06/04/2012
après la retraite, une nouvelle vie
The best exotic Marigold Hotel
De John Madden
Avec Judi Dench, Maggie Smith, Tom Wilkinson, Bill Nighy, Dev Patel
Une bande de retraités anglais, qui ne se connaissaient pas, part, seul(e) ou en couples, pour une « maison pour anciens », en l’Inde. La plupart parce que la vie y est moins chère. Comme d’autres partent vivre en Espagne, au Maroc ou en Tunisie.
Bien entendu, la réalité ne correspond pas à la publicité, et presque tous, après s’être laissé attendrir par le sourire du gérant (Dev Patel de « Slumdog Millionaire), finiront pas aimer ce pays coloré, mais plus bruyant que l’Angleterre.
« A la fin, tout finit par s’arranger, et si ce n’est pas arrangé, c’est que ce n’est pas la fin ». Le seul problème est que la fin est prévisible, et que malgré le charme, tout british, des rides de cette sympathique bande, elle met plus de deux heures à arriver, et se fait, par moments, un peu attendre.
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05/04/2012
Israël - Palestine : garder espoir ?
Les Arabes et la paix
Entre guerre et diplomatie 1977 / 2010
Denise Ammoun
Editions Fayard
Denise Ammoun est la correspondante au Caire de "La Croix" et du "Point".
Elle nous parle beaucoup du rôle de l'Egypte, pays où elle vit, du Liban, son pays d'origine, de la Cisjordanie et de Gaza, de Kadhafi qui "s'était juré de faire assassiner Sadate", un peu de la Jordanie, du rôle d'intermédiaire très discret du Maroc, pratiquement pas du rôle des Etats du Golfe, et c'est dommage.
L'auteur retrace, longuement, le cheminement de Sadate vers un Traité de paix avec Israël. "La paix contre le Sinaï", mais sans rien sur l'autonomie palestinienne. Sous la pression des USA, et du FMI. La poursuite de l'implantation de colonies en Cisjordanie, malgré la promesse faite au Président Carter à Camp David.
Les guerres du Liban, partagé entre Israël et la Syrie. "Pour la première fois, l'armée israélienne a envahi une capitale arabe". "L'invasion a favorisé la naissance du Hezbollah."
1980 : l'Union européenne affirme "le peuple palestinien doit être en mesure d'exercer pleinement son droit à l'autodétermination".
Un mois plus tard, la Knesset annonce officiellement l'annexion de Jérusalem-Est, "capitale éternelle et indivisible de l'Etat hébreu".
Presque vingt ans plus tard l'Union européenne précisera "droit à l'autodétermination, "y compris à avoir un Etat".
Arafat au Parlement européen qui "évoque la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël et la création d'un Etat palestinien".
1991 : Madrid "pour la première fois une conférence réunissant les délégués de l'Etat hébreu avec tous ses voisins arabes, sans aucune exclusion", "possible grâce à la fin de la guerre froide". "Le chef de la délégation palestinienne rappelle que toutes les résolutions de l'ONU relatives à la Palestine n'ont jamais été appliquées".
1993 : Oslo : "Gaza d'abord". "L'OLP reconnaît un Etat et Israël une organisation." ; "Absence de référence à un futur Etat palestinien". "La fin de l'occupation n'est pas mentionnée, le gel des implantations n'a pas été exigé". Mais "l'OLP est enfin un interlocuteur à part entière". "La perspective d'un Etat se dessine".
1995 : accord de Washington : la Cisjordanie est découpée en trois zones, dont 3% sous autorité palestinienne. Rabin est assassiné.
2002 : La "feuille de route" américaine, "jamais véritablement appliquée", et la création du "Quartet".
2007 : Annapolis, dernier accord en date. "Abbas gouverne un territoire réduit à sept agglomérations".
2008 : "Plomb durci" sur Gaza : 1 400 tués, en majorité des civils et des enfants, et des milliers de blessés".
J'ai été déçu. J'espérais une analyse du cheminement des Etats arabes pour effacer la condamnation de Sadate et parvenir, à l'unanimité, en 2002, à une initiative historique, proposant à Israël "l'échange de la terre contre la paix".
Cette proposition de reconnaissance d'Israël par tous les Etats arabes, contre la création d'un Etat palestinien, dans les frontières de 1967, est toujours sur la table.
On se souvient de la réponse donnée par le gouvernement israélien de l'époque : réoccupation de toutes les villes de Cisjordanie et début de la construction du "mur de séparation"...sur le territoire palestinien.
"La restitution des territoires est le seul moyen de freiner l'extrémisme régional"
"Celui qui est incapable de modifier son mode de pensée ne peut en aucun cas initier un changement dans la réalité et donc ne peut réaliser aucun progrès."
Conclusions de l'auteur : "les Arabes ont étalé leurs faiblesses, leurs divisions, et leurs surenchères". "La poursuite de la colonisation découpe la Cisjordanie en bantoustans, et finira par entraver tout possibilité de créer un Etat palestinien viable". Mais "il faut garder espoir !"
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04/04/2012
les relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient
Les meilleurs ennemis
Une histoire des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient
Première partie 1783 / 1953
Jean-Pierre Filiu et David B.
Editions Futuropolis
Jean-Pierre Filiu est un spécialiste du Moyen-Orient. J'ai déjà parlé, dans ce blog, de son dernier livre "La révolution arabe. 10 leçons sur le soulèvement démocratique".
Je ne connaissais pas le travail de David B.
Le livre, tout en noir et blanc, sauf la couverture, se découpe en quatre parties :
D'abord l'Antiquité, ce qui fait mentir le sous-titre qui mentionne 1783. Avec l'épopée de Gilgamesh au "pays des cèdres", en 2 400 avant JC. Un des textes irakien les plus anciens retrouvés à ce jour, et qui a imprégné l'imaginaire de toute la région. Malicieusement, les auteurs ont placé dans la bouche de Gilgamesh des propos tenus par George Bush lors de l'invasion de l'Irak.
Deuxième partie : la "barbarie", l'histoire des pirates, chrétiens et musulmans qui sillonnaient la Méditerranée. La capitale des pirates musulmans est Alger, tenue par les frères Barberousse, pour le compte du sultan de Constantinople.
Quand l'Amérique devient indépendante, ses navires ne sont plus protégés des pirates par les navires de guerre anglais.
Les pirates ignorent les Etats-Unis, mais cela ne les empêchent pas de rançonner les navires américains.
A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, les Américains organisent leur première expédition maritime dans la région, contre le pacha de Tripoli et ses pirates libyens, puis contre Alger, pour obtenir des conditions favorables pour naviguer en toute liberté.
Troisième partie : le pétrole.
Les Etats-Unis n'établissent des relations formelles avec l'Empire ottoman qu'en 1862. Ses représentants sont très actifs dans la corruption des fonctionnaires locaux, et ses missionnaires religieux sont nombreux.
Mais ce n'est qu'avec le besoin vital en pétrole, à partir de la deuxième guerre mondiale, que les Etats-Unis s'impliquent réellement au Moyen-Orient.
Le seul pays qui puisse satisfaire les besoins américains et qui ne soit pas sous la coupe britannique est l'Arabie Saoudite, seul pays au monde à porter le nom de la dynastie régnante, qui a chassé les Hachémites, soutenus par les Britanniques, entre les deux guerres.
Depuis, "la sécurité énergétique des Etats-Unis est assurée en échange de la sécurité stratégique du royaume saoudien".
La quatrième partie est consacrée à la description du Coup d'Etat organisé par la CIA, avec l'aide des mollahs et de quelques militaires et journalistes, contre le premier ministre iranien progressiste, Mossadegh, qui avait eu l'impudence de nationaliser le pétrole.
"Le contre coup de l'opération est l'élimination de la Grande-Bretagne de la région. Le temps des puissances coloniales est révolu, vient celui des Etats-Unis."
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03/04/2012
François Hollande gentil ?
La force du gentil
Marie-Eve Malouines
Editions JC Lattès
Marie-Eve Malouines est chef du service politique de "France Info". Elle pose deux questions : "François Hollande est-il un vrai gentil ?", "Son image est-elle un atout ou une faiblesse ?"
"Le pouvoir peut-il s'accomplir autrement que par l'affrontement ? Incongrue, bienvenue ou mal fichue, l'équation dépasse le seul terrain politique. Cette audace constitue à la fois la faiblesse, et la force de François Hollande".
"Il fait des morts par inadvertance"
"Il prend tout, il ne donne rien"
"François n'exige aucune fidélité, et en parallèle, il n'a jamais été fidèle"
"Il vaut mieux être dans le pouvoir réel que dans le pouvoir affiché" ; "François Hollande s'est toujours tenu dans l'ombre, mais tout près du puissant" ;"Au Parti Socialiste, pour survivre, il faut un protecteur. Pour ne pas se faire marcher sur les pieds, il faut un parrain"
"Dans le combat politique, la victoire ne repose pas uniquement sur ses forces, elle dépend également de la division de l'adversaire"
"Pour gagner un combat électoral, ou une investiture, il faut créer les conditions de sa propre légitimité."
"Cet admirateur de Jean Jaurès préfère le rassemblement et la synthèse aux scissions"
"Il ne dénigre jamais autrui" ; "Il ne se met jamais publiquement en colère. Son ton est toujours maîtrisé"
"François Hollande est un robin des bois fiscaliste"
"Son ambition ne réside pas dans le fait de gagner le pouvoir, mais de le pratiquer" ; "J'ai d'autant plus envie d'exercer le pouvoir que je le connais" (FH)
"Il ambitionne de rompre avec la tradition selon laquelle la gauche ne reste jamais plus d'une seule mandature aux manettes de l'Etat"
"Il est le seul homme politique qui n'ait pas besoin d'une psychanalyse"
"François a la goût du secret, c'est la qualité des hommes d'Etat"
"Dans le passage du "nous" au "je" réside la grande révolution intérieure de François Hollande"
"Il se décrit comme porteur de certaines valeurs spirituelles, de ce qu'une religion peut "donner de mieux" : "une générosité, le sens de l'autre, le souci du partage et peut-être aussi une conscience plus aigüe du bien et du mal" ; "François Hollande a décidé qu'il ne convenait pas d'espérer un ailleurs meilleur, mais qu'il s'agissait au contraire de s'appliquer, dès à présent, à construire un bonheur partagé"
"L'engagement est un instrument permettant de dépasser la contrainte inéluctable de la mort"
"Ce n'est pas la largeur d'épaule qui fait la souveraineté, c'est l'intelligence" (Sophocle)
"François Hollande est persuadé que le pays a besoin de réconciliation, de rassemblement et d'apaisement"
"François Hollande serait donc "trop gentil", mais il n'a jamais été affublé de l'imperfection qui va de pair avec ce défaut, à savoir l'inconstance"
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02/04/2012
Jacques Delors pour une renaissance de l'Union européenne
L'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors a apporté son soutien à l'appel "Pour une alternative socialiste européenne", lancé par les sociaux-démocrates européens, pour sortir de la crise.
Jacques Delors était invité au Parlement européen, à débattre des solutions à la crise en Europe, en présence également du ministre belge, Paul Magnette, chargé des entreprises publiques, de la politique scientifique et de la coopération au développement.
"Je soutiens sans réserve l'appel des camarades sociaux-démocrates pour un renouveau de l'Europe", a lancé d'emblée Jacques Delors.
"Les signataires de l'appel ont emprunté un chemin qui doit nous donner plein d'espoir pour une renaissance de l'Europe", a-t-il ajouté.
"Cette initiative a pour but de faire avancer une approche commune de la gauche européenne face à la crise", a expliqué Harlem Désir, à l'origine de cet appel.
"Les gouvernements conservateurs ont échoué pour répondre à la crise financière, sociale et démocratique mais il reste aux socialistes à affirmer leur capacité à relancer ensemble le projet européen", a-t-il ajouté.
"Nous voulons montrer que l'Europe n'est pas bloquée mais qu'elle est sur le point de rebondir grâce aux propositions progressistes", a conclu Harlem Désir.
Pour sortir de la crise, "nous avons besoin de plus d'Europe et pas moins d'Europe", a renchéri Hannes Swoboda, nouveau Président du groupe socialiste européen. Il a par ailleurs dénoncé "la tentation très forte des gouvernements conservateurs à vouloir renationaliser les politiques communes", ce qui "porterait un coup d'arrêt à 60 ans d'intégration européenne".
"Avec l’arrivée au pouvoir de la droite en Europe à partir de 2004, nous sommes entrés dans une période d’abandon de l’Europe", a regretté Paul Magnette.
Paul Magnette a appelé la gauche européenne "à politiser l’Europe afin de combattre les technocrates et les populistes qui se renforcent l’un l’autre".
"La gauche doit renouer avec une ambition fédérale tout en assumant la subsidiarité. L’Europe fixe le cap, pas les moyens !" a souligné le socialiste belge.
Jacques Delors est par la suite longuement revenu sur les causes de la crise en Europe. Il a vivement critiqué le traité de stabilité budgétaire. Il l'a qualifié "d'usine à gaz qui n'apportera pas de progrès car il est trop compliqué à mettre en œuvre". "Il lui manque un volet essentiel celui de la croissance" a regretté Jacques Delors.
Pour en savoir plus sur l'Appel Pour une alternative socialiste européenne: http://europeansocialistalternative.blogspot.com/
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe