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28/01/2016

Limassol

Le poète de Gaza

Yishaï Saris

Grand prix de littérature policière

éditions "Actes Sud" et Babel noir poche n°75

 

Un agent des "services" israéliens,  spécialisé dans la mise en échec des attentats suicide,  se voit confier la mission d'attirer un vieux poète de Gaza à Limassol (d'où le titre de la version originale) afin de supprimer son fils, chef d'un réseau de terroriste.

Yishaï Sarid est le fils de Yossi Sarid, récemment décédé. Il était leader du Meretz, parti politique de centre gauche, animateur du mouvement "La paix maintenant". La preuve que tous les Israéliens ne soutiennent pas la politique expansionniste et belliqueuse de l'actuel gouvernement du Likoud et ses alliés religieux. A chaque élection je regrette que ce parti n'obtienne pas plus de suffrages. A l'époque où j'étais Secrétaire général du Parti Socialiste Européen, j'avais été invité à prendre la parole à son congrès. Afin de préparer mon intervention,  j'avais lu attentivement les statuts du parti et sa déclaration de principes. Que du bonheur ! Un vrai parti laïc voulant la paix. "Un jour toutes ces barrières tomberont et nous vivrons tous ensemble", tout en dénonçant "l'accroissement exponentiel du nombre de Juifs qui s'installent dans les vieilles bâtisses arabes de Jérusalem". Après le congrès les assistants de Yossi Sarid m'avait organisé un voyage à Gaza. A l'époque,  le Hamas ne gouvernait pas Gaza, mais déposait des bombes dans les cinémas pour les obliger à fermer.

Tout cela pour dire que Yishaï, dans la ligne de son père soulève la question du fonctionnement de l'Etat israélien et de ses services de sécurité, la question de la coexistence entre Israéliens et Palestiniens, le problème de la lutte contre le terrorisme, y compris en utilisant la torture. 

 

"ça n'arrête pas de construire chez vous. Le même pays, la même terre, le même sable. Vous avez tout et nous rien." "La haine a pris possession de tous nos enfants."

"Le plus important dans l'écriture, c'est de ne pas désespérer. Comme en amour."

"Le seul remède que le genre humain a trouvé pour soulager ses angoisses. La foi."

"La capacité d'émerveillement nous accompagne apparemment jusqu'à la tombe"

"En bon talmudiste, il aimait questionner l'évidence".

 

15:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

10/01/2016

Prix du quai des Orfèvres 2016

Le crime était signé

Lionel Olivier

éditions Fayard

 

Le prix du Quai des Orfèvres couronne chaque année un roman policier à la gloire de la police en général et d'un service en particulier.

Cette année, l'auteur n'est pas économe de flagornerie  à l'égard de ces hommes, et une femme, qui ne comptent pas leurs heures de travail pour résoudre l'énigme et que le coupable soit puni.

La mort de deux policiers victimes de la tuerie de Charlie, sans oublier l'assassinat de la policière municipale de Montrouge, auraient pu nous mener sur la piste de la lutte anti-terroriste, ou de la protection des personnalités .

L'éclairage est mis sur des policiers totalement méconnus du grand publique : les procéduriers, chargés de veiller au strict respect de la procédure pénale, puisqu'il s'est vu des criminels avérés relachés en raison du défaut de la procédure. Dans le roman ce travail est d'autant moins inutile qu'il va permettre de démasquer le coupable de l'enlèvement de deux adolescentes fugueuses.

 

 

11:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

23/09/2015

Crime à la thalasso

Thalasso-crime

Janine Teisson

éditions "chèvre-feuille étoilée"

 

Crime à l'institut de thalassothérapie de la Grande Motte. La fille de la victime est à son tour égorgée. Enfin, une employée de l'institut est tuée sauvagement sur la plage de Carnon.

Chacun sait qu'"un train peut en cacher un autre". Pareil pour les assassins ? Tueur en série ? Djihadiste ? Victime d'un pédophile ?

Les flics sont sympas et travaillent en équipe. Mais à la fin l'écheveau est démêlé par une femme qui a écrit de nombreux livres pour la jeunesse, avant de se lancer dans l'écriture de polars. Comme l'auteur !

 

17:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

28/08/2015

Un million de gouttes

Toutes les vagues de l'océan

Victor del Arbol

Actes noirs / Actes Sud

 

"La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre.

La première goutte qui tombe est celle qui commence à être océan."

Ce poème russe revient à plusieurs reprises. Il éclaire le titre français, et plus encore le titre original espagnol : "un million de gouttes."

Un roman âpre qui, parfois, fait désespérer de la nature humaine. Tout le monde n'a pas la force d'être la première goutte qui commence à briser le totalitarisme.

Le livre commence par l'assassinat d'un enfant. Par noyade. D'autres exemples d'enfants martyrisés, violés, suivront.

Un flash-back nous amène dans la Russie stalinienne. La description de la déportation en Sibérie est souvent insoutenable.

Les camps français d'internement des républicains espagnols vaincus, en 1938, ne sont pas à la gloire de la France, même si ce n'était pas le goulag sibérien.

"Ils s'attendaient à être accueillis comme des héros proches du gouvernement du Front populaire, et au lieu de cela ils avaient trouvé une porcherie , des regards torves, la méfiance, les mauvais traitements et la pénurie."

"La force qui importait en ces lieux, celle de la peur. Celui qui parvenait à l'inspirer tenait les rênes."

Au fil de l'intrigue, les personnages se mettent en place, et les liens, parfois de haine, qui les réunissent. Jusqu'aux révélations finales.

Un vrai roman "noir", l'inverse d'un roman "à l'eau de rose".

 

"Les riches, en général, ne sont pas très attirants. Voilà pourquoi ils s'achètent de grosses voitures et de grosses maisons. pour qu'on regarde ce qu'ils possèdent, pas ce qu'ils sont."

"Les vieux ont le défaut de ne pas vouloir mourir quand ils prennent leur retraite."

"C'est sans doute cela devenir vieux : le corps qui devient l'ennemi, geignard, brisé, inutilisable."

"Ce ne sont pas les idées qui nous trahissent, mais les hommes qui les mettent en pratique."

"La mémoire est un paysage que chacun choisit de rêver ou de détester."

"Regretter le passé c'est courir après le vent."

"Le don de contempler est à la portée de tous, pas celui de créer."

 

 

18:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

04/08/2015

Echappée à Montpellier

Le soleil se couche parfois à Montpellier

Antoine Chainas

illustré par Anthony Pastor

Echappée à Montpellier

Jean-Michel Boissier

"Les petits polars" Le Monde / SNCF

 

Cette année, les petits polars du monde se déplacent de ville en ville, de Marseille à Colmar, en passant par Montpellier.

L'intrigue policière qui met en scène un couple de tueurs (retraités d'un mystérieux "service" ?)  est un peu chaotique, avec des retours en arrière à la fin du Moyen-Âge, ou dans les années 70, à l'heure de "Montpellier la surdouée".

Je n'ai pas compris le rapport entre Montpellier et l'allusion claire à la mort (suicide ou assassinat ?) du ministre giscardien Boulin.

J'ai préféré le "mini guide de Montpellier" d'un genre inhabituel. Il donne peu d'adresses mais nous offre une promenade sympathique dans la ville. "Nous irons doucement par les ruelles fort pierreuses et tortueuses de cette vieille ville à l'antique jardin" (Paul Valéry). Sans oublier le quartier d'Antigone, dû à l'amitié entre Frêche et Ricardo Bofil, ni son tramway, classé "le plus sexy d'Europe" par le New-Yord Times, mais "qui amène la racaille au centre ville"...

Un personnage domine les deux textes : Georges Frêche, "ogre", "démiurge", "bramaïre" (grande gueule),  "maire gargantuesque", ce qui est bien le moins dans la ville de Rabelais, "surjouée plutôt que surdouée" ?.

 

"Nous n'oublierons pas le peuple, la mixité sociale. Les hôtels particuliers voisineront avec les habitations à loyer modéré."

 

"L'ennemi de la vérité s'incarne dans la certitude."

 

20:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar