30/09/2017
Mata Hari racontée par Paulo Coelho
L'espionne
Paulo Coelho
éditions Flammarion
Néerlandaise, mariée jeune à un diplomate en poste en Indonésie, elle débarque à Paris sans le sou mais pleine de culot. Elle invente des danses "asiatiques" lascives et érotiques.
Elle séduit des hommes importants et/ou riches.
Pendant la Première guerre mondiale, elle ne comprend pas que les temps ont changé. Son charme est un peu passé. Elle ne peut plus se reposer sur ses relations pour pardonner ses imprudences, ses mensonges et ses provocations, son désir d'attirer l'attention.
Il faut débusquer des espions, ou une espionne. "Femme émancipée dans un monde gouverné par des hommes", elle fera parfaitement l'affaire du "bouc" émissaire. "Prostituée, oui. Espionne, jamais !" Mais elle est "plus attachée à montrer son importance qu'à défendre son innocence."
"La preuve que nous avions était tellement insuffisante qu'elle n'aurait même pas servi à fouetter un chat"
"Son accusateur, le chef du contre-espionnage, avait été l'un des responsables de l'affaire Dreyfus."
Paulo Coelho prouve une nouvelle fois son talent de conteur.
"Quand une femme permet à un homme de l'aider, cela le rend toujours vulnérable."
"En temps de guerre, la première victime est la dignité humaine."
20:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
25/09/2017
Mieux comprendre l'Inde et le Pakistan
Les mondes de l'Inde
Numéro spécial de l'Histoire
Une fois de plus, le passé permet de mieux comprendre le présent.
Le magazine l'Histoire propose un numéro très complet aux articles multiples avec de nombreuses illustrations.
L'Inde, plus grande démocratie du monde ne pourra l'être effectivement tant que le système des castes perdurera. Et il est encore très vivant dans le monde rural.
Comme le prouve l'actuel gouvernement nationaliste, la religion joue un rôle important, et le bouddhisme n'y a pas prospéré. "Nul n'est prophète en son pays..."
Envahie par les Moghols puis les Britanniques, l'Inde a su garder ses spécificités au sein de l'ensemble de l'Océan "Indien".
08:41 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, inde
04/09/2017
Un destin allemand
Le testament Aulick
Pierre Servent
éditions Robert Laffont
Pierre Servent est un journaliste spécialiste des questions militaires. Ancien enseignant à l'Ecole de guerre. Entre autres interventions, il est "l'expert" militaire (colonel de réserve) lors des défilés du 14 juillet.
Il nous propose dans ce roman le récit de la vie d'un jeune Allemand francophile, ("les Bavarois sont très francophiles") étudiant à Montpellier (avant Erasmus ! "toutes les bonnes familles faisaient faire à leurs rejetons des séjours dans ce pays voisin") qui se retrouve de 1914 à 1918 dans la boue et la sauvagerie des tranchées.
En 1918, il participe, avec les débris de la VIIIe armée allemande de la Baltique, au côté des Russes "blancs, " dans la lutte contre les "rouges" dans les pays baltes. "Les Barons baltes d'origine allemande y sont d'ailleurs implantés depuis sept siècles.""Plusieurs de ces ex-combattants de la Baltique se retrouveront dans la garde rapprochée d'Hitler."
Après la défaite, qu'il ne comprend pas, il déprime et se fait enrôler par un camarade de combat dans le parti nazi, bien qu'il ne soit pas antisémite.
Parfaitement francophone, il est envoyé à l'ambassade d'Allemagne à Paris. Puis, à la fin de la guerre, à Budapest. Il décrit dans son "testament" les horreurs commises par les nazis allemands et hongrois ( les "Croix fléchées") avant l'arrivée de l'armée soviétique.
Le document, qui a pu être transmis à sa femme par un prêtre et un rabbin, est retrouvé chez un antiquaire de Montpellier par un professeur d'histoire, aidé, en particulier pour la traduction, par sa collègue qui enseigne l'allemand.
Les relations entre les deux profs sont tellement "cousues de fil blanc" qu'elles en sont décevantes.
"Comment un pays, connu comme l'une des terres de prédilection du romantisme, a-t-il pu se donner corps et âme à un personnage comme Hitler ? Dans ces années là, l'Allemagne est sans doute en Europe l'un des Etats au plus haut niveau culturel, avec un système éducatif et universitaire de très grande qualité."
08:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
23/08/2017
Une histoire de France qui sort de l'ordinaire
Histoire mondiale de la France
sous la direction de Patrick Boucheron
éditions du Seuil
"Ce ne serait pas trop de l'histoire du monde pour expliquer la France." (Jules Michelet)
Mais, contrairement à ce glorieux ancêtre, les auteurs ne considèrent pas cette "glorieuse patrie" comme "le pilote du vaisseau de l'humanité."
"Expliquer la France par le monde, une France qui s'explique avec le monde. La France n'existe pas séparément du monde."
Une façon innovante de parler de l'histoire de ce qui est devenu la France : 122 auteurs pour 146 dates. Presque tous des historiens universitaires, mais il y a également l'écrivain congolais Alain Mabanckou qui parle d'Aimé Césaire.
Comme le pointillisme en peinture, ces touches rassemblées composent un tableau attractif. "Tellement plus intéressante ainsi !".
Ne faut-il pas avoir, au préalable, un bonne notion de l'Histoire de France pour goûter cette histoire décalée et ces éclairages sur des points spécifiques de l'histoire mondiale de la France ?
Un livre qui se lit "au hasard des envies et des souvenirs."
08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
01/08/2017
Dans les Cévennes après la révocation de l'Edit de Nantes
La nuit des Camisards
de Lionel Astier
mise en scène Gilbert Rouviere
Le spectacle commence par la proclamation de l'édit de Fontainebleau, plus connu sous le nom de "révocation de l'édit de Nantes" (1685).
Louis XIV a écouté ses courtisans qui lui affirmaient qu'il restait peu de tenants de la "religion prétendue réformée" en son royaume de droit divin. Il met fin à la tolérance concernant la liberté de cultes.
Un saut dans le temps amène les spectateurs en 1702. La répression royale bat son plein. Les récalcitrants sont envoyés aux galères. Certains font mine de se convertir, assistent aux messes, mais se retrouvent clandestinement dans le "désert".
C'est pour cette raison que la pièce est jouée en plein air, dans un lieu de rassemblement, après une courte déambulation. Les acteurs prennent la fuite à l'arrivée des forces de répression.
Heureusement, le texte n'est pas manichéen, et il existe des "fous de Dieu" dans les deux camps, certains d'être les messagers de la volonté divine.
La notion de "liberté de conscience", bien connue aujourd'hui en Europe n'est manifestement alors qu'une idée vague sinon incongrue.
Le spectacle est joué depuis bientôt dix ans, avec le même succès. Après les carrières de Junas, il est actuellement au Pont-du-Gard.
16:58 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, histoire