06/03/2019
les dernières années de Michel Rocard racontée par son épouse
C'était Michel
Sylvie Rocard
éditions Plon
"Sylvie, ma dernière épouse m'a fait rencontrer le bonheur".
Michel Rocard a eu de nombreuses femmes dans sa vie, dont trois épouses. Quand il rencontre Sylvie, il vit maritalement avec une psychiatre. Député européen, il jouit d'une certaine liberté à Bruxelles et Strasbourg. Il a 64 ans, elle n'en a pas 50.Il vivra avec elle les 20 dernières années de sa vie.
Il lui fait découvrir le monde. Elle lui fait découvrir la Corse.
Sylvie Rocard dépeint un homme hyperactif, qu'un AVC ne diminue pas, curieux de tout, demandé dans le monde entier. Un portrait sensible et un peu émerveillé.
"Le drame français du chômage dépend largement d'un système mondial que la France ne peut desserrer ni infléchir seule." (MR)
"L'envie de changer le monde me tient depuis quatre-vint ans. Mais c'est plutôt raté." (MR)
"Sa vision de ce que pourraient être le service public et la conduite de l'Etat, à l'écoute du monde dans toute sa complexité, tout en cherchant à le changer pour le meilleur,traduit la puissance et l'universalité de ces idéaux qui le guidaient." (Barack Obama à l'occasion du décès de Michel Rocard)
08:29 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
04/03/2019
Richard et Aliénor
La révolte
Clara Dupont-Monod
éditions Stock
Les biographies d' Aliénor d'Aquitaine ne manquent pas. Isaure de Saint-Pierre avait intitulé son roman "Aliénor l'insoumise." Clara Dupont-Monod s'inscrit dans cette veine.
Aliénor n'était pas une épouse soumise pour Louis VII, roi de France qui l'a répudiée parce qu'elle ne lui "donnait" pas d'héritier mâle. Mais c'est contre son second mari, Henri Plantagenêt, roi d'Angleterre qu'elle organise la révolte avec ses fils. Révolte que le Plantagenêt a écrasé sans pitié.
L'originalité du livre de Clara Dupont-Monod est qu'elle imagine Richard "Coeur de Lion" parlant de sa mère.
Au delà de la relation fils/mère, le portrait d'une femme belle, intelligente, cultivée, libre, même quand elle est enfermée par son mari.
"Elle aimait la littérature, lui (Louis) les Evangiles ; elle demandait des fêtes et des guerres, il voulait la paix et le dialogue. Elle croit au pouvoir, lui à Dieu"
"N'aime jamais. Admire, dévore, enchante, mais n'aime jamais, ou tu seras dépouillé".
"Le monde déçoit ceux qui le voudrait meilleur"
13:47 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
02/03/2019
Sous le glacier...
Ce que savait la nuit
Arnaldur Indridason
éditions Métailié noir
Réchauffement climatique en Islande : les glaciers fondent...et un cadavre vieux de trente ans apparait. Ce n'est pas le commissaire Erlandur, personnage central des premiers romans d'Indridason, qui est en charge de l'enquête mais l'ex-commissaire Konrad qui, tout à fait officieusement, reprend l'affaire qi'il n'avait pas su résoudre à l'époque.
Un décès suspect intervient et des connections vont se révéler entre les deux affaires.
Comme toujours avec Indridason, l'Islande est un personnage principal du roman.
18:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
27/02/2019
Bruxelles, la belle
La capitale
Robert Menasse
éditions Verdier
L'action se passe à Bruxelles, sous les lampions de la place Sainte-Catherine, ou dans les locaux de la Commission européenne et du Conseil. Le Parlement européen étant quelque peu oublié...
Mais "la capitale" n'est pas Bruxelles mais Auschwitz.
"L'Union européenne doit construire une capitale, et elle doit s'offrir une capitale idéale."
"Le nationalisme et le racisme avaient donné le jour à Auschwitz et ne devaient plus jamais se répéter. Ce "jamais plus" était la base de tout le reste." "Plus jamais Auschwitz", voilà le socle sur lequel l'oeuvre d'unification européenne a été unifié."
"Pour tout membre de la Commission désireux de faire avancer un projet, constater que personne ne s'y intéressait était un grand soulagement."
"Tout le monde commençait par approuver l'idée, puis la soumettait à un tel bombardement d'objections de détail et de proposition de changements qu'il n'en restait plus rien."
"On élaborait tant de compromis infiniment laborieux que personne ne comprenait que ceux-ci préservaient ses intérêts."
"Le maladroit, rien d'étonnant, il passe son temps à lire"
"Le XXe siècle aurait dû être la transformation de l'économie nationale du XIXe siècle en économie de l'humanité du XXIe" Une petite élite politique a oublié l'énergie criminelle du nationalisme et les conséquences que l'on avait déjà tirées de cette expérience."
"Les gens sont comme ça, ils veulent se définir par leur appartenance à une nation, ils veulent décider qui en fait partie et qui n'en fait pas partie, ils veulent se sentir mieux que les autres et ils veulent, quand ils ont peur des autres, leur fracasser le crane."
"Des Etats-Nations concurrents au sein d'une union, cela bloque à la fois la politique européenne et la politique des Etats."
Sous couvert d'un roman policier l'auteur donne une vision assez pessimiste du fonctionnement des institutions européennes.
08:14 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, europe
25/02/2019
Les chefs d'Etat et leurs services secrets
Les hommes du Président
Rémi Kauffer
éditions Perrin
En photo de couverture, l'inamovible directeur du FBI, John Edgar Hoover, entre les deux frères Kennedy. Les relations peuvent être difficiles entre les autorités politiques et les "services". Des soupçons pèsent sur le rôle de la CIA dans l'assassinat de JFK.
Le livre de Rémi Kauffer, journaliste spécialiste de ces questions, examine les relations de quarante dirigeants, d 'une vingtaine de pays, avec leurs services de renseignements, de Churchill à Trump, de Mao à Poutine, etc.
Le livre est dédié au colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame ainsi qu'au général Philippe Rondot.
"Léon Blum fut le seul Président du Conseil des années 30 à prêter attention aux hommes du renseignement."
"A partir de l'après guerre le service secret va constituer un des fiefs des socialistes."
"Dire aux gouvernements la vérité vraie, et non telle ou telle autre qu'il leur plait d'entendre, voilà bien la mission fondamentale des services secrets sous toutes les latitudes et tous les régimes."
"Clinton privilégie l'espionnage économique."
"DAECH a prospéré jusqu'à attirer les ressortissants de 80 nationalités différentes dont 1700 Français."
"Un pays qui cesse de regarder le monde dans son ensemble pour ne plus s'intéresser qu'à lui même se réduit de lui même au rang de petite province."
"C'est le propre de l'histoire : jamais écrite d'avance, elle est faite par les hommes et les femmes avant tout."
08:01 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : services secrets