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22/01/2010

Sentiments provisoires

Sentiments provisoires

 

Avec Sylvie Testud, Pierre Arditi et François Berléand

 

De Gérald Aubert

 

Mise en scène de Bernard Murat

 

Théâtre Edouard VII et ce soir sur France 2

 

 

On rencontre quelqu'un(e), on se met ensemble : tout semble naturel. Mais les sentiments sont provisoires et,  pour se quitter,  tout est beaucoup plus compliqué, car, souvent, ce n'est pas par consentement mutuel. Les sentiments d'amour propre sont malmenés, et les blessures narcissiques peuvent être profondes.

 

Cette pièce n'est ni un drame ni un vaudeville : nous sommes entre gens de bonne compagnie : deux amis d'enfance, l'un scénariste, intellectuel de gauche qui se fait applaudir par la salle quand il déclare "je suis toujours de gauche...mais c'est dur !", l'autre prof ; entre les deux une jeune femme qui veut quitter l'un pour l'autre, mais cela n'empêche pas de vouloir rester en bons termes, et de faire de belles phrases, sinon de bons mots, avec humour, comme Wilde et Guitry savaient si bien le faire...

 

Le décor est en carton plâtre, probablement pour bien montrer que tout cela n'est pas vraiment réel.

 

La mise en scène, avec, par moments,  les personnages présents et parlant en scène,  sans s'adresser les un(e)s aux autres, montre la solitude dans ces moments là.

 

La génération du "baby boom" arrive à la soixantaine : on les voit au cinéma, à la télévision, et au théâtre, avec leurs problèmes de sexagénaires qui ont l'esprit large.

Pierre Arditi, en mâle dominant qui ne comprend pas ce qui lui arrive, et François Berléand, en copain souffre douleur qui prend sa revanche,  sont au sommet de leur art.

Sylvie Testud est mieux que leur "faire-valoir", le centre de l'intrigue et de leur univers, sans nous la jouer en "stupeurs et tremblements".

 

 Mais des hommes  amoureux d'une femme qui a la moitié de leur âge, cela reste conventionnel. Comme souvent,  la réalité dépasse l'imagination des scénaristes de théâtre ou de cinéma. Un Premier ministre obligé de se mettre en retrait de la vie politique parce que sa femme, 60 ans, a un amant de 19 ans. Le mari,  et elle, sont des élus protestants, en Irlande du Nord, alors que le jeune amant est catholique. Qui aurait pu oser un scénario original pareil ?

 

08:09 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre

21/01/2010

sans blague ?

Platon et son ornithorynque entrent dans un bar

 

La philosophie expliquée par les blagues

 

Thomas Cathcart et Daniel Klein

 

Editions du Seuil

 

 

La preuve qu'il est possible de parler de choses sérieuses tout en souriant, être sérieux sans se prendre au sérieux.

 

Ce petit livre, dédié à Marx, Groucho,  est divisé en chapitres traditionnels : métaphysique, logique, épistémologie, éthique, etc.

 

Il part du principe que "la construction et la chute des blagues sont taillées sur le même patron que les concepts philosophiques" et "un concept philosophique traduit en histoire drôle devient aussitôt plus clair".

 

Après la lecture vous ne comprendrez peut-être toujours pas le "ding an sich" de Kant, mais vous aurez quelques blagues à raconter...

 

 

"Platon et son ornithorynque entrent dans un bar. Le barman pose sur Platon un regard interrogateur, et Platon répond : "Que puis-je dire ? Elle présentait bien mieux dans la caverne..."

 

"L'inconvénient qu'il y a à être athée, c'est que vous n'avez personne à invoquer dans les affres de l'orgasme..."

 

 

08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie

20/01/2010

Haïti, les rôles de l'Union européenne

Haïti : actions européennes et regrets

 

 

Les Etats-Unis ont pris en main l'aéroport et donc, de facto, la coordination des opérations.

 

L'aide européenne est obligée de passer par Saint Domingue, avec toutes les complications et les retards que cela implique.

 

Aux 30 millions d'euros d'aide humanitaire d'urgence de l'Union européenne,  s'ajoutent 92 millions venant des Etats membres.

Le Conseil examinera le 25 janvier la réponse à donner à  l'ONU  qui a lancé un appel de 575 millions de $. Les USA ont annoncé une aide de 100 millions de $.

 

Les autres instruments non humanitaires de l'Union européenne doivent apporter une aide de 100 millions d'euros aux autorités haïtiennes.

L'Union européenne propose également l'envoi d'experts et l'organisation d'une Conférence internationale avec l'ONU et la Banque Mondiale.

Pour l'aide à la reconstruction, l'aide provenant des divers instruments de l'Union européenne devrait se monter à 200 millions d'euros.

 

 

En réponse à une demande de l'ONU, l'Union européenne envisage d'envoyer 150 gendarmes pour aider au maintien de l'ordre lors de la distribution des secours. Cinq pays (France, Italie, Espagne, Pays-Bas, Portugal) participent à la "Force de gendarmerie européenne".

 

 

En juin 2008, les socialistes européens avaient proposé la création d'une "Force de réaction rapide", européenne, mobilisant et coordonnant les ressources civiles et militaires des pays membres, afin de réagir immédiatement aux désastres naturels.

Malheureusement notre proposition a été repoussée par 312 voix contre 307, les anti-européens de Gauche votant avec la Droite.

 

08:54 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, haïti

19/01/2010

"sorcier" de la com

Le sorcier de l'Elysée

 

L'histoire secrète de Jacques Pilhan

L'homme qui conseilla François Mitterrand et Jacques Chirac

 

François Bazin

 

Editions Plon

 

 

"Conseiller en communication", ce n'est pas être publicitaire, même si Pilhan a commencé sa carrière chez Séguéla.

"Son rêve secret était celui d'une communication sans pub, devenue à ce point cohérente qu'elle pouvait presque se passer de toute action visible."

"Sa stratégie était l'art de préparer les cristallisations, d'organiser la rencontre d'un homme et d'une opinion".

Il se basait sur de nombreuses études qualitatives pour déterminer les styles de vie, les modes de vie, les préoccupations des Français ("le monde d'un côté et mon nombril de l'autre"). En constatant que "l'opinion publique est calquée sur le déroulé des journaux télévisés des six derniers mois".

 

Ce livre est désespérant pour les militants PS et UMP qui s'imaginent choisir les programmes et les orientations stratégiques de leurs candidats et influencer les électeurs avec leurs tracts distribués sur les marchés ou dans les boites à lettres. "Le système est totalitaire", "pour s'imposer, il faut tuer", "on ne gagne pas une élection en se faisant aimer des électeurs mais en flinguant l'adversaire",  "Ils croient qu'une campagne, c'est de la pêche à la ligne,  en fait, c'est une partie de chasse", disait Pilhan, et ce livre le prouve.

Si Pilhan a gagné la réputation d'être un sorcier, c'est probablement qu'il maîtrisait mieux que d'autres les règles de ce système, pour déterminer le "positionnement symbolique" de ceux qu'il conseillait, "en prenant acte du triomphe de l'Emotion sur la Pensée, ou de la Séduction sur l'Illusion".

 

 

Citations de Jacques Pilhan :

 

"L'intelligence, c'est la simplicité" ; "Faire simple, il n'y a rien de plus compliqué"

 

"L'opinion change d'elle même l'image de celui qu'elle veut faire gagner".

 

"Tout homme porte en lui six ou sept visage différents. L'art de la communication c'est de trouver le bon, au moment juste. Car c'est toujours le plus efficace".

 

"Toute action,  même loupée,  laisse une trace"

 

"Parler au moment juste est supérieur à parler juste". "L'important n'est pas ce qui est dit mais ce qui est cru, non pas ce qui est compris mais ce qui est ressenti, non pas ce qui est vu mais ce qui est imaginé. La communication n'est pas un art de la compréhension mais une gestion de la sensation"

 

"Ce que tu es parle si fort que je n'entends pas ce que tu dis" ; "Lorsque le signifié vient contredire le signifiant, le téléspectateur ne retient qu'une seule chose : le double langage"

 

"Pas d'incarnation, pas de projet !"

 

"A la télé, le spectacle relationnel est plus fort que le contenu"

 

"Si on ne pratique pas l'exercice de la volonté, tout est toujours foutu"

 

 

Citations de l'auteur :

 

"Donner du temps au temps ; ancrer, dans le passé, la compréhension du présent ; ne jamais être là où on l'attend ; choisir le terrain de l'affrontement ; imposer son rythme et les armes de la bataille"

 

"Le désir suppose l'attente" ; "La rareté, ce ressort du désir"

 

"C'est la marque du chef que de pouvoir se taire,  tout en étant compris."

 

"Dans tout coup de foudre il existe une part de vanité partagée"

 

"L'invention de la modernité suppose une claire conscience des racines"

 

"Le message indirect ("on parle de moi" est plus puissant que le message direct ("je parle")

 

"Tout est d'apparence. Même la discrétion"

 

"Le geste est tout et le propos n'est rien"

 

"La campagne électorale proprement dite est une sorte de spasme bref et violent, qui relève autant de la technique guerrière que de l'acte amoureux : je te tue, je te prends"

 

"Le grand art, c'est de durer" (Metternich)

08:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

18/01/2010

Future Commission européenne

Auditions des futurs Commissaires européens : premier bilan

 

 

Normalement,  le rôle du législatif est de contrôler l'exécutif. Dans de nombreux pays, en particulier la France, le Parlement est très faible face au gouvernement.

Au niveau européen le Parlement exerce son droit de contrôle sur la future Commission européenne.

Il y a cinq ans Berlusconi avait du trouver un autre représentant, après le refus du Parlement européen, et deux Commissaires avaient du changer de "portefeuille" en raison de leurs faiblesses dans les domaines pour lesquels ils avaient été pressentis.

 

Imaginez, avant la nomination d'un gouvernement dans son ensemble, l'audition,  par les commissions spécialisées de l'Assemblée nationale et du Sénat, de chaque candidat(e) ministre. Par exemple, au hasard, trois heures de questions afin de savoir si Rachida Dati était compétente pour être Garde des Sceaux...

Imaginez que le Parlement français accepte Bachelot aux sports mais pas à la santé...

C'est exactement ce que font les élu(e)s que vous avez choisis en juin.

 

Cette semaine,  se sont déroulées les "auditions" des Commissaires désignés par leur pays devant les commissions spécialisées du Parlement européen.

Une centaine d'internautes ont répondu à l'appel du groupe socialiste européen (voir mon billet de lundi dernier) et de nombreuses questions ont été reprises à leur compte par les parlementaires européens.

 

Premier bilan :

 

Il y avait une différence nette entre ceux qui maîtrisent les mécanismes européens (Commissaires sortants, parlementaires etc., comme Michel Barnier) et les nouveaux dont certains semblaient tétanisés.

 

Il y a une différence entre la Gauche et la Droite, et comme les pays européens sont majoritairement gouvernés par la Droite, la majorité des impétrants est de Droite, parfois ouvertement, ce qui ne peut pas être une surprise.

 

Beaucoup, probablement pour ne fâcher personne, face à des questions précises et concrètes, en ont dit le moins possible, n'ont présenté aucune ligne politique claire, sans "cahier des charges", sans vision pour l'avenir, sans ambition. Sans envie ?

A l'image de son Président Barroso, il est peu probable que cette Commission européenne donne une impulsion à l'Union européenne.

 

Il est possible de se demander si ce n'est pas volontairement que les gouvernements des Etats membres n'ont, pour la plupart,  pas désigné des femmes et des hommes politiques de premier plan : cette Commission ne fera certainement pas de l'ombre au Conseil des ministres, et sera plus dans l'exécution que dans la proposition.

 

Certain(e)s sont à la limite de la compétence minimum pour remplir leur fonction, et il est possible d'avoir de sérieux doutes sur leurs capacités à remplir leurs fonctions, par exemple le candidat pour être Commissaire chargé de la lutte contre la fraude.

 

La presse, en particulier française, a souligné la faiblesse de la "Haute représentante" pour les affaires étrangères. Son autorité sur les ministres des Etats membres sera proche de zéro. Mais n'est-ce pas ce qui était recherché dans sa nomination ?

 

L'autre cas emblématique est la candidate bulgare au poste de Commissaire chargée de l'aide humanitaire. Heureusement pour Haïti qu'elle n'est pas encore nommée : il y a assez de catastrophes comme ça !

Excellente danseuse, je peux en témoigner, malheureusement seulement de visu, elle ne semble pas avoir la moindre idée de ce en quoi consisterait son travail (dame patronnesse ?). Le Premier ministre bulgare, ne comprenant pas les réticences des Parlementaires européens,  a répliqué : "Il y en a de pires. C'est moi qui l'ait choisie !".

 

Les décisions vont être prises cette semaine, mais il est probable que plusieurs devront revenir en "repêchage" avant vote définitif.

 

Le Parlement européen est manifestement décidé à se faire respecter et à ne pas donner un "chèque en blanc" à la Commission, qui aura ensuite cinq ans pour traduire en actions les engagements pris cette semaine.

 

08:28 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe