05/03/2015
sic transit gloria mundi
Pompée, l'anti-César
Eric Teyssier
Eric Teyssier est Maître de Conférences à l'université de Nîmes, ville romaine s'il en est. Chaque semaine, dans "La Gazette de Nîmes", et sur les ondes de Radio France Gard, il propose une "minute romaine" qui permet de mieux connaître la Rome antique.
De Pompée on retient sa défaite ultime contre César, alors qu'il disposait de troupes plus importantes. Une défaite après des triomphes remarquables pour celui qui fut, à 23 ans le plus jeune général romain, surnommé "le Grand" à 25.
Pompée est une des derniers grands défenseurs de la République agonisante. "Un système oligarchique injuste, brutal et très fragile." "L'antique république n'est plus adaptée à la puissance impériale que les Romains ont forgée en quatre générations."
Jules César est un politique sans scrupule : issu de l'aristocratie, il devient le leader de la plèbe et, fort de ses victoires en Gaules, d'où il a ramené un million d'esclaves dont al vente remplisse ses caisses, il appuie son pouvoir sur le peuple de Rome.
Issu de la classe intermédiaire des "chevaliers", Pompée est méprisé par l'aristocratie, malgré plusieurs mariages successifs avec des filles de grandes familles (dont Julia, la fille de Jules César). Les sénateurs sont arc-boutés sur leurs privilèges de caste. "Les meilleures places et les premiers rôles sont réservés à une poignée de praticiens." "L'élite du Sénat s'enrichit énormément en dirigeant les provinces conquises." "Cette caste privilégiée confond la défense du système avec ses intérêts propres."
Pompée consul redonne au tribuns de la plèbe leur droit de véto et ils peuvent postuler de nouveau aux magistratures du cursus honorum. Mais Pompée est impuissant face à la démagogie violente des tribuns du peuple. Entre César et lui, représentant d'une aristocratie qui ne le considère pas comme l'un des siens, le peuple choisit César. Les deux rivalisent de dépenses pour offrir "du pain et des jeux", "ces deux substituts de la démocratie."
18:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
04/03/2015
du côté d'Anvers
Au bout de la Flandre
Jeroen Janssen
Grands reporters, Les Arènes XXI
Doel : un moulin classé monument historique, dominé par la tour de refroidissement d'une centrale nucléaire. La beauté tranquille des polders, à perte de vue, des digues, sur fond de hauts pylônes électriques, de docks et de raffineries. Le "plat pays" qui est le leur et des montagnes de conteneurs. Des grues, une usine pétrochimique.
Le port d'Anvers, le deuxième d'Europe, a besoin de s'agrandir. Personne n'a été exproprié, mais une société rachète tous les terrains qui pourront être utiles à l'extension de la zone portuaire. Les gens sont indemnisés et partent de leur plein gré. Les touriste viennent voir Doel en train de mourir.
21:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
03/03/2015
Galerie de portraits
Une histoire personnelle de la Ve République
Alain Duhamel
éditions Plon
Cette "histoire" de la Ve république commence, pour Alain Duhamel, en 1965, date de ses débuts journalistiques, date de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, et donc, pour moi début de mon engagement politique, il y a un demi-siècle...
Paradoxe d'Alain Duhamel, souvent classé comme giscardien mais chroniqueur à Libération, et auteur de deux livres d'entretiens avec François Mitterrand (Ma part de vérité) et Lionel Jospin.
"Entre l'histoire et la politique, il y a la mémoire"
"Même critique, Pierre Mendès-France voulait rester loyal jusqu'au bout à son camp. Beaucoup, aujourd'hui, pourraient en prendre de la graine."
"François Mitterrand, sans doute le président le plus érudit de la Ve République" ; "Une culture aussi évidemment bourgeoise que la sienne tempérait ses embardées idéologiques" ; "talent littéraire manifeste et une finesse éclatante" ; "à ses yeux, la politique était une chose beaucoup trop sérieuse pour qu'on la confie aux économistes " ; "François Mitterrand n'a jamais été aussi habile, aussi roué, aussi machiavélique que face à l'aventure de la première cohabitation" ;
"Raymond Barre, fait pour exercer le pouvoir plus que pour le conquérir : toujours l'inverse de Jacques Chirac"
"La loyauté et le désintéressement de Pierre Mauroy étaient sans faille, l'autorité de François Mitterrand se voulaient toujours amicale". Rarement couple exécutif a été aussi uni et solidaire" ; "Il est le seul Premier ministre que le Sphinx de l'Elysée aura sincèrement regretté" ; "Son sens de l'Etat l'a emporté sur son intérêt politique égoïste" ;
"Lorsque la France va mal, le Front National va bien et, depuis quarante ans, notre pays a malheureusement connu plus de bas que de hauts. Le FN représente la sanction de la crise." ; "La présidente du Front National joue cyniquement, ou pire peut-être sincèrement- des sentiments les plus délétères : xénophobie permanente, anti-islamisme virulent, détestation des immigrés, instrumentalisation de l'insécurité. Elle y ajoute un nationalisme de plus en plus virulent avec son cortège de protectionnisme, d'isolationnisme , d'égoïsme sacré" ;
"Nicolas Sarkozy, metteur en scène permanent de sa propre saga" ; "un autoritarisme constant, une incapacité à écouter les contradictions, une fringale de pouvoir, une personnalisation à outrance, un accaparement dangereux de la décision, une tentation irrépressible de se mêler de tout, partout et toujours" ; "faute de majesté du pouvoir et de distinction du verbe" ;
"On découvrit dans le projet de Traité constitutionnel le triomphe du capitalisme sauvage, ce qu'au contraire il combattait. On en fit une capitulation devant la mondialisation alors qu'il fournissait des armes au Vieux Continent pour se défendre. Ce fut la grande bataille de l'imaginaire contre le réel, de l'irrationnel contre le cartésien. Bien entendu, la fantasmagorie l'emporta sur le cartésianisme" ;
"J'étais furieux que Dominique Strauss-Kahn ait gâché un talent peut-être irremplaçable-éclatant- par un comportement de soudard" ;
"C'est un esprit intéressant. Il donnera peut-être quelque chose s'il ne se laisse pas enivrer par sa propre éloquence" (François Mitterrand, à propos de Jean-Luc Mélanchon) ; "compétent mais frustré" ; "Il n'avait ni troupes ni moyens matériels, mais il avait du talent, et une sorte d'état de grâce fiévreux" ; "entre diatribes et foucades, il crée de l'animation" ;"il affiche un mépris de fer pour ses adversaires" ;"il a des lettres, il a un ton, il est différent des autres"; "inspiré et chimérique, amoureux de son éloquence, désespéré de son impuissance politique, combatif, sentimental et violent, cultivé et sommaire" ;
"Les journalistes n'aiment rien autant que les batailles fratricides " ;
"En politique ce sont moins les hommes que les circonstances qui sont cruelles"
15:41 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
01/03/2015
Image et croyance
Pixel of Paradise
Exposition d'une sélection de la Biennale internationale de la photographie et des arts visuels de Liège
Au centre Wallonie- Bruxelles de Paris
J'aime beaucoup les expositions photo. J'aime bien le centre Wallonie-Bruxelles (en face du Centre Pompidou), et je parle souvent de ses expositions dans ce blog. Le thème était aguichant, surtout après les assassinats du 11 janvier.
Malgré le "guide du visiteur", je n'ai rien compris et pas apprécié la plupart des œuvres présentées. Beaucoup trop conceptuel pour moi...
08:48 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos
28/02/2015
Grand-mère et petit fils
Les souvenirs
De Jean-Paul Rouve
Avec Mathieu Spinosi, Annie Cordy, Michel Blanc, Chantal Lauby
D'après le roman de David Foekinos
Demain la fête des grands-mères. Si vous en avez la possibilité, allez voir ce film avec elle.
C'est l'histoire d'une vieille dame (Annie Cordy, magnifique, a 87 ans) qui s'enfuit de la maison de retraite où son fils l'a mise, croyant bien faire. Comme elle dit : "il n'y a que des vieux !"
Ce n'est pas par hasard que c'est à son petit fils que l'on demande de la retrouver. Ce qu'il fait, parce qu'il comprend qu'elle est, avant de mourir, à la recherche de ses souvenirs. Ce qui nous vaut quelques belles images d'Etretat, les plus belles falaises du monde.
Au milieu, Michel Blanc, fils de l'une, père de l'autre. Il part à la retraite et cela n'arrange pas son caractère. La visite à ses anciens collègues qui ont d'autres choses à faire que de papoter avec lui est un peu cruelle tant elle montre que les pages se tournent...
Un film plein d'émotions, comme La Délicatesse, autre film de Foekinos qui avait été porté à l'écran.
J'avais également bien aimé le film précédent de JP Rouve, Poupoupidou, loin aujourd'hui des "Robins des bois" qui l'ont fait connaître.
13:33 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma