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12/05/2016

Rome et les mafias

Suburra

Carlo Bonini

Giancarlo De Cataldo

éditions Métaillé / Noir

 

"Suburra, l'antique quartier des lupanars chanté par Pétrone. Demeure d'une plèbe violente et désespérée qui des siècles auparavant s'était faite bourgeoise."

Les auteurs sont l'un magistrat, déjà auteur du remarquable "Romanzo  criminale", et l'autre journaliste au quotidien La Repubblica.

Le roman raconte un grand projet immobilier allant de la capitale jusqu'à la mer. Bien évidemment, celui-ci ne peut se faire sans politiciens corrompus, et sans que les différentes mafias ne s'en mêlent pour en tirer profit. Avec un effort pour ne pas se faire la guerre le temps de l'opération. Sans oublier l'implication de "notre Sainte Mère l'Eglise", dont la banque est indispensable pour laver l'argent sale du trafic de drogue qui sera investi dans le projet. Ni omettre la complicité de magistrats et de policiers.

En face un colonel de gendarmerie, appuyé par un général de son corps, mais entravé par un autre, et un procureur intègre.

Une image très noire de la société italienne.

 

"Qu'est-ce que vous parlez compliqué, vous, les gens de gauche"

"Toute modération serait balayée par le vent impétueux du conflit"

"Une de ces idéalistes confuses qui déblatéraient sur un nouvel ordre sans tenir un minium compte de la réalité."

"La philosophie est violence, souffrance. Parce qu'il n'est pas possible de penser décemment sans se faire mal."

"La haine sociale bientôt submergera l'Europe des banquiers"

"En politique le passé et l'avenir n'existent pas. En politique, seul le présent existe."

 

08:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

04/05/2016

Afghanistan, 2008

PUKHTU

DOA

Roman noir

Gallimard Série noire

 

Le terme "pukhtu" renvoie aux valeur fondamentales d'honneur du peuple pachtoune, à cheval sur la frontière artificielle entre l'Afghanistan et le Pakistan (ligne "Duran" fixée par le colonisateur britannique").

Personnages principaux :

- Sher Ali Khan qui entre dans la guerre contre les "croisés" après qu'un drone ait tué son fils ainé et sa fille aimée ;

- une poignée de paramilitaires qui profite de l'impunité pour se livrer au trafic de drogue et d'armes; l'un d'entre eux, Français,  est un agent de la CIA, infiltré pour découvrir leur trafic ; "élan de privatisation de la chose militaire constaté à l'occasion des invasions de l'Afghanistan et de l'Irak" ; "s'il est Américain, ou sous contrat de droit américain, il est hors de portée de toute cour de justice nationale ou internationale ;

- la police des frontières, corrompue qui profite de sa situation d'intermédiaire dans le trafic entre les deux pays ; "l'action internationale génère un flux de dizaines de milliards de $ de logistique militaire à travers le Pakistan." "L'argent coule sans s'arrêter et les trafic prolifèrent" ;

-l'armée et les services secrets pakistanais qui jouent double jeu ; 

- un journaliste indépendant qui semble inconscient du danger ;

- deux jeunes Françaises qui consomment allègrement la poudre venue d'Afghanistan "des gens qui sortent trop et regardent dehors pour ne rien voir dedans. Les "intranquilles" qui se fuient" ;

Une suite est promise; Indispensable pour connaître la fin...

90% de l'héroïne mondiale est produite en Afghanistan. Les talibans en sont largement bénéficiaires. Pour eux, et pour les autres, le roman explique les circuits de blanchiment de l'argent sale.

DOA (Dead On Arrival) a été récompensé deux fois du Grand Prix de littérature policière, pour "Citoyens clandestins" et "L'honorable société". Deux romans qui ne sont pas que policiers, comme celui-ci,  et que j'ai beaucoup aimés.

Les cartes qui se trouvent au début du livre sont bien utiles, et bien des auteurs devraient faire de même...

 

"Il n'y a rien de valorisant à rabaisser la femme au pire de l'homme"

 

17:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

25/04/2016

L'Iran d'aujourd'hui

Dernier refrain à Ispahan

Naïri Nahapétian

Point policier n°P3268

 

"Dans un royaume où les ignorants sont rois, un homme a volé la voix des femmes. Il a emporté leur chant, semé des tulipes sur leur chemin ; et la joie s'en est allée."

Tel est le "dernier refrain à Ispahan". La chanteuse à succès qui le chantait a été assassinée. Un bouquet de tulipes, symbole de la révolution islamiste, a été déposé près de son corps. Elle s'était exilée aux USA. Avait eu l'imprudence de vouloir revenir pour un concert, alors que le chant des femmes est désormais interdit. "Car le son de leur voix éveille la sensualité masculine"."Il y a un siècle, il était interdit à l'ensemble des musulmans de jouer de la musique."

L'enquête policière est le prétexte pour raconter l'Iran d'aujourd'hui de l'intérieur. De façon très critique, bien entendu.

 

"En Iran, nous nous inspirons davantage du comportementalisme que de Freud ou de votre incompréhensible Lacan. Je ne porte que peu de foi à toutes ces histoires d'Oedipe. Un bon musulman ne saurait tomber amoureux de sa mère ! Les règles de la charria sont là pour empêcher de telles perversités..."

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

21/04/2016

Moi Président

Moi Président

Mathieu Janin

Le Serpent à plumes éditions

 

Un roman policier sur fond politique. 2017 : à la surprise générale, la primaire de la droite a été gagnée par le député maire d'une ville située à 60 km de Paris (comme Meaux ?) Beau gosse, énarque, il a misé sur la surenchère sécuritaire. Mais comment les choses se passent-elles dans les "quartiers difficiles" de sa ville où vivent les jeunes,  enfants d'immigrés, déscolarisés et sans autre perspective que le chômage et le petit trafic de stupéfiants ?

Pour régler le problème, le député-maire a confié les pleins pouvoirs à son bras droit, Corse de l'école du SAC.

Entre les deux tours de la Présidentielle, les choses se mettent à déraper, et les cadavres s'accumulent.

Le suspens, consiste à se demander si, à la fin, les méchants seront punis et l'élection ratée.

L'auteur est journaliste. Longtemps au Parisien, il connait bien les problèmes des banlieues.

 

 

11:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

16/04/2016

Le premier polar de Vincent Peillon

Aurora

Vincent Peillon

éditions Stock

 

J'ai bien connu Vincent Peillon au Parlement européen. Homme très sympathique. J'ai été déçu qu'il ne réussisse pas au ministère de l'éducation nationale. D'autant plus que je trouvais bonne l'idée d'organiser plus d'activités péri-scolaires. Le système éducatif français se trouve dans les profondeurs du classement de l'UNICEF, et les pesanteurs semblent trop lourdes...

Aurora se lit beaucoup plus facilement de le libre précédent de Vincent Peillon, sur la laïcité.

C'est un "thriller" géopolitique. Je n'ai pas compté, mais le total des morts doit approcher de la cinquantaine.

Il s'agit d'une lute pour les ressource gazières du Groenland. Les USA considèrent que c'est leur chasse gardée, depuis la guerre, mais le consortium Aurora, basé à Hambourg, a passé un accord avec le Danemark, ancienne puisance tutélaire du Groenland.

Le consortium Aurora est dirigé par un ancien nazi qui n'a pas renoncé à ses convictions. Il profite de ses énormes ressources pour financer ceux qui partagent ses convictions. 

Une équipe d'anciens du Mossad est donc volontaire pour faire un grand nettoyage.

Pour ne pas laisser de traces, elle est menacée dès le travail terminé. Mais "vieux de la vieille", ils ne se laissent pas surprendre...

J'espère ne pas vous en avoir pas trop dit...

 

18:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar