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18/03/2015

Comment sortir du déficit de l'Etat ?

Le système

D'Antoine Rault

Avec Lorànt Deutsch, Stéphane Guillon

Théâtre Antoine

 

Il y a 300 ans, l'Etat français est très endetté, suite aux guerres de Louis XIV. Le régent cherche des expédients. L'abbé Dubois, un de ses principaux conseillers, lui présente John Law (prononcez LASS, comme dans la pièce qui reprend l'habitude de l'époque).

L'idée de Law : émettre de la monnaie papier dont la valeur sera adossée sur les richesses de la Louisiane. La pièce ne précise pas que la principale richesse de la "Compagnie des Indes Occidentales" vient non pas des bayous mais du commerce "triangulaire" des esclaves.

La monnaie de papier existe déjà en Europe, en particulier à Londres et à Amsterdam, qui s'en portent très bien. Ce que la pièce ne dit pas. La société française était, déjà, plus réticente devant le capitalisme commercial protestant.

 Comme toujours, la valeur d'une monnaie repose beaucoup sur la confiance dans les autorités qui l'émettent. 

Le système entraînera une spéculation effrénée, et donc une inflation qui ruinera bien des épargnants...et permettra à l'Etat de sortir du système moins endetté.

Le système s'écroulera quand quelques grandes familles (Duc de Bourbon, Prince de Conti) récupéreront leur mise, après avoir empoché de substantiels bénéfices.

Comme dans "Le diable rouge", une autre de ses pièces dans laquelle Claude Rich incarnait Mazarin, Antoine Rault truffe son texte d'allusion à la situation contemporaine. Facile dans les dialogues sur le déficit à combler...L'émission, par la Banque Centrale Européenne, d'une importante quantité de monnaie rend actuelles les théories monétaristes de Law.  

Stéphane Guillon rend bien les capacités de manœuvre de l'abbé Dubois et son obsession pour le chapeau de cardinal, mais ne parvient pas à faire oublier Jean Rochefort qui constituait un couple d'anthologie avec Philippe Noiret dans le rôle du Régent.

 

 

 

17:48 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, histoire

17/03/2015

Nétanyahou : on ne peut plus clair !

Il n'était pas difficile de deviner qu'avec Nétanyahou, les négociations n'étaient qu'un simulacre pour tromper l'opinion publique internationale. La poursuite de l'implantation de colonies dans les territoires occupés était révélatrice d'une volonté politique évidente.

Campagne électorale oblige, il a été on ne peut plus clair : pas d'Etat palestinien tant qu'il sera Premier ministre.

Il ne serait pas grave qu'il n'y ait toujours pas d'Etat palestinien si, sur le territoire d'Israël et de la Cisjordanie, se constituait un Etat laïc, avec des droits égaux pour ses habitants, sans tenir compte de leur religion. Mais ce n'est pas ça que Nétanyahou a en tête.

Il pratique la politique du pire : une tension permanente anxiogène qui le favorise électoralement. Un affaiblissement de l'Autorité palestinienne et le renforcement du Hamas pour justifier sa politique belliciste. En fermant la voie de la constitution d'un Etat palestinien, il favorise la montée des extrémismes, en particulier islamistes. Il le sait et, comme toujours, il est bien décidé à en jouer.

Lors de mes premiers voyages en Israël, il y a trente ans, la droite expliquait que les Palestiniens avaient déjà un Etat : la Jordanie. Aujourd'hui, la  droite radicalisée de Nétanyahou veut les envoyer au Pakistan...

J'espère que ceux qui considèrent que c'est Dieu qui leur a donné cette terre et que les autres doivent en partir ne seront pas majoritaires aujourd'hui...

 

16/03/2015

polar en Mongolie

Yeruldelgger

Ian Manook

Prix Quais du polar 2014

Prix SNCF du polar 2014

Grand prix des lectrices d'ELLE, policier

Livre de poche n°33600

 

Yeruldegger ("cadeau d'abondance") est le prénom d'un commissaire qui ressemble étrangement au commissaire islandais Erlendur,  d'Indridason, en beaucoup plus violent. Lui aussi a des problèmes avec sa fille qui ne lui pardonne pas de la délaisser pour faire son métier de flic. Lui également ne se pardonne pas d'avoir perdu un petit être cher.

Mais Ian Manook n'est pas Mongol. Il est Arménien de Paris. Il pourrait être classé comme "écrivain voyageur". Il nous raconte les coutumes de la vaste plaine mongole. "Ce pays qui avait coupé tant d'arbres qu'il en avait inventé le désert". Au fil de l'enquête, nous saurons tout sur la façon de bien préparer et déguster la marmotte, et nous en apprendrons beaucoup sur la situation géopolitique de la Mongolie et ses relations avec la Chine et la Corée. Et même qu'en Chine, la fête des amoureux est le septième jour du septième mois. "Nous sommes sous la coupe économique des Chinois qui se comportent en occupants." "D'où ce nationalisme xénophobe qui grandit à Oulan-Bator".

"La Mongolie découvrait le tourisme comme une seconde source de revenus après l'extraction des minerais."

Je suis généralement admiratif de l'imagination des romanciers. Dans ce livre, la violence, la cruauté de certaines scènes dépassent mon imagination, et je ne supporterais pas de les voir au cinéma.

 

"Il importe peu que nous ne voyions pas de la même façon le paysage identique que nous regardons. L'essentiel est de le regarder ensemble". (Patrick Manoukian)

"Une bonne intrigue se construit autour de sentiments et d'émotions universels évoqués à travers le récit de destins individuels."

"Les rêves sont un langage. Ils ne sont ni divinatoires ni prémonitoires. Ils ne font qu'essayer de te dire ce que tu n'oses encore t'avouer. Tout ce qui fait ton rêve est déjà en toi."

"Eviter les combats inutiles, qui ne sont que la preuve de l'inefficacité de toute autre chose, mais ne jamais reculé une fois le combat engagé. Toujours avancer, sans colère, toujours à son rythme, esquiver l'attaque en avançant, frapper les appuis".

"Semer le désordre pour appeler à l'ordre, salir les étrangers pour appeler à la préférence nationale, gangrener les pouvoirs pour les discréditer, infiltrer la police pour la manipuler."

"Les Mongols ont régné sur un quart du monde par la seule terreur. Ni par notre culture, ni par notre art, ni par notre pensée."

"La république mongole qui, il y a cinquante ans, brûlait ses dissidents dans les chaudières de ses locomotives."

"Si Gengis Khan vivait de nos jours, il ne serait qu'un Kim Jong-un".

"Ce n'est pas l'espoir d'une autre vie qui doit te faire vivre la tienne ici-bas."

 

 

 

17:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

15/03/2015

exposition thématique au musée Marmottan

La toilette : naissance de l'intime

Musée Marmottan Monet

 

Succès de l'exposition consacrée aux femmes à leur toilette au musée Marmottan. Pourtant j'y suis allé en semaine, à l'ouverture. Pourtant, les indications sont rares entre la sortie du métro et le musée. Malgré cela les salles de l'exposition étaient tellement encombrées, surtout la première, qu'il était vraiment difficile de pouvoir voir la centaine d'œuvres exposées. Heureusement que je suis plus grand que la moyenne !

Manifestement, pour les peintres comme pour celles et ceux qui viennent voir l'exposition, le bain n'est qu'un prétexte, dévoilant ce que cache le quotidien.

Sans être une "histoire de la toilette à travers les siècles", l'exposition montre bien l'évolution du XVe siècle à nos jours des rituels corporels.

Jusqu'au XVIIe siècle, l'eau est rare dans les logements. De plus les "médecins" stigmatisent l'usage de l'eau. Priorité est donc donnée aux linges, aux parfums, aux onguents, au "paraître", à la présentation de soi. La femme se farde s'arrange, se farde, s'habille,  devant d'autres, y compris les peintres.

Au XVIIIe, la scène se privatise, les corps se dénudent, le "cabinet de toilette", avec de l'eau,  se diffuse chez les riches, ce qui permet  de laver les parties intimes, et de peindre ces moments. C'est "la naissance de l'intime".

Au XIXe, s'accentue "l'ente-soi", privé, verrou tiré. Intimité révélée par le peintre, avant de l'être par le photographe au XXe.

Le grand changement dans le voyeurisme, c'est que la nudité féminine n'a plus de prétexte biblique. Le corps n'est plus "académique" mais celui du quotidien.

Comme toujours Picasso casse les codes.

Malheureusement les nombreux visiteurs de l'exposition n'ont pas profité de leur présence pour voir, ou revoir, les collections permanentes du musée Marmottan, du nom du riche monsieur qui a offert sa maison et sa collection aux Beaux-Arts. Ce musée est également le musée Monet. Impression bizarre d'être seul, avec le gardien, devant "Impression soleil levant", alors que la foule se bouscule à quelques mètres...

Ne pas oublier non plus, à l'étage, le fonds Berthe Morisot qui regroupe les œuvres de cette artiste ainsi que plusieurs tableaux de son beau frère Manet et divers autres impressionnistes.

 

10:46 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo

13/03/2015

Clint Eastwood fait mouche

American Sniper

De Clint Eastwood

Avec Bradley Cooper, Sienna Miller

 

D'abord un film de guerre, comme Eastwood en a déjà faits. Loin de son dernier film, le "musical" Jersey Boys.

L'histoire vraie d'un tireur d'élite (sniper) de l'armée américaine, appartenant à une unité d'élite envoyée en Irak.

Il est chargé de protéger les "marines", il le fait, parfois avec un peu d'état d'âme quand il s'agit de tirer sur une femme ou un enfant porteur de bombe.

La question de la raison de l'intervention américaine en Irak (chercher les fameuses "armes de destruction massive") est à peine effleurée par le biais d'un copain de combat qui se pose des questions et lui ouvre son cœur sur ses doutes.

Reste la question psychologique du poids de l'absence, et de l'anxiété, pour l'épouse. Protéger son pays, c'est bien, mais cela doit-il être au prix de laisser sa famille sans défense ?

La difficulté de s'adapter à une vie "normale", entre deux missions,  est soulignée. La réinsertion des combattants est tragiquement illustrée par la mort du héros, tué non pas au combat mais par un militaire revenu d'Irak complètement déséquilibré, et qu'il tentait d'aider.

Quelle connerie la guerre...

 

16:44 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma