15/12/2014
Qui doit réduire les déficits ?
Grave nationale en Belgique aujourd'hui. Le gouvernement a lancé un plan d'économies de 11 milliards, afin de réduire le déficit. Les syndicats sont mobilisés. Je ne suis pas certain que le blocage de certaines voies d'accès à la capitale contribue à populariser le mouvement revendicatif, mais ce dont je souhaite parler est une réflexion entendue ce matin, à Bruxelles : "Ce n'est peut-être pas si mal de laisser la Droite prendre les mesures impopulaires ?" Message pour les gouvernements italiens et français ?
Faut-il rappeler que ce n'est pas, ou pas seulement, pour répondre aux critères d'appartenance à la monnaie unique que le déficit doit être réduit, mais parce que le remboursement de la dette est en train de devenir le premier poste budgétaire, à égalité avec l'éducation, devant la Défense.
Ne pas rembourser ? Comme les Bolcheviks en 1917 ? Comme le propose la Gauche de la Gauche ? Inconvénient : si vous ne remboursez pas, on ne vous prête plus ! Il faudrait donc avoir des budgets en équilibre, sans aucun déficit !
Y-a-t-il une manière de Gauche et une manière de Droite de réduire le déficit ? Je voudrais tellement le croire, puisque je l'ai tellement espéré...
Les gouvernements grec et irlandais, dans lesquels figurent des socialistes, me font douter. Dans ces deux pays aussi le mécontentement syndical est très fort devant les mesures prises.
Je reste convaincu que seule une relance concertée au niveau européen pourrait sortir du marasme les pays de l'Union européenne, et je crains fort que les propositions de la Commission européenne, présidée par Jean-Claude Junker soit très insuffisantes.
23:39 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
13/12/2014
Ramsès II, la suite romancée
Le temple des millions d'années
Christian Jacq
éditions Robert Laffont
Malgré les manoeuvres de son frère aîné, Ramsès devient pharaon à 23 ans.
"S'était gravé en son coeur le premier devoir de pharaon : protéger le faible du fort." "Comment célébrer une fête, si un seul estomac souffrait de la faim ?" "A lui de mettre en oeuvre l'indispensable solidarité sans laquelle une société se déchirait et périssait."
"Un service de santé bien équipé s'occupait des malades et distribuait des soins gratuits."
Pour conjurer les maléfices et "le mal caché dans les ténèbres", le pharaon fait construire son "Temple des millions d'années", le "Ramesseum".
Grand bâtisseur, puisqu'il fait construire des temples à Louxor et Abou Simbel, et une nouvelle capitale, Pi-Ramsès ("la cité de Ramsès"), tournée vers la menace hittite (Anatolie), et plus généralement vers l'Orient, comme Thèbes était tournée vers l'Afrique.
Différence avec la capitale, abandonnée, créée par Akhetanon : "Akhénaton était un faible et un indécis, perdu dans ses prières. Il ne cherchait pas le bonheur de son peuple, mais la réalisation de son rêve mystique."
Les pierres sont pour les édifices religieux. Tous les bâtiments civils, y compris le palais de pharaon, sont en briques d'une résistance remarquable, fabriquées à partir du limon du Nil et de paille hachée, par les briquetiers hébreux, organisés en une corporation jalouse de son savoir-faire.
De façon romancée, l'auteur fait le rapprochement entre Aton, le Disque solaire et le Dieu unique de Moïse et des Hébreux.
Memphis, la capitale économique, à la jonction entre la vallée du Nil et le delta, "abritait de nombreux étrangers parfaitement intégrés à la population égyptienne."
Comme beaucoup de pharaons, Ramsès II a affaire au Grand Prêtre d'Amon : "le grand prêtre apparaissait davantage comme un gestionnaire aux pouvoirs étendus que comme un homme de prière."
"Se moquer de soi même, n'est-ce pas l'hygiène de l'esprit ?"
"L'envie est une maladie mortelle qu'aucun médecin ne saurait combattre."
08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
12/12/2014
Pride, sans préjudice
Pride
De Matthew Warchus
Avec Bill Nighy
Londres, 1984 : la Gay Pride.
En même temps, les mineurs sont en grève contre la décision de Madame Tatcher de fermer la plupart des mines de charbon, supprimant 20.000 emplois. Le conflit va durer presque un an, et la conservatrice va y gagner son surnom de "Dame de fer".
Une bande d'amis, militants homsexuels, décident de récolter des fonds en faveur des mineurs. Le puissant syndicat leur raccroche le téléphone au nez. Ils décident alors de proposer leur argent à des mineurs d'une bourgade du fin fond du pays de Galles.
Trois types de réactions :
- ceux qui acceptent l'aide ;
- ceux qui ne veulent pas de l'argent des "pervers" ;
- ceux qui voudraient bien mais redoute la réaction de la presse, de la police, de ceux qui se moqueront.
Un film émouvant qui se moque des préjugés et appelle à la tolérance envers les choix individuels.
Un film militant, sans être barbant, basé sur des faits réels, dans la veine du cinéma social british qui prône la solidarité.
Le film se termine par la Gay Pride de 1985. Les mineurs gallois défilent en tête du cortège, en signe de remerciement.
Un autre combat commence car, dans ces années là, on mourrait du sida.
21:41 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
11/12/2014
Démocratie
Regards sur la démocratie athénienne
Claude Mossé
éditions Perrin
Après mai 1968, a été créée, à Vincennes, une université expérimentale, devenue Paris 8. J'ai eu la chance d'y bénéficier de l'enseignement de Madame Claude Mossé sur la Grèce des Ve et Ive siècle d'avant notre ère. Dans le tourbillon qu'était l'université de Vincennes, où nous pouvions constater les limites de l'agora et de la démocratie directe, les excès des démagogues et les différences entre ceux qui avaient tout leur temps pour la palabre, et la décision, et celles et ceux qui travaillaient parallèlement à leurs études, et habitaient souvent de lointaines périphéries, Claude Mossé nous parlait de Solon et de Périclès.
Je l'ai retrouvée avec plaisir à travers la lecture de ce petit livre sur les regards portés sur la démocratie athénienne à travers les siècles...jusqu'à aujourd'hui.
Une lecture salutaire alors que "démocratie participative" est opposée à "démocratie représentative". A l'heure de la naissance, difficile, de la démocratie dans certains pays arabes, et, en Europe, de "Podemos" et autres "Pirates".
Même s'il est certain qu'internet et les SMS changent les conditions de l'exercice de la démocratie (le pouvoir du peuple), la réflexion sur la naissance de la démocratie, à Athènes, reste nécessaire : comment concilier une égalité de droits avec une inégalité , croissante, de conditions ?
"Le problème est que cette égalité politique doit composer avec une société inégalitaire."
Que penser de ce "conseil des anciens premiers ministres", mis en place par un ancien président de la république en voyant ce "conseil" athénien, formé des anciens archontes ?
"L'idéologie démocratique a fini par dériver vers une oligarchie du fait même du mode de représentation des dirigeants."
Faut-il revenir au tirage au sort, comme la proposition a été faite ?
"L'étranger, singulièrement celui dont l'installation sur le territoire est récente, est-il un citoyen de second rang ?"
Comme le répétait Moses Finlay : "l'histoire repose d'abord sur des questions".
08:43 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, politique
10/12/2014
Blake et Mortimer en Egypte
Le mystère de la grande pyramide
Edgar P. Jacobs
En deux tomes ; éditions Dragon
La "grande pyramide" est, bien entendu, celle de Kéops. Et il s'agit de découvrir "la chambre d'Horus" (titre du tome 2), grâce à un morceau de papyrus retrouvé de l'historien Manethon (titre du tome 1).
Horus est le fil et successeur d'Osiris, tué par son frère Seth. Sa mère est Isis.
Manethon est un historien cité encore aujourd'hui par les historiens. Il a écrit, environ trois mille ans après Kéops, une histoire de l'Egypte antique à la demande de Ptolémée 1er, général d'Alexandre le Grand. Ptolémée était plus grec qu'égyptien et cherchait donc à se donner une légitimité historique.
Il est beaucoup question d'Akhénaton qui n'est pas seulement le nom d'un rappeur qui vient de sortir un nouvel album, mais le nom que s'était donné le pharaon Amenophis IV qui abandonna le culte d'Amon pour celui d'Aton, le disque solaire. Il est considéré comme le précurseur de la croyance en un Dieu unique. Renié par son successeur Toutankhamon (qui s'est d'abord appelé ToutankATON), et les suivants, considéré comme hérétique, son nom sera effacé des stèles, sa momie déplacée, et le trésor de sa chambre funéraire pillé.
Deux mille ans se sont passés entre Kéops et Akhénaton, mais pourquoi ne pas faire le rapprochement ?
Les égyptologues, amateurs ou scientifiques, voudraient retrouver la chambre d'Horus, au coeur de la grande pyramide. Les malfaiteurs également, avec un but moins noble.
Publiés pour la première fois en 1954 (je suis certain de ne pas les avoir lus à ce moment là...), ils ont été réédités cette année. Merci à Frédéric Dubuisson de m'en avoir recommandé la lecture.
La première image est celle d'un superbe avion à hélices qui nous replonge dans les années 50, comme les automobiles et les vêtements....et un graphisme clair superbement colorié. Une "ligne claire" qui fit la gloire de la BD belge.
Le professeur Mortimer, dont je ne sais plus s'il vient d'Oxford ou de Cambridge, et le capitaine Blake, des services secrets britanniques, affrontent les méchants prêts à toutes les ruses et toutes les violences, et qui bénéficient, en plus, de l'aide de traîtres.
Après bien des rebondissements...
08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd, histoire