreur.""emblématique d'une déshumanisation qui s'était emparée de tout le continent" "A quoi donc servirait d'avoir triomphé des barbares si c'est pour les imiter et devenir comme eux ?"

"Si l'antisémitisme fut virulent en Hongrie après la guerre, en Pologne il le fut encore plus."

"11 millions de soldats allemands furent faits prisonniers par les Alliés. Sur les trois millions d'hommes capturés par les Russes, plus d'1/3 moururent en captivité. Les derniers ne rentrèrent en République fédérale qu'en 1957, douze ans après la capitulation."

"Des soldats de l'armée rouge, ivres, considéraient que la vengeance faisait partie des célébrations de la victoire." "L'occasion de se venger était trop belle pour qu'ils la laissent passer." "L'occasion de se décharger de toute la colère et tout le ressentiment qu'ils avaient accumulés pendant les années terrible."

 

 

 

 

08:19 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

16/06/2019

Empereur puissant

Gengis Khan

scénario : Denis-Pierre Filippi

historienne : Marie Favereau

dessin : Manuel Garcia

couleurs : Sara Spano

Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées

éditions Le Monde, Glénat, Fayard

 

Une véritable BD d'aventures, dépaysante puisque l'action se passe en Mongolie au XIIIe siècle.

Le personnage principal est Gengis Khan, ce qui signifie "empereur puissant". Mais avant d'être empereur il traverse bien des vicicitudes. La BD raconte plus l'histoire de Temüdjin que de Gengis Khan.

Pour éliminer des rivaux potentiels, il n'hésite pas à tuer. Y compris son demi-frère. Mais il préfère enrôler plutôt qu'éliminer, et unir les peuples de la grande plaine eurasiatique., allant jusqu'à occuper la capitale de leurs voisins chinois.

"La vengeance est un devoir chez les Mongols". Les "vendettas" peuvent se transformer en véritable guerres entre clans de pasteurs nomades.

 

18:25 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire