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07/03/2015

Un polar entre la Cisjordanie, Israël et la France

Une terre pas si sainte

Pierre Pouchairet

Jigal polar

 

Ancien commandant de la police nationale, chef de groupe aux stups, l'auteur nous fait vivre une enquête entre Nice et Naplouse, en passant par Jérusalem.

Les polices israéliennes, françaises et palestiniennes collaborent, plus ou moins, pour démanteler un réseau de drogues de synthèses. Et comme les polices se féminisent, certaines policières jouent un rôle prépondérant.

Terre sainte pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans, mais surtout terre de toutes les oppressions, de toutes les violences et de bien des trafics. Le tout raconté sur un rythme nerveux.

 

"Les fous de Dieu surfent sur la misère et le désespoir de certains de nos jeunes pour les enrôler et leur faire commettre des actes de barbarie qui permettent à l'Etat hébreu de jouer les victimes."

"Une société qui tient autant par l'aide internationale que par la corruption."

"Il est facile d'enrôler une jeunesse désoeuvrer et décourager et de canaliser l'énergie du désespoir".

"Des gens qui n'étaient pas des assassins préféraient laisser croire le contraire, ce qui leur conféraient un statut social de héros."

"Entrer en zone sous contrôle palestinien ne gênait personne, seules les bonnes âmes de la communauté internationale y trouvaient à redire." "Il y a des routes interdites aux Palestiniens en Palestine." "Nous sommes en Cisjordanie et c'est Israël qui tient la frontière."

"Il n'y a plus de permis de travail pour les Palestiniens, remplacés par des Africains qui font l'affaire."

"Les jeunes Palestiniens, sans espoir et acculés sur leur terre , étaient une menace pour Israël qui ne ferait qu'empirer tant qu'une solution durable ne serait pas trouvée. La force, dans le long terme, avait peu de chance de l'emporter et il n'était pas certain qu'une jeunesse israélienne, embourgeoisée, manie le bâton avec autant de virulence que ses parents, même si la violence avec laquelle Gaza avait été réprimée indiquait qu'il y avait de beaux restes chez certains."

"Il avait vécu dans la clandestinité, combattu et tué pendant deux décennies pour la liberté de son peuple et l'établissement d'une société démocratique. Au final, le Fatah était aujourd'hui corrompu jusqu'à la moelle et détenait un pouvoir illusoire sur une parcelle de terre grignotée jour après jour par de nouvelles colonies . La confiance de la population s'était détournée des politiques au profit des imams.

 

 

19:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

06/03/2015

Dans le Sahel comme à Mossoul

Timbuktu

D'Abderahmane Sisako

 

Les extrémistes religieux occupent le nord du Mali et font régner la terreur en imposant leurs principes par la force. Ce sont des occupants venus d'ailleurs, ne parlant pas la langue locale.

Le film souligne les absurdités. La partie de foot sans ballon est le summum. L'hypocrisie des interdits est soulignée, comme le mariage forcé. Il est possible d'être djihadiste et de fumer, à condition de le faire en cachette.

En contrepoint l'imam local rappelle les valeurs de l'islam.

Les évènements de Mossoul montrent, malheureusement que le problème est bien réel, même si les islamistes ont été chassés de la région de Tombouctou.

Au delà du problème religieux, le film pose la question des Touaregs, nomades depuis des siècles et qui ont du mal à survivre dans un monde où les noirs ne sont plus leurs esclaves. D'où l'affrontement entre le pasteur touareg et le pêcheur africain.

Un film aux multiples récompenses. Cela n'arrive pas si souvent aux films africains, il ne faut donc pas laisser passer l'occasion, même si lors de certaines scènes, comme la lapidation, mes yeux se sont détournés devant l'insoutenable.

 

05/03/2015

sic transit gloria mundi

Pompée, l'anti-César

Eric Teyssier

 

Eric Teyssier est Maître de Conférences à l'université de Nîmes, ville romaine s'il en est. Chaque semaine, dans "La Gazette de Nîmes", et sur les ondes de Radio France Gard, il propose une "minute romaine" qui permet de mieux connaître la Rome antique.

De Pompée on retient sa défaite ultime contre César, alors qu'il disposait de troupes plus importantes. Une défaite après des triomphes remarquables pour celui qui fut, à 23 ans le plus jeune général romain, surnommé "le Grand" à 25.

Pompée est une des derniers grands défenseurs de la République agonisante. "Un système oligarchique injuste, brutal et très fragile." "L'antique république n'est plus adaptée  à la puissance impériale que les Romains ont forgée en quatre générations."

Jules César est un politique sans scrupule : issu de l'aristocratie, il devient le leader de la plèbe et, fort de ses victoires en Gaules, d'où il a ramené un million d'esclaves dont al vente remplisse ses caisses, il appuie son pouvoir sur le peuple de Rome.

Issu de la classe intermédiaire des "chevaliers", Pompée est méprisé par l'aristocratie, malgré plusieurs mariages successifs avec des filles de grandes familles (dont Julia, la fille de Jules César). Les sénateurs sont arc-boutés sur leurs privilèges de caste. "Les meilleures places et les premiers rôles sont réservés à une poignée de praticiens." "L'élite du Sénat s'enrichit énormément en dirigeant les provinces conquises." "Cette caste privilégiée confond la défense du système avec ses intérêts propres."

Pompée consul redonne au tribuns de la plèbe leur droit de véto et ils peuvent postuler de nouveau aux magistratures du cursus honorum. Mais Pompée est impuissant face à la démagogie violente des tribuns du peuple. Entre César et lui, représentant d'une aristocratie qui ne le considère pas comme l'un des siens, le peuple choisit César. Les deux rivalisent de dépenses pour offrir "du pain et des jeux", "ces deux substituts de la démocratie."

 

18:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

04/03/2015

du côté d'Anvers

Au bout de la Flandre

Jeroen Janssen

Grands reporters, Les Arènes XXI

 

Doel : un moulin classé monument historique, dominé par la tour de refroidissement d'une centrale nucléaire. La beauté tranquille des polders, à perte de vue, des digues,  sur fond de hauts pylônes électriques, de docks et de raffineries. Le "plat pays" qui est le leur et des montagnes de conteneurs. Des grues, une usine pétrochimique.

Le port d'Anvers, le deuxième d'Europe, a besoin de s'agrandir. Personne n'a été exproprié, mais une société rachète tous les terrains qui pourront être utiles à l'extension de la zone portuaire. Les gens sont indemnisés et partent de leur plein gré. Les touriste viennent voir Doel en train de mourir.

 

21:54 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

03/03/2015

Galerie de portraits

Une histoire personnelle de la Ve République

Alain Duhamel

éditions Plon

 

Cette "histoire" de la Ve république commence, pour Alain Duhamel,  en 1965, date de ses débuts journalistiques, date de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, et donc, pour moi début de mon engagement politique, il y a un demi-siècle...

Paradoxe d'Alain Duhamel, souvent classé comme giscardien mais chroniqueur à Libération, et auteur de deux livres d'entretiens avec François Mitterrand (Ma part de vérité) et Lionel Jospin.

 

"Entre l'histoire et la politique, il y a la mémoire"

"Même critique, Pierre Mendès-France voulait rester loyal jusqu'au bout à son camp. Beaucoup, aujourd'hui, pourraient en prendre de la graine."

"François Mitterrand, sans doute le président le plus érudit de la Ve République" ; "Une culture aussi évidemment bourgeoise que la sienne tempérait ses embardées idéologiques" ; "talent littéraire manifeste et une finesse éclatante" ; "à ses yeux, la politique était une chose beaucoup trop sérieuse pour qu'on la confie aux économistes " ; "François Mitterrand n'a jamais été aussi habile, aussi roué, aussi machiavélique que face à l'aventure de la première cohabitation" ;

"Raymond Barre, fait pour exercer le pouvoir plus que pour le conquérir : toujours l'inverse de Jacques Chirac"

"La loyauté et le désintéressement de Pierre Mauroy étaient sans faille, l'autorité de François Mitterrand se voulaient toujours amicale". Rarement couple exécutif a été aussi uni et solidaire" ; "Il est le seul Premier ministre que le Sphinx de l'Elysée aura sincèrement regretté" ;  "Son sens de l'Etat l'a emporté sur son intérêt politique égoïste" ; 

"Lorsque la France va mal, le Front National va bien et, depuis quarante ans, notre pays a malheureusement connu plus de bas que de hauts. Le FN représente la sanction de la crise." ; "La présidente du Front National joue cyniquement, ou pire peut-être sincèrement- des sentiments les plus délétères : xénophobie permanente, anti-islamisme virulent, détestation des immigrés, instrumentalisation de l'insécurité. Elle y ajoute un nationalisme de plus en plus virulent avec son cortège de protectionnisme, d'isolationnisme , d'égoïsme sacré" ;

"Nicolas Sarkozy, metteur en scène permanent de sa propre saga" ; "un autoritarisme constant, une incapacité à écouter les contradictions, une fringale de pouvoir, une personnalisation à outrance, un accaparement dangereux de la décision, une tentation irrépressible de se mêler de tout, partout et toujours" ; "faute de majesté du pouvoir et de distinction du verbe" ;

"On découvrit dans le projet de Traité constitutionnel le triomphe du capitalisme sauvage, ce qu'au contraire il combattait. On en fit une capitulation devant la mondialisation alors qu'il fournissait des armes au Vieux Continent pour se défendre.  Ce fut la grande bataille de l'imaginaire contre le réel, de l'irrationnel contre le cartésien. Bien entendu, la fantasmagorie l'emporta sur le cartésianisme" ;

"J'étais furieux que Dominique Strauss-Kahn ait gâché un talent peut-être irremplaçable-éclatant- par un comportement de soudard" ;

"C'est un esprit intéressant. Il donnera peut-être quelque chose s'il ne se laisse pas enivrer par sa propre éloquence" (François Mitterrand, à propos de Jean-Luc Mélanchon) ; "compétent mais frustré" ; "Il n'avait ni troupes ni moyens matériels, mais il avait du talent, et une sorte d'état de grâce fiévreux" ; "entre diatribes et foucades, il crée de l'animation" ;"il affiche un mépris de fer pour ses adversaires" ;"il a des lettres, il a un ton, il est différent des autres"; "inspiré et chimérique, amoureux de son éloquence, désespéré de son impuissance politique, combatif, sentimental et violent, cultivé et sommaire" ;

"Les journalistes n'aiment rien autant que les batailles fratricides " ;

"En politique ce sont moins les hommes que les circonstances qui sont cruelles"

 

 

15:41 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique