11/01/2010
Cabinda : un peu d'Histoire
Cabinda
La tragique agression contre le car de l'équipe nationale togolaise de foot ("les éperviers") vient de remettre en lumière la revendication indépendantiste de ce territoire.
Pourquoi Cabinda fait-il partie de l'Angola alors qu'il n'y a pas de continuité territoriale ?
Comme partout en Afrique la réponse est : héritage colonial et accord entre puissances européennes !
En 1884 le Portugal et la Grande-Bretagne signent un Traité reconnaissant, entre autres points, la souveraineté portugaise sur les deux rives de l'estuaire du Congo, alors considéré comme "le Danube de l'Afrique".
Motivation britannique ? Comme souvent en Afrique à cette époque : contrecarrer l'influence française, qui se développe de Pointe-Noire à Brazzaville.
C'est un des 249 traités signés par le Portugal et la Grande-Bretagne entre 1882 et 1905.
La même année 1884 se réunit la Conférence de Berlin ayant pour but essentiel la reconnaissance internationale de "l'Association Internationale du Congo", propriété du Roi des Belges, Léopold, qui obtint le soutien de Bismarck.
La Grande-Bretagne laisse tomber son appui au Portugal en échange de la promesse de la liberté commerciale sur le territoire congolais.
Léopold, qui tient à ce que "son" Congo ait un débouché maritime propose au Portugal d'échanger l'estuaire du fleuve contre d'autres territoires...qui s'avèreront diamantifères !
Début 1885, la Conférence de Berlin s'éternisait. Les puissances en avaient assez des atermoiements du Portugal, et elles l'obligèrent à abandonner la rive droite du Congo...à l'exception de Cabinda, coupé du reste de l'Angola par l'embouchure du fleuve, sous contrôle belge.
Depuis 50 ans le principe absolu en Afrique a été de ne pas remettre en cause les frontières héritées de la colonisation, car cela présenterait le risque d'une explosion générale (Casamance, Katanga, Biafra, etc.).
Comme l'a prouvé le règlement du contentieux entre le Nigéria et la Cameroun sur la péninsule de Bakassi, les Africains préfèrent s'en remettent à la cour internationale de justice de La Haye, et celle-ci base ses jugements sur les traités coloniaux.
Le "Front pour la Libération de l'Enclave de Cabinda" (F.L.E.C.) a été très actif dans les années 90, aidé et armé, plus ou moins ouvertement, comme l'Unita de Sawimbi, contre le gouvernement "socialiste" angolais, multipliant les incursions sanglantes depuis le Zaïre, parfois enlevant des étrangers contre rançon.
Aujourd'hui la "guerre froide" est terminée. Les compagnies pétrolières, y compris américaines, souhaite la paix et la stabilité de la région. 60% du pétrole angolais sont exploiter off-shore dans les eaux territoriales angolaises, au large de Cabinda, et le FLEC semblait en sommeil.
L'essentiel du territoire de Cabinda est couvert par la forêt équatoriale de Mayombe.
Il est possible de comprendre que les 200.000 Cabindais puissent souhaiter être les seuls bénéficiaires de la manne pétrolière. Et tout aussi facile de comprendre que le gouvernement angolais n'est pas prêt d'y renoncer.
Depuis plusieurs années celui-ci a accordé une large autonomie aux élus de Cabinda et a fait de réels efforts d'investissements, en particulier dans les infrastructures et le secteur social.
La Coupe d'Afrique des Nations, et le stade, flambant neuf, construit par les Chinois, sont des symboles forts, voulus par le gouvernement angolais. Il n'est pas étonnant qu'une des nombreuses branches dissidentes du FLEC s'y soit attaquée.
Comme l'a dit leur porte-parole après l'attaque meurtrière : "Nous nous battons pour la terre que Dieu nous a donnée"...
15:24 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, can
"auditions" des Commissaires européens : posez vos questions !
LES SOCIALISTES&DEMOCRATES EUROPEENS INVITENT LE PUBLIC A PARTICIPER AU GRAND ORAL DES FUTURS COMMISSAIRES
Les eurodéputés socialistes et démocrates invitent dès aujourd'hui les citoyens européens à soumettre leurs questions aux futur(e)s Commissaires en vue de leurs auditions prévues cette semaine à Bruxelles.
Le groupe S&D fort de ses 184 membres a préparé des questions détaillées pour tester les 26 candidats qui se présenteront individuellement devant les député(e)s des différentes commissions spécialisées du Parlement européen lors de sessions de questions-réponses de trois heures chacune.
Le Groupe socialiste européen propose que les citoyens envoient dès aujourd'hui les questions qui les préoccupent sur son site internet à http://tiny.cc/MlTc2 et s'engage à retenir les meilleures d'entre elles.
Nous voulons que les gens s'impliquent lors de ces auditions car les décisions prises par la Commission européenne nous concernent tous. Nous devons nous assurer que les meilleurs candidats seront désignés pour les cinq prochaines années.
Ces auditions s'étaleront sur 10 jours.
Nous souhaitons que ces auditions soient les plus possibles interactives. Durant les auditions, le Groupe socialiste européen utilisera Twitter et le "live blogging" pour aider le public à suivre ce qui se passe et à envoyer directement leurs commentaires.
Les auditions des Commissaires européens doivent se concentrer sur la compétence des candidats et leur aptitude à assumer les fonctions pour lesquelles ils ont été désignés. Les auditions doivent porter sur l'avenir.
08:31 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
10/01/2010
dessins contre le sida
Les artistes s’engagent contre le Sida
Editions Glénat
Au profit d’AIDES
La lutte contre le sida a 25 ans. Depuis, le virus a tué 30 millions de fois. 35 millions de personnes sont séropositives dans le monde. Une personne est contaminée toutes les six secondes. 1/3 des personnes infectées en France ignorent qu’elles le sont.
Une centaine de « planches », souvent drôles, ou poétiques, ou les deux. Comme le dit Bertrand Delanoë dans la préface « « légèreté de la bulle, gravité du propos ».
Parmi les dessinateurs, des célèbres comme Plantu ou Cabu, et plein qui méritent de le devenir.
08:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd, sida
09/01/2010
Le choeur des femmes
Le chœur des femmes
Martin Winckler
P.O.L. éditeur
Quel bonheur de retrouver la saveur de « La maladie de Sachs » (12 ans déjà !), en plus fort encore !
La vedette n’est plus tenue par Bruno Sachs, médecin de campagne, mais par Jean, interne en fin d’études, se destinant à la chirurgie, devant effectuer son dernier stage dans un service n’offrant aucune perspective de carrière.
On retrouve le style, si attachant, de « La maladie de Sachs », et tous les thèmes développés alors et depuis par Martin Winckler : la formation des médecins, les différentes sortes de pratiques, l’influence des laboratoires pharmaceutiques, la place des femmes, la détermination sexuelle…
J’ai eu un peu peur en voyant le « pavé » de 600 pages. Je ne regrette pas de m’en être saisi. Un livre pour les femmes, pour les hommes aussi (pour mieux aimer les femmes) et que je me vais me faire un plaisir d’offrir !
« Ne jugez pas, écoutez »
« Aucune douleur n’est justifiée, jamais »
« Tout le monde ment parce que tout n’est pas facile à dire »
08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature
08/01/2010
Rapt
Rapt
De Lucas Delvaux
Avec Yvan Attal et Anne Consigny
Le scénario est inspiré de l'enlèvement du Baron Empain, patron du groupe industriel Empain/ Schneider, mais Delvaux situe l'action aujourd'hui, probablement pour montrer que les problématiques restent actuelles.
Et elles le sont effectivement à l'heure des "stock options" et autres parachutes dorés.
Le rapt va révéler au public ce monde de l'argent dans lequel il est possible de perdre au jeu, en une nuit, l'équivalent de plusieurs années de salaire ouvrier.
Est-on riche avec 20 millions d'euros ?
Un monde où l'avenir de l'entreprise et de ses salariés n'est pas la préoccupation principale, mais où les actionnaires haïssent les scandales.
Comme d'habitude, derrière l'histoire de gangsters et de policiers, Lucas Delvaux souligne les failles de la société.
Il montre également des personnages de grande densité que cette expérience involontaire va briser, joués magnifiquement par Yvan Attal, qui commence à ressembler à Samy Frey et Anne Consigny qui, de film en film, à la quarantaine lumineuse, s'affirme comme une des actrices les plus sensibles du cinéma français.
09:53 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma