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26/06/2017

Officiers et espions en Asie centrale

Le grand jeu

Peter Hopkirk

éditions Nevicata

 

Le "grand jeu", c'est l'affrontement, direct ou indirect, essentiellement pendant la deuxième moitié du XIXe siècle,  entre l'Empire britannique de la reine Victoria et l'Empire russe tsariste,  en Asie centrale.

La Russie a des visées expansionniste. "Les Russes ont la peur permanente d'être encerclés, d'où une poussée constante vers l'est et le sud."

L'Angleterre veut protéger sa colonie indienne de tout risque d'invasion qui pourrait survenir, en particulier en passant par l'Afghanistan. Le Tibet et la Perse sont également des voies de passage.

"Lorsque la partie débuta, les frontières des deux empires étaient distantes de plus de trois mille kilomètres. Cent ans plus tard, moins de trente kilomètres les séparaient. "Les deux empires avaient atteint les limites de leur capacité d'expansion."

De jeunes officiers, rêvant de gloire, se lancèrent sur les chemins extrêmement dangereux avec le même but : dresser les cartes des passages possibles vers l'Inde.

Jusqu'au jour où le tsar Nicolas II, mal conseillé, se lança dans le rêve d'un empire russe en extrême-Orient. La guerre contre le Japon tourna à la déroute. Ce qui aurait du alerter les alliés de la Russie avant 1914. "La guerre avait pour toujours détruit le mythe de la supériorité de l'homme blanc sur les peuples d'Asie."

En ce début de XXe siècle, " c'était la puissance allemande que la Russie et la Grande-Bretagne redoutaient le plus."

 

16/06/2017

1848/1871

Le crépuscule des révolutions

Quentin Deluermoz

Histoire de la France contemporaine

éditions du Seuil

 

1848 : la révolution parisienne qui chasse Louis-Philippe fait tâche d'huile : l'Italie s'embrase contre la tutelle autrichienne. Les autres nationalités de l'Empire des Habsbourg s'agitent et demandent la création de parlements élus. A Berlin, Frédéric-Guillaume IV est obligé de céder face aux émeutiers. Malgré le reflux, "la fin du printemps des peuples n'est pas un retour en arrière."

1871 : la Commune de Paris, "le plus grand massacre civil du siècle français et européen." De nombreux combattants étrangers viennent porter main forte aux Parisiens, le plus célèbre étant Garibaldi, mais rien ne se passe au delà des frontières.

"La notion de propriété individuelle n'est pas remise ne cause. Le socialisme y apparaît dans son sens du XIXe siècle comme un remplacement progressif du capitalisme par la libre association des coopératives de travailleurs."

Le Second Empire soutient le capitalisme émergent. Naissance d'un véritable capitalisme industriel favorisé par la naissance de grands établissements bancaires (Crédit Lyonnais, Société Générale, Paribas etc..

Les travailleurs quittent les campagnes pour rejoindre les usines qui se développent dans la périphérie des villes, "véritables mouroirs pour les populations fragiles."

C'est "le crépuscule des révolutions", et le triomphe du parlementarisme. Un Parlement inflexible face à la Commune de Paris.

Quentin Deluermoz enseigne à Paris XIII. Il a participé à l'Histoire mondiale de la France.

 

17:13 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, révolutions

12/06/2017

Berlin 1904/2014

La robe de Hannah

Pascale Hugues

éditions "les arènes"

 

Journaliste française en poste à Berlin décide de partir sur les traces des femmes et des hommes ayant habité "sa" rue depuis sa construction au début du XXe siècle.

A travers leurs histoires, c'est tout un pan de l'histoire de Berlin, et donc de l'Allemagne, qui nous est donné à voir : la crise économique des années 30, la montée du nazisme, les familles juives quittant le pays ou déportées ("eux si parfaitement assimilés, "la bourgeoisie du savoir"), les bombardements destructeurs de la fin de la guerre, les viols à l'arrivée des soldats russes.

Rue de Berlin Ouest, abritant quelques artistes de passages tels David Bowie. 

Rue qui se transforme en raison de la spéculation immobilière qui accompagne la réunification.

 

"Tout ce qui est étranger représente pour lui une menace permanente."

"Celui qui a beaucoup vu de ce monde sourit, croise les mains sur son ventre et se tait."

 

08:44 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

05/06/2017

Paris, ses habitants, l'Etat, une histoire partagée

Le gouvernement des Parisiens

Exposition gratuite à l'hôtel de ville de Paris,

jusqu'au 22 juillet

 

Du XIVe siècle à nos jours la cohabitation du pouvoir central de l'Etat et des habitants de la capitale, avec des moments de tensions très fortes d'Etienne Marcel à Mai 68 en passant par la Fronde, la Révolution, les barricades de 1830, 1831, 1848,  1851,  la Commune, la Libération.

Des tableaux, des photos, des documents sur un thème majeur de l'histoire de Paris.

 

 

08:52 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exposition, histoire

29/05/2017

L'affaire Dreyfus écrite comme un roman policier

D.

Robert Harris

éditions Plon

 

Sans hésiter mon livre préféré de ces derniers mois.

L'affaire Dreyfus racontée selon les techniques du roman, par un maître du genre, Robert Harris, auteur, entre autres, de "The Ghost Writer", adapté au cinéma par Roman Polanski, et "Imperium", dont j'ai parlé dans ce blog.

L'affaire Dreyfus comme si elle était racontée par Georges Picquart, nommé à la tête du service de renseignements de l'armée. Le plus jeune colonel de l'armée française. Homme intègre qui fera taire son ambition pour faire triompher la vérité. Très tôt,  il  a les preuves de l'innocence de Dreyfus, et bientôt les preuves de la culpabilité d'Esterhazy. Niée encore aujourd'hui par certains historiens...Sans oublier la responsabilité dans l'injustice commise à l'égard de Dreyfus par le colonel du Paty de Clam, officier chargé de l'enquête contre Dreyfus, son fils deviendra par la suite Commissaire  général aux questions juives du régime de Vichy,  le général Mercier, ministre de la guerre, le commandant, puis Colonel Henry, qui se suicidera quand les preuves des forfaitures ne pourront plus être cachées. Picquart, mis à l'écart de son propre service puis envoyé dans le désert, au sens propre comme figuré avant d'être chassé de l'armée.

Même si tout le monde connaît la fin (Dreyfus et Picquart réintégrés et réhabilités, promus, Picquart nommé général puis ministre de la guerre par Clemenceau),  j'ai lu ce livre et suivi les rebondissements comme un excellent roman à suspens.

Condamné en 1895, Dreyfus ne sera totalement innocenté par la Cour de Cassation qu'en 1906.

 

"Le désir humain d'assister à l'humiliation de l'autre."

"Quand une société en est là, elle tombe en décomposition." ("J'accuse" d'Emile Zola)

 

 

07:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, histoire