10/01/2016
Prix du quai des Orfèvres 2016
Le crime était signé
Lionel Olivier
éditions Fayard
Le prix du Quai des Orfèvres couronne chaque année un roman policier à la gloire de la police en général et d'un service en particulier.
Cette année, l'auteur n'est pas économe de flagornerie à l'égard de ces hommes, et une femme, qui ne comptent pas leurs heures de travail pour résoudre l'énigme et que le coupable soit puni.
La mort de deux policiers victimes de la tuerie de Charlie, sans oublier l'assassinat de la policière municipale de Montrouge, auraient pu nous mener sur la piste de la lutte anti-terroriste, ou de la protection des personnalités .
L'éclairage est mis sur des policiers totalement méconnus du grand publique : les procéduriers, chargés de veiller au strict respect de la procédure pénale, puisqu'il s'est vu des criminels avérés relachés en raison du défaut de la procédure. Dans le roman ce travail est d'autant moins inutile qu'il va permettre de démasquer le coupable de l'enlèvement de deux adolescentes fugueuses.
11:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
23/09/2015
Crime à la thalasso
Thalasso-crime
Janine Teisson
éditions "chèvre-feuille étoilée"
Crime à l'institut de thalassothérapie de la Grande Motte. La fille de la victime est à son tour égorgée. Enfin, une employée de l'institut est tuée sauvagement sur la plage de Carnon.
Chacun sait qu'"un train peut en cacher un autre". Pareil pour les assassins ? Tueur en série ? Djihadiste ? Victime d'un pédophile ?
Les flics sont sympas et travaillent en équipe. Mais à la fin l'écheveau est démêlé par une femme qui a écrit de nombreux livres pour la jeunesse, avant de se lancer dans l'écriture de polars. Comme l'auteur !
17:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
28/08/2015
Un million de gouttes
Toutes les vagues de l'océan
Victor del Arbol
Actes noirs / Actes Sud
"La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre.
La première goutte qui tombe est celle qui commence à être océan."
Ce poème russe revient à plusieurs reprises. Il éclaire le titre français, et plus encore le titre original espagnol : "un million de gouttes."
Un roman âpre qui, parfois, fait désespérer de la nature humaine. Tout le monde n'a pas la force d'être la première goutte qui commence à briser le totalitarisme.
Le livre commence par l'assassinat d'un enfant. Par noyade. D'autres exemples d'enfants martyrisés, violés, suivront.
Un flash-back nous amène dans la Russie stalinienne. La description de la déportation en Sibérie est souvent insoutenable.
Les camps français d'internement des républicains espagnols vaincus, en 1938, ne sont pas à la gloire de la France, même si ce n'était pas le goulag sibérien.
"Ils s'attendaient à être accueillis comme des héros proches du gouvernement du Front populaire, et au lieu de cela ils avaient trouvé une porcherie , des regards torves, la méfiance, les mauvais traitements et la pénurie."
"La force qui importait en ces lieux, celle de la peur. Celui qui parvenait à l'inspirer tenait les rênes."
Au fil de l'intrigue, les personnages se mettent en place, et les liens, parfois de haine, qui les réunissent. Jusqu'aux révélations finales.
Un vrai roman "noir", l'inverse d'un roman "à l'eau de rose".
"Les riches, en général, ne sont pas très attirants. Voilà pourquoi ils s'achètent de grosses voitures et de grosses maisons. pour qu'on regarde ce qu'ils possèdent, pas ce qu'ils sont."
"Les vieux ont le défaut de ne pas vouloir mourir quand ils prennent leur retraite."
"C'est sans doute cela devenir vieux : le corps qui devient l'ennemi, geignard, brisé, inutilisable."
"Ce ne sont pas les idées qui nous trahissent, mais les hommes qui les mettent en pratique."
"La mémoire est un paysage que chacun choisit de rêver ou de détester."
"Regretter le passé c'est courir après le vent."
"Le don de contempler est à la portée de tous, pas celui de créer."
18:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
04/08/2015
Echappée à Montpellier
Le soleil se couche parfois à Montpellier
Antoine Chainas
illustré par Anthony Pastor
Echappée à Montpellier
Jean-Michel Boissier
"Les petits polars" Le Monde / SNCF
Cette année, les petits polars du monde se déplacent de ville en ville, de Marseille à Colmar, en passant par Montpellier.
L'intrigue policière qui met en scène un couple de tueurs (retraités d'un mystérieux "service" ?) est un peu chaotique, avec des retours en arrière à la fin du Moyen-Âge, ou dans les années 70, à l'heure de "Montpellier la surdouée".
Je n'ai pas compris le rapport entre Montpellier et l'allusion claire à la mort (suicide ou assassinat ?) du ministre giscardien Boulin.
J'ai préféré le "mini guide de Montpellier" d'un genre inhabituel. Il donne peu d'adresses mais nous offre une promenade sympathique dans la ville. "Nous irons doucement par les ruelles fort pierreuses et tortueuses de cette vieille ville à l'antique jardin" (Paul Valéry). Sans oublier le quartier d'Antigone, dû à l'amitié entre Frêche et Ricardo Bofil, ni son tramway, classé "le plus sexy d'Europe" par le New-Yord Times, mais "qui amène la racaille au centre ville"...
Un personnage domine les deux textes : Georges Frêche, "ogre", "démiurge", "bramaïre" (grande gueule), "maire gargantuesque", ce qui est bien le moins dans la ville de Rabelais, "surjouée plutôt que surdouée" ?.
"Nous n'oublierons pas le peuple, la mixité sociale. Les hôtels particuliers voisineront avec les habitations à loyer modéré."
"L'ennemi de la vérité s'incarne dans la certitude."
20:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
01/08/2015
spéculation sur le prix du pétrole
Or noir
Dominique Manotti
Série noire Gallimard
J'aime bien les romans, clairement engagés, de Dominique Manotti, qui a enseigné l'histoire économique contemporaine. J'ai parlé de plusieurs d'entre eux dans mon blog. J'aime son style sans fioriture, direct, aux phrases courtes et descriptives . Elle a reçu plusieurs prix de littérature policière.
Ce roman noir se déroule en 1973, au temps où le pétrole se négociait à cinq $ le baril, où son prix allait exploser. Les grandes compagnies ("les 7 soeurs") n'allaient plus pouvoir imposer leurs prix aux pays producteurs qui viennent de se regrouper dans l'OPEP. Ceux qui l'ont anticipé ont pu faire des fortunes. Parfois au prix du sang ? La distance n'est pas longue entre la criminalité en col blanc et l'usage d'armes à feu ! C'est ce que montre ce roman policier. Les lecteurs savent rapidement qui est le méchant. Pas tout de suite qui a été l'exécuteur , mais au moins le commanditaire des meurtres sur lesquels enquête le jeune commissaire Daquin, tout juste nommé à Marseille, ville "spéciale" pour la police.
Eléments que j'ignorais :
- Genève occupe la première place mondiale dans le commerce du pétrole ! "Les quatre premières firmes les plus importantes de Suisse, en chiffres d'affaires sont des firmes qui négocient le pétrole" ;
- le chiffre d'affaires mondial des ventes d'art contemporain a progressé de 1078% en dix ans. Pour blanchir de l'argent sale ?
"Le trafic de drogue est la machine à fabriquer du fric noir qui est le nerf de la guerre sale"
21:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar