21/07/2015
polar sur le nucléaire iranien
Un agent nommé Parviz
Naïri Nahapétian
éditions de l'aube, collection "l'aube noire"
L'accord qui vient d'être signé avec l'Iran rend ce roman d'espionnage très actuel. Il est vrai qu'il n'est sorti que depuis quelques mois.
Naïri Nahapétian, journaliste née en Iran, d'origine arménienne comme son nom le laisse deviner, a déjà écrit deux polars, publiés en Points Policier. J'ai déjà parlé dans ce blog de "Qui a tué l'ayatollah Kanuni".
L'action se passe entre Paris et Téhéran. La France suit l'action de près, par l'intermédiaire d'une jolie policière d'origine iranienne, mais n'a pas d'agent sur place, contrairement à la CIA et à...Israël.
D'après l'auteur, la capacité nucléaire de l'Iran vient du Pakistan, avec le soutien de la Russie et la complicité de la Chine.
Rappel de "l'Iran Gate" : pendant la guerre contre l'Irak, les USA fournissaient secrètement des armes à l'Iran. En Afghanistan, l'Iran et les USA misaient sur le même homme : le fameux commandant Massoud.
"Le guide Khamenei a déclaré que l'usage de la bombe atomique serait anti-islamique. Ils ont tous les éléments nécessaires pour un essai, mais ne le feront pas afin de rester à la frontière de la bombe."
16:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, iran, nucléaire, espionnage
01/07/2015
la brigade des flics au placard
Poulets grillés
Sophie Hénaff
Au fameux 36 quai des orfèvres, le Directeur a rassemblé tous les flics impossibles à virer mais qu'il ne veut plus voir : homo, alcoolo, porte-poisse, spécialiste de la fuite vers la presse, etc. Une superbe galerie de portraits hauts en couleurs. A la tête de cette nouvelle brigade, une fine gâchette, un peu trop rapide à dégainer.
Bien entendu, cette brigade de mis au placard va résoudre des affaires criminelles non résolues.
Un style enlevé, une histoire qui mérite d'être portée à l'écran , à condition de trouver des actrices et acteurs à la hauteur de cette "basse cour" hors du commun.
Un polar qui sort de l'ordinaire, parfait pour les vacances. J'attends la suite !
16:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
27/06/2015
"Celui qui reste a raison" (Brentano)
Deux dans Berlin
Birkefeld et Hachmeister
éditions du Masque
Berlin, hiver 44, jusqu'au 8 mai 45. Souvent sous les bombes. "Berlin était une ville à l'agonie, elle se changeait en bûcher funéraire du Reich". "Berlin était transformé en un tas de cendres et de ruines.""Beaucoup de gens dans cette ville n'avaient pas mérité ces bombes." "Les raids étaient sans doute destinés à la population civile afin de briser son endurance." "Les suicides étaient à l'ordre du jour."
Le marché noir est l'occasion de profits mirifiques.
Ils sont deux dans Berlin : un évadé de Buchenwald et un ancien policier de la criminelle, devenu membre des services de renseignement de la Gestapo, à qui il est demandé par sa hiérarchie d'enquêter sur l'assassinat d'un dignitaire SS. Enquête qui le conduira sur la piste de l'évadé.
Quelques retours en arrière nous remémorent la prise du pouvoir par Hitler, et les positions prisent par les Allemands, dans leur diversité, à ce moment là. "De quel côté pouvait bien être Dieu, sinon celui des moutons ?"
Il y est question de Nebe, l'ancien chef de la police criminelle, puis chargé d'un groupe d'"intervention" à l'arrière des troupes allemandes dans l'est de l'Europe. Déserteur en 44. Le policier n'a pas le cynisme de Bernier Gunther, même s'il se demande parfois pourquoi enquêter sur une mort alors que tant de personnes, y compris femmes et enfants meurent chaque jour. "Le tas de cadavres augmentait. La douleur ne servait à rien." Les auteurs sont deux professeurs d'histoire, allemands, et non Ecossais comme Philip Kerr.
Comme dans "le Labyrinthe du silence", est posée la question de la responsabilité collective du peuple allemand, et individuelles des sadiques. "Plus personne n'était capable de tracer une frontière entre culpabilité et innocence." "Nous avons été trop nombreux à défiler. Par conviction, par opportunisme, par peur ou par indifférence. Mais on ne pourra pas déclarer tout le peuple coupable..." "Tout le monde n'a pas obéi aux ordres criminels." "Qu'on ne vienne pas me raconter plus tard que personne ne savait ou n'avait rien vu !"
"La force créée le pouvoir, et le pouvoir le droit"
"Les femmes avec leurs questions. C'était la cause de tous les problèmes."
08:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, histoire
20/06/2015
Gangsterrorisme
Le chant du converti
Sébastian Rotella
éditions Liana Levi
De Sebastian Rotella, j'ai déjà parlé de Triple Crossing, paru en 10/18. L'histoire d'un flic américain qui patrouille à la frontière pour tenter d'empêcher les passeurs mexicains d'introduire aux Etats-Unis drogue et immigrés illégaux, puisque là bas aussi les filières sont les mêmes.
Ce Chant du converti commence par un attentat sanglant dans un centre commercial, à Buenos Aires. A la suite du héros, l'auteur nous emmène en Bolivie, puis, pour toute la deuxième partie en France. Je me demande ce que les lecteurs anglo-saxons de Rotella pensent de notre pays, avec ces banlieues qui brûle et cette police qui respecte peu les droits de la défense des suspects . Troisième partie en Irak puis, pour finir, en Uruguay.
Filières de la drogue qui financent le terrorisme. Connexions entre services secrets...
"Le processus de radicalisation habituel : la criminalité conduit à l'extrémisme, et le trafic de drogue se justifie par le djihad. C'est le "gangsterrorisme".
"Devenir terroriste, c'est un peu comme intégrer un gang. On s'associe à de sales types pour avoir l'impression d'être un dur." "Les extrémistes sont en quête d'identité."
"L'attentat de Bombay en 2008 était une opération menée par un groupe terroriste, en collaboration avec les services secrets pakistanais, après deux ans de préparatifs."
"Les Iraniens ont fait appels à des sunnites nord-africains lors des attentats qui ont frappé l'Europe dans les années 80.Ce pays a également accueilli les responsables d'Al-Qaïda en fuite, arme utile contre l'Occident Israël et l'Arabie Saoudite."
"Deux sortes de terroristes : les fous furieux, et les mercenaires au sang-froid."
"Un acte terroriste est avant tout un acte de communication"
"Beaucoup de filles originaires des banlieues rejoignent l'armée ou la police. Ca leur permet de rompre avec les cités, les fondamentalistes, leurs familles."
08:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, terrorisme
13/06/2015
Fred Vargas rend hommage à Arnaldur Indridason
Temps glaciaires
Fred Vargas
éditions Flammarion
Des gens surpris par la brume, dans le nord de l'Islande. Ils se perdent, ils meurent. Les survivants culpabilisent.
Ceci n'est pas une aventure du commissaire Erlandur mais du commissaire Adamsberg. Les deux ont bien des points de ressemblance. Surtout quand Adamsberg joue plus que jamais le "pelleteur de nuages". Ces "temps glaciaires" ne sont pas sans évoquer l'"hiver arctique".
Fred Vargas écrit, avec succès, des romans policiers depuis bientôt trente ans, mais n'avait rien publié depuis quatre ans.
Elle ne se contente pas de nous emmener en Islande. Elle revisite pour nous la Terreur robespierriste, juste avant les exécutions de Danton ("Danton, l'image incarnée de la puissance vitale révolutionnaire") et Camille Desmoulins. "Je crains que le voyage dans le cercle arctique de Robespierre soit encore plus glaçant."
"Comment le livide et glacé Robespierre, dénué de charisme et d'empathie, avec sa voix aigrelette et son corps sans vie, a-t-il pu générer une telle adoration ? Avec sa face lugubre et ses yeux vides cillant derrière ses lunettes ?"
"A peine aurait- il détruit un ennemi qu'il s'en découvrirait un autre." "L'ennemi que traquait Robespierre était en lui même." "La pitié n'existait pas, car Robespierre n'avait aucun lien, et surtout pas étroit.""Jamais l'innocence ne redoute la surveillance publique" (Robespierre) "L'abstraction du meurtre chez Robespierre. Les exécutions se passaient toujours hors de sa vue. Elles étaient dématérialisées. Comme s'il avait guillotiné non pas des hommes, mais des concepts ; le vice, la trahison, l'hypocrisie, la vanité, le mensonge, l'argent, le sexe."
"Fouché est l'homme le plus terrible de la Révolution. Cynique absolu, habile comme le diable, fourbe et doucereux, surveillant tout un chacun, louvoyant au gré des évènements, il est le serpent dans l'herbe face à l'idéaliste Robespierre emporté par sa folle pureté."
"On est toujours plus élégant nu qu'à moitié dévêtu"
"L'alcool sucré monte au cerveau avec la célérité d'un acrobate sans fil"
09:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, histoire