Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/04/2019

Tandem de grande classe

Le petit bleu de la côte ouest

Manchette / Tardi

éditions Folio policier / Futuropolis

 

Jean-Patrick Manchette est un auteur marquant du roman policier noir français. Avec son style direct, il mêle aventures et critique sociale.

Tardi, avec son trait aussi noir que le propos de Manchette, était le dessinateur tout trouvé pour mettre en BD ces romans, comme il l'avait fait pour "Voyage au bout de la nuit" et "Mort à crédit". La preuve qu'il est possible d'être un militant bien à gauche et capable de comprendre le travail de Céline, écrivain génial mais antisémite et partisan de Pétain jusqu'à Sigmarigen ("D'un château l'autre").

"Le petit bleu de la côte Ouest" raconte l'aventure d'un cadre commercial portant secours à un accidenté de la route que deux tueurs cherchent à éliminer parce que le mourrant aurait pu lui livrer des secrets.

On boit beaucoup d'alcool, on fume également, sur fond de musique de jazz, et le lecteur y prend plaisir.

 

 

 

08:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, polar

30/03/2019

Sur la trace des assassins d'Olof Palme

La folle enquête de Stieg Larsson

de Jan Stocklassa

édition Flammarion

 

Avant d'écrire les trois tomes de la formidable saga "Millenium", Stieg Larsson, journaliste d'investigation avant d'être romancier, a beaucoup enquêté sur les mouvement d'extrême droite en Suède. Cela transparait dans "Millenium". Et ce travail l'a mené sur la piste des assassins d'Olof Palme, premier ministre suédois, assassiné en pleine rue en 1986.

Malheureusement, Stieg Larsson, qui négligeait sa santé, est mort d'une crise cardiaque avant d'avoir pu finaliser son enquête.

Le journaliste Jan Stocklassa a pu reprendre le flambeau, pendant huit années,  à partir des archives de Stieg Larsson.

Pour Stocklassa, comme pour Larsson, la responsabilité de l'extrême droite est évidente, et de forts soupçons pèsent à l'encontre des services secrets sud-africains du temps de l'apartheid. Beaucoup d'indices qui contredisent la thèse du tueur isolé défendu par la police suédoise.

Une enquête "policière" telle la police ne l'a pas menée, et qui nous emmène de Suède en Afrique du Sud en passant par Prague et Chypre.

 

08:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

28/03/2019

Luchini en enquêteur littéraire

Le mystère Henri Pic

de Rémi Bezançon

avec Fabrice Luchini, Camille Cottin, Alice Isaaz

d'après le roman de David Foekinos

 

Une jeune éditrice découvre un manuscrit passionnant dans la bibliothèque  des romans refusés, dans un village du Finistère.

Critique littéraire animant une émission de télévision, le personnage incarné par Fabrice Luchini ne croit pas qu'un tel chef d'oeuvre a pu être écrit par un spécialiste breton de la pizza décédé. Il mène l'enquête, aidé par la fille de l'auteur présumé, institutrice.

Un film divertissant, intelligent, mené à un bon rythme par Luchini. Camille Cottin (10%) et la jeune Alice Issaz (Mademoiselle de Joncquières) font mieux qui lui donner la réplique.

L'amour de la littérature transparait.

 

08:17 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

26/03/2019

Jeanne fantasmée

Jeanne d'Arc

Scénario : Jérôme Le Gris

Historienne : Murielle Gaude-Ferragu

Dessin et Couleurs : Ignacio Noé

éditions Le Monde, Glénat et Fayard

"Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées"

 

"Toutes les femmes médiévales que nous connaissons sont des saintes ou des reines". Comme l'écrit l'historienne Murielle Gaude-Ferragu :" le mythe de la Pucelle finit par recouvrir la réalité du personnage."

La BD a du mal à s'extraire de la légende, donc des légendes miraculeuses.

Comme l'écrivit l'historien Jules Michelet : " Jeanne d'Arc est l'incarnation du peuple devenu soudain l'acteur de l'histoire de France." Jeanne voulait continuer la guerre, Charles VII voulait s'entendre avec le Duc de Bourgogne, pour le détacher de son allié anglais. Ce qu'il fera en 1435, quatre ans après la mort de Jeanne. Jeanne n'était plus dans la ligne. Le roi ne fera aucune proposition pour payer une rançon, pratique pourtant courante à l'époque. L'album présente Charles VII repentant, et demandant pour cela un procès en réhabilitation. Mais n'était-ce pas pour qu'il ne soit pas dit qu'il tenait sa couronne d'une hérétique ?

L'historien Gérard Noiriel nous rappelle que "huit ans après la mort de Jeanne fut instaurée la "taille" comme impôt permanent prélevé dans chaque famille du royaume, à l'exception des nobles et des clercs, afin de financer l'armée royale. Une armée permanente, composée de mercenaires. C'est à ce moment là que l'Etat royal s'est vraiment imposé. Le double monopole de l'impôt et de la force publique" (Une histoire populaire de la France)

La BD évoque "l'infâme traité de Troyes", sanctionnant la défaite d'Azincourt, qui déshérite le dauphin. L'historien Yann Potin demande :"à moins que ce ne soit, plus banalement l'une de ces tentatives, courantes en Europe, de construire la paix perpétuelle par l'union des couronnes." Comme Pologne et Lituanie, Castille et Aragon, France et Navarre...(dans "Histoire mondiale de la France", dirigée par Patrick Boucheron)

Comme l'écrit François Reynaert ("Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises") : "Durant trois siècles la mémoire de Jeanne disparaît." "Il faut attendre le XIXe siècle pour assister à son grand retour." "La droite catholique est folle de la vierge inspirée qui, au nom de Dieu, a sauvé la France et son roi." Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920...et aujourd'hui utilisée par l'extrême droite !

 

 

08:44 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, bd

24/03/2019

La classe silencieuse

La révolution silencieuse

de Lars Kraume

Inspiré d'une histoire vraie

Sélection Festival du film de Berlin

 

Au moment de l'insurrection de Budapest, en 1956, des élèves d'une classe de terminale, en Allemagne de l'Est, décident de respecter deux minutes de silence au début de leur cours d'histoire, en hommage aux victimes hongroises.

Ils ont beau affirmer que leur action visait à rendre hommage au footballeur Puskàs, capitaine de l'équipe hongroise, l'excuse tient d'autant moins que seule une radio émettant depuis l'Allemagne de l'Ouest a donné l'information...et qu'elle était érronnée !

L'affaire remonte jusqu'au ministre de l'éducation lui même, ce qui prouve la crispation, et même la paranoïa,  du pouvoir communiste.

Pour ces élèves, le chantage, pour qu'ils dénoncent les meneurs,  consiste à les menacer de les empêcher d'avoir leur "Abitur" (le Baccalauréat allemand).

Le titre allemand, "La classe silencieuse" correspond mieux au film, mais il est vrai que ce silence est un cri en faveur de la liberté.

Le réalisateur, Lars Kraume, s'était déjà fait remarquer par son film "Fritz Bauer, un héros allemand" qui traitait également de l'après guerre en Allemagne. Intéressant , puisque Kraume est né au début des années 70. Un signe prouvant que les jeunes Allemands ne sont pas indifférents à l'histoire de leur pays dans l'après guerre.

 

 

09:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma