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25/02/2012

le grand classique de la littérature mexicaine

Juan Rulfo

Pedro Paramo

Folio n°4872

 

“Dans la violence de Pedro Paramo, l’on perçoit le mouvement circulaire du temps, la cruelle harmonie du chaos, l’ironie des plus anciens rêves de l’homme », écrit J.M.G. Le Clézio dans son essai « Le rêve mexicain ».

« Pedro Paramo », unique roman de Juan Rulfo,  est considéré comme le grand classique de la littérature mexicaine. Le lecteur y retrouve l’illustration des mythes ancestraux mexicains : les vivants vivent avec les morts et leur parlent. Et réciproquement. Les morts se parlent aussi entre eux. Il y en a même qui parlent tout seul, comme chez les vivants.

L’histoire se passe il y a un siècle, dans un Mexique rural, où la lutte pour la terre est omniprésente, où l’exode vers la ville a déjà commencé, où les propriétaires ont tous les droits, malgré le passage de partisans de Pancho Villa, que fuyaient les parents de l’auteur.

Juan part à la recherche de son père, Pedro Paramo, dont il découvrira la vie, la mort, et qu’il n’est pas son seul bâtard.

 

« Toi, Tu ne t’occupes que des âmes. Et ce que je veux de lui, c’est son corps. Nu et brûlant d’amour, bouillant de désirs. »

« Mais pourquoi faut-il toujours que les femmes aient un doute ? »

« Pourquoi crois-tu te mêler de la révolution ? Si c’est pour demander la charité, tu es complètement dépassé ? »

« Je ne me lassais pas de regarder cette apparition, qui était toi. Douce, lustrée de lune ; ta bouche bouillonnée, mouillée, irisée d’étoiles ; ton corps se diluant dans l’eau de la nuit ».

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

24/02/2012

The Iron Lady

La dame de fer

De Phyllida Lloyd

Avec Meryl Streep

 

Meryl Streep est bien placée pour recueillir un Oscar mérité pour sa prestation de Margaret, plus que de Tatcher.

Film politiquement incorrect qui nous montre une dame de fer rouillée en pleine décrépitude. Au-delà de la politique, nous éprouvons de la sympathie pour la démence sénile, d’autant plus terrible qu’elle affecte une personne autrefois puissante.

Le film montre, assez bien, comment, comme un homme, elle a sacrifié sa famille à son ambition.

Concernant la politique, le film ne fait qu’évoquer, à la limite du révisionnisme,  les grandes lignes de la politique ultra réactionnaire menée.

J’étais enseignant en Angleterre, mon épouse lectrice de français dans une école de la circonscription de Madame Tatcher, quand celle-ci était ministre de l’éducation : suppression de crédits, suppression de postes, et même suppression de la distribution gratuite de lait pour les enfants  des écoles primaires.

Je me souviens, aux débuts des années 80, quand je travaillais pour les socialistes de la commission des affaires sociales, et que le gouvernement de Madame Tatcher refusait toute idée de minima sociaux européens.

Je n’ai pas oublié que la politique ultra libérale de dérégulation financière qu’elle a menée avec son ami Reagan a mis en place les catastrophes financières dont nous sommes encore victimes.

Les Conservateurs ont fini par se débarrasser d’elle parce qu’elle avait créé une taxe qui touchait même les plus pauvres. Une intégriste idéologue extrémiste dangereuse. Et cela le film ne le montre pas.

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

23/02/2012

Place des trois cultures

Une promenade dans les petites pyramides, encore dans les mains des archéologues .
Sous les ordres du dernier empereur, les Aztèques se battirent ici jusqu'à la mort. Un massacre.
Surplombant les ruines, une église du XVIe siècle, qui s'enfonce dans le sol.
Au dessus du tout une "habitation à loyer modère", une horreur identique à celles construite dans les années 60 chez nous.
En octobre 1968, des milliers d'étudiants manifestaient pacifiquement sur cette place. Quelques jours avant l'ouverture des JO.
Sans sommations, les tireurs ont ouvert le feu depuis les HLM. 250 morts ? Plus ?
Le gouvernement voulait rétablir l'ordre. La référence avec le drame de la Conquista est inévitable .
Civilisations supérieures ?

JMG Le Clézio écrit : "on a longtemps épilogué sur l'inégalité des cultures. Le choc des cultures était surtout un choc des techniques. L'inégalité des forces armées a réussi à cacher toutes les autres valeurs. Il faut rappeler tous les domaines dans lesquels les civilisations amérindiennes étaient en avance sur l'Europe : médecine, astronomie, irrigation, drainage et urbanisme"

17:15 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyages

22/02/2012

entre guerre civile et guerre des frontières

L'oreille cassée

 

Hergé

 

Editions Casterman

 

 

Une petite relecture de "l'Oreille cassée", parue en feuilleton en 1937,  avant un voyage en Amérique latine.

Afin d'éprouver la sensation d'une supériorité de "notre" civilisation ?

 

Rappel, non pas des élucubrations de Guéant mais de l'histoire : une statuette, à l'oreille cassée,  des "Arumbayas", peuple amazonien,  a été volée au musée. Tintin part à sa recherche. Il se retrouve au "San Theodoros", en proie à la guerre civile entre les généraux "Tapioca" et "Alcazar", et en pleine préparation d'une guerre contre le "Nuevo Rico", pour un tracé de frontières dans une zone pétrolière. Bien entendu les compagnies pétrolières américaines sont directement impliquées, suivies de près par les marchands d'armes.

 

Un rappel de la guerre du "Chaco" entre la Bolivie et le Paraguay (1932 / 1935)

Une anticipation de la guerre qui fera des milliers de victimes au Biafra.

 

Les conspirations et les "fidélités successives" mettent de l'animation.

Morale de l'histoire, même s'il n'y a plus de dictature militaire en Amérique latine : il faut aller au delà des apparences, et creuser un peu.

Merci Platon et La Fontaine !

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

21/02/2012

la violence, symbolique, en politique

Tous les coups sont permis

 

De Mitterrand à Sarkozy, la violence en politique

 

Renaud Dély et Henri Vernet

 

Editions Calmann-Lévy

 

Renaud Dély est directeur de la rédaction du Nouvel Observateur et Henri Vernet est rédacteur en chef adjoint du "Parisien".

 

Ils placent leur livre dans la perspective de la compétition électorale de cette année.

"Bien plus que ses prédécesseurs, le président sortant a contribué à hystériser la politique"

"Nicolas Sarkozy a piétiné les règles de la bienséance et repoussé les limites de la provocation".

"Ce président là ne rassemble pas, n'apaise pas, ne cajole pas ; il scinde, il divise, il oppose".

 

A tout "saigneur", tout honneur, ils commencent avec "le président qui humilie les siens".

"La fidélité, c'est pour les sentiments" (N.S.)

"Il gouverne par la crainte, par la menace et l'autorité, plutôt que par la confiance et la motivation".

"Le limogeage appris à la télévision, c'est un classique pour les ministres virés"

"La politique est violente par essence. Cela en fait même un extraordinaire observatoire de l'humanité, de sa beauté et de sa laideur" (Christine Boutin)

 

Ils continuent avec "les vraies haines des faux jumeaux de la gauche", les compétiteurs de la "primaire" socialiste.

 

Un chapitre rappelle les duels passés : Mitterrand et Rocard, Chirac et Giscard, puis Balladur, Jospin et Fabius...

"Au fond, je n'ai jamais eu envie de tuer" (M.R.)

"Les guerres civiles, celles où l'on se déchire à belles dents au sein de son propre camp, sont les plus sanglantes"

 

Chez les Le Pen, la violence se transmet de père en fille(s).

"La politique est un combat. C'est même l'apprentissage de la misanthropie" (J.M. Le Pen)

 

Deux chapitres sont consacrés à ceux qui sont "tombés au champ d'horreur", et ceux qui sont "passés par la case justice", et ne s'en sont pas toujours relevés. Ou qui auront du mal à s'en remettre, même sans condamnation autre que médiatique.

"Passer de ministre à promeneur de son chien demande un énorme travail sur soi"

 

Le dernier chapitre, peut-être le plus intéressant, montre à quel point la politique se fait au détriment de la vie de famille, en particulier de la vie de couple, même si "la famille fait désormais partie intégrante du plan com' du responsable politique".

"On ne soupçonne pas les sacrifices qu'implique la vie aux côtés d'un conjoint engagé en politique". "Par définition, l'homme politique est dans un perpétuel numéro de charme". "Parce que les électeurs le regardent, parce que les médias le scrutent en permanence, observent ses faits et gestes, l'homme politique doit apprendre la retenue."

 

 

 

 "Agis avec tes mis comme s'ils devaient devenir un jour tes ennemis" (Mazarin)

 

"La politique est le dernier des métiers" (Déroulède)

 

"Ce n'est plus autour des idées, mais autour d'un clan, d'une équipe, d'un homme qu'on part au combat"

 

"En politique vous ne pouvez être amis qu'avec ceux qui ne sont pas sur le même challenge que vous, ceux qui ne visent pas le même poste que vous"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique