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06/02/2012

Un projet de Traité inopportun et juridiquement contestable

CONSEIL EUROPEEN : DES DECISIONS INEQUILIBRIBRES

 ET LEGALEMENT DISCUTABLES

 

 

 

Une semaine après le Sommet européen, l'opinion se renforce,  dans les milieux européens,  que ce nouveau traité intergouvernemental n'est pas nécessaire,  et que la question de sa ratification reste ouverte (résultats des référendums au Danemark et en Irlande ? Et en France ?). Il apparait clairement comme une double opération électoraliste de Merkozy.

 

Un traité qui divise l'Europe

 

Le fait que le Pacte de stabilité ne soit pas basé sur le modèle du Traité européen existant constitue une  mauvaise approche.  Au lieu d'œuvrer pour l'unification de l'Europe, ce traité la divise en "deux Europes", une Europe des 27 et une autre des combien ?  De plus, il est inacceptable que certains gouvernements refusent de signer "l'initiative pour la croissance et l'emploi".

 

Si ce projet était ratifié, il y aurait donc deux Traités sur l'Union européenne : l'un communautaire, et l'autre intergouvernemental.

Les juristes spécialistes debattent déjà de leur compatibilité.

 

Un appel pour plus de solidarité sur la croissance et l'emploi

 

Lors des négociations du Conseil, une série de mesures ont été débattues  afin de promouvoir la croissance et l'emploi.

 

 

 

Ce démarrage est très faible. Alors que des sanctions peuvent être appliquées à un Etat membre qui ne respecte pas les critères de stabilité financière, rien n'est prévu si un pays échoue à mettre en place des mesures visant à améliorer l'emploi et la croissance. Il y a un déséquilibre évident entre le Pacte de Stabilité fondé sur un traité et l'Initiative pour la croissance et l'emploi basée sur une simple déclaration.  

 

La lutte contre le chômage des jeunes reste faible et des mesures concrètes pour créer de l'emploi n'ont pas été prises. 

 

Une étude a été faite. Quel pays aurait payé le plus de pénalités, si les dispositions prévues dans ce "Traité avaient été appliquées ces dernières années ? L'Allemagne, aujourd'hui donneuse de leçons !

 

Pénaliser les pays en difficulté sans prendre des mesures de croissance, revient à prétendre guérir l'anémie par des saignées.

  

Des garanties démocratiques insuffisantes

 

Le Parlement européen ne s'est vu octroyé qu'un rôle limité dans les négociations futures sur le Pacte de Stabilité auxquelles le  Président du Parlement "pourrait  être invité" Il est inacceptable de limiter ainsi le rôle du Parlement européen. On doit pouvoir être sûr que l'UE ne devienne pas un "directoire" qui s'imposerait aux autres gouvernements nationaux mais une entité légale fondée sur la pleine participation des peuples représentés au sein du Parlement européen.

 

08:02 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe

04/02/2012

les bas-fonds de la mondialisation

La frontière

 

Patrick Bard

 

Point policier n°P1102

 

 

"La frontière", c'est celle qui sépare le Mexique et les Etats-Unis, "la frontière la plus traversée au monde, légalement, ou illégalement",  avec comme point de passage, Ciudad Juarez, la ville rendue célèbre par les "féminicides". "La ville où le diable a peur de vivre". "Les bas-fonds de la mondialisation". "Aussi loin que portait le regard, le bidonville avait grignoté l'espace".

 

Patrick Bard invente le personnage de Zambudio, journaliste espagnol qui enquête pour le compte d'un grand quotidien madrilène. Comme beaucoup de détectives privés de romans, Zambudio boit et fume trop, son couple bat de l'aile, mais il a un flair terrible pour enquêter.

 

Le roman nous fait découvrir les conditions de vie et de travail horribles de ces femmes, dont des dizaines ont été retrouvées mortes. "Toutes ces jeunes filles appartenaient à des familles pauvres, la plupart étaient des ouvrières des maquiladoras".

Meurtres rituels d'une secte ? Serial killers ?

 

Avertissement de l'auteur : "Ciudad Juarez est bien la ville violente décrite dans le roman. Les conditions de travail des ouvrières de la frontière, aussi incroyables puissent-elles paraître, correspondent strictement à la réalité. La série d'assassinats dont il est question ne relève, hélas, pas de la fiction".

"Les Mexicains ne vont pas vers la mort, ils y retournent, car ils en viennent" (Carlos Fuentes)

 

"On trime toute la semaine dans les maquiladoras, et avec nos salaires, on ne peut prétendre à rien d'autre que ces taudis en carton".

"Le monde ouvrier du XIXe siècle décrit par Dickens, avec ses grisettes jetées dans la prostitution par des maquereaux qui les ramassaient dans les bals populaires. Il y avait même Jack l'éventreur". "Des proies consentantes, fascinées par leurs prédateurs".

"Les femmes ici, c'est un réservoir de chair fraiche.""Embauchées en masse dans les multinationales, parce qu'elles sont plus malléables".

 

"Avec les accords de libre échange, c'est toute la zone frontalière qui sert de laboratoire d'expérimentation au commerce économique mondial"."En quinze kilomètres, des salaires divisés par dix." L'utilisation de substances toxiques prohibées aux Etats-Unis. "Le problème des nuages toxiques, c'est qu'ils ne connaissent pas les frontières". "Crime économique contre l'humanité serait le mot qui convient".

 

A Ciudad Juarez plus qu'ailleurs le capitalisme international est intraitable jusqu'à en être meurtrier, et les Américains n'ont pas le beau rôle.

La violence horrible à l'état pur, dont la transposition cinématographique serait insoutenable.

 

"Au Mexique tout peut arriver, sauf la justice".

 

 

 

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

03/02/2012

50 ans à la tête du FBI

J. Edgar

 

De Clint Eastwood

 

Avec Leonardo Di Caprio, Naomi Watts

 

 

Personnage fascinant, cinquante ans à la tête du FBI. Tout pour en faire un "biopic".

 

J'ai été déçu, trouvant le film trop complaisant à l'égard de cet inventeur de l'Etat policier contemporain,  basé sur les écoutes, y compris des Présidents américains, et de leurs proches, et les fichages. Complètement obsédé par la lutte contre le "communisme", et tout ce qui était progressiste, qui représentait, selon lui, la menace d'une invasion soviétique des Etats-Unis.

Il se croyait tellement puissant qu'il pensait pouvoir faire pression sur Martin Luther King pour qu'il refuse le prix Nobel de la paix...

Un anticommuniste ne croyant ni à la démocratie, ni à la liberté...

 

Je n'ai pas trop aimé non plus les sauts continuels dans le temps. L'interprétation de Leonardo Di Caprio est impressionnante mais handicapée par un maquillage trop voyant quand il faut le vieillir.

 

Le film insiste beaucoup sur les relations de Hoover avec sa mère, et sur son homosexualité plus ou moins difficilement refoulée,  qui pourrait expliquer la psychologie de cet obsédé de l'"ordre moral".

 

Que vous ayez vu le film,  ou non, je vous signale, sur le personnage de J. Edgar Hoover,  le roman de Marc Dugain, "La malédiction d'Edgar", Folio n°4417, dont je parlerai un jour dans ce blog.  

 

08:00 Publié dans Jeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

02/02/2012

Mexique, si loin de Dieu, si près des Etats-Unis

Mexique, entre l'abîme et le sublime

 

Gaëtan Mortier

 

Editions "Toute latitude"

 

 

Pour l'auteur, journaliste français travaillant au Mexique, le Mexique est "la synthèse de deux mondes que tout opposait". Synthèse incarnée par l'union d'Herman Cortés, le Conquistador, et la princesse indigène la "Malinche".

"Le Mexique célèbre le monde préhispanique, tout en méprisant les peuples indigènes actuels".

 

"Etonnant héros laïc d'un peuple profondément croyant, Pancho Villa, généreux et cruel, vengeur et justicier, tendre et violent, aimant faire fondre les femmes et couler le sang, peut incarner les contradictions de l'âme mexicaine". "La tête de Pancho Villa fut mise à prix par les Américains"

"Pauvre Mexique, si loin de Dieu, si proche des Etats-Unis".

 

"La société mexicaine est l'une des plus inégalitaire au monde".

12ème économie mondiale, mais seulement 53ème pour l'"Indice de développement humain".

'"Au Mexique révolutionnaire et progressiste s'oppose le Mexique autoritaire".

"La paix et le travail forcé favorisent le commerce et les gros bénéfices"

"Les mêmes personnes qui condamnent avec véhémence l'intervention de l'Etat dans l'économie surent se retourner vers lui quand les choses allaient mal." "Le sauvetage bancaire a coûté au total près de 100 milliards d'euros aux contribuables".

 

"Le trafic de drogue est indissociable du combat contre la pauvreté : l'armée des pions qui sert les cartels agit souvent pour sa survie économique."

"Un avenir coincé entre une maquiladora et un puits de pétrole."

 

"La souffrance et la mort ont une place importante dans l'imaginaire mexicain."

"La vie ne vaut rien, mais il faut la danser". "Les fêtes sont notre unique luxe" (Octavio Paz).

"Quand le Mexique mourra, ce sera debout et en dansant"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

01/02/2012

Quand les profs de philo lisent Tintin

Tintin au pays des philosophes

Philosophie Magazine

Editions Moulinsart

 

Une vingtaine de philosophes, dont Michel Serres n’est pas le moindre, sociologues, ethnologues, psychanalystes,   parlent de Tintin et de son apport à la philosophie, en six grands chapitres, superbement illustrés, et qui se terminent pas un bref abécédaire :

De la morale

« Une action est moralement bonne si elle s’accomplit par pur respect du devoir, sans considération pour un intérêt ou une satisfaction espérée. »

« Tintin, c’est d’abord une œuvre où il est question du Bien et du Mal ». « Tintin est une incarnation du Bien, dont le courage éminemment moral fonde son exemplarité de héros ». « Pour Milou et son jeune maître, il importe d’abord de faire preuve d’intelligence, et ensuite seulement, de faire montre de courage ». Du côté du Mal, on ne trouve que l’argent, le pouvoir et l’abus de pouvoir, la cruauté ».

« Dans cette morale de la cohérence avec soi, il vaut mieux subir un tort que le faire subir, car on est condamné à vivre avec soi »

« L’amour de la sagesse colle aux pas du petit reporter comme un morceau de sparadrap s’agrippe aux doigts du capitaine »

« Il ne se compromet jamais auprès des puissants et parle toujours selon sa conscience, quels que soient les dangers qu’elle lui fait courir ».

De la politique

« Le Lotus bleu, en 1934, est un engagement en faveur de la Chine contre l’ambition du Japon de devenir une puissance coloniale ».

« Le sceptre d’Ottokar met en lumière, en 1938,  la nouveauté « révolutionnaire » du fascisme et attire l’attention sur la fragilité des démocraties »

« Il se range résolument du côté des régimes pacifiques et démocratiques, ce qui n’était pas si courant à l’époque ».

« Tintin au Congo » est un catalogue de préjugés, au prisme du milieu catholique et conservateur des années 1930. Il fait toujours référence à une colonisation morale, articulée autour des valeurs chrétiennes. »

De l’Homme

« L’insatisfaction qui fait partir au bout du monde trouve bien souvent son terme dans la « maison » familiale, c'est-à-dire dans sa propre histoire, personnelle et généalogique ». »Le héros part au bout du monde pour comprendre ce qui se trouvait à sa porte ». « Comprendre un peu mieux ce que nous sommes, à travers le regard d’autrui ».

« La vie, c’est du rafistolage. Le vivant est un bricolage dont l’unité de fonctionnement nous échappe ».

De la raison

« Il révèle une dimension merveilleuse de l’existence humaine, véritable dérision du scientisme dominant. »

Du rire

« Tintin n’est pas drôle, mais il sert de révélateur aux décalages que les autres refoulent ». « C’est la lecture symbolique qui fait rire »

« Rire, c’est se secouer l’identité »

De l’art

« Tintin est capable de faire vibrer dès l’enfance les questions que soulèvent toutes les grandes œuvres d’art : la mort, le secret de nos origines, l’énigme du Bien et du Mal ».

« Il est seulement le jeune homme de bonne volonté que nous rêvons tous d’être ».

« L’oreille cassée montre que ce qu’on cherche est insaisissable »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd