09/06/2019
D'Auguste à Attila
Pax Romana !
dessinateur : Jeff Pourquié
historien : Blaise Pichon
Histoire dessinée de la France
éditions : "La revue dessinée" et La découverte"
Une présentation claire, aussi bien dans les dessins que dans le texte, de cette époque de cinq siècles, souvent négligée. Sur une aussi longue période les choses évoluent !
J'ai appris à sa lecture que la notion de "gallo-romain" est une invention du XIXe siècle pour nous persuader d'une spécificité gauloise au sein de l'empire romain, afin de nous différencier des envahisseurs germains. On ne parle pas d'"Ibéro-Romains", ni de "Britanno-Romains". La province de la Narbonnaise devient romaine 75 ans avant l'arrivée de Jules César.
Au Ve siècle les Wisigoths, implantés dans notre Sud-Ouest créé un royaume wisigothique dans la péninsule ibérique.
"Il serait anachronique d'évoquer un quelconque esprit national chez les Gaulois." Les périodes de troubles "prouvent la solidité des Gaules en tant qu'élément constitutif du monde romain."
"Ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l'histoire. C'est le cas dans le monde romain comme ailleurs."
La relative stabilité dans le monde romain était du à une "globalisation" du Bassin méditerranéen.
"L'expression Pax Romana appartient au discours officiel des empereurs romains à partir d'Auguste."
Au XIXe également, les historiens se disputaient pour savoir si les religions gauloises et romaines avaient vraiment fusionné. "Les Gaulois honorent leurs dieux, et les dieux romains, par le biais de rituels complètement romains". Les Romains étaient convaincus que les divinités du vainqueur étaient les plus puissantes." "La première attestation d'une présence chrétienne dans les Gaules est celle des "martyrs de Lyon" en 177. Au milieu du IIIe siècle, on constate un désintérêt pour les cultes païens polythéistes. L'arrêt des persécutions a lieu au début du IVe siècle." A la fin du IVe siècle, le christianisme devient la religion officielle de l'empire. "Le christianisme devient dominant courant Ve siècle".
Julien, seul empereur romain à avoir été parisien , promulgue un édit de tolérance de toutes les religions.
J'ai appris également que le double poney était la monture des Gaulois.
Un livre dans la lignée de celles et ceux qui s'efforcent de ne plus instrumentaliser le passé à des fins politiques.
Jeff Pourquié est professeur agrégé à l'école Estienne de Paris. Blaise Pichon est historien et archéologue. Il vit en Auvergne.
16:52 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
05/06/2019
Portrait d'une ambition
Jules César
Scénario : Mathieu Gabella
Historien : Giusto Traina
Dessin : Andrea Meloni
Couleurs : Chiara Zeppegno - Arancia Studio
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
éditions Le Monde, Glénat, Fayard
L'ambition de Caius Julius César : égaler son modèle : Alexandre de Macédoine. Il avait compris le dessein de celui-ci : construire une civilisation multiculturelle.
Pour y parvenir, il utilise ses qualités de stratège, aussi bien sur les champs de bataille que dans la politique de la république romaine. Il terminera par des décisions fatales : se faire nommer "dictateur à vie", et choisir son successeur, son petit neveu, comme s'il était roi. Adopté par César, Octave devint le premier empereur de Rome.
Alors que les conservateurs tenaient la république, il se range du coté des "populares". Il mène une politique réformatrice en faveur du petit peuple : moratoire sur les loyers et les dettes, distribution de céréales, grands chantiers de construction de digues et d'assèchement de marais.
08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
03/06/2019
22e album des Bidochon
les Bidochon relancent leur couple
Christian Binet
éditions Dargaud
Christian Binet fêtera l'année prochaine ses "noces d'or". Il ne le dit pas, mais je le sais, puisque nous nous sommes mariés le même jour dans la mairie de la petite ville d'Etampes, pas ensemble mais l'un après l'autre.
N'espérez pas trouver dans cet album des recettes pour "relancer" votre couple. Binet raconte que l'idée de l'album lui est venue quand une amie, Myriam, lui a raconté ses réunions "tupperware" consacrées aux lingeries et aux sex-toys.
Quand on connait un peu les Bidochon, il est facile d'imaginer les réactions de l'une et de l'autre devant ces gadgets...
"C'est pas la peine de vieillir si c'est pour devenir vieux" ! (Raymonde)
08:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
01/06/2019
Un inédit d'Arnaldur Indridason
Les fils de la poussière
Arnaldur Indridason
éditions Métaillé / noir
Premier roman d'Arnaldur Indridason, avec Erlendur qui mène l'enquête, avec Sigurdur Oli. Paru il y a vingt ans en Islande, mais qui n'avait jamais été traduit en français.
Une histoire glaçante d'essais pharmaceutiques menés sur une classe de gamins révélée trente ans plus tard par la mort de deux protagonistes. Une fin qui se rapproche de la science fiction. Tous ceux qui ont aimé les aventures du policier islandais Erlendur aimeront retrouver la première enquête de celui-ci.
14:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, littérature
26/05/2019
Semaine sanglante
Dans l'ombre du brasier
Hervé Le Corre
Rivages / Noir
Le brasier, c'est la fin de la Commune de Paris. La "semaine sanglante" commence le 22 mai, le roman commence le 18. Les deux et se terminent par la défaite finale dans le cimetière du "Père Lachaise", à Belleville le dimanche 28.
Dans l'ombre de ce bain de sang, la vie humaine n'ayant plus beaucoup de valeur, un pervers enlève des jeunes femmes qu'il drogue, pour les "louer" à un photographe, ou les vendre, en particulier aux Prussiens qui encerclent Paris, sans intervenir dans la guerre civile.
Un relieur élu "responsable de la sécurité" du Xe arrondissement part à la recherche de la dernière jeune femme enlevée, dont le fiancé est sergent dans les rangs des communards.
L'auteur est clairement dans le camp de la Commune, et avance l'espoir d'un monde meilleur.
La répression fut féroce. Le roman est clair sur ce point, mais ne donne pas les chiffres : 1 000 morts dans les rangs de l'armée "régulière", entre 5 700 et 7 400 fédérés tués pendant les combats + 20 000 personnes fusillées sans jugement, 13 000 condamnations, dont 3 800 à la déportation en Algérie ou en Nouvelle- Calédonie, dont Louise Michel. L'état de siège subsista jusqu'en 1876.
19:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, littérature, histoire